Au cours de mes préparatifs en vue de ce voyage pour La Havane, j’avais voulu voir un film cubain qui avait connu un grand succès international dans les années 1970, soit « Fraises et chocolat ». Or ce film n’a jamais été réédité en DVD ou s’il l’a été, est épuisé et est devenu introuvable sur l’internet.
Ce matin je suis allé dans deux magasins afin de voir s’il serait disponible dans la capitale cubaine. L’un de ces deux magasins est « La Moderna Poesia », situé dans un imposant édifice Art déco de la rue Obispo.
Les vitrines du magasin annoncent qu’on y vend livres, CD et DVD. En réalité, l’intérieur, assez vaste, est presque vide. Parmi la marchandise disponible, il n’y a pas ce film.
J’en profite pour acheter plutôt le CD « Vincentico Valdés y su Orquesta » dans la série « Les voix du siècle » à 3 pesos (le prix fixe pour les enregistrements cubains), et le CD du « Stabat Mater » de Pergolèse, dirigé par Vincent Dumestre à 2,15 pesos (le prix fixe pour les œuvres classiques enregistrés par des groupes étrangers).
Je prends le repas du midi au restaurant El Floridita. C’était l’endroit préféré de l’écrivain américain Esnest Hemingway lors de ses séjours dans la capitale cubaine.
Si vous cliquez sur la photo ci-dessus afin de voir la version à haute résolution, le monsieur qui semble parler à la dame en rose au centre de l’image, c’est une statue de bronze de l’écrivain.
Puis je prends le taxi pour me rendre au Jardin botanique national, situé à quelques dizaines de km de la capitale. La course en taxi monte à 20 pesos convertibles. Le chauffeur m’offre de revenir me chercher à la fermeture, à 16h30.
Le guide de voyage de l’éditeur Ulysse consacré à La Havane mentionne que ce jardin botanique est ouvert tous les jours. Toutefois, à notre arrivée, mauvaise nouvelle : il n’est ouvert que du mercredi au dimanche (nous sommes un lundi). En somme, c’est fermé.
Mais on m’offre de me permettre de visiter le Jardin botanique quand même, accompagné pendant deux heures d’une guide parlant anglais, sans frais supplémentaire autre que le coût de l’admission, soit 4 pesos. Et plutôt que de retourner à La Havane et de revenir à 16h30, le chauffeur m’attendra.
À noter : lorsque vous dites aux Cubains « Je me sens traité comme un roi », ils ne réagissent pas. Mais si vous leur dites « Je me sens traité comme Fidel Castro », ils partent à rire.
Mais revenons au jardin botanique. Créé à l’initiative justement de Fidel Castro, il accueille une grande variété de plantes tropicales et subtropicales de différents continents.
La visite débute par les serres. Celles-ci sont de forme triangulaire et ne sont pas fermées. Si elles l’étaient, au gros soleil, la température intérieure serait étouffante.
Elles font partie de ce mouvement architectural révolutionnaire cubain qui consistait à repenser l’architecture moderne, parfois totalement inadapté au climat tropical ou subtropical.
Ce jardin botanique couvre 6 km², dont une bonne partie est occupée par deux forêts : de pins et de palmiers. Dans cette dernière, entre autres, on trouve une variété de palmier royal natif de Cuba, d’apparence identique à l’espèce floridienne, mais beaucoup plus résistante.
Le jardin héberge un exemplaire de la faune originelle de Cuba, avant sa transformation sous l’effet de l’agriculture coloniale. Tout comme celui de Vienne, le Jardin botanique national est dirigé par des chercheurs universitaires.
Il y a très peu de fleurs (et conséquemment peu de papillons). Celles qui y poussent suffisent à nourrir une petite colonie d’oiseaux-mouches.
À l’heure convenue, mon taxi m’attend. Nous partons alors pour un lieu entièrement minéral, soit la Place de la Révolution.
Celle-ci est dominée par le Monument à José Martí (1853-1895), écrivain et poète national dont les écrits ont nourri la Révolution cubaine. La tour de 140 mètres sert également de relai pour les communications et de perchoir à de grands oiseaux.
