L’agriculture en Afrique : pour qui ?

Publié le 27 février 2013 | Temps de lecture : 2 minutes

De 2000 à 2011, par le biais de ventes ou de locations à longue durée, deux millions de km² de terres agricoles sont passés sous le contrôle d’investisseurs étrangers à travers le monde, principalement en Afrique. Cela représente le cinquième de la taille du Canada ou trois fois la superficie de la France.

Les principaux pays investisseurs sont asiatiques (Chine, Inde, et des monarchies pétrolières du Golfe) : ils sont à la recherche de terres cultivables pour répondre à leurs besoins alimentaires. Par opposition, les investisseurs occidentaux cherchent surtout à y produire des biocarburants.

Environ le vingtième de toutes les terres arables africaines sont déjà concédées à des investisseurs étrangers. Sur ce continent, les pays les plus courtisés sont la République démocratique du Congo (ou RDC, 2e au niveau mondial), l’Éthiopie (3e), le Soudan (7e) et le Madagascar (9e).

En RDC, 0,8 millions de km² sont aux mains d’étrangers. La Chine y a obtenu 0,03 million de km² (2,8 millions d’hectares) pour y implanter la plus grande palmeraie du monde (à des fins de production d’huile végétale comestible).

Pour avoir une idée de l’importance de cette plantation, sa superficie est équivalente à un carré de 175 km de côté (soit à peu près la distance entre Bruxelles et Amsterdam ou celle entre Montréal et Ottawa).

Au Madagascar, la Corée du Sud a tenté d’acquérir 1,3 million d’hectares (0,01 million de km²) pour y faire pousser la moitié de ses besoins en maïs (à des fins de production de biocarburant). Le scandale provoqué par cette transaction (qui fut annulée) a contribué à la chute du gouvernement de Madagascar au début de 2009.

Ces acquisitions étrangères surviennent alors que les pays africains sont confrontés à des difficultés croissantes (d’ordre démographique et climatique) à assurer les besoins alimentaires de leur propre population.

Références :
Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale
La course aux terres agricoles en Afrique

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Chine : espionner pour réussir

Publié le 26 février 2013 | Temps de lecture : 3 minutes
Poupées aux couleurs de minorités chinoises

Dans presque tous les pays de monde, l’autorité de l’État se reflète dans le privé. Dans les pays autoritaires, on acceptera plus facilement que les parents le soient également. Plus les pouvoirs de l’État sont étendus, plus les parents régissent la vie de leur progéniture.

Et cela n’est pas nouveau. La représentation de l’autorité du père dans les pièces de Molière est le miroir des pouvoirs de Louis-XIV.

Par opposition, dans les démocraties libérales, l’autorité parentale (et le droit de correction qui en découle) est sévèrement limité; on ne peut pas battre un enfant, pas plus que l’État ne peut torturer ses prisonniers.

Mais qu’arrive-t-il dans les pays où l’État épie ses propres citoyens ? Eh bien ceux-ci font pareil.

Non seulement la délation était-elle encouragée et financée sous le Bloc soviétique mais de nos jours, la surveillance du citoyen prend un caractère épidémique en Chine.

Depuis quelques années, le prix des appareils électroniques de surveillance — tous fabriqués dans ce pays — a diminué de manière telle qu’ils sont devenus abordable pour des dizaines de millions de Chinois.

Mais contrairement à nos pays où l’utilisation privée des mouchards visent habituellement à documenter les aventures extra-maritales d’un conjoint, en Chine ce sont des outils d’avancement professionnel.

Dans ce pays, la corruption est tellement généralisée que de nombreux fonctionnaires ou cadres d’entreprise présument qu’elle atteint probablement leur supérieur hiérarchique ou leurs collègues de travail.

Alors on se mettra à épier les autres, à la recherche de l’information compromettante qui facilitera son avancement, tout en espérant ne pas être soi-même sous écoute électronique. C’est à celui qui en aura l’idée le premier.

Les fonctionnaires s’épieront afin d’être promus de préférence au collègue compromis. Ou ils feront tomber en embuscade le supérieur immédiat afin de lui succéder.

Alors que s’échangeront les millions cadeaux à l’occasion la nouvelle Année du serpent 2013, sous ce bel enrobage rouge et doré qui habille magnifiquement cette petite poupée d’aspect anodin, se cache peut-être un microphone ou une caméra qui provoquera la perte de son récipiendaire…

Référence : Des mouchards plein les murs

Détails techniques de la photo : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/30 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 14 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’Odyssée — ou La Vie — de Pi

Publié le 25 février 2013 | Temps de lecture : 3 minutes

 

Connu en France sous le nom de L’Odyssée de Pi, et au Québec sous celui de La Vie de Pi, le film Life of Pi a créé toute une surprise hier soir, à la grande fête du cinéma hollywoodien, en raflant quatre des Oscar les plus convoités, soit les prix du meilleur réalisateur, de la meilleure caméra, des meilleurs effets visuels et de la meilleure musique.

Je profite donc de l’occasion pour vous en parler puisqu’il s’agit du meilleur film que j’aie vu depuis longtemps.

Basée sur le roman du Québécois Yann Martel (auquel je ne suis pas apparenté), l’œuvre cinématographique est une initiative américaine financée aux États-Unis, mais réalisée par un cinéaste de Taïwan et tournée à 90% dans ce pays à l’aide d’artisans très majoritairement asiatiques (si je me fie au générique qui dresse une liste interminable de collaborateurs aux noms indous ou chinois). Bref, ce film n’a absolument pas l’air d’un film hollywoodien.

Tout comme les récits invraisemblables du baron de Münchhausen, il s’agit d’une histoire brillante où pendant 125 minutes on vous transporte à des années-lumière de vos problèmes quotidiens.

En ordre décroissant, l’action se déroule en mer, en Inde, à Montréal et à Paris. Si j’exclus certains plans irréels d’une beauté à couper le souffle, les effets spéciaux sont invisibles et totalement au service du récit. En somme, tout ce qu’on y voit semble vrai.

Quant à l’histoire, elle se résume à peu de choses. Les propriétaires d’un zoo en déclin dans la ville indoue de Pondichéry décident transporter leur ménagerie au Canada afin de tenter d’y faire fortune. Mais leur cargo fait naufrage. Seuls survivent le fils du propriétaire et trois animaux (dont deux périssent presqu’aussitôt). Le film raconte donc l’odyssée de 227 jours de Pi et de son tigre du Bengale.

Comment le romancier Yann Martel et le scénariste David Magee ont-ils réussi à étirer sur plus de cent minutes, cette cohabitation hautement improbable ? Avec brio, puisque dans ce film merveilleux, ce qui est important ce n’est pas l’histoire mais la manière inventive avec laquelle elle est racontée.

Sur une appréciation maximale de cinq étoiles, une proportion importante de spectateurs (62%) lui accordent quatre ou cinq étoiles, 21% lui en décernent trois, et seulement 17% s’en disent décus.

Bref, un film chaudement recommandé dont j’attends la sortie en Blu-Ray 3D afin d’être en mesure de répéter à volonté le plaisir que j’en ai retiré en salle de cinéma.

Références :
Audience du film « L’Odyssée de Pi »
L’Odyssée de Pi
85es Oscar : Day-Lewis primé pour Lincoln – Argo, meilleur film, mais Ang Lee crée la surprise

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Comment créer une sonnerie personnalisée pour iPhone

Publié le 23 février 2013 | Temps de lecture : 5 minutes

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Introduction

Les sonneries sont les différents sons que peut émettre l’iPhone lorsque quelqu’un vous appelle. Dans Réglages/Sons/Sonnerie de l’iPhone, on trouvera les 25 sonneries disponibles par défaut pour cet appareil téléphonique. En plus, l’utilisateur peut ajouter au téléphone un certain nombre de bruits ou d’extraits officiels de chansons populaires achetés au magasin iTunes.

Mais vous pouvez également créer votre propre sonnerie à partir de n’importe quelle plage musicale de votre discothèque iTunes. Je soupçonne que cela soit illégal en France puisque ce pays possède une des législations les plus sévères au monde relativement aux droits d’auteurs : toutefois je suis absolument certain que cela est parfaitement légal en Amérique du Nord. Le présent article s’adresse donc ici aux lecteurs québécois.

Préparation

En premier lieu, utilisez l’Explorateur de fichiers de Windows (ou le Finder du Macintosh) pour créer un répertoire où seront enregistrées vos sonneries personnelles. Dans ma version anglaise de Windows, j’ai choisi, dans Librairies/Music/My Music/iTunes, de créer un nouveau répertoire appelé Sonneries. Sous un Macintosh français, ce nouveau répertoire pourrait être plutôt créé sous Musique/iTunes. Nous y reviendrons.

