La modestie vs le sport olympique

Publié le 12 avril 2012 | Temps de lecture : 4 minutes
Stade olympique de Montréal

Toute activité physique intense tend à faire augmenter la chaleur corporelle. Or la thermorégulation exige que la température du corps demeure à peu près constante et conséquemment, que cette chaleur soit évacuée.

À l’exception des sports d’hiver, il est donc impossible de participer à certaines disciplines olympiques sans se dévêtir ou de porter des vêtements moulants.

Dans le pays qui a vu naître les jeux olympiques, soit la Grèce antique, cela ne causait pas de problème puisque la honte du corps, un phénomène passager lié à la puberté, n’existait pas. C’est ainsi que des marathoniens pouvaient courir nus.

Chez les Romains, le lavage du corps à l’huile d’olive — en non à l’eau et au savon — se faisait à la vue de tous. Les bains publics comportaient des endroits où les baigneurs étaient nus.

Dans les arts traditionnels chinois, on ne voit pas cette glorification du corps humain comme chez les Grecs ou les Romains. Toutefois on doit savoir qu’avant l’asservissement de la Chine aux puissances occidentales, par temps chauds, les ouvriers travaillaient non seulement le torse et les jambes nus, mais également les fesses à l’air (à la manière des lutteurs japonais, de nos jours). Le mépris des conquérants anglais ont fait en sorte que cette coutume est aujourd’hui disparue de Chine.

Bref, la modestie, telle qu’on l’entend aujourd’hui, est une création des religions monothéistes; elle n’existe pas auparavant dans l’histoire de l’humanité. Mais puisque ces religions existent maintenant, il faut en tenir compte.

De manière générale, cela ne cause pas de problème sauf, justement quant à la pratique de certaines disciplines olympiques. Voilà pourquoi, à ce jour, trois pays n’ont jamais envoyé d’athlètes féminines aux Jeux olympiques : l’Arabie saoudite, le Qatar et le Brunei.

En Arabie saoudite, il n’existe aucune infrastructure sportive destinée aux femmes : au plus, celles-ci peuvent fréquenter des clubs de mise en forme qui n’ont souvent pas de piscine, de piste de course ou de terrain pour les sports collectifs.

Ce pays pourrait toutefois être représenté aux jeux olympiques de Londres par la participation de Saoudiennes vivant à l’étranger si celles-ci respectent les exigences de la charia en matière de tenue vestimentaire, ce qui constitue un handicap sérieux pour certaines disciplines.

La première participation saoudienne pourrait être la Saoudienne Dalma Rushdi Malhas, une cavalière de 18 ans qui étudie à l’université de Londres.

Pour ce qui est du Qatar, ce pays sera représenté cet été pour la première fois par des athlètes féminines. Lui-même candidat à la tenue des Jeux olympiques de 2020, ce pays est dirigé par une pétromonarchie éclairée qui a soutenu les révoltes arabes du Maghreb. C’est aussi dans ce pays qu’est située la station de télévision Al Jazeera.

À Londres, le Qatar sera représenté par trois Qataries : Bahia Al-Hamad (une médaillée des Jeux panarabes de 2011 en tir à la carabine), la sprinteuse Noor Al-Malki et la nageuse Nada Arkaji.

En dépit des efforts du Comité international olympique, le Brunei pourrait bien être le dernier pays à ne jamais avoir été représenté par une athlète féminine. Ce petit sultanat de moins de 400 000 habitants est situé en Asie du Sud-Est. Il peine à recruter des athlètes de bon niveau, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.

Référence : Arabie saoudite, Qatar, Brunei : où sont les femmes ?

Détails techniques de la photo : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 3D 12,5mm — 1/500 sec. — F/12,0 — ISO 200 — 12,5 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’origine du sida

Publié le 11 avril 2012 | Temps de lecture : 4 minutes

Le Dr Jacques Pépin est un infectiologue à l’emploi du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. Il y a deux semaines, soit le 29 mars dernier, il a reçu le Prix de la personnalité internationale de l’année. Ce prix lui a été décerné par le Centre d’études et de recherche internationales de l’université de Montréal pour son enquête minutieuse sur l’origine du sida.

