La rarissime Phragmipedium peruvianum

Publié le 6 février 2013 | Temps de lecture : 2 minutes
Phragmipedium peruvianum

Parallèlement à l’exposition « Pérou : royaume du Soleil et de la Lune » qui se tient jusqu’au 18 juin 2013 au musée des Beaux-Arts de Montréal, ce pays d’Amérique latine a décidé de prêter une orchidée d’une extrême rareté au Jardin botanique durant la durée de cette exposition.

Découverte il y a une décennie à peine — plus précisément en 2002 — Phragmipedium peruvianum se chachait depuis toujours dans la jungle amazonienne du Nord-Est du Pérou.

Magenta et blanche, cette orchidée atteint normalement une envergure de 11 à 15 cm.

Le Jardin botanique de Montréal possède déjà une impressionnante collection d’orchidées du genre Phragmipedium. Mais contrairement aux autres, celle-ci est exposée derrière une paroi vitrée puisqu’il s’agit d’une espèce menacée.

Lors d’une expédition au Pérou en mai 2002, l’explorateur James-Michael Kovach en acheté trois exemplaires d’un vendeur local. Apportée au Jardin botanique de Sarasota, en Floride, la plante fut l’objet dès le mois suivant de deux publications scientifiques qui firent sensation.

Les experts considèrent qu’il s’agit de la plus importante découverte d’orchidée d’Amérique latine depuis un siècle.

Références :
Phragmipedium kovachii
Trésor floral péruvien au Jardin botanique

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8 — 1/40 sec. — F/11 — ISO 6400 — 32 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Mains ouvertes

Publié le 5 février 2013 | Temps de lecture : 2 minutes
« Hands » de Kent Forrest Ipsen (1933-2012)

À l’occasion d’une visite récente au musée des Beaux-Arts de Montréal, j’ai été surpris d’y voir une sculpture en verre moulé intitulée « Hands », datée de 1992.

Pourquoi cette surprise ? C’est qu’en la voyant, je me suis souvenu d’une sculpture semblable que j’avais achetée au Salon des métiers d’Art. C’était il y a longtemps : mais était-ce avant 1992 ou après ?

c2040732Arrivé à la maison, je me suis empressé d’aller voir la date de l’œuvre que je possédais : elle avait été réalisée en 1978, l’année de mon achat. J’avais donc chez moi une sculpture analogue, créée par un autre artiste, mais réalisée quatorze ans plus tôt.

Évidemment, cela ne signifie pas que l’artiste américain ait copié l’artiste québécois. Cela veut simplement dire que ces deux artistes ont eu la même idée à plus d’une décennie d’intervalle.

c2040738
 
Dans le cas de l’œuvre que je possède, il s’agit du moulage, grandeur nature, de la main d’un artisan québécois du nom de Duquet. Sur l’internet, je n’ai rien trouvé à son sujet.

En 1978, je me souviens avoir demandé au créateur pourquoi il avait pris la peine de briser l’acrylique moulé pour y insérer une lisière de contreplaqué.

Il m’avait répondu que simplement réaliser le moulage de sa main, cela manquait d’originalité puisque n’importe qui pouvait faire pareil. Il avait donc scié ce moulage et avait travaillé le contreplaqué jusqu’à ce que les deux matériaux se complètent parfaitement.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 26 mm
2e  photo : 1/250 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 16 mm
3e  photo : 1/250 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 23 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’imam assassin

Publié le 4 février 2013 | Temps de lecture : 3 minutes

Fayhan Ghamdi est un prédicateur musulman saoudien fréquemment invité sur les plateaux des chaines de télévision religieuses de son pays. Marié et divorcé d’une Égyptienne, il s’était vu confié la garde de sa fillette Lama, agée de cinq ans. Précisons que les tribunaux saoudiens ne sont jamais favorables à une mère étrangère en cas de divorce.

Le 25 décembre 2011, l’enfant a été admise à l’hôpital souffrant d’un certain nombre de blessures : multiples ecchymoses et brulures, ongle arraché, côtes brisées, de même que des fractures du crâne et du bras gauche. Selon Randa Kaleeb, employée de cet hôpital, l’enfant avait été violée par tous les orifices possibles; plus précisément, l’anus de l’enfant avait été déchiré et brulé dans une tentative maladroite de le refermer.

Après cette hospitalisation — qui a duré dix mois — la fillette est finalement décédée de ses lésions en octobre 2012. Le mois suivant, son père a été arrêté : il a avoué être responsable des sévices.

Après trois mois passés en prison, le père sera affranchi sur paiement du « prix du sang ». Selon la Charia (qui a force de loi dans ce pays), l’homicide est passible de la peine de mort. Toutefois, cela ne s’applique pas lorsqu’il s’agit d’un homme qui tue son propre enfant ou une de ses épouses.