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Puis démarrez iTunes. La première chose à faire est de vous assurer que tout exportation à partir de votre discothèque créée des fichiers AAC (soit le format natif des plages de disque compacts). Pour ce faire, dans le coin supérieur gauche de l’interface d’iTunes, allez à iTunes/Préférences…. Par défaut, vous serez sous l’item Général. Dans le coin intérieur droit, cliquez sur le bouton Réglages d’importation… et choisissez l’item Encodeur AAC.

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Création de la sonnerie

Dans votre discothèque, cliquez-droit (sous Windows) ou Ctrl-clic (sous un Macintosh) sur la plage musicale de votre choix et, dans le menu contextuel qui apparait, choisissez l’item Obtenir des informations….

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Puis, sous l’onglet Options, déterminez le moment précis du début et de la fin de l’extrait que vous désirez transformer en sonnerie. Veuillez noter que deux points ( : ) séparent les minutes des secondes. Cet extrait doit avoir une durée maximale de 25 secondes. Si vous en choisissez trop, votre iPhone n’en jouera que les premières 25 secondes. Vous n’avez pas intérêt à en choisir beaucoup trop car votre sonnerie accaparerait inutilement l’espace de stockage de votre téléphone.

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Puis, de retour sous iTunes, cliquez-droit de nouveau sur la plage musicale en question et, dans le même menu contextuel, choisissez cette fois-ci l’item Créer une version AAC.

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iTunes créera aussitôt une nouvelle plage, possédant un nom identique, mais dont la durée ne sera que de 25 secondes. Avant de l’oublier, revenez aux étapes précédentes pour rétablir le début et la fin de votre plage musicale. Si vous ne vous rappelez plus de la durée originelle de la plage, elle est habituellement affichée dans votre discothèque, à droite du nom de la plage.

Puis cliquer-droit sur le nom de l’extrait et, dans le menu contextuel, choisissez l’item Affichez dans l’explorateur Windows.

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Cliquez sur le nom de l’extrait et modifiez son extension de .m4a à .m4r (où le r est pour ringtone, ce qui signifie sonnerie). Votre système d’exploitation affichera un avertissement et vous demandera de confirmer votre intention de modifier l’extension du fichier. Faites-moi confiance; allez-y.

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Profitez-en pour simplifier le nom du fichier et lui donner celui que vous aimeriez voir apparaitre parmi la liste des sonneries de votre téléphone. Toujours sous l’Explorateur de fichiers, cliquez-droit sur ce nom du fichier et, dans le menu contextuel, choisissez l’item Couper afin de le coller dans votre répertoire Sonneries, créé plus tôt.

Revenez sous iTunes et détruisez l’extrait — soit le fichier qui dure 25 secondes — qui y apparait toujours, en dépit du fait que vous l’avez déplacé ailleurs et en avez modifié le nom. Il suffit de cliquer sur le nom de l’extrait pour le sélectionner et d’appuyer sur la touche Delete ou Supprimer pour le détruire.

Puis appuyez simultanément sur les touches Ctrl-o pour ajouter votre sonnerie à votre discothèque. Allez à votre répertoire Sonneries et choisissez votre extrait. iTunes créera automatiquement une nouvelle catégorie appelée Sons à votre bibliothèque iTunes. Si nous cliquez sur Sons, votre sonnerie personnelle y apparaitra.

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Maintenant voici le plus facile.

Installation de la sonnerie

Connectez votre iPhone à votre ordinateur. Dans la bande de gauche d’iTunes, votre iPhone apparaitra. Glissez et déposer la sonnerie de la catégorie Sons de la bibliothèque iTunes vers votre iPhone.

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Après avoir fermé iTunes, déconnectez votre téléphone de l’ordinateur. Allumez ce dernier et, dans Réglages/Sons/Sonnerie, choisissez votre nouvelle sonnerie dont l’intensité sonore s’ajustera automatiquement.

Voilà.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Quel poisson mangez-vous ?

Publié le 22 février 2013 | Temps de lecture : 3 minutes
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Créée en 2001, Oceana est une entreprise américaine sans but lucratif qui milite pour la survie des espèces marines menacées et qui lutte contre la pollution océanique.

De 2010 à 2012, cette entreprise a mené la plus vaste enquête à ce jour relative à l’étiquetage des produits de la pêche, analysant 1 215 échantillons recueillis auprès de 674 points de vente — magasins d’alimentation et restaurants — répartis dans 21 états américains.

