L’injustice et la peur

Publié le 23 septembre 2014 | Temps de lecture : 2 minutes

Le moteur des révolutions est le sentiment d’injustice.

En Tunisie, un vendeur voit son étal de fruits confisqué arbitrairement par la police. Dans son esprit, la perte de son unique gagne-pain condamne ses enfants à mourir de faim. Il s’immole par le feu pour dénoncer cette injustice et son sacrifice déclenche le Printemps arabe.

Aux États-Unis en 1764, une taxe jugée injuste sur le thé déclenche une révolte — animée par le slogan « No taxation without representation » — qui mène à la Révolution américaine.

En 1789, la misère du peuple et le faste de la cour entrainent la France sur la voie de la Révolution française.

Après près de 1,7 million de morts au cours de la Première Guerre mondiale — causés par une aristocratie militaire incompétente — il faudra un hiver rude et des pénuries alimentaires pour déclencher des émeutes (sévèrement réprimées) menant à la Révolution russe.

Sans qu’il s’agisse d’une révolution, rappelons que l’accession au pouvoir du Parti Québécois en 1976 a été favorisée par un fait divers; la suspension, par la Canadian Air Traffic Control Association, de pilotes et contrôleurs canadiens-français pour avoir parlé entre eux en français.

À l’opposé, le meilleur moyen d’étouffer une révolte, c’est la peur. La peur de la mitraille ou la peur des conséquences d’un bouleversement politique ou économique. De manière absurde, il faut que même le pauvre se dise : « J’ai rien mais je ne veux pas tout perdre. »

Voilà pourquoi la peur a été utilisée contre les indépendantistes d’Écosse et ceux du Québec. Elle le sera contre les indépendantistes de Catalogne.

Certains s’en offusquent. Moi, je trouve cela normal. Le recours à la peur est légitime de la part de ceux qui s’opposent au changement parce qu’ultimement, c’est le seul moyen qui marche. Or, lorsqu’il s’agit de la raison d’État, la fin justifie toujours les moyens.

À méditer :
Woodstock et la liberté comme domination (2019-09-08)

3 commentaires

| 2014-2018 (années Couillard), Politique québécoise | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel