VISA Desjardins et les pourrisseurs d’entreprise

Publié le 31 mars 2013 | Temps de lecture : 5 minutes
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Il y a quelques jours, j’ai reçu un appel de Desjardins Sécurité financière (DSF) me proposant gratuitement une assurance solde de crédit applicable à ma carte VISA Desjardins.

Il s’agit d’une protection offerte au détenteur d’une carte de crédit qui deviendrait incapable de payer son solde en cas de décès, de mutilation, d’invalidité, de perte involontaire d’emploi, ou de maladie grave.

Au cours de cet appel, qui a duré au total une dizaine de minutes, « gratuit » et « ne coûte rien » ont été répétés une dizaine de fois.

Il m’est déjà arrivé de souscrire à des services proposés par une compagnie téléphonique bien connue qui étaient gratuits au moment où on me les avait offerts par télémarketing, mais qui devenaient payants quelques mois plus tard à la suite d’un avis en petits caractères ajouté au bas d’un relevé mensuel.

Dans le cas de l’appel de DSF, arès des minutes à expliquer que j’étais réticent à souscrire à ce service gratuit par crainte que « les règles du jeu » ne changent sans en être informé explicitement, je finis par poser la question : « Comme ça, tant qu’on paie le solde avant la date limite, ça ne coûte rien ? ». Et là — tenez-vous bien — on m’apprend au contraire que des frais s’appliquent dès le moment d’une transaction.

Effectivement, sur le site web de Desjardins, on dit clairement qu’aucune prime n’est applicable lorsque le solde de la carte est à zéro.

Pour que cette assurance soit gratuite, il faudrait qu’on paie à VISA Desjardins le coût de toutes nos transactions avant de les effectuer, ce qui en pratique n’arrive jamais. Moi, je n’appelle plus cela une carte de crédit s’il faut payer nos achats d’avance.

Mais par télémarketing, cette précision capitale n’est révélée que si l’appelé prend l’initiative de poser la question à ce sujet. Autrement, tout ce qu’il retient ce sont les mots «  gratuit » et « ne coûte rien ».

On pourrait penser que la téléphoniste avait peut-être fait cette précision mais que j’ai eu un moment de distraction. Cette hypothèse m’a traversée l’esprit. Ce qui m’a convaincu du contraire, c’est l’importance attachée à la gratuité au cours de la conversation. Pourquoi a-t-on présenté avec autant d’insistance cette assurance comme étant gratuite si ce n’est pour m’induire en erreur.

De toute évidence, on se trouve en présence d’une tentative de tromperie, c’est-à-dire d’une fraude au sens de la loi, probablement effectuée auprès de dizaines, de centaines, voire même de tous les détenteurs de carte VISA Desjardins.

Je ne crois pas que la haute direction de DSF ait autorisé cette fausse représentation effectuée en son nom. Puisque ce texte l’en avise publiquement, il serait tentant pour elle de simplement réprimander la personne responsable de ce stratagème.

À mon avis, ce serait imprudent. Je suggère plutôt à Desjardins de congédier le Directeur des ventes ou le responsable de cette tentative de tromperie. Pourquoi ? Parce que ces personnes sont des pourrisseurs d’entreprise.

Le capitalisme est le meilleur système économique pour un pays développé. Mais il est de plus en plus pourri de l’intérieur par des officiers totalement dépourvus de scrupule, pour qui tous les moyens sont bons (y compris ceux illégaux) afin de dégager des profits.

Or le moyen le plus rapide d’augmenter les profits d’une entreprise est de tromper les personnes qui ont suffisamment confiance en celle-ci pour faire affaire avec elle.

Évidemment, on ne peut pas saper la clientèle d’une compagnie sans que celle-ci finisse par péricliter. Mais ces gens s’en foutent. Lorsque l’entreprise écopera des conséquences de leur duperie, ils seront rendus ailleurs. Et dans leur curriculum-vitae, ils se vanteront de la croissance de leur ancien employeur au cours de la courte période de temps où ils ont été à son service.