Les tests d’ADN ont révélé que le tiers des poissons offerts en vente aux États-Unis ne sont pas ce qu’ils sont censés être. De manière générale, le poisson de substitution est moins désirable, plus économique ou plus facilement disponible.

L’étiquetage était faux dans une proportion très variable selon les États américains. La fraude la plus élevée (56%) fut rencontrée en Pennsylvanie, suivie de près par le sud de la Californie (52%), alors que la proportion la plus faible se rencontrait à Seattle (dans l’État de Washington).

La fraude était la plus faible à l’épicerie (18% des cas), plus élevée dans les restaurants « ordinaires » (38%) et maximale dans les restaurants de sushis (74%). À Austin, au Texas, tous les échantillons de sushi étaient faux.

Les poissons les plus touchés étaient les vivanneaux ou Red Snapper, qui étaient souvent autre chose dans 94% des cas (du tilapia, en particulier, dont les filets sont presqu’identiques). Quant au thon blanc, dans 84% des cas c’était un escolar, soit un membre d’une espèce de poisson pouvant provoquer de graves troubles digestifs.

Des poissons à haute teneur en mercure ou déconseillés aux femmes enceintes étaient vendus à la place de poissons inoffensifs.

Assez distinctif, le saumon est le mieux étiqueté, avec seulement 7 % de fraudes. Ces dernières concernent surtout le saumon d’élevage vendu pour du poisson sauvage (plus dispendieux).

Le rapport conclut en faveur de la mise sur pied aux États-Unis d’un système de traçabilité – un système qui pourra suivre les poissons du bateau à l’assiette – comme c’est déjà le cas en Europe.

Références :
États-Unis : un tiers des poissons vendus avec une étiquette frauduleuse
Oceana
Oceana Study Reveals Seafood Fraud Nationwide
Document : Oceana Study Reveals Seafood Fraud Nationwide

Parus depuis :
L’importance de la traçabilité des aliments (2015-03-21)
Toujours pas de normes adéquates de traçabilité, selon un rapport (2020-11-05)

Détails techniques de la photo : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12mm F2,0 — 1/60 sec. — F/2,0 — ISO 1600 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Jacques Parizeau radote

Publié le 19 février 2013 | Temps de lecture : 4 minutes

Dans son discours-choc le soir de la défaite référendaire de 1995, le Premier ministre de l’époque, Jacques Parizeau, déclarait : « Nous sommes battus, c’est vrai ! Mais, dans le fond, par quoi ? Par l’argent, puis les votes ethniques ».

Les personnes qui ont voté contre l’indépendance du Québec, ce 30 octobre 1995, ont eu raison de poser ce geste. Leurs opposants, soit ceux qui ont voté « Oui », ont également eu raison. Parce que dans une démocratie, le citoyen a toujours raison de donner son opinion. Et dans un référendum, c’est précisément ce qu’on lui demande de faire.

Si M. Parizeau a perdu ce référendum, c’est par sa faute. Plus précisément, c’est parce qu’il n’a pas été suffisamment convainquant auprès de ceux qui ne partageaient pas son avis.

Aux États-Unis, les Républicains viennent de perdre pour une deuxième fois consécutive, une course présidentielle. Ils l’ont perdue parce que les Latino-américains ont voté massivement pour le Président Obama. Mais plutôt que de cultiver la rancœur à l’égard de cette minorité ethnique, les Républicains ont commencé à remettre en question la partie de leur programme électoral qui a braqué les Latinos contre eux. Voilà comment s’exerce le réalisme politique.

M. Parizeau aime profondément le Québec. Et il est attaché à son peuple. Mais il n’est pas un démocrate : même lorsqu’il s’en remet au peuple, c’est parce qu’il présume que ce dernier lui donnera raison. Il partage l’opinion, courante au Québec, que les avantages que nous retirons de l’immigration sont peu de chose en comparaison avec les avantages que retirent ceux qui viennent habiter ici. Conséquemment, les néoQuébécois auraient une dette envers le Québec. Et une des manières d’acquitter cette dette, c’est de voter en faveur de l’indépendance, ce qui leur accorde aussitôt le statut de vrais Québécois…

Exprimée de la manière, cette logique semble un peu tirée par les cheveux. Mais c’est précisément ce qui explique la rancœur de M. Parizeau ce soir du 30 octobre 1995 : les néoQuébécois auraient dû voter « Oui » par obligation, à défaut de conviction.

Dans une entrevue publiée samedi dernier, Jacques Parizeau a dénoncé le souhait, exprimé par le ministre Jean-François Lisée, que davantage de préposés à la clientèle de la Société de transport de Montréal soient bilingues.

