À la suite de pressions de groupes féministes, l’Office québécois de la langue française recommandait en 1979 la féminisation des titres de fonction. Au Québec, cette recommandation a rapidement fait consensus. Si bien qu’aujourd’hui, cette pratique est généralisée.
On parle donc d’une auteure, de la mairesse, d’une électricienne, d’une directrice, d’une consultante, de la conseillère, etc.
Lorsque ce titre est déjà neutre (ex. : ministre), l’article la ou le déterminant une servira à préciser le sexe du titulaire; une journaliste, la notaire, la diplomate, etc.
Dans certains cas, on évite la féminisation parce qu’elle produit des effets cocasses; « Mme Marois, l’ex chève du Parti Québécois… », « Le quotidien employait douze camelots et six camelotes… »
Voilà que l’idée de féminiser les titres commence à faire du chemin en anglais. On apprend aujourd’hui dans le quotidien Le Monde que l’État de Washington (au Nord-Ouest des États-Unis) a adopté en 2013 une loi sur le vocabulaire des textes officiels.
Dorénavant, on y parlera de police officer (officier de police) ou policewoman (policière) au lieu de policeman (policier), fisher au lieu de fisherman (pêcheur), spokeswoman au lieu de spokesman (porte-parole), etc.
À la suite de cet exemple, une douzaine d’États américains ont entrepris d’éliminer tout biais sexiste de leurs documents.
Une fois que cette pratique se sera étendue à l’ensemble des États-Unis, on peut penser que les petits écoliers américains apprendront fièrement, dans leurs manuels d’histoire, que leur pays a été le premier au monde à instaurer l’égalité des sexes jusque dans la langue parlée et écrite, oubliant ainsi qu’une poignée de descendants de Gaulois, pas très loin d’eux, les ont précédés de tente ans…
Références :
La féminisation des titres de fonction
L’anglais du troisième sexe : « Ze went to hir bedroom »