Tout employé dépourvu de scrupule est une bombe à retardement, n’hésitant pas à intriguer, mentir, et frauder s’il en a l’occasion. Or plus cette personne occupe un poste de décision, plus le tort infligé à l’entreprise est important. D’où la nécessité absolue et urgente de s’en départir. En effet, la respectabilité (essentielle pour une entreprise financière) dépend de son honnêteté et de sa franchise.

Il y a quelques années, dans la haute finance anglo-américaine, on s’échangeait des courriels internes ridiculisant les clients — des banques et des fonds de pensions — assez stupides pour acheter les titres financiers toxiques sans se douter qu’ils ne valaient rien, assez naïfs pour croire en la respectabilité de leur employeur.

Une crise économique plus tard, les mêmes comportements subsistent toujours — dans ce cas-ci à une échelle beaucoup moindre — parce que le monde de la finance n’a pas tiré de leçon de cette crise et n’a pas su sévir contre ceux qui le pourrissent de l’intérieur.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 13 mm


Post-Scriptum : Le 3 décembre 2019, à la suite d’une importante fuite de données, le PDG de Desjardins a congédié deux hauts dirigeants, dont Denis Berthiaume.

En 2013, ce dernier occupait le poste de premier vice-président Gestion du patrimoine et Assurance de personnes.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Passer le temps avec Nik

Publié le 27 mars 2013 | Temps de lecture : 1 minute
Résultat No 1
Résultat No 2

Hier, je me suis procuré des modules d’extension pour Photoshop de l’éditeur Nik Software. Et pour les apprendre, quel meilleur moyen que de partir à l’aventure et de tenter un peu n’importe quoi.

On peut voir ci-dessus le résultat final à partir des deux photos ci-dessous, un peu fades à mon goût. Ce qui en a résulté ne gagnera pas un prix Nobel mais c’était amusant.

Première image de départ
Deuxième image de départ

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/100 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 23 mm
2e photo  : 1/200 sec. — F/5,0 — ISO 200 — 22 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La fenêtre et le gardien de sécurité

Publié le 26 mars 2013 | Temps de lecture : 3 minutes

Carnavalet
 
Il y a tellement de choses intéressantes à voir à Paris qu’on ne peut pas tout visiter. Ayant décidé d’y passer mes trois semaines de vacances à l’automne de 2003, j’avais choisi d’ignorer le Musée Carnavalet, dédié à l’histoire de la capitale française.

Mais à la fin d’une journée d’octobre, j’étais dans le Marais (il s’agit d’un quartier autrefois marécageux), la lumière commençait à baisser et un jour de semaine à 17h, il est un peu tard pour entreprendre la visite de quoi que ce soit.

Mais je passais à côté de ce musée. C’était gratuit. Il était ouvert encore une heure. Alors pourquoi ne pas y faire un tour…

D’un pas alerte au début — mais qui se ralentit dès que je compris l’intérêt de ce musée — je passais devant des toiles représentant des endroits de Paris que j’avais visités. C’était fascinant de voir dans quelle mesure la capitale française avait peu (ou beaucoup) changée au cours des siècles.

Fouquet MuchaEt toutes ces boiseries et lambris d’intérieurs luxueux sauvés du pic des démolisseurs ou des rénovateurs zélés (dont les comptoirs Art nouveau de la bijouterie Fouquet dessiné par Alphonse Mucha, ci-contre), ces portraits de personnages illustres qui y ont habités, etc.

Bref, c’était beaucoup plus intéressant que ce que j’avais imaginé.

Quand tout à coup, je passe devant une fenêtre au travers de laquelle je vois une cour extérieure charmante, celle qu’on voit au début du texte. Puisqu’il est permis de photographier dans ce musée, je sors mon Canon Powershot G6, l’appareil que j’utilisais à l’époque.

FenêtreProfitant de l’absence de gardien, j’approche lentement mon appareil de la fenêtre ci-contre. Je dépose délicatement l’objectif métallique sur le verre et au moment précis où j’appuie sur le déclencheur, j’aperçois du coin de l’œil un gardien qui s’approche de moi rapidement.