Ce n’est pas en empêchant les Anglophones de Montréal d’être servis dans leur langue qu’on va empêcher l’anglicisation de la métropole. C’est plutôt en interdisant l’école publique anglaise aux néoQuébécois et en obligeant les marchands à embaucher du personnel apte à servir en français les Francophones du Québec.

Tenter de priver la minorité anglophone du droit à des services dans sa langue, comme le souhaite M. Parizeau, c’est la braquer contre le Parti québécois.

Les dirigeants actuels de ce parti ont entamé une politique de d’ouverture et de dialogue avec les Anglos québécois qui ne peut qu’être profitable à tous, alors que le Québec est confronté à la nécessité de renforcer des politiques linguistiques non pas dirigées contre eux, mais dirigés pour nous, les Francophones.

La nuance entre les deux est mince : voilà pourquoi la politique de dialogue du ministre Lisée doit être encouragée.

Références :
Les anglophones se méfient du PQ, selon un sondage
Lisée défend son ouverture envers les anglophones
Référendum de 1995 au Québec

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| 2012-2014 (années Marois), Politique québécoise | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La Havane – La rue Obispo

Publié le 18 février 2013 | Temps de lecture : 8 minutes

 
Nous avons vu précédemment que plus du tiers des 3 370 édifices du quartier de la Vieille Havane ont une vocation commerciale. Toutefois, dans bien des cas, il ne s’agit que d’un simple guichet percé dans la cuisine d’un logement qui permet d’offrir des collations aux passants. Dans d’autres cas, c’est la modeste échoppe d’un artisan ou d’un vendeur de souvenirs.

La rue Obispo — ce qui signifie la rue de l’Évêque — est bien d’avantage. C’est la principale rue commerciale du quartier et une des plus populaires de la ville; il s’agit d’une suite presque continue de commerces au détail, de restaurants, de galeries d’Art, d’hôtels et de musées.

Longue d’un kilomètre, elle commence à l’est par la Place d’Armes et se termine à l’ouest devant le bar El Floridita. Contrairement à la grande majorité des rues du quartier (très accidentées), cette rue piétonne dispose d’un revêtement relativement lisse en briques, ce qui permet d’admirer la devanture des magasins sans risquer de se fouler une cheville.

La vidéo débute par la Plazuela de Alvear, située en face de l’El Floridita. Cette place est dédiée à Don Francesco de Albear, l’ingénieur cubain qui résolut le plus grave problème de la capitale depuis sa fondation; son approvisionnement en eau. L’aqueduc qu’il a conçu puise son eau dans les sources de la rivière Almendares (qui traverse La Havane). Cette œuvre d’ingénierie s’est méritée la médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1878.

La Cuna des Daiquirí est le slogan du restaurant El Floridita. Il signifie « Le Berceau du Daiquiri ». Cela rappelle que ce cocktail, mondialement connu, a été mis au point dans ce bar, inauguré en 1817. C’était le débit de boisson préféré de l’écrivain américain Ernest Hemingway lors de ses séjours dans la capitale cubaine. À l’époque, il s’appelait El Piña de Plata (en français, l’Ananas d’argent), un nom qui appartient de nos jours au restaurant qui lui est adjacent.

L’écrivain y appréciait le Papa especial, une variante du Daiquiri classique, composée ici d’une double portion de rhum vieilli trois ans.

À 0:13, le monsieur qui semble parler à la dame en rose au centre de l’image, c’est une statue de bronze, grandeur nature, du récipiendaire du prix Nobel de littérature de 1954.

À sa manière, le restaurant El Piña de Plata (de 0:18 à 0:31) rend aussi hommage à l’écrivain par une toile, au fond de l’établissement, qui représente l’écrivain à l’œuvre.

À deux pas, la librairie La Moderna Poesia (de 0 :33 à 0:46) est située dans un imposant édifice Art déco. Les vitrines du magasin annoncent qu’on y vend livres, CD et DVD. En réalité, l’intérieur, assez vaste, est presque vide.

Le prix des CD y est le même pour les touristes (en pesos convertibles) que pour les Cubains (en monnaie nationale, qui vaut 24 fois moins). Concrètement, le CD du Stabat Mater de Pergolèse dirigé par Vincent Dumestre (et son livret de 52 pages), coûtait 1,60€ pour un touriste et 0,07€ pour un Cubain.

