L’importance d’être Constant, d’Oscar Wilde, au TNM

16 novembre 2014
Distribution de la pièce

Depuis le 11 novembre et jusqu’au 6 décembre 2014, le Théâtre du Nouveau Monde présente la pièce L’importance d’être Constant de l’auteur britannique Oscar Wilde.

Il s’agit d’une intelligente comédie où Wilde se moque affectueusement de ses contemporains. C’est sans doute pourquoi les Britanniques eux-mêmes ont adoré cette pièce qui fut le plus grand succès de son auteur.

Sans entracte et sans temps mort, cette production s’articule autour d’une immense tasse de thé et de divers accessoires surdimensionnés (cuillère, poche de thé, carrés de sucre, et biscuit sec).

Le metteur en scène Yves Desgagnés a accentué l’humour absurde de Wilde par une série de running gags qui font mouche à chaque fois.

Bref, si vous voulez oublier les tracas de la vie quotidienne et passer 90 minutes le sourire aux lèvres, je vous invite à voir cette excellente production.

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm — 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Gorfou sauteur

15 novembre 2014
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
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Les gorfous sont des oiseaux de mer qui vivent dans les régions marines de l’hémisphère sud, plus précisément près des îles des régions sub-antarctiques. Pendant une bonne partie de l’année, le gorfou reste en mer et ne revient sur terre que pour se reposer, muer ou se reproduire.

On les distingue des manchots par leurs plumes (appelées aigrettes) qui forment des sourcils.

Comme les manchots, les gorfous sont incapables de voler. Ils ont le corps trapu, ont le dos noir et le ventre blanc. Leurs yeux et becs sont rouges ou orange.

La plus petite des huit espèces de gorfous porte le nom de Gorfou sauteur. Mâles et femelles sont identiques sauf quant au bec, plus fort chez le mâle. Leur poids varie de 2 à 4,3 kg et leur hauteur, de 40 à 58 cm. En captivité, ils peuvent vivre jusqu’à trente ans.

Leurs pattes courtes sont situées très en arrière du corps, ce qui permet une meilleure propulsion dans l’eau où l’adulte peut atteindre une vitesse de 40 km/h.

Leur nid est constitué d’un petit trou entouré de cailloux, de brindilles et de plumes. Il est situé en haut de falaises qu’il grimpe par une série de petits bonds successifs d’où son nom de sauteur.

La femelle pond deux œufs de tailles très différentes qui sont pondus à quatre ou cinq jours d’intervalle : le second est habituellement le seul viable. À tour de rôle, les parents s’occupent de cet œuf. L’incubation dure de trente à trente-cinq jours.

À l’éclosion, le poussin est recouvert d’un épais duvet gris-brun sur la tête et le dos. Tout comme l’adulte, son ventre est blanc. C’est lorsqu’il abandonne ce duvet pour un plumage qu’apparaissent ses aigrettes, plus petites et d’un jaune moins vif que celles qu’il arborera à l’âge adulte.

Le poussin est élevé alternativement par un ou l’autre de ses parents pendant environ un mois. Puis il est placé dans une crèche regroupant plusieurs oisillons pendant un autre mois. C’est donc environ deux mois après sa naissance, que le jeune adulte part en mer se nourrir lui-même.

Son alimentation est composé principalement de crustacées (du krill, notamment), de petits poissons, et de calmars. En plongée, le Gorfou sauteur peut atteindre une profondeur de cent mètres.

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 45 mm F/1,8 (la 1re photo) et Tamron SP 90 mm Macro (le 2e photo)
1re photo : 1/200 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 45 mm
2e  photo : 1/125 sec. — F/2,5 — ISO 1250 — 90 mm


Pour consulter les textes de ce blogue consacrés au règne animal, veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Venus & Adonis / Pigmalion

14 novembre 2014

C’est hier soir qu’avait lieu la première de quatre représentations d’un spectacle donné par les étudiants en musique de l’université McGill.

