Voyage à Paris : jour 15

Publié le 21 octobre 2014 | Temps de lecture : 7 minutes

Aujourd’hui, j’ai décidé de me faire plaisir. Par l’intermédiaire de la réceptionniste de mon hôtel, j’ai réservé un couvert pour le repas du midi à un restaurant de la gare de Lyon. Je vous en reparlerai.

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De manière à y être à temps, je visite ce matin une série de boutiques — appelée Viaduc des Arts — le long de la rue Daumesnil, située près de la gare. Cela me permettra d’interrompre cette visite, d’aller à ce restaurant, puis de poursuivre mon chemin.

Jusqu’en 1969, ce site était occupé par une ligne de chemin de fer. De nos jours, des boutiques aux vitrines en demi-lune s’alignent de manière continue sur plus de 1,3 km.

Leur toit est non seulement végétalisé : c’est une promenade, appelée Coulée Verte René-Dumont (du nom d’un agronome et pionnier écologiste décédé en 2001).

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Ces boutiques sont occupées principalement par des artisans spécialisés; luthiers, doreurs, créateurs de bijoux, restaurateurs d’oeuvres d’Art, fabricants de fenêtres, relieurs, créateurs de poignées de porte et d’accessoires en bronze, etc. Ci-dessus, l’atelier de la Maison Fey, spécialiste du cuir.

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Le restaurant en question à la gare de Lyon est le Train Bleu. Inauguré en 1901 par le président de la République de l’époque. C’est un des restaurants les plus extraordinaires de Paris.

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Propriété d’une société de transport ferroviaire et maritime, le Train Bleu était décoré de 41 toiles à la manière d’un prospectus d’une agence de voyages, montrant sous un jour flatteur les différentes villes desservies par le transporteur (ci-dessus, Avignon).

Après la 2e guerre mondiale, la France était complexée face à l’Amérique dont les troupes l’avaient délivrée de l’occupation allemande. L’Amérique, c’était les gratte-ciels, le jazz, les grosses voitures, et les appareils électroménagers qui rendaient la vie facile.

Le Train Bleu, avec son faste d’une autre époque, représentait ce passé méprisable dont la complaisance avait peut-être contribué à la défaite. Le restaurant fut transformé en comptoir moderne et épuré, à la manière du film Playtime de Jacques Tati.

Après quelques années, il fit faillite. Sans le véto du ministre André Malraux, le restaurant aurait été détruit.

Se rappelant le décor fastueux qui se cachait sous ses habits modernes, des investisseurs firent l’acquisition du restaurant. Il en coûta une fortune à le rénover.

Aujourd’hui, on peut en apprécier toute la splendeur d’origine.

En plus des plats à l’unité, le Train Bleu offre trois menus gastronomiques ont les prix varient de 46 à 105 euros (incluant le service).

J’ai pris le Menu des Arts à 62 euros : bisque de homard sur des légumes de saison, joue de boeuf braisée, pâtisserie du jour et une demi-bouteille de Côte de Bourg rouge.

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Après être revenu à mon point de départ en empruntant la Coulée Verte René-Dumont, j’emprunte la rue commerciale du Faubourg St-Antoine et prends le métro Ledru Rollin.

Je parcours ensuite les rues Est-Ouest de l’Île St-Louis. À l’origine, cette île portait le nom de l’Île aux Vaches parce qu’elle ne servait qu’au pâturage. Régulièrement inondée par les crues de la Seine, elle devient propice à l’habitation le jour où le roi offrit cette île gratuitement aux entrepreneurs à la condition qu’ils haussent substantiellement le niveau du sol en le remblayant de divers matériaux.

Gouttière de l’Hôtel de Lauzun

C’est alors que l’île se couvrit d’hôtels particuliers, dont l’hôtel de Lauzun — au 17 Quai d’Anjou — qui, en dépit de sa façade austère, est un des plus beaux de Paris. Malheureusement il n’est accessible que certains samedis, par un petit groupe de personnes, après inscription préalable.

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Sur la rue St-Louis en l’Île, je m’arrête dans l’église homonyme. Conçue par Louis Le Veau (le plus important architecte français du XVIIe siècle), elle fut achevée en 1726. c’est une élégante église baroque.

La rue St-Louis en l’Île est la voie de circulation centrale de l’île. On y trouve de nombreuses boutiques séduisantes.

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Après six semaines passées au total à Paris au cours de trois voyages, il m’arrive d’être surpris en passant devant un édifice. En me rendant au métro Sully Morland, je rencontre l’hôtel Fieubet sur la rue du Petit Musc qui, de nos jours, sert d’école.

Construit à la fin du XVIe siècle, rénové et décoré un siècle plus tard, puis transformé vers 1857 en pastiche rococo espagnol (plaqué sur un édifice baroque français), l’édifice est étonnant…

En me rendant à l’hôtel, je m’achète un sous-marin de 30cm chez Subway à 5 euros, histoire de rééquilibrer mon budget après mes extravagances du midi.

En soirée, j’assiste à la comédie Un Chapeau de paille d’Italie d’Eugène Labiche. La salle Richelieu de la Comédie française est une salle d’aspect assez quelconque (de couleur gris sale et or mat). Le fond des loges et le capitonnage des sièges sont rouges. Le ciel de la salle est décoré d’une fresque de Pierre Besnard.

Les sièges du parterre sont exceptionnellement confortables (mais pas les strapontins). De plus, on a apporté un soin particulier à la visibilité. Les sièges des loges sont orientés en direction de la scène. Aux balcons supérieurs, les sièges arrière sont beaucoup plus hauts que ceux de la première rangée.

La mise en scène du spectacle respecte parfaitement l’esprit de la pièce (admirablement bien écrite). On a ajouté des parties chantées mais celles-ci participent à l’extravagance et à la folie un peu burlesque du spectacle.

C’est étrange d’avoir à sept mètres devant soi, en 3D, des acteurs qu’au Québec, on ne voit qu’au cinéma. Tous les acteurs sont bons. Je me dois d’adresser une mention particulière aux comédiens Christian Hecq (truculent et d’une présence scénique extraordinaire) et à Pierre Niney (le personnage principal, au jeu très physique).

Puis c’est le retour à l’hôtel pour la nuit.

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
  1re photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
  2e  photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 16 mm
  3e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 12 mm
  4e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
  5e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 17 mm
  6e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 16 mm
  7e  photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm
  8e  photo : 1/160 sec. — F/8,0 — ISO 200 — 40 mm
  9e  photo : 1/80 sec. — F/8,0 — ISO 500 — 40 mm
10e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 17 mm
11e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 25 mm
12e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 19 mm


Pour lire les comptes-rendus du premier ou du deuxième voyage à Paris, veuillez cliquer sur l’hyperlien approprié.

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Écrit par Jean-Pierre Martel