Sur la photo à 1:55, les prix sont en monnaie nationale (MN) : 100 pesos valent environ 3,25€.

À 2:03, dissimulé derrière son bouclier, il s’agit non pas de l’aristocratique Don Quichotte, mais de son prolétaire serviteur Sancho Pansa…

De 2:31 à 2:42, les photos ont été prises à une foire d’artisanat qui se tient quotidiennement sur Obispo, entre les rues Aguacate et Compostela. Plus précisément, à 2:43, il s’agit de l’estampe Mi Habana, de l’architecte, photographe et artiste plasticien Milton Reinaldo Díaz Pérez (courriel et page Facebook).

À 2:46, on voit le restaurant Las Ruinas del Parque (Les Ruines du parc) où se succèdent tous les soirs des orchestres de musique latine.

Le Musée du 28 septembre (à 3:22) célèbre la création des Comités de défense de la Révolution, nés le 28 septembre 1960 afin de contrer les actes de sabotage et actions ennemis. Leur rôle a évolué avec le temps. De nos jours, ce sont des cellules locales du Parti communiste dispersés à peu près partout dans la ville. Ce musée s’adresse essentiellement aux Cubains.

De 3:29 à 3:47, il s’agit du restaurant La Lluvia de Oro (la Pluie d’or). Pour sept pesos convertibles (soit 7$ ou environ 5,5€), on a droit à un Mojito — le cocktail emblématique de La Havane, à base de rhum cubain, de feuille de menthe broyée et de jus de lime — à un filet de poisson accompagné de riz et d’une salade de chou, de même qu’à une petite boule de crème glacée au chocolat. En plus, à partir de 19h20, le restaurant s’anime au son de la musique latine interprétée par un orchestre de six musiciens.

À 3:55, c’est la boutique Etecsa, ouverte de 8h30 à 19h30, où on peut acheter des cartes téléphoniques et des cartes d’accès internet.

De 4:02 à 4:03, c’est le marché La Lluvia de Oro (à ne pas confondre avec le restaurant homonyme).

De 4:12 à 4:21, voici le Musée numismatique de La Havane. Sur deux étages, il présente des pièces de monnaie, des médailles et quelques billets de banque. Parmi les 160 000 objets du musée, celui-ci expose quelques-unes de ses pièces les plus remarquables, dont de la monnaie de la Grèce antique — don du Comte de Lagunella — dans un état exceptionnel de conservation. On peut y voir également les billets signés par Che Guevara, à l’époque où il présidait la Banque nationale de Cuba.

De 4:27 à 4:47, nous prenons le repas du midi au Café Europa. Dans la vidéo, le repas est constitué d’une soupe crevettes et nouilles, d’un plat principal de crevettes et de riz, puis d’une glace aux fraises. Un orchestre de cinq musiciens joue de la musique latine tandis qu’un couple de danseurs tourbillonnent entre les tables. Le tout pour 9,5 pesos convertibles.

Là où les taux de changes sont les plus intéressants pour les touristes, ce sont dans les bureaux de l’entreprise d’État CaDeCa (de 4:45 à 5:01). Ce nom est l’abréviation de Casas de Cambio (Bureaux de change). Cette entreprise possède des succursales un peu partout dans la ville, notamment à l’aéroport.

De 5:09 à 5:17, voici un bref aperçu de l’hôtel Florida, situé dans un édifice construit en 1836 et aménagé en hôtel en 1885. Il a la réputation d’être l’endroit le moins cher en ville pour accéder à l’internet. Toutefois le public n’y dispose que d’un seul ordinateur à cet effet.

À 5:28, on aperçoit le Café Paris, ouvert en 1924.

La Farmacia y Drogueria Taquechel (de 5:40 à 5:58) est une pharmacie spectaculairement belle. Aménagée en 1898, on y trouve une importante collection de récipients de faïence et de porcelaine. De nos jours, on y vend des médicaments naturels et des médicaments homéopathiques.

L’hôtel Ambos Mundos (de 5:59 à 6:05) date de la fin des années 1920. C’était l’hôtel où séjournait Ernest Hemingway lorsqu’il était à La Havane. Sa chambre préférée (la 511) est aujourd’hui un petit musée en son honneur. C’est dans cette chambre qu’il aurait entamé l’écriture de son roman Pour qui sonne le glas (qui lui valut le prix Pulitzer en 1953).