Aussitôt, j’imagine ce gardien élever le ton et me dire quelque chose du genre : « Monsieur ! Cette fenêtre est du ixième siècle. Elle est classée monument national. Mme de Sévigné, elle-même aimait s’y appuyer pour contempler le soir couchant. Comment pouvez-vous… »

Alors que dans ma tête tourbillonnent les justifications que je pourrais invoquer, je suis étonné d’entendre le gardien s’excuser puis, alors que je me recule, m’ouvrir sans que je le demande cette fenêtre pour me permettre de prendre une meilleure photo.

Évidemment, je m’exécute aussitôt et, ravis, je remercie le gardien de mon plus beau sourire.

L’année suivante, j’étais revenu dans ce musée afin de remettre à ce gardien les photos que j’avais prises de Paris un an plus tôt. Mais je ne l’ai pas trouvé.

En repensant à ce fait divers, je me suis toujours demandé : si j’étais gardien de sécurité au Musée des Beaux-Arts de Montréal et qu’un touriste américain me demandait de lui ouvrir une fenêtre afin de lui permettre de photographier la rue Sherbrooke, serais-je aussi accommodant ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les traces de médicaments dans l’eau potable

Publié le 25 mars 2013 | Temps de lecture : 6 minutes

60 Millions de consommateurs et la fondation France Libertés, publient aujourd’hui une étude qui révèle la présence de traces de pesticides et de médicaments dans environ le cinquième des eaux embouteillées disponibles en France. Précisons que cette étude ne remet pas en cause leur potabilité puisqu’il ne s’agit que de traces infimes.

Le porte-parole déclarait : « C’est ce qui est très perturbant (…) Parce que normalement, on ne devrait pas retrouver ces traces-là (…) Quel est le plus beau symbole de pureté que l’eau minérale (…) Même de symbole de pureté là, il est maintenant touché par les polluants d’origine humaine. »

Depuis 1977, la présence de polluants dans l’eau potable est bien documentée, principalement à partir d’études réalisées en Grande-Bretagne : à l’époque, ce sont les sources approvisionnant la capitale britannique en eau potable qui faisaient l’objet de l’attention des chercheurs.

Ceux-ci avaient découvert que cette eau contenait des traces d’à peu-près tous les médicaments couramment utilisés, dans des proportions variables. C’est ainsi qu’avec une consommation normale d’eau du robinet, un Londonien de 70 ans aura consommé involontairement entre 4 et 16 grammes d’acétaminophène (appelé paracétamol en Europe) dans sa vie, soit l’équivalent de quatre à seize doses maximales de cet analgésique.

De manière générale, plus un médicament est utilisé, plus on en retrouve des traces importantes dans l’environnement. Toutefois, la présence dans l’eau potable sera influencée de manière déterminante par la solubilité du produit dans l’eau.

Il serait rassurant de se dire que depuis les études de ces pionniers, la situation a beaucoup évoluée. Autrefois, les médicaments étaient jetés aux égouts ou dans des sites d’enfouissement alors qu’aujourd’hui le public a pris l’habitude de rapporter les médicaments périmés à sa pharmacie pour être finalement incinérés.

Parce qu’elle n’est pas comparative, l’étude française ne nous dit pas si la situation a évoluée, mais seulement que le problème demeure. Et dans la mesure où les techniques d’analyse se perfectionnent plus rapidement que les méthodes de filtration des usines d’épuration, il est prévisible qu’on trouvera encore longtemps des résidus de médicaments dans nos eaux potables.

Contrairement aux produits chimiques industriels, les aliments et les médicaments sont généralement biodégradables. Toutefois, si les principaux nutriments (glucides, protéines et lipides) sont finalement dégradés par notre métabolisme en de petites molécules (eau, gaz carbonique, acide urique, sels minéraux, etc.), ce n’est généralement pas le cas des médicaments.