À l’affiche, deux oeuvres lyriques : Venus & Adonis de John Blow (1649-1708) et Pigmalion de Jean-Philippe Rameau (1683–1764).

Cette année, le directeur des études d’opéra à McGill, M. Patrick Hansen, a exigé que tous les opéras soient placés sous le thème de la Première Guerre mondiale.

Conséquemment, les deux oeuvres ont été transposées dans un hôpital militaire anglais à l’époque de ce conflit.

Venus & Adonis

Au premier plan : Kimberly Lynch (Cupid), Sara Casey (Venus), Hank Knox (chef d’orchestre) et Jared Levin (Adonis)

Si la substitution de bergères par des infirmières n’a rien de répréhensible, je ne comprends pas comment on a pu imaginer que Venus & Adonis — le plus ancien opéra anglais qui nous soit parvenu — pouvait être chantée au son des bombes et des gémissements des blessés, sans en trahir l’esprit de cette pastorale.

L’oeuvre de John Blow — minée par des prémices aussi grossières que stupides — est donc devenue un prétexte à M. Hansen pour exposer narcissiquement son talent de metteur en scène.

De plus, probablement en raison de la nervosité, à peu près tout le monde chantait faux à cette première, sauf Kimberly Lynch (Cupid) et Sara Casey (Venus) qui ont brillé tout au long de la représentation.

Pigmalion

Au premier plan : Angela Musliner (la Statue) et Jan van der Hooft (Pigmalion)

Pour Pigmalion, je ne vous cacherai pas que je m’attendais au pire puisque cet opéra contient deux airs d’une extrême difficulté, redoutables même pour des chanteurs professionnels. Eh bien, j’avais tort.

Le court opéra-ballet de Rameau repose essentiellement sur trois piliers; le ténor, l’orchestre et la chorégraphie des ballets. C’est au premier que sont confiés les airs de bravoure dont j’ai parlé. Or la diction de John van der Hooft (un jeune chanteur de Winnipeg) est excellente. De plus, celui-ci s’est tiré d’affaire avec un brio qui nous laisse entrevoir pour lui un brillant avenir.

Ses trois consoeurs ont également été à la hauteur de ce qui les attendait, tant par leur diction française relativement bonne que la qualité de leur champ.

L’opéra-ballet était donné sans ballet puisque cette discipline ne semble pas être enseignée à McGill. L’orchestre — plutôt bien — a donc joué ces parties comme des intermèdes instrumentaux, ce qui a affaibli davantage la mise en scène déjà rudimentaire d’Aria Umezawa.

À la place, les blessés et le personnel de l’hôpital font irruption dans l’atelier du ténor-sculpteur sans autre justification que de pouvoir être sur scène pour chanter l’air final L’Amour triomphe après avoir entendu l’annonce de l’armistice à la radio.

Malheureusement, à l’époque, la radio était au stade expérimental; les stations radiophoniques diffusant des émissions et des nouvelles ne sont apparues que bien après la fin de la Première Guerre mondiale.

Cet anachronisme est évidemment un détail dans le grand projet des autorités de célébrer le centième anniversaire du déclenchement (et non la fin) de ce conflit qui fut — apprend-on ici — une merveilleuse occasion de faire triompher l’amour…

Grâce à l’université McGill, on sort de cette production presque heureux du déclenchement de cette guerre qui a fait neuf millions de morts et environ huit millions d’invalides.

Conclusion

À Montréal, la représentation d’opéras baroques est une entreprise inhabituelle qui mérite d’être encouragée. En dépit d’une première désastreuse pour l’opéra de John Blow (qui, espérons-le, s’améliorera dans les représentations subséquentes), la performance des quatre solistes et des autres jeunes chanteurs dans l’opéra de Rameau vaut à elle seule le prix des billets (25$ seulement).