Poursuivie pendant plusieurs années, cette recherche a fait l’objet d’un livre — « The Origin of AIDS » — publié l’automne dernier aux Presses de l’université Cambridge.

De tous les singes, le chimpanzé commun est le plus proche des êtres humains, tant physiquement que génétiquement. Près de 99% de notre ADN est identique à celui de ce singe.

Depuis des milliers d’années, un virus semblable à celui du sida infecte cet animal. Ce virus — appelé virus de l’immunodéficience simienne — se transmet de la même manière que le sida, c’est-à-dire par les relations sexuelles, la grossesse et, ce qui est rare chez les singes, l’échange de sang.

De nos jours, si la population du chimpanzé compte moins de 150 000 individus, principalement en Afrique centrale, elle comptait autrefois des millions de sujets.

Ceux-ci étaient capturés, chassés pour différentes raisons et même consommés. Il suffisait donc qu’un chasseur se blesse en dépeçant un chimpanzé atteint du virus, que le sang de ce dernier entre en contact avec celui du chasseur pour que le virus se propage à l’humain.

Cela est survenu probablement à de nombreuses occasions sans entrainer d’épidémie mondiale; le chasseur et son épouse décédaient, peut-être même tout leur village, et les choses en restaient là. Mais à force de tenter le diable…

La personne à l’origine de l’épidémie actuelle a vécu au cours des trois premières années du XXe siècle. La date la plus probable à partir de laquelle le premier être humain a transmis le virus de façon efficace est 1921.

De 1921 au début des années 1950, le virus se propage lentement à la faveur de l’urbanisation (propice au développement de la prostitution) et des programmes de lutte contre des maladies tropicales dont les traitements étaient administrés par voie intraveineuse à l’aide de seringues qui étaient réutilisées pour des raisons d’économie.

Contrairement à la multiplication cellulaire des animaux, il n’existe pas de mécanisme de contrôle de la qualité chez les virus. Les mutations génétiques sont fréquentes, ce qui contribue, par tâtonnements, à l’adaptation du virus aux différents milieux qu’il rencontre.

Au cours des années, par mutation, le virus du chimpanzé est devenu celui du sida humain.

Dans les années 1950, un programme de lutte intensive contre les maladies transmises sexuellement a été mis sur pied au Congo belge (devenu République démocratique du Congo). Des milliers de personnes y ont participé. Là encore, des seringues et des aiguilles souillées étaient réutilisées d’une personne à l’autre.

Après l’indépendance du Congo (en 1960), ce pays connait différents conflits armés qui feront 3,8 millions de morts et qui mineront l’économie du pays. La prostitution devient alors le premier vecteur de l’infection.

Les déplacements de population dus aux conflits propageront l’épidémie aux pays voisins, puis à tout le centre de l’Afrique et finalement à l’Afrique du Sud. Puisque ce dernier pays possède une importante communauté indoue, l’épidémie gagne l’Inde et se répand en Asie.

Parallèlement à cette diffusion, la guerre civile congolaise provoque l’exode des fonctionnaires et des élites du pays. Afin de combler les postes vacants, les Nations Unies et le gouvernement congolais font appel à des coopérants étrangers, principalement haïtiens. Près de 4 500 Haïtiens iront donc travailler au Congo.

Le VIH est introduit en Haïti vers 1967. Le virus s’y dissémine à la faveur d’une compagnie privée impliquée dans le commerce du sang.

D’Haïti, l’épidémie gagne les États-Unis par le biais du tourisme sexuel gai. Et comme la période d’incubation est d’environ dix ans, le virus se propage sournoisement en Occident avant que le sida ne fasse son apparition en Californie en 1981 où il est alors reconnu comme une nouvelle infection humaine.

À ce jour, 67 millions de personnes ont été infectées par le VIH, dont la moitié en sont mortes.

