La dette publique chinoise

Publié le 4 janvier 2014 | Temps de lecture : 3 minutes
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Depuis le 15 mars 2013, la Chine est dirigée par un nouveau Premier ministre, soit monsieur Li KeQiang. Lorsque ce dernier occupait le poste gouverneur de la province du Liaoning, il avait confié à l’ambassadeur américain à Beijing qu’il prenait à la légère certains indices économiques officiels.

Selon lui, la concurrence vive que se livraient ses collègues les incitait à embellir la croissance économique de leur région afin de prouver leur compétence de gestionnaire et améliorer leurs chances d’une promotion.

Pour évaluer la véritable santé économique de sa province, le gouverneur KeQiang se basait plutôt sur trois données : la consommation d’électricité, le niveau du transport ferroviaire de marchandise et le volume de crédits émis.

Devenu premier ministre,  monsieur KeQiang a conservé la même méfiance. Quatre mois après son accession au pouvoir, l’ancien gouverneur a ordonné la vérification comptable de 62 000 administrations locales, soit toutes les provinces, préfectures et cantons du pays.

Cette mesure vise non seulement à fournir des données plus fiables sur la santé économique de la Chine, mais cela permet d’assoir l’autorité du nouveau chef de l’État; dorénavant, tous ceux qui ont menti grossièrement sont sujets à la purge. Leur maintien en fonction dépend donc du bon vouloir des nouveaux dirigeants du pays.

Pas moins de 50 000 experts comptables ont donc été dépêchés dans tous les coins du pays. Leurs conclusions ont été rendues publiques il y a six jours.

Au niveau des provinces, des préfectures et des cantons, les emprunts directs sont de l’ordre de 1,9 trillions$ (c’est-à-dire presque deux mille milliards$). À cela s’ajoutent 1,2 trillions$ en garanties de prêts endossées par ces administrations.

Depuis 2010, cet endettement est passé de 20% à 33,2% du produit intérieur brut (PIB) chinois. En somme, afin de compenser la diminution des exportations vers l’Occident, les administrations locales ont soutenu la croissance économique de leur région par des investissements massifs en infrastructures (routes, gares, bâtiments officiels, quartiers résidentiels, etc.).

En ajoutant la dette du gouvernement central, la dette publique chinoise atteint donc 4,6 trillions$, soit 56,2% du PIB. En contrepartie, le gouvernement central possède les plus importantes réserves de devises étrangères et d’or au monde, soit 3,2 trillions$ (en janvier 2012).

Références :
En Chine, la dette des collectivités locales n’en finit pas de s’alourdir
Imprécision des données macroéconomiques chinoises
Réserves de change

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Écrit par Jean-Pierre Martel