Si un jour, un de ces chanteurs devait accéder à la célébrité (ce qui est bien possible), vous pourrez vous vanter d’avoir assisté à leurs premiers pas sur la scène montréalaise.

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 12 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 17 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La commémoration du jour du Souvenir et la promotion du militarisme canadien

12 novembre 2014

Le jour du Souvenir (ou jour de l’Armistice) commémore annuellement le sacrifice des soldats tués au combat. Le 11 novembre de chaque année, on commémore la signature de l’armistice en 1918 — c’est-à-dire le cessez-le-feu — mettant fin aux combats de la Première Guerre mondiale. Précisons que le Traité de Versailles, mettant officiellement fin à cette guerre, n’a été signé qu’un an plus tard.

Dans les pays européens qui ont été le théâtre des deux guerres mondiales, ces célébrations prennent tout naturellement une importance particulière alors que toutes les familles de ces pays ont souffert de ces conflits qui ont fait des millions de victimes.

En Amérique du Nord, ces célébrations se déroulent avec une ferveur variable selon les époques. Presque clandestines à l’issue de la guerre du Vietnam, elles sont l’objet d’une ferveur renouvelée au Canada depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Harper. En effet, le jour du Souvenir est une occasion pour lui de promouvoir le militarisme auquel il est dévoué.

Les politiques du gouvernement Harper peuvent se résumer de manière sommaire à affamer les pauvres afin d’enrichir davantage le complexe militaro-industriel. Comme tous les gouvernements de droite, le gouvernement Harper coupe dans les mesures sociales, dans les fonds alloués aux organismes qui ne partagent pas son idéologie, construit de nouvelles prisons — en dépit du fait que la criminalité violente est en baisse au Canada depuis vingt ans — fait voter des peines minimales plus élevées pour divers délits (dont la simple possession de drogue), augmente sensiblement les budgets militaires, et adopte une politique étrangère agressive qui, dans le cas de tous les conflits armés, expose le pays au ressentiment d’une partie des belligérants.

À une époque où l’économie réelle stagne, le gouvernement Harper procède donc à des coupes budgétaires destinées principalement à financer l’accroissement de ses dépenses militaires (45 milliards$ pour l’achat de 65 chasseurs F-35) et très secondairement (3 milliards$ annuellement) à des réductions d’impôt qui servent de leurre afin de faire accepter la militarisation du pays et l’amincissement du filet de protection sociale.

Cela nous amène à nous demander quelle importance on doit attacher à la célébration du jour du Souvenir. La mère qui élève ses enfants, l’ouvrier à l’œuvre, l’entrepreneur qui crée de l’emploi, ne travaillent-ils pas eux aussi à la construction du pays, chacun à sa manière ? Alors pourquoi le jour du Souvenir devrait-il être l’objet d’un rituel officiel plus important que la fête du Travail ou la fête des Mères ? En somme, pourquoi le décès d’un militaire serait plus regrettable que la perte d’un ouvrier ?

En protégeant le monde du nazisme, les militaires qui ont participé à la Deuxième Guerre mondiale — qu’ils en soient morts ou qu’ils en aient survécu — ont accompli une tâche hors de l’ordinaire qui justifie notre reconnaissance et conséquemment, mérite une célébration particulière.

Mais on ne peut pas en dire autant de l’implication du Canada lors de la Première Guerre mondiale, lors de la guerre de Corée, au sujet de la mission de paix désastreuse dans les Balkans et de l’occupation militaire de l’Afghanistan. Tous les soldats morts à ces occasions ont subi les risques du métier sans que leur implication ait changé quoi que ce soit à ce qu’est devenu le Canada depuis.

Le jour du Souvenir possède une portée vaste qui dilue sa pertinence en valorisant l’implication du pays dans toutes les guerres auxquelles il a participé. Or ceux qui décident des guerres sont des êtres humains, sujets à l’erreur. La célébration aveugle de toutes leurs décisions est non seulement une valorisation de l’esprit guerrier (justifié ou stupide) mais des occasions de promouvoir des notions aussi dépassées que la Gloire de la nation ou l’Honneur de la Patrie.