Références :
Chimpanzé
Il était une fois le sida

Paru depuis : Le sida, de Kinshasa au reste du monde (2014-10-02)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Pollution atmosphérique : London, Montréal et Londres

Publié le 9 avril 2012 | Temps de lecture : 5 minutes

London, Ontario

La région de London est la plus polluée de l’Ontario. Annuellement, 160 332 tonnes de polluants, dont 8 050 tonnes de substances toxiques, y sont crachées par année, sans compter ceux que le vent apporte des industries américaines.

Au 2e rang ontarien, on trouve la région de Toronto avec 57 987 tonnes de polluants dont 5 750 tonnes de substances toxiques.

La liste des polluants est assez longue et comprend notamment des gaz à effet de serre et des gaz qui contribuent aux pluies acides. Toutefois, si on ne considère que les produits chimiques, dans l’ensemble des Grands Lacs, le Canada rejette annuellement dans l’atmosphère :
 • Xylène est ses isomères : 2 056,9 tonnes
 • Toluène : 1 906,6 tonnes
 • Benzène : 309,1 tonnes
 • Formaldéhyde : 208,5 tonnes
 • Plomb : 42,0 tonnes
 • Arsenic : 12,8 tonnes
 • Total de tous les produits chimiques : 32 583,6 tonnes

Montréal

Il y a peu d’industrie lourde dans la région montréalaise. La pollution qu’on y trouve provient principalement de la combustion de l’essence par les véhicules et de la pollution apportée par le vent en provenance des grands lacs.

Pourtant, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Montréal est la deuxième grande ville canadienne où la pollution atmosphérique est la plus importante, tout juste derrière Sarnia, en Ontario. Comment expliquer cela ?

Il faut préciser que le palmarès de l’OMS ne tient pas compte de la composition chimique du « smog », mais se base exclusivement sur la concentration des particules en suspension dans l’air.

Dans le cas de Montréal, environ 30% de cette pollution est apportée par le vent en provenance de Toronto et autant des zones industrielles américaines du Midwest américain.

Pour ce type précis de pollution, la qualité de l’air à Montréal se compare avantageusement à celle de nombreuses autres villes à travers le monde.

Concentration — en microgrammes par mètre cube d’air ambiant — des particules de 2,5 microns ou moins :
 • Ottawa : 5,2
 • Toronto : 7,1
 • Québec : 7,3
 • Stockholm : 10,6
 • Montréal : 11,2
 • Sarnia : 11,4
 • New York : 12,7
 • Londres : 13,5
 • Zurich : 14,7
 • Copenhague : 14,8
 • Salzburg : 16,7
 • Prague : 17,3
 • Rotterdam : 17,9
 • Rome : 19,7
 • Berlin : 20,8
 • Paris : 22,9
 • Beijing : 121 particules de 10 microns ou moins
 • Bombay : 132 particules de 10 microns ou moins

Globalement, la pollution serait à l’origine de plus de 4 000 décès chaque année au Canada, dont 1 500 dans la région de Montréal.

Londres, Grande-Bretagne

Au Royaume-Uni, la pollution cause annuellement 29 000 morts, dont 4 300 seulement pour la capitale britannique (soit autant que tout le Canada).

Selon un comité gouvernemental, la pollution atmosphérique serait un facteur contributif, parmi d’autres, dans le décès de 200 000 personnes dans ce pays en 2008. Les coûts sur le système de santé seraient de l’ordre de 12,7 à 27 milliards$ par année.

Depuis la révolution industrielle, basée en Angleterre sur la force motrice libérée par la combustion du charbon, Londres a toujours été une ville polluée. Aussi récemment que les années 1940, environ 90% de la production électrique du Royaume-Uni provient du charbon, le pétrole fournissant le reste.

Même de nos jours, ce pays dépend du charbon de manière appréciable. En 2007, la production d’énergie se partageait entre le pétrole à 38%, le gaz naturel à 37,7%, le charbon à 16,7%, l’énergie nucléaire à 5,8% et les énergies renouvelables à seulement 1,8%.

Depuis quelques années, on s’est employé à soulager la circulation automobile dans le centre de Londres. Indirectement, cela a eu des répercussions positives au niveau de la pollution. Mais la qualité de l’air et elle-même constitue une priorité secondaire des divers gouvernements en Angleterre, ces dernières étant préoccupées à réduire les déficits publics.