Les médicaments sont l’objet d’une transformation partielle. Celle-ci peut être très superficielle — visant à ajouter un radical destiné à augmenter la solubilité dans l’eau afin de faciliter le rejet dans l’urine — ou d’une dégradation qui ne rend pas jusqu’au niveau du gaz carbonique et de l’eau.

Conséquemment, l’immense majorité des médicaments sont rejetés partiellement transformés. Dans tous les cas, lorsque nos enzymes ne sont pas capables de les détruire complètement, les enzymes des microorganismes de la nature sont capables de faire le reste.

Même les médicaments jugés « non-biodégradables » par certains chercheurs, ne le sont que parce que la période d’analyse qu’ils ont choisie est trop courte. Contrairement aux plastiques et autres produits industriels, tous les médicaments sont biodégradables, certains plus lentement que d’autres.

Les médicaments périmés contribuent de manière insignifiante à la présence de substances médicamenteuses dans l’environnement. Plus de 99% des quantités retrouvées proviennent donc les selles et des urines de personnes soignées à l’aide de ces produits.

Les techniques d’épuration des eaux usées et les procédures de filtration des municipalités ont été conçues pour éviter la propagation des épidémies par le biais de l’eau potable. Le chlore détruit les bactéries pathogènes, tandis que le sable et d’autres substances filtrantes assurent la transparence de l’eau potable. Ces techniques, qui datent du XIXe siècle, n’ont jamais été conçues pour éliminer les polluants industriels. Ils éliminent les grosses molécules et laissent passer les petites (dont la très grande majorité des médicaments).

Or de plus en plus d’eaux embouteillées — particulièrement celles parfumées — ne sont que des eaux du robinet ozonisées, purifiées, édulcorées et parfumées. Quant à celles tirées des nappes phréatiques, elles sont parfois contaminées par ce qui suinte des sites d’enfouissement et, en montagne, des fosses septiques de ceux qui y vivent.

Et comme nous sommes à une époque où les États réduisent leur taille sous la pression de leurs créanciers, il ne faut pas s’attendre à ce que les municipalités mettent au point des moyens nouveaux et sophistiqués (donc coûteux) d’épuration des eaux potables qui seraient destinés à débarrasser l’eau de tous ses polluants.

En somme, la seule manière d’éliminer les médicaments de notre environnement, c’est de cesser d’en produire et d’en consommer, ce qui n’arrivera jamais.

Quant aux pesticides et insecticides (dont je n’ai pas parlés), on doit savoir qu’en cas d’interdiction, leur présence dans l’environnement peut être décelable plus d’une décennie après. Raison de plus pour s’y prendre tôt.

Références :
Des pesticides trouvés dans une bouteille d’eau sur cinq
Des traces de pesticides et de médicaments retrouvées dans des bouteilles d’eau
Richardson ML et Bowron JM. The fate of pharmaceutical chemicals in the aquatic environment. J. Pharm. Pharmacol. 1985, 37: 1-12.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Havane – Le Sud de la Vieille Ville

Publié le 22 mars 2013 | Temps de lecture : 3 minutes

 
Ce diaporama présente 229 photos et une courte vidéo captées le long des rues partageant d’est en ouest le sud de la Vieille Havane.

À l’époque où la capitale cubaine était fortifiée, c’est dans le nord de la ville qu’on retrouvait les bâtiments administratifs et commerciaux, alors qu’on érigeait plusieurs couvents et monastères dans la partie sud, moins densément peuplée.

De nos jours, dans cette partie de la ville, la majorité des édifices datent du premier tiers du XXe siècle. Font exception ces quelques édifices religieux construits avec des matériaux durables qui ont traversé les siècles.

De 0:08 à 0:30, nous apercevons la Maison de la Poésie. On y présente diverses expositions.

De 2:18 à 2:21, c’est l’église du Covento Santa Clara de Asis (en restauration depuis 2009). Érigé entre 1638 et 1645 pour héberger les riches jeunes filles de la ville et parfaire leur éducation, ce couvent est le plus vieux de la ville. Il occupe tout un quadrilatère. Son patio est le plus vaste de La Havane.