Dans un monde où les frontières s’estompent et où les communications entre les peuples contribuent à leur compréhension mutuelle, le jour du Souvenir doit demeurer une commémoration privée, offerte à ceux qui le souhaitent, d’honorer le travail de nos militaires et non servir de propagande politique, ce à quoi les célébrations officielles sont malheureusement devenues au Canada.

Références :
Les miettes dorées du F-35
Ottawa va de l’avant avec le fractionnement du revenu

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Feu le pont Maurice-Richard

6 novembre 2014

On apprenait aujourd’hui que le gouvernement fédéral renonçait à appeler le nouveau pont Champlain du nom d’une vedette de hockey, soit Maurice Richard.

Au bénéfice de nos lecteurs européens, rappelons les faits.

Un des ponts qui permettent aux automobilistes d’entrer ou de sortir de l’île de Montréal s’appelle le pont Champlain, du nom de celui qui fut officieusement le premier gouverneur de la Nouvelle-France.

Ce pont est de propriété fédérale, c’est-à-dire qu’il appartient au gouvernement central du Canada. On doit le remplacer en raison de son vieillissement prématuré.

Il y a quelques jours, on apprenait l’intention du gouvernement fédéral de nommer le nouveau pont « Maurice-Richard », du nom d’un hockeyeur célèbre.

La rumeur à ce sujet a déclenché une vive controverse, ce qui m’a incité à écrire un texte à ce sujet.

Soumis il y a deux jours au quotidien Le Devoir, ce texte — qui prédisait le recul du gouvernement à ce sujet — est devenu caduc en raison de la tournure des événements.

Parce que je déteste écrire pour rien, voici le texte que j’avais rédigé.

Il n’y aura pas de pont Maurice-Richard

À l’époque où Maurice Richard était une vedette, le Canadien de Montréal était une formation composée essentiellement d’athlètes canadiens francophones et anglophones travaillant de concert à remporter la victoire.

Mais ce n’est pas ce club — modèle historique de l’unité nationale — qui pourrait porter le nom du nouveau pont de Montréal : c’est plutôt un de ses athlètes.

Hockeyeur remarquable, Maurice Richard a néanmoins été l’objet de décisions injustes et a livré malgré lui un combat contre l’establishment anglophone et raciste de la National Hockey Leage, combat qui devait provoquer à Montréal une émeute demeurée légendaire.

À une époque où le nationalisme québécois ne pouvait pas s’exprimer par le biais d’institutions politiques, cet accès de violence fut une échappatoire à la frustration des émeutiers face à la discrimination quotidienne dont ils étaient l’objet.

Pour la très grande majorité de ses admirateurs, Maurice Richard symbolisait le combat du petit Canadien français contre les « maudits Anglais » qui cherchaient à l’humilier et à le dompter.

Que le gouvernement Harper ait songé à nommer ainsi le nouveau pont de Montréal — même si ce choix n’a pas été confirmé — illustre le populisme de ce gouvernement (ce qui n’est pas un défaut), mais également une profonde méconnaissance de l’histoire du Québec.

Dans son empressement à oblitérer les signes de la colonisation française au pays — afin de magnifier sans doute les bénéfices de la colonisation anglaise dont il est l’héritier — le gouvernement Harper a commis l’imprudence de proposer un choix qui se prête aisément à la récupération idéologique de la part des mouvements indépendantistes du Québec.

Voilà pourquoi ce choix est totalement inacceptable du point de vue fédéraliste. Conséquemment, il est impossible que ce choix soit retenu.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le DVD de Persée, de Lully, par l’Opera Atelier de Toronto

4 novembre 2014
Cyril Auvity (Persée) et Marie Lenormand (Andromède)

Il est toujours hasardeux pour un mélomane de jouer au critique musical puisque ce métier exige une compétence que je n’ai pas.