Parmi les mesures mises en œuvre afin de réduire la pollution à Londres, la plus farfelue a consisté en l’application d’un enduit collant sur la chaussée de plusieurs voies rapides dans le but de séquestrer les particules en suspension. Avec un succès très limité.

Normalement la pluie lave l’air d’une partie de sa pollution. Mais le mois dernier, un système de haute pression a recouvert le nord-ouest de l’Europe. Ce système a fait en sorte que la pluie a été rare. De plus, l’air pollué des centres industriels s’est accumulé et a circulé en vase clos au-dessus des Pays-Bas, de la Belgique, du nord de la France, et du Royaume-Uni. Si bien que les taux londoniens les plus élevés de pollution atmosphérique depuis trois ans y ont été enregistrés le mois dernier.

On doit donc prévoir la possibilité que les athlètes canadiens qui participeront aux Jeux olympiques de Londres aient à performer, comme les autres participants, en dépit des inconvénients des lieux, comme cela fut le cas aux Jeux olympiques de Beijing en 2004.

Références :
Air quality: A followup report
Données de l’Organisation mondiale de la Santé
Énergie au Royaume-Uni
London air pollution worst in Ontario
Pollutionwatch: UK experienced top levels of air pollution in March
Protecting the Great Lakes – St. Lawrence River Basinand Drinking Water Sources
Qualité de l’air à Londres de 1993 à 2012
Qualité de l’air : Montréal au deuxième rang des villes canadiennes les plus polluées
Qualité de l’air – Montréal mal classée au bilan de l’OMS
Which mayoral candidate will tackle London’s air pollution?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Joyeuses Pâques

Publié le 8 avril 2012 | Temps de lecture : 1 minute



 
Voici la vitrine de Couleurs, un magasin de meubles et d’objets des années 1940 aux années 1970, situé au 3901 rue Saint-Denis.

Pour le bénéfice de ceux qui ne l’auraient pas déjà deviné, précisons que ce « Fauteuil aux poussins » ne fait pas partie des objets habituellement offerts en vente dans ce magasin…

Détails techniques :
1re photo : iPad2B — 1/15 sec. — F/2,4 — ISO 100 — 4,3 mm
2e photo  : iPad2B — 1/40 sec. — F/2,4 — ISO 100 — 4,3 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le pavillon Claire et Marc Bourgie du MBAM

Publié le 7 avril 2012 | Temps de lecture : 2 minutes

 
Le Pavillon Claire et Marc Bourgie a été aménagé dans l’ancienne église néo-romane Eskine and American, construite en 1894 et fermée au culte depuis 2004. Ce pavillon est entièrement consacré à l’art québécois et canadien.

La nef de l’église a été convertie en salle de concert. L’arrière de l’édifice a été agrandi et, sur six étages, présente 600 œuvres regroupés principalement de manière chronologique.

Le coût de cette transformation a été de 42,4 millions$. Ceci comprend l’achat de l’église, la restauration des vitraux exceptionnels de Tiffany, l’aménagement de la salle de concert, la restauration des œuvres présentés (12 610 heures de travail), et le chantier de l’aménagement arrière du pavillon.

Je ne voulais pas photographier des œuvres en particulier, quoique je n’ai pas pu y résister. Mon intention était surtout de présenter l’aménagement des lieux. Montrer ses murs aux couleurs chaudes, ses éclairages expressifs et, de manière générale, cette « mise en scène » des œuvres présentées.

Détail des œuvres :

De 0:13 à 0:23. il s’agit d’une vidéo créée par l’artiste algonquine Nadia Myre, de Montréal.

À 0:58, c’est Composition 44 (1959) de Paul-Émile Borduas.

De 1:00 à 1:08, on voit deux toiles de Jean-Paul Riopelle : Autriche (1954) et Vent traversier (1952).

À 1:19, voici Mirabia (2001), une installation de la montréalaise Dominique Blain.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Pourquoi Pâques tombe-t-il dimanche prochain ?