Le tribunal a décidé que, dans ce cas-ci, le condamné aura purgé sa peine lorsqu’il versera la somme de 45 000 euros (à la mère, croit-on). S’il s’était agi d’un garçon, le « prix du sang » aurait été le double.

Les juges religieux ont estimé que la perte de son enfant constituait en soi une punition suffisante pour le père.

Post-scriptum (2015-02-01) :

Sur les réseaux sociaux, le scandale provoqué par cette affaire a incité la famille royale à intervenir.

Le 7 octobre 2013, le prince saoudien responsable du ministère de la Justice annonçait que l’imam passerait huit ans en prison et subirait 600 coups de fouet.

Toutefois, selon la version anglaise de Wikipédia, l’imam aurait été libéré quelques mois plus tard, une fois l’affaire oubliée.

Références :
Arabie saoudite : scandale après la libération d’un prêcheur assassin de sa fille
Celebrity Saudi preacher who ‘raped’ and tortured his five-year-old daughter to death escapes with light sentence
Un prédicateur Saoudien (Fayhan al ghamdi) viole et tue sa fillette, il est condamné à une légère peine de prison

Parus depuis :
Saudi Islamist preacher on trial in daughter’s slaying (2013-02-05)
L’Arabie saoudite libère le tueur – L’apartheid (2013-02-06)
Arabie saoudite: le prédicateur assassin de sa fille restera en prison (2013-02-13)
Fayhan al-Ghamdi (2014-03-10)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’acceptabilité sociale des projets miniers

Publié le 2 février 2013 | Temps de lecture : 3 minutes

Gaspé vs Pétrolia

Afin de protéger ses sources d’eau potable, la municipalité de Gaspé a adopté le 19 décembre 2012, un règlement qui a pour effet d’empêcher la compagnie Pétrolia d’effectuer des forages en vue de l’exploitation d’un gisement qui pourrait renfermer plus de 7,7 millions de barils de pétrole.

Le 24 janvier 2013, la minière a suspendu ses activités dans les limites de cette municipalité, en dépit de son permis d’exploration émis par le gouvernement du Québec.

À mon avis, il s’agit d’une sage décision. Les ressources minières appartiennent à tous les Québécois. Conséquemment, il est normal que tout projet minier soit soumis à l’obtention d’un permis provincial puisque l’État québécois est le garant des droits de l’ensemble de la population. Mais cela n’est pas suffisant.

L’actualité quotidienne nous rappelle que les gouvernements — qu’ils soient provinciaux ou municipaux — sont sensibles au pouvoir de l’argent. Lorsque les activités d’une compagnie comportent des risques pour une population, il est essentiel que cette population ait un pouvoir décisionnel quant aux risques auxquels elle est soumise.

En d’autres mots, tout projet de développement doit être sujet à son acceptabilité sociale. Cet assujettissement garantit que la population affectée en retire des bénéfices.

Interdire l’uranium au Québec ?

D’autre part, j’apprends ce matin que des groupes environnementaux pressent le gouvernement Marois d’interdire l’exploitation de l’uranium au Québec, à l’exemple de l’état américain de Virginie.

Parmi les arguments contre cette industrie, on invoque que les résidus miniers laissés par cette industrie contiennent 85% de la radioactivité originelle. Comme argument, ce n’est pas fort; c’est tout de même 15% de moins qu’à l’origine.

La différence, c’est que la radioactivité originelle est enfouie alors que les résidus sont dans des monticules au niveau du sol. Il suffit d’obliger l’industrie à enfouir ses déchets pour qu’il n’y ait plus de problème.

Ceci étant dit, c’est aux communautés locales de décider s’il y aura exploitation minière ou non. Comme c’est le cas à Gaspé, où la ville ordonne à Pétrolia d’aller explorer ailleurs.

De la même manière, ce sont aux personnes affectées directement par l’exploitation de l’uranium de décider du sort de cette industrie chez eux. Pas aux habitants de Montréal ou de Québec, ni aux intellectuels bien intentionnés. Tout au plus, ces derniers peuvent prévenir les populations locales des dangers qu’elles courent afin de leur permettre de prendre une décision éclairée.

Conclusion

À mon avis, c’est de l’impérialisme culturel que de condamner une population autochtone, notamment, à la misère et de la sacrifier sur l’autel du développement « bon chic bon genre » que nous, étrangers, souhaiterions qu’ils aient. Si ces peuples eux-mêmes sont contre, parfait, il n’y aura pas d’exploitation minière. S’ils en veulent, c’est de leurs affaires, pas de la nôtre.

Références :
La Virginie tourne le dos à l’uranium
Pétrolia à Gaspé : Bernard Landry rappelle les écologistes à l’ordre
Pétrolia suspend son projet de forage à Gaspé

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Écrit par Jean-Pierre Martel