Il y a deux ans, j’ai eu le plaisir d’assister à Toronto, à une production d’Armide de Lully mise sur pied par l’Opera Atelier dont j’avais dit le plus grand bien sur ce blogue et qui devait triompher à Versailles quelques mois plus tard.

En fin de semaine dernière, j’ai écouté un des enregistrements que j’ai rapportés de Paris et qu’on peut obtenir facilement en Amérique du Nord : Persée de Lully, dirigé par Hervé Niquet, et présenté par l’Opera Atelier de Toronto en 2004.

Avant d’écrire le texte que vous lisez, j’ai consulté les critiques de l’époque. Celles-ci sont plutôt sévères. Sans être dénudées de fondement, elles passent à mon avis à côté de l’essentiel.

Le triomphe non seulement d’Armide à Versailles, mais également de Lucio Silla de Mozart à Salzburg — et l’invitation de présenter cette dernière production à la Scala de Milan — nous obligent à repenser le travail des codirecteurs artistiques de l’Opera Atelier, Marshall Pynkoski et Jeannette Lajeunesse-Zingg.

Se peut-il que ces artistes aient dérouté la critique de l’époque tout simplement parce que leur approche novatrice était en avance sur leur temps ?

De nos jours, on sait précisément comment la musique baroque était jouée et chantée à l’époque de Louis XIV. On sait relativement bien comment on dansait sur scène. Mais on sait peu de choses du jeu des comédiens-chanteurs.

Puisque les chanteurs étaient éclairés essentiellement par des chandelles placées à l’avant-scène, on chantait principalement tourné vers l’assistance et non vers le personnage auquel on s’adressait. Le reste, c’est le grand vide.

Et ce grand vide, c’est ce qu’essaient de combler un certain nombre de metteurs en scène. Guidés par leur intuition, ceux-ci proposent des solutions fort différentes dont personne ne peut juger avec certitude de la validité.

L’approche de l’École de Toronto (si on peut l’appeler ainsi) est d’unifier la gestuelle — et plus précisément le jeu de mains typique de la danse baroque — à tous les personnages sur scène, qu’ils soient danseurs ou chanteurs. De plus, lorsqu’ils sont immobiles, les chanteurs adopteraient les poses typiques des gravures de l’époque. En d’autres mots, ces poses ne seraient pas un lieu commun des graveurs, mais leur témoignage du jeu scénique auquel ils assistaient.

L’École de Toronto proposait au départ un langage corporel maniéré presque à outrance. D’Armide à Persée, ce langage s’est épuré et est devenu plus expressif. Si bien que le maniérisme originel s’est transformé en un langage corporel presque aussi codifié que l’était la musique baroque elle-même.

De plus, le montage « cinématographique » d’un opéra filmé, avec sa succession de plans rapprochés et éloignés, ne peut être qualifié d’authentique. En effet, un opéra était destiné à être vu que d’un seul point de vue; celui d’un spectateur immobile (aussi ennuyeux que ce point de vue puisse paraitre au téléspectateur d’aujourd’hui).

La mise en scène de Persée est composée d’une succession de tableaux; quand le DVD montre (trop brièvement) l’ensemble de la scène au théâtre Elgin de Toronto, cela est presque toujours meilleur que tous les gros plans qui l’ont précédé.

Les costumes, séduisants, ne pêchent pas ici par excès d’authenticité. Les décors sont simples (comme ils l’étaient généralement à l’époque). Toutefois, les chorégraphies sont assez réussies.

Je tiens à souligner que la production torontoise bénéficie de jeunes chanteurs dont la diction est généralement impeccable. Ce qui fait qu’on peut se passer de sous-titres.

Bref, si vous aimez l’opéra baroque, cette production de Persée devrait vous fasciner. J’ai beaucoup aimé.

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Écrit par Jean-Pierre Martel