De 3:09 à 3:32, nous visitons l’église du Saint-Esprit, érigée en 1638. Il s’agit de la deuxième église construite dans la capitale. La destruction de la première — pour faire place au Palais municipal, sur la place d’Armes — a fait en sorte que l’Iglesia del Espíritu Santo est devenue le plus ancien lieu de culte de la ville. Sa décoration intérieure est récente. Si la voûte du chœur est en pierre, tout le reste des plafonds est en bois.

De 5:30 à 6:23, c’est l’église Notre-Dame de la Miséricorde. Après une autorisation royale accordée en 1754, sa construction traina en longueur et s’effectua véritablement entre 1865 et 1867.

Désertée par les touristes, c’est une des plus belles églises de la ville. Toiles, fresques, faux marbres et décorations en trompe-l’œil garnissent presque complètement son intérieur somptueux, réalisé par les plus grands artistes et décorateurs cubains du XIXe siècle (Esteban Chartrand, Antonio Herrera, Juan Crosa, Miguel Melero, et Didier Petit). Il est à noter que les fresques sous la coupole et au-dessus du chœur ont été restaurées en 1963.

Ce luxe décoratif explique pourquoi ce temple est rapidement devenu l’église de l’aristocratie cubaine et le lieu des célébrations de mariage entre les familles des riches commerçants de la ville. Encore aujourd’hui, beaucoup de jeunes Havanais choisissent cette église pour s’y marier.

Le maitre-autel est surmonté d’une niche entièrement peinte où est placée une statue de la Vierge (à qui l’église est dédiée). À la gauche du chœur, se trouve la chapelle de Notre-Dame de Lourdes (à 6:02).

De 7:20 à 7:39, voici le Musée en l’honneur de l’écrivain et poète José Martí (1853-1895). Très populaire auprès des écoliers, ce musée est installé dans la maison natale de ce personnage historique important, dont les écrits ont influencé plusieurs générations de révolutionnaires cubains.

L’édifice date probablement du début du XIXe siècle. À l’époque, les propriétaires demeuraient au rez-de-chaussée alors que l’étage supérieur était loué au père du jeune poète. Aménagé en 1925, ce musée expose des objets personnels, des lettres, des livres et des photos de ce héros national. Les descriptions y sont en espagnol exclusivement.


Voir aussi :
Liste des diaporamas du premier voyage à La Havane
Liste des diaporamas du second voyage à La Havane

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Contre une enquête sur le Printemps érable

Publié le 21 mars 2013 | Temps de lecture : 5 minutes

À la lecture du Devoir d’hier matin, j’apprends qu’une soixantaine d’organismes réclament la tenue d’une enquête publique sur les agissements des policiers lors du Printemps érable. À mon avis, ce serait un gaspillage des fonds publics.

D’une part, il ne s’agit pas ici d’une opération policière secrète, douteuse quant à sa légalité, et révélée par une fuite : la répression des manifestations étudiantes s’est faite à la vue de tous. Aucune photo, aucune vidéo n’a été confisquée par les autorités. Les média québécois en ont parlé librement et abondamment. Conséquemment, tout le monde connait la manière avec laquelle cette répression s’est exercée.

D’autre part, on fait un procès pour réparer un tort mais on crée une enquête publique pour comprendre ce qui s’est passé. Or ici, on ne se trouve pas en présence d’une suite d’incidents au cours desquels les forces de l’ordre ont échappé à tout contrôle. Si cela s’était produit, il faudrait savoir pourquoi : une enquête publique serait appropriée. Mais ce n’est pas le cas; en gros, les policiers ont fait ce qu’on leur demandait.

Lorsqu’une manifestation vire à l’émeute, les policiers ont à peu près tous les droits. Les manifestants ont l’obligation stricte de quitter les lieux lorsque la police juge, à tort ou à raison, qu’un attroupement vire à l’émeute. Que les policiers aient alors utilisé la force pour disperser ceux qui refusent d’obtempérer, cela est tout à fait normal; ils sont payés pour ça.

