L’appartement
Avant de vous résumer cette deuxième journée, j’aimerais vous présenter l’endroit où j’habite. Le quartier de Centro s’est essentiellement développé au XIXe siècle et dans le premier quart du XXe siècle, après la destruction des remparts qui étouffaient la ville. Mais la maison où je me trouve est antérieure à cet étalement urbain.
Elle date du XVIIIe siècle. C’est une maison à deux étages construite autour d’une cour extérieure qui sert de puits de lumière à tous ses locataires actuels. À l’origine, une seule famille l’habitait. À la Révolution, le rez-de-chaussée a été morcelé en plusieurs logements tandis que le premier étage a été coupé en deux dans le sens de la profondeur.
Toutes les pièces de la maison ont sept mètres de hauteur. Dans le but sans doute de masquer les fils électriques qui traversent les poutres des plafonds, on a ajouté des panneaux entre les poutres sans chercher à oblitérer leur présence.
J’habite au premier, dans une chambre sans fenêtre extérieure. La seule lumière naturelle qu’elle reçoit lui vient de la cours extérieure. On accède à ce logement par un long escalier recouvert de marbre de Carrare. La toilette commune est d’une propreté impeccable.
La cuisine, alimentée au gaz naturel, est garnie de tous les accessoires modernes, ce qui révèle le statut social de l’occupant.
La journée
Ce devait être une petite journée. Après avoir rédigé mon compte-rendu de la veille, je pars donner mon premier appareil photo infrarouge (qui je n’utilise plus depuis presque deux ans). Après avoir échoué à le vendre sur eBay, j’ai décidé de l’offrir à un artiste talentueux de La Havane. Malheureusement, il n’est pas à l’endroit où il tient boutique un jour sur deux. Je me reprendrai demain.
À mes hôtes de l’an dernier, j’apporte une poêle Héritage antiadhésive en excellent état mais dont je ne sers plus. J’en profite pour leur monter les photos que j’ai prises de leur ville l’an dernier.
Puis je me rends à la Maison de l’éventail pour leur apporter un livre d’Art à ce sujet (encore scellé) et j’en profite pour acheter quatre éventails dont le plus dispendieux (15$) sera décoré de tournesols peints à la main et que passerai prendre d’ici la fin de mes vacances.
Jusqu’ici, ce qui me frappe, c’est que les rues de la Vieille ville ont été brossées et que leurs imperfections les plus dangereuses ont disparues. Ce n’est pas parfait, mais c’est une amélioration considérable par comparaison avec l’an dernier.
Et puisque dans la Vieille Havane, tout est à proximité, de fil en aiguille, je m’arrête dans une ancienne église sur la rue Aguiar, transformée depuis en salle de concert.
En me rendant au parc dédié à la princesse Diana, j’arrête par hasard à l’officine de l’historien de la ville (adjacent au parc dont je n’ai pas encore trouvé l’entrée). C’est un des hommes les plus influents du pays. Il est absent mais, plein d’audace, j’en profite pour laisser à sa secrétaire — qui parle très bien français — la suggestion de végétaliser la Vieille place avec des palmiers royaux.
Après le repas du midi au Jardín del Oriente — une soupe, un rôti de lapin légèrement parfumé à la moutarde, un verre de vin rouge et une pudding au pain, le tout pour 8$ — je reviens sur mes pas visiter le Jardín Diana de Gales.
C’est un secret de Polichinelle : le communisme est avare d’élans monarchiques. Ce parc, consacré au triste sort d’une princesse anglaise, est donc une curiosité qui témoigne d’une certaine pipolisation du régime cubain. Agréable, il est dominé par une sculpture de l’artiste cubain Alfredo Sosabravo. Ce dernier a représenté symboliquement, de bas en haut, la vie de la jeune princesse qui s’arrête prématurément.
Après un arrêt dans une galerie d’Art tout près de l’ancienne église St-François d’Assise, je visite une exposition qui commémore la campagne d’alphabétisation qui a fait de Cuba, dans les années 1960, le pays où le pourcentage de la population capable de lire et écrire, était le plus élevé d’Amérique.
Au premier étage de l’ancienne Chambre des représentants, on présente une exposition où, à partir des croquis de Leonardo da Vinci, on a réalisé les machines qu’il avait imaginées.
Puis à deux pas, c’est la visite du Musée du rhum. De la cueillette à la distillation, en passant par l’extraction du jus de canne et sa fermentation, chacune des étapes de la fabrication du rhum est présenté. Le tout est également résumé par une maquette d’une usine traversée par un train électrique.
La visite se termine par la dégustation d’un peu de cette boisson emblématique du pays. Les visiteurs peuvent ensuite se procurer du rhum à moitié prix (par comparaison avec les prix de la Société des alcools du Québec).
Après le retour en taxi à la maison, je me dirige à l’Hôtel du Parc central pour y téléverser mon résumé de la journée d’hier. Je prends le repas du soir à l’Hôtel Plaza : soupe, filet de poisson, verre de vin blanc et flan pour 17$.
Puis je retourne à la maison. J’y tape une bonne partie du texte que vous lisez puis, douche et dodo.
Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 12 mm
2e photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 12 mm
3e photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 12 mm
4e photo : 1/4000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 14 mm
5e photo : 1/500 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 12 mm
6e photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 25 mm
Pour lire les comptes-rendus du premier ou du deuxième voyage à La Havane, veuillez cliquer sur l’hyperlien approprié.