Publié le 5 avril 2012 | Temps de lecture : 2 minutes


 
À la fin du mois de mars ou au mois d’avril de chaque année, les Juifs célèbrent la fête de Pessa’h, appelée « Passover » en anglais et « Pâque » — au singulier — en français. Celle-ci dure sept ou huit jours et commémore la sortie des Juifs d’Égypte.

Selon les croyants, c’est durant la Pâque qu’a eu lieu la résurrection de Jésus de Nazareth ; c’est pourquoi ce nom en a été repris (au pluriel) pour désigner la fête chrétienne.

Dans toutes les religions anciennes, l’astronomie occupe une place importante. Dans ce cas-ci, on détermine précisément la date du dimanche de Pâques en fonction du soleil et de la lune, plus précisément selon l’équinoxe du printemps et la pleine lune qui le suit.

Pour ce que est de l’équinoxe du printemps, il s’agit du jour de printemps (dans l’hémisphère Nord) au cours duquel la nuit possède exactement la même durée que le jour, d’où le nom « équinoxe » qui signifie « nuit égale ». Cette année, selon les pays, l’équinoxe tombait le 19 ou le 20 mars dernier.

Mais ce jour-là, on était à deux nuits de la nouvelle lune. Il a donc fallu attendre deux semaines afin d’avoir finalement une pleine lune, c’est-à-dire une nuit au cours de laquelle la lune est la plus illuminée. Celle-ci surviendra au cours de la nuit prochaine. Voilà pourquoi Pâques sera célébré dimanche prochain.

Références :
Pâques
Pessa’h

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Est-il juste que les riches paient autant d’impôt ?

Publié le 4 avril 2012 | Temps de lecture : 3 minutes


 
Dans mon billet d’hier, je signalais que les contribuables qui gagnent plus de 100 000$ par année représentent seulement 4,1% des contribuables québécois, mais assument 37,2% des impôts. Est-ce injuste ?

Pour répondre à cette question, permettez-moi de laisser la parole à quelqu’un d’autre.

Lundi dernier, j’ai vu le documentaire République, un abécédaire populaire du cinéaste Hugo Latulippe. Ce long métrage est une suite de réflexions d’une trentaine d’intellectuels, principalement de gauche.

L’un d’entre eux est Alain Deneault. De toute évidence, cet auteur et philosophe est un redoutable polémiste. Pour ne rien vous cacher, j’ai éprouvé autant de plaisir à l’écouter qu’à suivre les émissions de l’historien Guillemin, il y a quelques décennies.

Écoutons-le répondre implicitement à cette question.

Quand on voit des chefs d’État qui trépignent devant les investisseurs internationaux pour avoir un petit pécule pour leur population, qu’est-ce qu’on comprend ? On comprend que dans l’ordre de la mondialisation, les chefs d’État ne sont plus que des courtiers vantant des avantages juridictionnels à des investisseurs devenus souverains.

Et qu’est-ce qu’ils font ? Ils disent : « Venez, venez, investir ici plutôt que chez mon voisin. Vous aurez quoi ? Vous aurez l’électricité gratuite. On va vous donner l’eau. Vous aurez une main d’œuvre à bon marché, formé, soigné et ainsi de suite, soutenue à tous égards. Vous aurez droit à un accès aux ressources gratuit. On va subventionner vos activités. Puis dans dix ou quinze ans, vous nous laisserez un paysage dévasté et lunaire : on fera semblant d’être surpris.» (…)

Un investisseur qui arrive au Québec, il a besoin des infrastructures pour se développer lui, à titre privé. Et le fisc, au fond, c’est ça, au-delà d’un mécanisme fort perfectible de redistribution de la richesse : (…) c’est la pointe de l’épine dans le gras du riche qui lui rappelle qu’il doit à l’organisation collective le fait de son enrichissement privé.

L’investisseur qui arrive à Montréal, il a à sa disposition deux aéroports, quatre universités, une population formée, un système routier qui fonctionne, un système de justice qui lui garantit le droit illimité à la propriété. Il a un système de police : une armée éventuellement. Il a à ses pieds toute une série d’institutions financées à même les deniers publics pour permettre son enrichissement privé.