Quant aux manifestants qui décident de passer outre l’ordre de se disperser, ils doivent être prêts à assumer le prix douloureux de leur rébellion, dans la mesure du raisonnable.

Or quelques ecchymoses, quelques blessures superficielles, quelques muscles endoloris, cela est raisonnable.

Par opposition, un œil crevé, une mâchoire fracturée, une commotion cérébrale, cela ne l’est pas. Dans ce dernier cas, il ne s’agit pas de bavures policières, mais des conséquences d’une volonté politique d’anéantir la contestation étudiante, entre autres par la brutalité policière. Trouvez-moi une seule déclaration des dirigeants politiques de l’époque blâmant les policiers ou les appelant à plus de retenue. Vous n’en trouverez pas parce que les policiers ont fait exactement ce qu’on attendait d’eux.

Alors qu’il y a tant à faire de plus utile, ce n’est pas vrai qu’on va dépenser des millions pour transformer les policiers en boucs-émissaires de cette crise sociale. Les véritables responsables sont connus. Ce sont les membres du gouvernement libéral de Jean Charest. C’est ce gouvernement qui a haussé substantiellement les frais de scolarité, sachant très bien que cela provoquerait un affrontement avec les étudiants. Mais on a présumé que cette contestation s’essoufflerait avec le temps et qu’il suffisait de l’ignorer.

C’est l’ex-Premier ministre lui-même qui, réalisant l’ampleur de cette contestation, a tenté de la récupérer à des fins politiques et de miser sur le chaos social pour favoriser sa réélection.

C’est son ministre de la sécurité publique qui, confronté à la violence de la répression des manifestants devant le Palais des congrès de Montréal, a permis à la Sécurité du Québec d’affronter les manifestants à Victoriaville avec des armes à mortalité réduite encore plus dangereuses que celles utilisées à Montréal. Et c’est ce même ministre, insensiblement confronté au désastre, qui invitait ceux qui s’en scandalisaient à s’adresser au Commissaire à la déontologie policière.

L’aveuglement de ce gouvernement était tel que même après avoir perdu le pouvoir, un ex-ministre trouvait le moyen de blâmer le Parti Québécois pour l’attentat terroriste au Métropolis — attentat qui visait à tuer les sympathisants de ce parti réunis pacifiquement pour fêter leur victoire électorale — alors qu’il s’agissait plutôt de la conséquence ultime de la propagande haineuse de son gouvernement déchu.

Bref, le meilleur moyen d’éviter la répétition des incidents fâcheux qui ont jalonné cette crise sociale, c’est d’éviter le retour au pouvoir du Parti libéral tant et aussi longtemps que cette formation politique ne se sera pas renouvelée de fond en comble.

Sur le même sujet :
Grèves étudiantes : l’ABC de l’émeute
L’attentat terroriste au Métropolis : un crime quelconque ?
L’aveuglement partisan d’un imbécile
Tirs de balles de plastique : attend-on de tuer quelqu’un ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Vive le printemps

Publié le 20 mars 2013 | Temps de lecture : 1 minute
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Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2,8
1re photo : 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 1000 — 60 mm
2e  photo : 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 1000 — 60 mm
3e  photo : 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 2500 — 60 mm
4e  photo : 1/125 sec. — F/3,5 — ISO 1250 — 60 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La transplantation de flore intestinale contre l’infection grave à C. difficile

Publié le 18 mars 2013 | Temps de lecture : 5 minutes

Avant-propos : ce texte s’adresse à des adultes. Il décrit une technique médicale qui, malgré son caractère répugnant, est d’une efficacité remarquable.

 
Le New England Journal of Medicine (NEJM) est la plus influente revue médicale au monde. Dans son édition du 31 janvier 2013, celui-ci publie les résultats d’une étude scientifique réalisée aux Pays-Bas auprès de patients souffrant d’épisodes récurrents de diarrhées à C. difficile.