De 6:10 à 6:23, il s’agit du Musée de la fresque. Il est aménagé dans la plus ancienne maison de la capitale cubaine, construite en 1594. Son architecture, d’influence moresque, se distingue par ses portes cloutées, son vestibule, son patio, son plafond à poutres apparentes et ses murs en terre blanchie à la chaux. On y expose la plus ancienne représentation du port de La Havane, exécutée entre 1762 et 1767 (à 6:20).

Après avoir décrit presque toute la rue Obispo, le présent texte n’a toujours pas expliqué pourquoi cette rue porte (en espagnol) le nom de rue de l’Évêque; c’est que ce dernier y avait domicile à l’intersection de la rue Oficios, dans un immeuble dont le rez-de-chaussée est occupé de nos jours par le restaurant La Mina (à 6:32).

De 6:35 à 6:38, voici l’ancien Palais du gouverneur espagnol Don Louis de las Casas Aragorri (terminé en 1791). Ce palais, un des plus beaux de la ville, loge aujourd’hui le musée consacré à l’histoire de La Havane. Le portail qu’on voit dans la vidéo n’est pas celui qui permet au public d’accéder au musée.

De 6:39 à 6:43, c’est la boutique du peintre graveur Álvaro Almaguer (courriel).

Dès 1707, l’orfèvre Gregorio Tabares a exercé son métier dans un édifice qui loge maintenant le Musée de l’orfèvrerie (de 6:44 à 7:16). On y trouve des bijoux, montres, cendriers, encriers, articles de toilette en métal précieux.

Un bref aperçu de la vie nocturne sur Obispo complète ce diaporama.


Voir aussi :
Liste des diaporamas du premier voyage à La Havane
Liste des diaporamas du second voyage à La Havane

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Des orchidées pour la Saint-Valentin

Publié le 14 février 2013 | Temps de lecture : 1 minute
Cattleya Adela
Phragmipedium Saint Ouen
Laelia autumnalis
Paphiopedilum « Winsome »
Cymbidium Rincon Fairy

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/100 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 35 mm
2e photo  : 1/80 sec. — F/5,0 — ISO 640 — 35 mm
3e photo  : 1/250 sec. — F/5,0 — ISO 200 — 32 mm
4e photo  : 1/160 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 35 mm
5e photo  : 1/100 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 35 mm


Voir aussi : Bonne Saint-Valentin

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Havane – Le nord de la Vieille ville

Publié le 10 février 2013 | Temps de lecture : 4 minutes

 
Le quartier de la Vieille ville correspond à la partie de la capitale cubaine qui était emmurée par des fortifications jusqu’au milieu du XIXe siècle.

De nos jours, on y dénombre 3 370 bâtisses dont 88% ont de un à trois étages. Leur construction s’est répartie sur plusieurs siècles :
  • 13% sont postérieures à 1950,
  • 56% datent de la première moitié du XXe siècle, et
  • 31% ont été construites entre le XVIe et la fin du XIXe siècle.

En dépit de sa valeur patrimoniale, le quartier génère une intense activité commerciale;
  • 47% des édifices sont purement résidentiels,
  • 35% sont à la fois des commerces (aux étages inférieurs) et des logis,
  • 8% sont dédiés exclusivement à la vente de biens ou de services.

Vu des airs, le quartier a la forme d’un ballon de football dressé verticalement. Le diaporama ci-dessus présente les photos que j’ai prises en déambulant dans les rues est-ouest situées dans la partie nord de ce quartier (plus précisément au nord de la rue commerciale Opispo). On n’y voit donc pas les édifices construits le long des rues transversales (qui feront l’objet d’un diaporama à venir).

À cause de la forme du quartier, les rues s’allongent au fur et à mesure qu’on se déplace vers son centre.

Le diaporama débute par des photos prises sur la rue Cuarteles (rue de la Caserne), et sur la rue Chacon (nommée en l’honneur de Luis Chacón, le premier gouverneur natif de la capitale).

De 0:30 à 0:57, on voit l’église Santo Angel Costudio, construite originellement en 1695, rasée par un ouragan en 1846 et reconstruite en style néo-gothique en 1866. C’est sur les marches de cette église que le roman Cecilia Valdés (1882) connaît son dénouement sanglant, alors que l’héroïne fait assassiner son amant le jour de son mariage à une autre femme. C’est aussi dans cette église que le poète et héros national José Martí a été baptisé.

De 0:59 à 1:01, c’est la caserne qui sonne son nom à la rue Cuarteles. Construite au XXe siècle dans un style imitant la Forteresse de la Force Royale (construite de 1558 à 1577), cette bâtisse est fermée au public : elle sert de caserne à la police nationale révolutionnaire cubaine.