Et le moment de l’impôt, ce devrait être le moment d’humilité où quelqu’un comprend que (…) on n’est jamais absolument seul responsable de sa richesse privée. Le même investisseur, mettez-le aujourd’hui à Port-au-Prince (en Haïti), il ne lui reste plus qu’à quémander. Il n’y a pas tous ces infrastructures pour permettre la transformation de ses investissements en ‘plus value’.

Donc, cela a un coût ça. Et si on avait vraiment — même d’un point de vue néolibéral — des économistes ou des gens qui prétendent connaître l’économie à la tête de l’État, ils diraient aux investisseurs : « Venir au Québec, cela a un coût ». Et si on était minimalement fiers, on ferait en sorte que ce coût soit honoré.

Paru depuis : Wealth tax on super-rich could raise £1.5tn globally, campaigners say (2023-08-19)

Détails techniques de la photo : 
Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/60 sec. — F/3,7 — ISO 100 — 16 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Qui paie des impôts au Québec ?

Publié le 3 avril 2012 | Temps de lecture : 1 minute

Parmi les citoyens qui ont produit une déclaration de revenu en 2009, 55% (soit 3,4 millions de personnes) n’ont pas payé d’impôt provincial. Dans la très grande majorité des cas, ce sont des gens qui gagnent moins de 30 000$ par année (ex.: étudiants, retraités, chômeurs).

Les autres, soit 2,8 millions de contribuables, ont déboursé 18,55 milliards$ d’impôt des particuliers.

Ceux dont les revenus ont été compris entre 30 000$ et 49 999$ cette année-là représentent 23,1% des contribuables et ont assumé 19,1% des impôts.

Ceux qui ont gagné entre 50 000$ à 99 999$ représentent 18,1% des contribuables et ont assumé 43,7% des impôts.

Quant à ceux qui gagnent plus de 100 000$ par année, ils représentent 4,1% des contribuables et ont assumé 37,2% des impôts.

Référence : Combien ça rapporte, un diplômé?

Parus depuis :
Le ciel ne nous tombera pas sur la tête! (2012-10-04)
Ces riches qui gagnent 29 milliards $ (2012-10-05)
Les riches se sont enrichis au Québec (2013-10-02)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Faits divers No 9

Publié le 2 avril 2012 | Temps de lecture : 5 minutes


 
Les plus importants buveurs de café au monde sont les Finlandais (12,9 kg de fèves de café par an), suivis des Américains (6 kg) et les Italiens (4 kg).

Référence : Mataillet D, Le monde d’aujourd’hui. La revue, 2012, 19: 160.


 
C’est par une décision du Président de la République française, rendue publique le 21 février et adressée à ses ministres, que la case « Mademoiselle » disparaitra des formulaires administratifs français après épuisement des stocks existants.

L’obligation discriminatoire pour les femmes de révéler leur état civil lorsque cela n’était pas strictement nécessaire avait été dénoncée publiquement par deux organisations féministes en septembre 2011. Ces organisations se réjouissent maintenant de cette décision et invitent le secteur privé à imiter cet exemple.

Référence : « Mademoiselle » disparait des formulaires administratifs


 
L’allemand et le français occupent la deuxième et troisième place parmi les langues occidentales utilisées pour publier sur l’internet (respectivement 7% et 5% des pages web), loin derrière l’anglais (45%). On présume que les langues d’Extrême-Orient forment une bonne partie du reste.

Référence : Anonyme, La francophonie en bref. La revue, 2012, 19: 78.


 
Le nombre d’exécutions capitales dans le monde a fortement progressé en 2011 selon Amnistie internationale. Dans la liste qui suit, il ne s’agit que des exécutions dans le cadre d’un processus judiciaire; dans le cas de l’Égypte, par exemple, cela ne tient pas compte des exécutions sommaires de milices gouvernementales contre les manifestants au cours des révoltes populaires qui ont secoué ce pays.

Amnistie a recensé au moins 676 exécutions dans 20 pays en 2011, contre 527 l’année précédente dans 23 pays. L’augmentation est due en grande partie à une hausse significative des exécutions judiciaires en Iran, en Irak et en Arabie Saoudite.

