Presque toutes les grandes villes du monde sont nées de la fusion de villages qui, en grandissant, sont devenus adjacents. Au fur et à mesure du développement urbain, cette fusion est rarement volontaire.
Règle générale, ces villages combattent le plus longtemps possible pour conserver leur autonomie. Mais ils se résignent par décision des gouvernements supérieurs ou lorsque leurs finances sont à ce point désastreuses qu’ils n’ont pas d’autres choix que de demander l’aide de voisins prospères qui imposent alors leur condition : la fusion.
Lors de la fusion des municipalités de l’île de Montréal — imposée par le Parti Québécois et atténuée par la suite par le Parti libéral — on a fait de grands efforts pour harmoniser les rues de la nouvelle ville de Montréal. Mais il reste du travail à faire.
J’aimerais signaler le cas de la rue Maguire, située au nord du Plateau Mont-Royal, dans un quartier qu’on appelle Mile-End.
En mars 1876, cette rue a été nommée en l’honneur du médecin francophone Henri-Daniel Maguire, fils de Charles-B. Maguire et de Marie-Justine Casgrain (qui épousera en seconde noces du docteur Pierre Beaubien après le décès de son premier mari).
Toutefois, si vous prenez un taxi et demander d’être conduit sur la rue Maguire et que vous prononcez le nom de cette rue correctement — c’est-à-dire à la française — le chauffeur pourrait confondre ce nom avec celui d’une autre rue qui lui ressemble phonétiquement : la rue Marquis, à Ville St-Laurent. Mais cela est une faible possibilité.
Il est toutefois probable qu’il se trompera et vous amènera à la rue McGill, beaucoup plus connue, située à quelques km plus au sud, sur l’emplacement crée par la démolition des murs de fortification de Montréal et baptisée en l’honneur du fondateur de l’université du même nom. En effet, les numéros civiques de la rue Maguire correspondent à ceux des bâtiments construits dans la partie sud de la rue McGill, dans le Vieux-Montréal.
C’est cette erreur couteuse, commise récemment par un chauffeur de taxi, en pleine tempête de neige, qui a fait tripler le coût du trajet assumé par une collègue de travail qui a alors préféré payer plutôt que de s’engueuler avec ce chauffeur intimidant.
Si le chauffeur entend mal le numéro civique que vous lui donnez parce que la radio qui le met en contact avec le répartiteur de sa flotte de taxis fonctionne à tue-tête, il pourrait vous amener un peu moins loin, sur l’élégante mais courte avenue McGill collège, au centre-ville de Montréal.
Afin d’éviter la confusion, vous pourriez faire comme la majorité des chauffeurs de taxis (qui croient que Maguire est un nom écossais ou irlandais) et le prononcer à l’anglaise, soit « Ma goût hâ heure ». Mais vous n’êtes pas au bout de vos peines; la Rue Magloire, à Ville St-Laurent, est phonétiquement très similaire à la rue Maguire prononcée à l’anglaise.
Je suggère donc que certaines de ces rue soient renommés afin d’éviter la confusion et protéger les Montréalais et les touristes des arnaques devenues fréquentes dans l’industrie du taxi de Montréal depuis quelques années.
Référence : Toponymie Montréal – Origine du nom des rues de Montréal