La place est entourée de différents édifices publics : au Nord par les bureaux du redoutable ministère de l’Intérieur (ci-dessus), à l’Ouest par le Théâtre national (fermé pour rénovation), et à l’Est par deux immeubles : celui du ministère de la Défense et celui de la Bibliothèque nationale (dont le vestibule contient une petite exposition de livres anciens et où se trouve également l’original de l’attestation médicale du décès de Napoléon Bonaparte).
Détails techniques : Lumix GH1 (transformé pour prendre des photos infrarouges), objectif Lumix 14-45 mm (3e et 4e photos), Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/400 sec. — F/7,1 — ISO 200 — 12 mm
2e photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 12 mm
3e photo : 1/40 sec. — F/5,2 — ISO 100 — 29 mm
4e photo : 1/250 sec. — F/7,1 — ISO 200 — 29 mm
5e photo : 1/500 sec. — F/8,0 — ISO 200 — 27 mm
6e photo : 1/640 sec. — F/8,0 — ISO 200 — 31 mm
Pour lire les comptes-rendus du premier ou du deuxième voyage à La Havane, veuillez cliquer sur l’hyperlien approprié.
😮 Coudon, chanceux M. Martel, vous êtes à Cuba pour combien de temps ? Est-ce que, après La Havane, ce sera Santiego de Cuba où on peut se rendre en avion russe ? 😮
Et je signe : un autre chanceux… de vous lire et d’apprécier vos photos !
P.S. 😮 On vous doit combien depuis le début ? 😮
Puisque j’ai trois semaines de vacances payées par année, je les passe généralement dans une seule et même ville : Paris (2003), Paris (bis, 2004), Berlin (2005), Barcelone (2007), Prague (2008), Shanghai (2010), Vienne (2011) et La Havane (2012).
En 2006, j’ai fait une semaine dans chacune des villes suivantes : Glasgow, Amsterdam et Bruxelles. Mais je n’ai pas apprécié passer autant de temps à faire et défaire des valises, puis perdre mon temps dans des gares et dans des aéroports.
Depuis que je publie mes récits de voyage (depuis Shanghai), je ne voyage plus seul puisque j’amène avec moi les gens qui, comme vous, lisent mes comptes-rendus… 😉
Bel effet des photos infrarouges, cela change de l’ordinaire tout comme les photos des « maquinas » (Voitures Nord Américaines) en stretch.
Si je comprends bien tu as pu passer plusieurs appareils différents, ainsi qu’un ordinateur aussi sans doute, dans tes bagages sans tracasseries douanières ni du ministère de l’Intérieur.
Je me demandais si, avec la nouvelle règlementation douanière de juin et septembre dernier, les touristes non professionnels étaient inquiétés, ben je vois que non.
Je t’en reparlerai quand tu sera sorti de cette ile là!
Je constate aussi que tu tiens la cadence de tes envois quotidiens et ça me scotche encore davantage. Parlant en connaissance de cause.
Abrazo. Marcos.
La surveillance policière
J’ai voyagé avec deux appareils photo (un pour la couleur et l’autre pour l’infrarouge) et cinq objectifs, le tout pesant 1,8 kg. En plus, j’avais un iPad et un netbook. Personne ne m’a demandé de me justifier.
À l’intersection située près de la maison où j’habitais, une nuit vers minuit, un groupe de jeunes ont fait du vacarme. Par une fenêtre, cela ne semblait pas être une dispute. Dans les deux jours qui suivirent, des jeunes policiers furent postés à cette intersection. Bref, pour moi qui suis très respectueux des lois des pays dans lesquels je voyage, la présence policière ne m’inquiète pas : elle me rassure.
C’est pourquoi, normalement, je ne porte pas attention à cette surveillance. Sauf une fois, au cimetière Christophe-Colomb où j’effectuais un travail quasi journalistique : celui de documenter la profanation des sépultures (un sujet tabou). À un moment, trois policiers m’épiaient. Dès que je m’en suis rendu compte, j’ai cessé ce travail et photographié « normalement » comme le ferait n’importe quel touriste. Alors cette surveillance s’est estompée.
Sur le parterre du Capitolio, j’ai filmé une arrestation policière. Même si les policiers ont agit de manière très professionnelle (à mon avis), j’étais conscient que je jouais avec le feu et je me suis retiré discrètement dès que le suspect fut maîtrisé.