Après une courte visite de la rue Tejadillo (rue du Petit toit), nous nous attarderons sur la rue Empedrado (rue Pavée) au milieu de laquelle se trouve le parc Cervantes (2:05 à 2:07), en l’honneur de l’auteur de Don Quichotte.

Cette rue offre un bon échantillonnage de la richesse décorative du quartier. C’est sur cette rue qu’on trouve un des hauts-lieux de la vie nocturne cubaine, le célèbre restaurant La Bodeguita del Medio (un nom signifiant « Le Petit bistro du quartier »). À l’avant, différents orchestre s’y succèdent à la journée longue et son minuscule bar est toujours plein de monde. À l’arrière, son restaurant est décoré des signatures de milliers de visiteurs.

Des artistes viennent de tous les coins de la ville afin de faire imprimer leurs œuvres à l’Atelier expérimental graphique, au fond de l’impasse de la rue Saint-Ignace (une ruelle située à deux pas de la Place de la Cathédrale). À l’étage, l’Atelier sert également de salle d’exposition et de galerie. En d’autres mots, on peut y acheter des œuvres de plusieurs parmi les artistes les plus talentueux de la capitale cubaine.

La rue O’Reilly tire son nom d’Alejandro O’Reilly, le général espagnol qui l’emprunta, accompagné de ses troupes en 1763, lorsque Cuba fut rétrocédé par l’Angleterre à l’Espagne (en échange de la Floride).

C’est sur cette rue qu’on a aménagé la Casa de Victor Hugo (de 5:36 à 5:46), à partir d’artéfacts donnés par la France. Au rez-de-chaussée, dans des présentoirs vitrés, on peut voir des lettres, et des journaux d’époque ayant publié des écrits du romancier. À l’étage, on trouve des assiettes décoratives sur lesquels sont reproduits des toiles de peintres impressionnistes français.

Ce diaporama se termine par une visite d’un petit musée où sont exposés les objets religieux ayant appartenus à l’ancien couvent de St-Dominique et St-Jean-de-Latran, qui se trouvait autrefois à cet endroit. C’est aujourd’hui le Collège St-Jérôme de La Havane.


Voir aussi :
Liste des diaporamas du premier voyage à La Havane
Liste des diaporamas du second voyage à La Havane

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La robe d’été de l’impératrice de Chine

Publié le 8 février 2013 | Temps de lecture : 2 minutes
Robe « Dragon » aux cinq symboles impériaux

Durant la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945), le Japon occupa le nord-est de la Chine dont sa capitale, Beijing.

Au cours des deux années de sa carrière diplomatique au Japon (de 1936 à 1938), le canadien d’origine écossaise Robert-Randolph Bruce fit l’acquisition d’un certain nombre d’objets d’Art d’une grande valeur.

L’année qui suivit son décès à Montréal en 1942, sa veuve légua au musée des Beaux-Arts une robe en soie brodée d’or qui, faute de place pour être exposée, fut immédiatement entreposée dans les réserves du musée où elle demeura cachée pendant soixante ans.

Grâce à la construction récente du Pavillon Claire et Marc Bourgie, le musée a gagné de la superficie. Ce qui l’a amené à aménager, dans son pavillon principal, une nouvelle galerie dédiée à l’art chinois.

Fouillant dans ses réserves, le musée a redécouvert cette robe de cérémonie d’une extrême rareté puisque c’est une des seules au monde à avoir subsisté.

Détails de la robe

Dans un état remarquable de conservation, celle-ci était portée l’été puisqu’elle n’est pas doublée. De plus, il faut savoir qu’en Chine impériale, seul l’empereur et sa famille immédiate pouvaient posséder des objets sur lesquels sont représentés des dragons à cinq griffes, ce qui est le cas ici.

La couleur turquoise indique que ce vêtement était porté par une des épouses de l’empereur. À partir des témoignages recueillis, les experts du musée estiment qu’il s’agit ici d’une robe de l’impératrice douairière Cixi, qui régna sur la Chine de 1861 à 1908.

Palais impérial par journée de smog à Beijing

Références :
Cixi
Robert Randolph Bruce

Détails techniques :
1re photo : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35 mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 12 mm
2e  photo : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35 mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 12 mm
3e  photo : Lumix GH1, objectif Lumix 14-45 mm — 1/50 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 37 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel