Le court-métrage réalisé par Xavier Dolan afin d’accompagner la chanson College Boy du groupe français Indochine fait présentement l’objet d’une controverse en France en raison de sa violence. J’ai vu cette vidéo hier, après avoir pris connaissance des protestations que cette œuvre a suscitées.
Le début est mystérieux. Que se passe-t-il ? Pourquoi ce sourire ou ce papier froissé ? Puis, lorsqu’embarque la musique d’Indochine, ce qui a attiré mon attention, ce sont les paroles de cette chanson. Dès les toutes premières phrases, tout prend son sens.
Si le texte d’Indochine est du domaine de la poésie et de l’ellipse, le clip de Dolan est une charge percutante et efficace contre l’intimidation et le harcèlement homophobe. Tous deux critiquent l’intolérance en se complétant parfaitement.
Je ne veux pas critiquer ceux qui se sont élevés contre la violence du film. Toutefois, je veux simplement souligner que nous, adultes, ne devrions pas nous priver de voir ce clip dont l’importance se mesure à son efficacité à faire réfléchir et à modifier des comportements répréhensibles.
Or justement — on le voit en Inde au sujet du viol des femmes — on ne change pas des comportements séculaires par des vœux pieux. Dans ce sens, Dolan a raison : il arrive parfois que la fin justifie les moyens.
À mon avis, cette vidéo devrait être accessible aux jeunes, dès qu’ils ont l’âge d’harceler les autres en raison de leur orientation sexuelle.
Si on en juge par le taux élevé de suicide des adolescents homosexuels, on doit réaliser que le harcèlement est aussi une forme de violence.
Il serait donc dommage de se priver d’un moyen de combattre une violence sournoise qui mène au suicide, en refusant d’utiliser un moyen percutant dont le défaut le plus important est de provoquer un inconfort passager.
Parus depuis :
Qui s’offusque vraiment du clip de Xavier Dolan? (2013-05-08)
Personnalité de la semaine : Xavier Dolan (2013-05-14)