Aujourd’hui, je vais à l’ouest du quartier de Centro. En premier lieu, je vais à deux endroits séparés par quelques rues dans le quartier de Cerro. Ce dernier est situé au sud de Vedado. Contrairement à celui-ci, Cerro n’est pas un quartier touristique.
Je vais d’abord à l’hôpital Salvador-Allende. Non pas parce que je suis tombé malade, mais simplement pour comparer cet hôpital avec l’hôpital Hermanos-Almeijeiras que j’ai vu le septième jour de ma visite.
L’hôpital Salvador-Allende ressemble à un campus universitaire; il est formé de plusieurs pavillons dispersés dans un parc immense dont la superficie fait environ le cinquième de la Vieille-ville.
Ci-dessus, on voit l’immeuble le plus imposant, soit le pavillon administratif. Les autres sont à un seul étage, de style néo-classique. Il est à noter que cette photo n’a pas été prise devant l’hôpital, mais sur le site même de l’institution. Donc les haies et les bancs sont là pour l’agrément des patients et du personnel hospitalier.
À quelques coins de rue de là se trouve la manufacture de rhum Bocoy. Autrefois, cette bâtisse appartenait aux Comtes de Villanueva. Sa façade se caractérise par cette balustrade décorée de cygnes blancs.
La visite est lieux est gratuite. Au rez-de-chaussée, l’embouteillage et l’étiquetage du produit vedette de la maison (soit le rhum de marque Legendario) se font à la vue des visiteurs. À l’étage, un petit musée explique la fabrication du rhum, alors qu’une boutique permet d’en acheter.
Il est à noter que Bocoy fabrique une édition spéciale de son rhum — La Isla del Tesoro, ce qui signifie L’Ile au trésor — dans un réceptacle de fantaisie offert exclusivement par Fidel Castro aux dignitaires étrangers.
Puis j’amorce ma visite du quartier de Vedado par une marche le long de l’avenue des Présidents, et de quelques rues avoisinantes.
Vedado est très certainement le quartier de la ville le plus agréable à visiter. Comparé à la Vieille-ville, Vedado est beaucoup moins riche en musées et son histoire ne remonte pas aussi loin.
En fait, « Vedado » signifie interdit. Parce que jusqu’au dernier quart du XIXe siècle, ce territoire était interdit de construction afin de voir venir de loin toute attaque maritime ennemie.
Mais ce que le quartier manque en raison de son histoire plus récente, il le compense par la qualité de la vie qui y règne.
Traversé par de larges avenues bordées d’arbres, de rues charmantes, de palais érigés à l’époque où l’argent coulait à flot dans la capitale cubaine, Vedado est un des plus beaux quartiers au monde.
Lorsque les règles d’urbanisme ne prévoyaient pas de platebande entre le trottoir et la rue, les citoyens ont pris l’initiative de verdir leur terrain.
Après le repas du midi au restaurant Fabio — carpaccio, filet de poisson et verre de vin blanc pour 15$, sans le pourboire — je termine l’après-midi au Musée des arts décoratifs. Ce musée était en rénovation l’an dernier. J’espérais ardemment qu’il soit rouvert puisque c’est un des rares musées d’importance majeure à La Havane que je n’avais pas encore vu.
Construit en 1927, l’édifice de style Louis-XVI était le palais de la femme la plus riche de l’ile, soit la comtesse de Revilla de Camargo. Dans ses salons et ses jardins, la comtesse recevait toute l’aristocratie européenne en visite à Cuba.
La salle à manger est la plus luxueuse avec ses marbres, ses portes en bois sculpté, ses tapisseries d’Aubusson, sa porcelaine fine et son argenterie.
Les autres pièces sont surtout de style néo-rococco, mais aussi néo-classique et, dans le cas de la salle de bain, Art déco.
Parmi tous objets luxueux qui décorent ce palais, ce qui m’a épaté, ce sont les quatre paravents chinois, des XVIIe, du XVIIIe et du XIXe siècles, en bois sculpté et peint. Même dans les musées que j’ai visités en Chine, je n’ai jamais vu de paravents aussi merveilleux. Ils illustrent de manière détaillée, des scènes fastueuses de la vie nobiliaire. De toute évidence, ils ont appartenu à de grands seigneurs puisque les dragons qui y sont représentés ont quatre griffes et non cinq (ce qui était réservé à l’Empereur et sa famille immédiate).
Puis c’est le retour à la maison en taxi et de la crème glacée comme repas du soir.
Détails techniques : Appareil Panasonic GH1 transformé pour faire de l’infrarouge et objectif Lumix 14-45 mm (troisième photo) et appareil Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 16 mm
2e photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
3e photo : 1/400 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 16 mm
4e photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
5e photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 12 mm
6e photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 19 mm
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Bonjour,
On se régale de tes découvertes photographiques. En effet les photos de La Havane se limitent sempiternellement au Capitole et au Malecón et des voitures USA et quelques lieux toujours identiques.
Là, il y a vraiment du nouveau, du différent.
Comme je suis tes pérégrinations sur un plan ce serait bien que tu indiques le nom de la rue où se trouvent les lieux.
Comme le rhum Bocoy. Intéressant! Pour moi le rhum Bocoy, c’est du rhum payé en monnaie nationale, (suffisant pour les cocktails), et parfois dans des bouteilles en plastique (60cup = 2/3 cuc) Il est très correct. Ce n’est pas du « tord boyau » comme on peu le penser à priori.
Mais quand on est à La Havane c’est tout de même mieux de faire une petite cure de 7 ans d’age qui coute 7 cuc la bouteille et qui est facturée en France sur le net 35 €.
Mélanger du 7 ans d’age pour un cocktail est un crime lèse-rhum.
Les touristes sont des barbares. Le Cubain boit son « rón » pur, sans glace, et partage la bouteille avec ses amis en savourant à petites gorgées.
Nos vemos. Marcos
La fabrique de rhum Bocoy est située au 1417 Calzada del Cerro, du côté sud de la rue, entre les rues Patria et Auditor, c’est-à-dire un peu à l’Est de l’hôpital Salvador-Allende.
AUX JEUX DE L’AMOUR…
Ce qui m’épate le plus, ce sont la Salle à Manger et les quatre paravents chinois.
Déjà la Salle à Manger parce que je suis toujours branchée grande table et vaisselle.
Pourquoi tant de chandeliers, s’il y autant d’Assiettes ? Si l’ambiance promet s’être romantique, en attrapant toute la Tendresse nécessaire au passage, il n’y a besoin que de deux assiettes, assis l’un en face de l’autre pour apprécier un bon repas accompagné d’un bon verre de vin…
Des dragons à quatre griffes, pas pour une scène fastueuse, mais pour des scènes pleines de Romantisme, comme dans les films…
Un paravent derrière lequel, on pourrait dire : « Coucou, je suis là ! », où derrière lequel une Femme jouerait à certains jeux…, avant de s’offrir à son Homme !