Récapitulons. Environ 4% de la population humaine possède du C. difficile parmi sa flore intestinale sans en éprouver de symptômes. Ce sont des porteurs qualifiés d’asymptomatiques. Cette proportion est multipliée par cinq après une hospitalisation.

De plus, c’est seulement lorsque des antibiotiques tuent ses ennemis naturels que le C. difficile peut prendre le contrôle de l’intestin et provoquer une diarrhée potentiellement mortelle. Par lui-même, il ne peut rien faire.

En fait, il est tellement mal adapté à se développer par ses propres moyens dans l’intestin qu’environ la moitié des porteurs asymptomatiques deviendront libres de cette bactérie six mois plus tard.

Chez les porteurs asymptomatiques qui cessent de l’être à la suite de la prise d’antibiotiques et qui développent des diarrhées à C. difficile, il existe deux médicaments antibactériens qui combattent cette bactérie et aident l’organisme à rétablir une flore bactérienne saine : le métronidazole (dans les cas légers à modérés) et la vancomycine (dans les cas graves).

Toutefois, malgré la vancomycine, malgré les pro-biotiques, certaines personnes ne réussissent pas à rétablir une flore bactérienne équilibrée. Ces personnes sont donc sujettes à des diarrhées répétées causées par le C. difficile. D’une rechute à l’autre, on note un appauvrissement de la bio-diversité de leur flore bactérienne intestinale.

Pour ces cas graves, il existe un traitement non-médicamenteux qui a fait l’objet de nombreuses publications scientifiques portant au total sur plus de 300 personnes.

Mais de quoi parle-t-on ?

La transplantation de flore intestinale consiste à installer chez le malade — appelé receveur — une sonde (c’est-à-dire un tube) qui part du nez et qui se termine au début de l’intestin. Cette sonde servira à acheminer une suspension de bactéries intestinales recueillies auprès d’un donneur sain. Au préalable, ce dernier aura subi toute une série de tests destinés à s’assurer que sa flore intestinale à lui ne contient que des microbes normalement présents dans l’intestin.

On recueille une selle du receveur, on ajoute 500ml de soluté salin stérile, on agite et on laisse déposer. Ce qui surnage — soit une suspension d’un nombre incalculable de différentes sortes de bactéries — est administré au receveur par le biais de la sonde qu’on lui a installée.

L’étude publiée dans le NEJM portait sur 41 patients. Ceux-ci ont été répartis en trois groupes : 16 patients reçurent une transplantation bactérienne et 25 patients furent traités aux antibiotiques selon deux protocoles différents.

Dans le groupe transplanté, treize patients (81%) furent guéris par une seule transplantation. Deux autres patients eurent besoin d’une deuxième, ce qui porte le taux de guérison totale à 94%. Il est à noter que dans le cadre de cette étude, la guérison se définit par l’absence de rechute au cours des dix semaines après le traitement.

Selon ce même critère, dans les deux autres groupes, le taux de guérison fut de 31% (vancomycine seule) et de 23% (vancomycine suivie, 4 ou 5 jours plus tard, d’une purgation). Une personne est décédée dans le groupe sous antibiothérapie.

À l’origine de cette étude, on devait enrôler 120 patients mais les résultats se sont avérés tellement spectaculaires qu’on a décidé de l’arrêter après seulement 43 patients.

Ce traitement hautement efficace mais répugnant a reçu la caution du NEJM qui lui a consacré un éditorial flatteur.

Les personnes aux prises avec ce problème ignorent généralement l’existence d’un tel traitement. En effet, parmi les média écrits ou télévisés qui vulgarisent la littérature scientifique, aucun n’a osé traiter de ce sujet par crainte de heurter la sensibilité de son auditoire.

J’ai choisi d’en parler parce qu’en présence des formes graves de cette maladie potentiellement mortelle, il est urgent d’agir. D’où l’importance de faire en sorte que les personnes atteintes ou leurs proches sachent qu’un traitement hautement efficace existe.