Ces données ne tiennent pas compte non plus de la Chine où les données à ce sujet sont confidentielles. Amnistie internationale estime que le nombre de mises à mort y serait annuellement de plusieurs milliers.

Les exécutions capitales dans le monde en 2011 :
   • Iran : au moins 360
   • Arabie Saoudite : au moins 82
   • Irak : au moins 68
   • États-Unis: 43
   • Yémen : au moins 41
   • Corée du Nord : au moins 30
   • Somalie : 10
   • Soudan : au moins 7
   • Bangladesh : au moins 5
   • Vietnam : au moins 5
   • Soudan du Sud : 5
   • Taïwan : 5
   • Bande de Gaza : 3
   • Afghanistan : 2
   • Bélarus : 2
   • Égypte : au moins 1
   • Émirats arabes unis : 1

Référence : Hausse des exécutions capitales dans le monde


 
Les recherches archéologiques les plus récentes suggèrent que le peuplement de la terre par l’homme moderne s’est déroulé en plusieurs étapes.

On croyait jusqu’ici qu’un petit groupe d’Homo sapiens avait quitté l’Afrique il y a 60 000 ans pour peupler le Proche-Orient, puis l’ensemble de la planète, dont l’Europe occidentale à partir de 43 000 ans.

Une étude réalisée auprès des Aborigènes d’Australie conclu qu’une vague antérieure aurait quitté l’Afrique vers 75 000 ans pour atteindre l’Océanie il y a 50 000 ans. En cours de route, ces hommes se seraient mêlés à d’autres hominidés plus archaïques, comme des hommes de Néandertal, puisqu’on trouve des traces de ceux-ci dans leur bagage génétique.

On devra attendre que cette conclusion soit entérinée par d’autres chercheurs avant d’en avoir la certitude.

Référence : Anonyme, Deux sorties d’Afrique, La revue, 2011, 18: 12.


 
On appelle « délocalisation » le déplacement d’une entreprise ou d’une partie de l’entreprise dans un autre lieu. L’inverse est la relocalisation. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, ce qui nuit à la relocalisation aux États-Unis, c’est la productivité des salariés américains…

En Chine, la productivité du travail est médiocre, entre autres en raison de la machinerie utilisée. On calcule qu’un ouvrier américain produit douze fois plus que son concurrent chinois. Il faudrait donc huit emplois perdus en Chine pour créer un seul emploi aux États-Unis.

Référence : ‘Reshoring’ jobs from China won’t happen


 
Le plus gros consommateur mondial de pétrole est le Département de la défense américaine.

Référence : Marbot O, Pétrole – L’US army trop dépendante, La revue, 2011, 18: 24.


 
Le Québec est le plus important producteur de sirop d’érable au Monde. Il représente 77% de la production mondiale (et 94 % de la production canadienne). Environ 80% du sirop d’érable québécois est exporté, principalement aux États-Unis, au Japon et en Europe.

Référence : La vie tumultueuse de l’érable à sucre


 
Pour un milliard$ investi dans une nouvelle centrale au charbon, il se crée moins de 900 emplois. La même somme investie dans l’énergie solaire fournit 1 900 emplois, 3 300 dans l’éolien et 7 000 à 8 000 dans la modernisation des bâtiments.

Référence : Clinton B, Citation tirée de La revue, 2011, 18: 25.


 
L’année 2011 a été celle des catastrophes naturelles. Selon le réassureur Swiss Re (qui assure les compagnies d’assurances), les pertes économiques dues aux catastrophes naturelles ont coûté 350 milliards$ l’an dernier, dont 80% en Asie.

Cela comprend 25 milliards$ pour le tremblement de terre néo-zélandais du 22 février, 210 milliards$ pour le tsunami japonais du 11 mars, et 45 milliards$ pour les inondations thaïlandaises (de juillet à décembre).

Référence : Anonyme, 350 milliards. La revue, 2012, 19: 11.


Liste de tous les faits divers (des plus récents aux plus anciens)

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Écrit par Jean-Pierre Martel