Sécurité de la ville
Au cours de ce voyage, je me suis promené tard dans les rues mal éclairées de la Vieille ville et j’ai visité des coins où les touristes vont rarement. En dépit de cela, je n’ai craint pour ma sécurité qu’à une seule occasion.
Cette fois-là, c’est quand j’ai suivi cet entraineur (un inconnu) et ses trois jeunes boxeurs dans une partie de la ville que je ne connaissais pas encore, à une heure où il ferait bientôt nuit, alors que j’avais aucune chance d’éviter une raclée s’ils avaient voulu m’en donner une. Et pourtant les choses se sont très bien passées.
Ceci étant dit, je dois avouer que mon appareil photo ressemble à un vieux 35mm des années 1970. C’est un appareil remarquable que les voleurs ne remarque pas.
Au sujet de l’eau forte, je crois savoir que c’est une sorte de tableau. Le ramener indemne pose toujours problème. En principe ils sont roulés par le vendeur.
Ou tu fais partie des gens précautionneux qui emportent avec eux un tube de plastique ou de carton pour le transport. Ce que je suppose fort.
Sinon il existe des vendeurs à la sauvette de tubes cartons en provenance de colis, dans des coins de porte, rue Obispo: Autre solution se confectionner un tube de plastique avec des bouteilles de soda de 1 litre, coupées et raboutées les unes aux autres avec du gros scotch en deux épaisseurs, pour la résistance à l’écrasement. C’est moins lourd en poids.
Bye Marcos
N.B Pour Pierre P. la suggestion est gratuite elle aussi.
Effectivement, une eau-forte est une impression réalisée à l’aide d’une plaque de métal (généralement en cuivre), grugée par une solution acide, c’est à dire par de l’eau qui a acquis la force de gruger ce métal (d’où « eau-forte »). Une fois grugée, on lui applique de l’encre qui, retenu par les creux du métal, s’imprime en négatif sur le papier.
Vos suggestions sont excellentes, comme d’habitude. Toutefois, Je n’ai pas pu m’en prévaloir pour les raisons qui suivent.
Intitulée « Mi Habana », cette œuvre à exemplaire unique de l’architecte, photographe et artiste plasticien Milton Reinaldo Díaz Pérez (courriel et page Facebook) est, d’après ce que j’ai compris, une feuille de papier journal sur laquelle l’artiste a étampé diverses gravures sur linoléum. Le tout est fixé sur un support rigide blanc semblable à du papier mâché. En somme, quelque chose que je ne pouvais pas rouler.
L’autre œuvre que je me suis procurée est plus décorative. Elle est due à Álvaro Almaguer, peintre graveur, qui tient boutique au Obispo 209 (courriel). L’œuvre est sur une sorte de papier gaufré que l’artiste lui-même a enroulée, mais en précisant que je devais la remettre à plat le plus tôt possible.
Chronologiquement, c’était la première des deux œuvres que j’ai achetées à Cuba. Donc, par la suite, dès que je me suis procuré celle qui est tout à fait rigide, j’ai suspendu celle-ci plusieurs jours dans la salle de bain afin de profiter de l’humidité pour lui faire retrouver sa forme première.
Les deux ont été ramenées au Québec dans une de mes valises. Celle-ci est assez grande pour que ces deux oeuvres sont transportées à plat.
Bonjour Jean-Pierre,
J’ai découvert votre blogue par hasard en entrant le nom d’Alvaro Almaguer de qui j’ai acheté une oeuvre et que j’ai connu il y a deux ans. Je suis passée le saluer il y a deux semaines très rapidement.
J’ai parcouru Cuba à maintes reprises depuis 2001, et les oeuvres d’Almer sont celles qui, jusqu’ici, m’ont parlé le plus.
France D. Bélanger, Gatineau, Québec
Merci Mme Bélanger pour votre témoignage.
À moins de cliquer sur un texte, les commentaires sont cachés par défaut. Je suis donc étonné d’apprendre que ces derniers sont également indexés par les moteurs de recherche.
Je vais donc m’efforcer dorénavant de ne pas écrire trop de stupidités… 😉