Références :
Duodenal Infusion of Donor Feces for Recurrent Clostridium difficile
Fecal Microbiota Transplantation — An Old Therapy Comes of Age

Paru depuis :
Des comprimés d’excréments contre le C. difficile (2013-10-03)

Sur le même sujet :
C. difficile et les égalisateurs de crasse
Le déclin de l’hygiène corporelle
Moins d’antibiotiques ou plus d’hygiène contre C. difficile ?
Visiter une personne hospitalisée sans attraper de diarrhée à Clostridium difficile

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Gros plans

Publié le 16 mars 2013 | Temps de lecture : 1 minute
Tête de violon (au Québec) ou crosse de fougère (en France)
Graines d’Homaloména ‛harlequin’
Parodia schumanniana
Encephalartos villosus

Quatre photos qui sont un hommage à la beauté de la nature et qui donne le goût du printemps qui approche…

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2,8
1re photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 60 mm
2e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 60 mm
3e  photo : 1/250 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 60 mm
4e  photo : 1/200 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 60 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le papillon Monarque

Publié le 15 mars 2013 | Temps de lecture : 3 minutes
Face dorsale
De biais
Face ventrale des ailes
En majesté
Chrysalide (à droite, la veille de l’éclosion)
Chenille du Monarque
Asclépiade commune (nom scientifique : Asclepias syriaca)

Le Monarque (ou Danaus plexippus) est un papillon migrateur de couleur orange, veiné et bordé de noir, et moucheté de taches blanches en bordure des ailes. On distingue les sexes par cette tache noire supplémentaire que le mâle porte sur chacune de ses ailes postérieures.

Ces papillons parcourent plus de 4 000 km pour passer l’hiver dans l’état du Michoacán, au centre du Mexique, où ils se regroupent dans une infime partie d’une zone montagneuse. L’an dernier, ils en occupaient 0,03 km² : cette année, seulement 0,01 km² (en raison de la chute inexpliquée de 59% de leur nombre). Là où ils s’accumulent, les sapins sont presque entièrement recouverts de papillons.

Pour l’humain, le Monarque possède le grand avantage de ne représenter aucun danger pour les exploitations agricoles. Sa chenille ne consomme qu’une seule plante, l’asclépiade. Placée dans un jardin où on trouverait de tout sauf de l’asclépiade, la chenille du Monarque se laissera mourir de faim.

Pourquoi la chenille du Monarque en fait-elle son aliment exclusif et pourquoi une fois devenu papillon, ce dernier ne pond-il ses œufs que sous les feuilles de cette plante ? C’est que celle-ci est empoisonnée. Sa sève, épaisse et laiteuse à l’état frais et qui noircit en s’oxydant, contient un poison pour beaucoup d’animaux, mais pas pour la chenille du Monarque. En dévorant gloutonnement les feuilles de cette plante, la chenille devient elle-même toxique et échappe ainsi aux prédateurs.

Une fois devenu papillon, le Monarque se nourrit du nectar de n’importe quelle fleur, qu’il aspire par sa longue trompe noire. Celle-ci est normalement enroulée : le papillon la déploie au moment de ses fréquentes collations.

Références :
Chute dramatique du nombre de monarques au Mexique
Monarque (papillon)

Paru depuis : Les monarques en péril (2014-01-29)

Complément de lecture :
Des millénaires d’évolution migratoire pour le Monarque

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14 (3e et 5e photos), M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (la 7e photo) et M.Zuiko 60 mm Macro F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/160 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 60 mm
2e  photo : 1/125 sec. — F/7,1 — ISO 500 — 60 mm
3e  photo : 1/250 sec. — F/5,6 — ISO 250 — 210 mm
4e  photo : 1/125 sec. — F/7,1 — ISO 1000 — 60 mm
5e  photo, à gauche : 1/250 sec. — F/5,6 — ISO 2000 — 210 mm
5e  photo, à droite : 1/320 sec. — F/5,0 — ISO 2000 — 210 mm
6e  photo : 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 320 — 60 mm
7e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 38 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel