Des dieux et des hommes

Publié le 31 mars 2012 | Temps de lecture : 1 minute
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Sur les fresques et bas-reliefs égyptiens, plus un personnage est important, plus il est grand par comparaison avec les autres.

Nous vivons à une époque où les Humains adorent leurs propres créations.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Vienne — Le Belvédère

Publié le 29 mars 2012 | Temps de lecture : 6 minutes

 
L’assèchement d’un grand territoire marécageux situé près du Louvre (qui était un palais royal avant de devenir un musée) et la mise en valeur de l’ile Saint-Louis (située près de Notre-Dame de Paris) a permis à la noblesse française de bâtir à Paris un grand nombre de résidences aristocratiques agrémentées de jardins.

Une telle chose n’était pas possible à Vienne. À l’époque, cette ville était cintrée de remparts qui en limitaient l’expansion urbaine. À l’intérieur de ces fortifications, il n’y avait pas suffisamment de terrains disponibles pour aménager de grands espaces verts : dans ce que nous appelons aujourd’hui la Vieille ville, seul l’empereur disposait de jardins privés dignes de ce nom.

C’est ainsi qu’à l’extérieur de la ville, les nobles construisirent de somptueux palais au moyen desquels ils étaient libres de faire étalage de leur puissance et de leur richesse.

Mais dans les préparatifs en vue du siège imminent de Vienne par les Ottomans, il fut décidé de raser tous ces palais — il y en avait plus de 400 — qui auraient pu servir de refuges aux assiégeants.

Après la victoire décisive des armées impériales dirigées par le Prince Eugène de Savoie en 1718 à Belgrade, tous les territoires rasés à l’extérieur de Vienne devenaient propices à l’érection de nouveaux palais nobiliaires.

Un des premiers à en profiter fut le grand héros national qu’était devenu Eugène de Savoie. Ses talents de diplomate et ses victoires militaires lui avaient permis d’amasser une immense fortune.

Il acheta un vaste terrain, situé à 450m au Sud-Est des remparts, et décida de confier à l’architecte Johan-Lukas von Hildebrandt le soin d’y construire un premier palais en 1714-1716.

Aujourd’hui, ce domaine s’appelle le Belvédère, ce qui signifie « belle vue ». Et ce premier palais, situé dans la partie la moins élevée du terrain en pente douce, s’appelle pour cette raison le Belvédère inférieur. Celui-ci devait constituer sa résidence d’été.

En 1721-1723, le même architecte réalisa un deuxième palais à l’extrémité opposée — c’est-à-dire sur la partie la plus élevée du domaine — et qu’on appelle Belvédère supérieur.

À la mort du prince Eugène, décédé sans progéniture, ses possessions furent acquises par la famille impériale. Sa dépouille repose aujourd’hui dans la chapelle Tirna de la Cathédrale Saint-Étienne.

Puisqu’il est interdit de photographier à l’intérieur des palais du Belvédère, la vidéo en montre les jardins.

À 0:05, c’est l’entrée principale du domaine. Sa grille en fer forgé a été exécutée par Arnold et Konrad Küffner en 1728.


 
La façade du Belvédère supérieur (de 0:12 à 0:18) est caractérisée par un pavillon central surélevé qui s’avance vers le plan d’eau et qui abrite un vestibule et un escalier qui mènent à la Salle de marbre. On raconte que son fronton en cloche évoquerait la toiture des tentes des dignitaires ottomans dressées lors du siège de Vienne en 1683.

Les ailes en retrait conduisent à deux pavillons octogonaux (un à chaque extrémité), surmontés de coupoles en cuivre, dont on trouve les doubles aux extrémités de la façade du côté cours (0:28).

Dans cet édifice, on présente une collection d’art autrichien, du Moyen-Âge à la Première guerre mondiale. On y trouve plusieurs œuvres de Klimt, dont son très célèbre baiser.

À l’origine, tous les murs et plafonds du palais étaient recouverts de fresques ou drapés de broderies. Les caprices de la mode ont fait que ces fresques ont disparues depuis. Dans environ la moitié des salles, on les a reconstituées de manière convaincante à partir de gravures d’époque.

À 0:21, la statue est inspirée ou a servi d’inspiration aux Chevaux de Marly (exécutés entre 1743 et 1745 par Guillaume Coustou) et dont les copies sont à la Place de la Concorde à Paris (les originaux sont au Louvre).

Les sphinx (0:42) symbolisent ici l’union de la force (avec leur corps de lion) et de l’intelligence (par leur tête de femme).


 
Les jardins (de 0:41 à 2:00) ont été créés par le Bavarois Dominique Girard, élève de Le Nôtre. Ils se divisent en trois parties.

La première partie est un jardin à la française agrémenté de deux bassins circulaires décorés d’une fontaine centrale. Sur les côtés, on passe de la première partie à la deuxième partie des jardins en suivant un chemin rectiligne en pente continue. Ce n’est pas le cas au centre, où la voie est interrompue par une fontaine en cascade.

Le centre de la deuxième partie (de 1:05 à 1:16) est plus bas que ses côtés. On y trouve également deux bassins d’eau carrés décorés de fontaines. La deuxième partie est séparée de la suivante par un talus.

Sur les côtés, on accède à la troisième partie (de 1:19 à 2:00) par deux escaliers ornés de six putti chacun, représentant les mois de l’année. Au centre, une fontaine impressionnante interrompt le parcours des visiteurs.

Les quatre bosquets de cette troisième partie évoqueraient les quatre éléments. Les haies et les arbres y sont plantés en parfaite symétrie. Juste devant le Belvédère inférieur, deux fontaines (2:00) complètent les jardins.


 
Extérieurement le Belvédère inférieur (de 2:02 à 2:09, et 2:18) possède un aspect plus sobre que celui du Belvédère supérieur. Mais l’intérieur est tout aussi spectaculaire, moins baroque et plus rococo.

Au centre, la salle d’apparat est en marbre de différentes teintes. À l’ouest, le cabinet doré — dont les murs et plafond sont couverts de feuilles d’or — est peint de chinoiseries rococo.

L’orangerie (au fond, à 2:21) présente une exposition consacrée à des peintres de style Biedermeier (début du XIXe siècle).

La vidéo se termine par une vue du portail du Belvédère inférieur (2:23), de la sortie gauche des jardins (2:25 à 2:30) et de l’entrée des écuries (2:33).

Dans les écuries, le foin était déposé dans des mangeoires en forme de très gros coquillages comme les bénitiers de certaines églises baroques. Les chevaux logeaient sous des plafonds décorés de stucs rococo.

De nos jours, ce bâtiment sert à une exposition permanente consacrée exclusivement à des statues religieuses en bois polychrome et à des retables, dont certains sont des chefs-d’œuvre de virtuosité.


Voir aussi : Liste des diaporamas de Vienne

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Plan nord : redevances basées sur les profits ou sur la valeur brute ?

Publié le 28 mars 2012 | Temps de lecture : 8 minutes

Avant-propos : ce texte a été écrit le 28 mars 2012 mais a été retouché le 18 juin 2012.

 
À la suite de nombreuses critiques, le gouvernement québécois a relevé de 12% à 14% le taux de droits miniers en mars 2010. En janvier 2011, puis en janvier 2012, ce taux a été relevé encore d’un pour cent et atteint donc maintenant 16%.

Ces redevances sont basées sur les profits des compagnies minières. Elles correspondent à environ 2% de la valeur du minerai. Ce taux est un des plus faibles au pays.


Redevances perçues par province (en millions$)

  Production       Production    
  (2002-9) Perçu Taux   (2009-10) Perçu Taux
Nord canadien 13 970 538 3,8%   1 510 90 6.0%
Colombie-Brit. 39 500 1 674 4,2%   5 620 292 5,2%
Saskatchewan 33 380 4 312 12,9%   3 980 86 2,2%
Manitoba 11 800 510 4,3%   1 350 10 0,7%
Ontario 62 400 627 1,0%   6 270 25 0,4%
Québec 37 150 427 1,1%   5 630 114 2,0%
Nouv.-Brunswick 8 760 443 5,1%   1 100 44 4,0%


 
Ces données indiquent que la rentabilité apparente des minières québécoises est très faible. En 2010, la moitié des minières n’ont fait aucun profit. La moyenne de l’ensemble de l’industrie est d’un profit brut de 14%. Faites le calcul : 14% (de droit minier) sur 14% de profit donne 1,96% de redevance à payer.

Cela est incroyable. Dans un contexte de pénurie mondiale des métaux, comment les minières peuvent-elles se contenter de profits bruts de seulement 14% en moyenne, et d’aucun profit dans le cas de 10 des 19 companires minières québécoises ?

L’investissement dans le secteur minier est un investissement hautement spéculatif, soumis aux fluctuations changeantes de la valeur des métaux et qui nécessite une marge de profit importante lorsque la demande des métaux est plus forte que l’offre, comme c’est le cas actuellement sur les marchés mondiaux.

Alors pourquoi les minières québécoises font elles relativement si peu de profits bruts ? C’est que le régime fiscal du Québec incite les compagnies minières internationales à faire en sorte que leurs succursales québécoises soient le moins profitables possible.

Plus précisément, les minières québécoises ont intérêt à vendre leur minerai au prix coûtant à une succursale dont le siège social est situé dans un paradis fiscal afin de lui transférer leurs profits : ainsi, c’est cette succursale qui empoche les profits en revendant le minerai au prix du marché, beaucoup plus élevé. Le minerai lui-même n’a pas besoin de transiter par ce paradis fiscal; le transit de la propriété du minerai suffit. Dans les faits, ce dernier peut être expédié directement du Québec vers son lieu de raffinement.

Pour donner un exemple simple, imaginons qu’un produit se détaille 100$ mais qu’il ne coûte 25$ à produire. Vous pourriez le vendre 100$ et payer de l’impôt sur les 75$ de profit que vous réalisez. Ou bien, vous le vendez à un ami à votre prix coûtant (25$) et ne payer aucun impôt. Si cet ami habite dans un pays sans impôt, il vend le produit à 100$ (sa véritable valeur) et réalise donc, lui, le profit de 75$ exonéré d’impôt. Voilà le truc auquel le régime fiscal québécois incite les compagnies minières internationales à recourir afin d’éviter de payer de l’impôt au Québec.

Dans les faits, la stratégie des minières est beaucoup plus complexe. Si la succursale québécoise vendait son minerai directement à une société installée dans un paradis fiscal, le stratagème serait trop évident. On crée donc un intermédiaire installé dans un pays respectable qui, lui non plus, ne réalise aucun profit et qui sert de paravent à la compagnie qui empoche le gros lot.

Dans un contexte où le gouvernement Charest est accusé de corruption, son refus obstiné de fournir des détails sur les montants collectés auprès des minières, en particulier comment les secteurs de l’or, du fer, du cuivre, et du zinc — dont la profitabilité est inégale — paient de redevances, n’est pas de nature à dissiper les soupçons de connivance avec le stratagème que je viens d’expliquer.

De plus, l’argument à l’effet que si on augmente les droits miniers, on fait fuir l’industrie n’est valable que lorsque la demande de métaux est faible. Lorsqu’elle est forte, si une compagnie ferme ses portes parce qu’elle veut protester contre une augmentation des redevances, une autre compagnie la remplacera, attirée par la perspective de profit en dépit de cette augmentation.

L’État doit donc se comporter à l’égard du capitalisme international exactement comme ce dernier se comporterait à la place de l’État, c’est-à-dire de manière impitoyable.

Le défaut majeur des redevances basées sur les profits, c’est donc qu’il est très facile d’éviter de les payer.

Afin de pallier à la créativité visant à déjouer le fisc, il y a deux solutions : des redevances basées sur la valeur de la ressource ou des redevances-plancher.

Contrairement au Québec, des redevances-plancher s’appliquent en Colombie-Britannique, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve. Elles s’appliquent également en Australie, en Chine, en Inde et dans quelques États américains (le Michigan et l’Arizona). Elles n’empêchent pas le tour de passe-passe dont j’ai exposé le mécanisme, mais assurent l’État de redevances minimales.

Les redevances basées sur la valeur de la ressource ont aussi leurs échappatoires. Théoriquement, une compagnie pourrait vendre la ressource à perte. Dans les faits, une compagnie ne peut pas faire cela longtemps puisqu’elle serait acculée rapidement à la faillite.

De plus, le cours des matières premières est connu de tous. Si bien que toute fraude est évidente et sujette à des poursuites.

L’Australie impose une redevance de 8% sur la valeur du minerai extrait. À juste titre, le ministre des Finances du Québec rappelle que la mise en opération d’une mine dans le Nord québécois est plus coûteuse que dans ce pays.

Toutefois le Québec ne doit pas chercher à être l’endroit le moins cher au Monde; lorsque la demande des minerais est très importante — comme c’est le cas actuellement — on ne voit pas l’intérêt de s’aplatir devant les minières. La surenchère des États est à la hausse, et non à la baisse.

Les compagnies en mesure de faire des profits en dépit des redevances que nous jugerons raisonnables, sont les bienvenues. Quant à celles qui ne le sont pas, l’État n’a pas à transférer sur le dos des contribuables leur manque à gagner pour qu’elles le deviennent et favoriser ainsi le développement pour le développement.

De nos jours, le cours des matières premières est élevé principalement à cause de la demande gargantuesque de pays comme la Chine et l’Inde. Or, par rapport à ces pays, le Québec est à l’autre bout du Monde. Les mines nées pour répondre à cette demande ont donc une vulnérabilité que n’ont pas celles qui sont nées pour répondre aux besoins industriels de nos voisins (l’Ontario et les États-Unis); dès qu’une mine concurrente s’ouvrira plus près des marchés asiatiques, les mines québécoises nées pour répondre à leurs besoins cesseront d’être concurrentielles.

Un bon nombre de compagnies minières n’auront à peine quelques années pour rentabiliser leurs investissements. Le Québec n’a donc pas intérêt à attirer chez lui les canards boiteux qui ont besoin, pour être rentables, que les contribuables assument leurs frais d’implantation. Apparemment, le gouvernement actuel n’est pas de cet avis puisque selon le Ministre des finances, le régime actuel des redevances tient compte des coûts engagés par les entreprises, mais aussi de leur « capacité de payer ».

Selon l’économiste Jacques Fortin, en se basant sur le profit, l’État québécois se trouve à « subventionner le risque d’affaires d’entreprises milliardaires ». Au contraire, c’est par des redevances élevées que le Québec se dotera de la marge de manœuvre qu’il lui faudra lorsque les minières réclameront, à juste titre, une baisse de leur charge fiscale alors que les temps leur seront devenus moins favorables.

Dans certains pays, le gouvernement indique aux entreprises qui souhaitent ouvrir une mine qu’il entend conserver 20% de la propriété, et ce, sans avoir à payer. Le gouvernement actuel a préféré créer des sociétés d’État qui investiront de l’argent frais dans le capital action des minières, ce qui l’oblige à hausser le tarif de ses services (les frais de scolarité par exemple) afin de dégager les sommes nécessaires à cet investissement.

Références :
La bataille des redevances minières au Québec
Le Québec toujours au bas de l’échelle
Les redevances minières, un secret bien gardé
Mines: le modèle norvégien rapporterait 25 milliards au Québec
Québec : 304 M$ en redevances minières l’an dernier
Redevances minières – Le budget Bachand n’a pas convaincu les observateurs

Parus depuis :
Un siècle pour restaurer 700 sites miniers (2015-01-26)
Environnement: des centaines d’anciennes mines encore nocives au Québec (2019-05-11)

Sur le même sujet :
Baie-James vs Plan Nord
Le marketing improvisé du Plan nord
Le Plan Nord : l’œuf de Pâques de Monsieur Charest
Redevances et efficacité

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Écrit par Jean-Pierre Martel


On se la coule douce à la délégation parisienne

Publié le 27 mars 2012 | Temps de lecture : 2 minutes

Historiquement, le Québec a toujours dégagé d’importants surplus dans ses échanges internationaux. Selon le quotidien La Presse, pour la première fois de son histoire en 2004, le Québec s’est retrouvé avec un déficit commercial de 600 millions. Puis, avec un déficit de 6 milliards$ en 2005, 17 milliards$ en 2008, 12 milliards$ en 2009 et 16,4 milliards$ en 2010.

Dans ce dernier cas, cela représente 5% du Produit intérieur brut québécois : proportionnellement, ce déficit commercial est donc pire que le déficit commercial américain, lui-même jugé catastrophique.

De ces temps-ci, l’actualité est tournée vers les déficits gouvernementaux alors qu’à mon avis, ces déficits ne sont préoccupants que dans un contexte de déclin économique, ce qui est toujours le cas en présence de déficit commercial. En effet, un déficit commercial correspond à une saignée de l’économie nationale.

Dans ce contexte, il est donc de la plus haute importance que le gouvernement du Québec se fasse le promoteur des produits et services québécois.

C’est donc avec surprise qu’on apprend aujourd’hui que la Délégation du Québec à Paris ne sert jamais de vin québécois. Au Ministère des Relations internationales, on souligne que le rôle premier des délégations générales est de promouvoir les entreprises du Québec, et non de servir du vin. Apparemment, les producteurs de vin du Québec ne se qualifient pas pour être considérés comme des entrepreneurs québécois…

En tant que touriste à Paris, je préfère définitivement y boire des vins français, souvent extraordinaires et à petit prix. Mais en tant que Délégué du Québec à Paris, devrais-je avoir le choix de servir à mes invités autre chose que du vin québécois ?

Il est probable que d’essayer de vendre des vins québécois à nos amis Français est une cause perdue d’avance. Tout ce que nos représentants doivent espérer, c’est le respect de leurs interlocuteurs… et celui des contribuables qui paient leurs salaires.

Référence : Aucun vin québécois n’est servi à la Délégation du Québec à Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’augmentation des frais de scolarité

Publié le 25 mars 2012 | Temps de lecture : 11 minutes

Plus tôt cette année, le gouvernement du Québec a annoncé son intention de majorer les frais de scolarité universitaire de 325$ par année pour les cinq prochaines années. En supposant une formation universitaire de trente crédits, cela signifie que les frais annuels de scolarité passeront de 2 168$ à 3 793$ dans cinq ans, soit une majoration totale de 75%.

En présumant que cette hausse n’aura pas de conséquence sur le nombre d’étudiants inscrits à l’université, le dégel des frais de scolarité représente pour les étudiants une dépense supplémentaire de 658 millions$ pour les quatre prochaines années : 90 millions$ en 2012-2013, 144 millions$ en 2013-2014, 193 millions$ en 2014-2015, et 231 millions$ en 2015-2016. Par la suite, la hausse des droits rapportera aux universités 265 millions$ par année.

Depuis quarante ans, les frais de scolarité universitaire ont varié par paliers; des augmentations brutales mettant fin à de longues périodes de gel. Si les intentions gouvernementales se matérialisent, les frais dans cinq ans rejoindront ceux qu’ils seraient si on les avait indexés depuis 1968.


 
Invoquant la nécessité de démocratiser l’accessibilité aux études supérieures, les étudiants manifestent depuis leur opposition à ce projet, opposition qui recueille la sympathie de la moitié de la population québécoise.

Aussi importante soit-elle, cette augmentation doit toutefois être replacée dans le contexte global de l’ensemble des dépenses auxquelles doivent faire face les étudiants universitaires d’aujourd’hui.

Le niveau de vie des étudiants

Une dépense supplémentaire de 1 625$ n’a pas le même impact si on est millionnaire que si on est pauvre. D’où l’importance de connaitre le coût de la vie à Montréal (où sont situées la majorité des universités québécoises).

À l’intention des étudiants étrangers, l’Université de Montréal a préparé un document qui fait la liste des déboursés annuels auxquels ceux-ci doivent s’attendre en effectuant leurs études dans la métropole canadienne. De ce budget-type, j’ai retranché les frais médicaux qui sont gratuits pour les citoyens québécois.


Tableau du coût de la vie étudiante à Montréal

Frais d’arrivée et d’installation
     300$ : Arrivée (déplacements, logement temporaire, restaurant)
     600$ : Installation (équipement pour logement, caution du téléphone, etc.)
     600$ : Vêtements d’hiver

Frais de subsistance
  6 000$ : Loyer et charges
  4 200$ : Nourriture
     720$ : Transport
  1 800$ : Divers

Autre
  1 000$ : Livres et fournitures scolaires

Droits de scolarité et couverture médicale
  2 168$ : Frais de scolarité (30 crédits)
     120$ : Assurance pour soins dentaires

17 508$ : Total
 

 
Évidemment, certains étudiants vivent à Montréal dans la maison de leurs parents et n’ont pas à débourser pour se loger, se nourrir, pour s’habiller, etc. Dans ce cas, à l’exception du loyer, leurs parents paient le reste pour eux, ce qui revient au même.

On voit donc que cette majoration de 325$ par an représente une hausse annuelle de 1,86% de leur train de vie, ce qui est insignifiant. Toutefois, en ignorant l’inflation, dans cinq ans, l’augmentation des frais de scolarité de 1 625$ provoquerait ultimement une hausse de 9,3% du coût de la vie étudiante, en supposant que ce mode de vie ne puisse pas souffrir d’aucune compression.

Comparaison avec les autres provinces canadiennes

Toutes les données publiées par le gouvernement du Québec sont basées sur une formation universitaire de trente crédits annuels. Mais puisque j’ignore à combien de crédits les étudiants s’inscrivent réellement, j’ai préféré utiliser les données de Statistiques Canada.


 
En frais de scolarité seulement, il en coûte en moyenne 5 146$ au Canada pour obtenir un baccalauréat universitaire. Comme l’indique de graphique ci-dessus, de toutes les provinces canadiennes, c’est au Québec que ces coûts sont les moindres, soit 2 411$.

Ils sont moindres parce qu’ici, les frais imposés aux étudiants ne représentent que 12,7% (en 2008-2009) du coût réel de leur formation. Le reste est assumé principalement par les contribuables. C’est donc à dire que la société québécoise subventionne plus qu’ailleurs la formation de ses universitaires.

Même en augmentant de 75% les frais imposés aux étudiants, le Québec se trouverait sous la moyenne canadienne. Mais cette majoration a comme conséquence inéluctable d’augmenter le niveau d’endettement des étudiants.

Même en tenant compte des dépenses que le reste de la population ne trouve pas essentielles, il est certain que de manière générale, les étudiants des universités québécoises ne dépensent pas 1 625$ par année de tatouage, de piercing, de rave et de bière, pour ne nommer que cela.

Si les étudiants trouvent inacceptable d’être obligés de s’endetter pour s’instruire, cela signifie qu’au cours des années qui viennent, ils vont continuer à s’instruire en pelletant la majorité du coût de leur formation universitaire sur le dos des contribuables. D’où la question : Pourquoi le Québécois moyen devrait-il s’endetter à leur place?

L’endettement des ménages québécois

En excluant les prêts hypothécaires, l’Institut de statistiques du Québec a calculé que l’endettement par consommateur québécois est de 18 025$. Cela est beaucoup mieux que la moyenne canadienne, qui est de 25 597$. De plus, le taux d’endettement — c’est-à-dire le montant de la dette comparé au revenu disponible — demeure moindre au Québec que dans le Canada en général.

La raison de cela se trouve sans doute dans le fait que certaines des dépenses assumées ailleurs par les familles (frais de garderie et coût des traitements médicamenteux, par exemple) sont assumées chez nous par l’État, ce qui augmente le revenu disponible et réduit le niveau d’endettement.

Quant au niveau d’endettement de l’État québécois, même s’il est inquiétant, il se compare avantageusement à celui des États-Unis, comme nous l’avons vu récemment.

En somme, le Québec pourrait se permettre de continuer d’être aussi généreux à l’égard de ses étudiants. Toutefois, si on souhaite transférer sur le dos des contribuables une bonne partie des frais d’implantation des compagnies minières dans le Nord québécois afin de favoriser à tout prix le développement minier du Québec, il faut couper quelque part.

Puisque le gouvernement a choisi de sabrer dans le financement des études universitaires, cette décision nous amène à remettre en question le « modèle québécois » du financement des études universitaires.

Pourquoi subventionner autant la formation universitaire ?

La société québécoise — c’est-à-dire nous tous — subventionne les études universitaires parce qu’elle croit que des frais de scolarité élevés constituent un obstacle économique qui freine l’accès à la formation dispensée sur nos campus.

Si les étudiants payaient le prix réel de ce que cela coûte pour s’instruire, seuls les fils de riches auraient les moyens d’accéder aux études supérieures. Et s’il en était ainsi, nous serions tous perdants parce que le Québec manquerait alors d’ingénieurs, de professionnels et, de manière générale, d’experts dans tous les domaines.

Une société ne peut atteindre son plein potentiel de développement si elle sacrifie les talents d’une partie de ses citoyens. C’est ainsi que tous les pays où les femmes sont reléguées aux travaux domestiques sont des pays qui se tirent dans le pied.

Mais en contrepartie, les jeunes doivent poursuivre et compléter leurs études; en somme, ils ont une obligation de réussite. Pourquoi devrions-nous travailler et payer des taxes s’ils ne tirent pas profit de la générosité des contribuables ?

D’après les données de Statistique Canada, de 2007 à 2010, le taux de décrochage scolaire est plus élevé au Québec (11,7%) que dans l’ensemble du Canada (8,9%). Selon d’autres données de Statistique Canada citées par La Presse (mais que je n’ai pas réussi à trouver), le taux de décrochage serait plutôt de 20% au Canada et de 22,5% au Québec. Dans tous les cas, ce qu’on doit retenir, c’est qu’en dépit de barrières économiques moindres au Québec, l’abandon des études y est plus élevé.

Et lorsqu’on parle de décrochage scolaire, on ne parle pas seulement des jeunes qui n’ont pas de baccalauréat. Le Québec a autant besoin de techniciens en aéronautique ou de créateurs de jeux multimédia (diplômés d’études techniques) que d’ingénieurs ou d’avocats (diplômés universitaires).

Le décrochage scolaire dont on parle ici concerne ceux qui quittent nos écoles sans diplôme d’études secondaires.

Ces données nous amènent à remettre en question l’à-propos des subventions aux études supérieures : le gouvernement libéral n’est-il pas justifié de dégeler les frais de scolarité quand les jeunes eux-mêmes ne sont pas conscients de l’importance d’acquérir un diplôme ?

Le problème, c’est qu’en dégelant ces frais, on punit les mauvaises personnes; on ne punit pas les décrocheurs, mais ceux qui sont des exemples pour les autres jeunes.

Conclusion

Michel Girard a publié dans La Presse un billet convainquant en faveur du prolongement du gel des frais de scolarité, dans une perspective purement économique. Malgré son plaidoyer, il me reste encore du chemin à faire avant de partager l’hostilité des jeunes au dégel des frais de scolarité.

Je ne vous cacherai pas que je suis très déçu que, malgré la générosité des travailleurs qui subventionnent le coût de leurs études, trop de jeunes préfèrent entrer prématurément sur le marché du travail et être handicapés toute leur vie pour ne pas avoir complété leurs études.

On dit souvent que les jeunes ne sont pas politisés. En réalité, ils jugent que les partis politiques sont tous du pareil au même et que si un gouvernement osait s’attaquer à eux, il leur suffirait d’un peu de désobéissance civile pour que ce gouvernement cède à leurs revendications. L’avenir nous dira s’ils ont raison.

Toutefois, si le gouvernement libéral devait s’avérer intransigeant, les étudiants risquent d’apprendre à leurs dépens que les citoyens de ce pays ont un droit extraordinaire, soit celui de choisir ses dirigeants. Et que la contrepartie de ce droit, c’est le devoir de voter.

Je souhaite donc que les étudiants aient de la mémoire et acquièrent la résolution de s’acquitter de leurs devoirs civiques, dont celui de de voter aux prochaines élections et surtout, de réussir leurs études.

L’avenir du Québec dépend d’eux : on ne bâti pas une nation forte sur des abrutis mais plutôt sur des citoyens qui expriment toute l’étendue de leurs talents.

Références :
Décrochage scolaire: le Canada fait piètre figure
Droits de scolarité: le gel, un bon investissement gouvernemental
L’endettement des ménages québécois
Droits de scolarité selon les provinces
Sondage: la population souhaite un dénouement à l’impasse
Vivre à Montréal — Coût de la vie et budget type

Paru depuis : Une étude donne raison aux carrés rouges (2014-09-02)

Sur le même sujet :
Crise étudiante : le gouvernement doit donner l’exemple
Grèves étudiantes : l’ABC de l’émeute
Grèves étudiantes : l’échéance du Grand Prix de Montréal
Le coût des études pour les étudiants étrangers
Tirs de balles de plastique : attend-on de tuer quelqu’un ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Paris, capitale européenne du magasinage touristique

Publié le 23 mars 2012 | Temps de lecture : 2 minutes
Place Vendôme, à Paris

Pour 100 euros dépensés à Paris, les touristes en dépensent 85 à Londres et 33 à Milan.

Parmi eux, les 900,000 Chinois qui ont visité la France l’an dernier étaient les plus dépensiers : en effet, en 2011, ils sont à l’origine du quart des demandes de remboursement de la TVA auxquels sont éligibles les visiteurs étrangers. Suivent ensuite les Russes, les Japonais et les États-Uniens.

En moyenne, le Chinois de Hong Kong dépense à Paris 1,500 euros par jour, suivi de près par son compatriote de Chine continentale, avec 1,470 euros. Par comparaison, le Russe en dépense 1,000, le Brésilien 680 et l’Indien 765.

Toutefois, lorsqu’un touriste d’Arabie Saoudite met les pieds dans une bijouterie, il a droit à des égards particuliers. En effet, le Proche-Orient possède une longue tradition culturelle de parer l’épouse, sous son voile pudique, d’une multitude de colliers et de bracelets d’or. Lorsqu’un couple saoudien décide d’acheter des bijoux, il devient alors le plus dépensier de tous : 6,100 euros en moyenne au cours d’une seule séance de magasinage dans la boutique qui aura su séduire le couple. D’où l’intérêt des bijouteries haut-de-gamme de Paris d’avoir du personnel qui parle arabe…

Référence :
Le touriste chinois, roi du shopping à Paris

Détails techniques de la photo : Canon Powershot G6 — 1/1000 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 7,1 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Steve Jobs doit se retourner dans sa tombe

Publié le 22 mars 2012 | Temps de lecture : 4 minutes

Lundi le 19 mars dernier, Apple annonçait sa décision de verser 45 milliards$ à ses actionnaires sous forme de dividendes et de rachat d’actions. Environ la moitié de toute la fortune accumulée par Steve Jobs depuis 1995 sera ainsi dilapidée au cours des trois prochaines années : c’est le premier dividende versé aux actionnaires depuis seize ans.

Pour n’importe quelle compagnie, il y a quatre moyens d’obtenir de l’argent. Elle peut emprunter auprès d’une banque. Elle peut émettre des actions. Elle peut obtenir des subventions gouvernementales ou des dons publics (dans le cas d’entreprises sans but lucratif). Ou elle peut réaliser des profits en vendant des biens ou des services.

Il est évident qu’Apple n’existerait pas si des financiers n’avaient pas investi à l’origine pour permettre à cette compagnie de démarrer ou investi à d’autres époques pour lui permettre de traverser des périodes difficiles. Mais voilà belle lurette qu’Apple n’a pas procédé à une nouvelle émission d’actions afin d’éviter de s’endetter. Depuis très longtemps, Apple se finance exclusivement à partir de ses profits mirobolants.

On doit savoir qu’une fois qu’une compagnie a émis des actions, toute augmentation ultérieure de la valeur de ces actions ne rapporte pas un sou de plus à la compagnie. Cette appréciation boursière, souvent spéculative, représente la rémunération des actionnaires pour avoir misé sur cette compagnie.

Or aujourd’hui, Apple est la compagnie qui jouit de la plus forte capitalisation boursière au monde. En effet, la valeur totale des actions en circulation représente une somme supérieure à celle de n’importe quelle autre compagnie.

Il y a un an, plus précisément le 25 mars 2011, l’action d’Apple valait 335.99$ à la bourse NASDAQ : au moment où ces lignes sont écrites, elle vaut 602.50$ soit une augmentation de 79% en douze mois.

D’où la question suivante : Pourquoi les actionnaires d’Apple doivent-ils recevoir des milliards$ en dividendes en plus de cela? Qu’ont-ils fait de si méritoire? Réponse : rien. Si Apple est prospère, ce n’est pas du tout à cause d’eux.

Si la trésorerie d’Apple est si riche, c’est grâce en premier lieu à tous ces gens comme vous et moi qui achetons ses produits. C’est surtout grâce à ses créateurs qui ont su matérialiser leurs idées originales tout en nous simplifiant la vie et qui sont su créer des objets tellement séduisants qu’on aimerait les acheter même lorsqu’on n’en a pas absolument besoin.

Apple doit aussi sa prospérité à ses travailleurs chinois qui produisent ses appareils en contrepartie de salaires dérisoires et sans jouir d’aucune protection sociale. Ceux-ci travaillent en moyenne 60 heures par semaine (la limite légale en Chine est de 49) pour un salaire hebdomadaire variant de 90$ à 114$.

Alors qu’Henry Ford augmenta unilatéralement le salaire des employés sur les chaines de montage de ses automobiles afin de leur permettre d’avoir les moyens de s’en payer une, aucun dirigeant de compagnie n’est passé à l’histoire pour avoir versé des dividendes à ses actionnaires. Verser des dizaines de milliards$ en dividendes, c’est le moyen le plus coûteux d’être oublié.

Apple serait mieux avisé de baisser les prix de ses produits afin de les rendre plus accessibles aux milliards de personnes qui n’en possèdent pas ou de récompenser ses employés méritoires, plutôt que de gratifier ses actionnaires, ces millions de petits menés suiveux qui ont acheté des actions d’Apple parce tout le monde le fait et qui les vendront le jour où tout le monde sera en train de faire pareil.

Références :
Apple récompense ses actionnaires
Apple verse son premier dividende depuis 1995
L’action d’Apple atteint 600$ US pour la première fois
Report Alleges Labor Violations at Apple Supplier in China
Valeur actuelle de l’action d’Apple

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| Économie | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La dette relativement modeste du Québec

Publié le 21 mars 2012 | Temps de lecture : 4 minutes
© 2012 — Institut économique de Montréal

L’Institut économique de Montréal (IEDM) est un pilier de la Droite québécoise. Audacieux, il finance un « Compteur de dette publique du Québec » qui apparait depuis quelques jours comme bannière sur le site du Devoir. Il s’agit-là d’une manière originale et spectaculaire de faire réfléchir tous ces gauchistes dépensiers, apparemment nombreux parmi les lecteurs de ce quotidien.

Serais-je devenu un supporteur de l’IEDM ? Pas du tout. J’ai reproduit cette bannière pour qu’on réalise à quel point nous sommes chanceux de ne pas suivre les conseils de cet organisme.

248 milliards$ d’endettement pour une population de huit millions de personnes, c’est environ 31,000$ par personne (femme, homme ou enfant). De ce point de vue, l’IEDM a raison : c’est beaucoup.

Toutefois, en élisant des gouvernements qu’il juge dépensiers, nous nous sommes endettés afin de jouir d’une longue liste de mesures sociales : soins médicaux gratuits, hospitalisation gratuite, assurance-médicaments, enseignement primaire et secondaire gratuits, frais universitaires largement aux frais des contribuables, garderies subventionnées, pas de péage routier, assurance-chômage, pensions de vieillesse minimales, etc., etc., etc.

Selon l’IEDM, l’exemple à suivre, ce sont les États-Unis, où les riches sont moins taxés et les écarts de revenus beaucoup plus grand entre les riches et le travailleur moyen.

Selon le CIA World FactBook, en 2010, le Produit intérieur brut (PIB) américain était de 14,660 milliards$ et leur dette nationale représente 62,9% du PIB. Puisque leur population est de 313 millions de personnes, faites le calcul : cela fait une dette per capita de 29,460$, soit un peu moins que la nôtre (31,000$).

Mais il ne s’agit-là que de la dette détenue par le public. Lorsqu’on tient compte des créances et dettes administratives, la dette publique totale des États-Unis grimpe à 13,050 milliards de dollars, soit 88 % du PIB. Cela représente — tenez-vous bien — 41,693$ per capita, c’est-à-dire 34,5% plus que nous.

Après de l’agence de notation Moody’s, la cote de crédit du Québec est AA-2, soit une cote moins bonne que celles des autres provinces canadiennes (sauf celles des maritimes). Elle est identique à celle celle du Massachusetts et de la Floride : de plus, elle est meilleure que la cote d’états populeux comme la Californie et New York. On comprend donc mal l’inquiétude de l’IEDM.

Nos voisins du Sud, qui subissent à journée longue le lavage de cerveau de la machine de propagande de leur Droite, se sont endettés plus que nous sans en retirer les avantages dont nous bénéficions. Leurs taxes servent à des guerres prédatrices et à réparer les pots cassés de leur finance vorace et sans scrupule.

Beaucoup d’autoroutes américaines sont à péage. Les Américains doivent recourir à des avocats pour forcer leur compagnie d’assurance à payer leurs frais médicaux lorsqu’ils sont atteints de maladies dont les traitements sont dispendieux. Il n’y a pas de garderie publique. Pas d’assurance-médicament publique. Oubliez les jardins communautaires comme ceux offerts gratuitement aux citoyens de Montréal : c’est du communisme! Les écoles publiques y enseignent le Créationisme (c’est-à-dire que la Terre a été créée il y a environ 4,000 ans parce que c’est ce qu’on peut en déduire par une lecture littérale de la Bible). Les frais universitaires coûtent annuellement entre quelques milliers et plusieurs dizaines de milliers de dollars. Les pensions de vieillesse sont misérables.

Bref, voilà le paradis que vous promet l’IEDM si vous adhérez à sa vision du monde. Un monde de bonheur pour les possédants et un enfer pour les possédés.

De quel côté vous situez-vous?

Références :
Dette publique des États-Unis
Dette publique totale des États-Unis
Moody’s maintient la note de crédit du Québec

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| 2003-2012 (années Charest), Politique québécoise | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Le nouvel iPad

Publié le 20 mars 2012 | Temps de lecture : 8 minutes


 
Le nouvel iPad n’a pas de nom. Si la plupart des journalistes l’ont appelé « iPad3 », son fabricant se refuse à l’appeler ainsi; officiellement, c’est le « nouvel iPad ».

Puisque le présent texte pourrait être lu dans quelques années, alors que des versions plus récentes de l’ardoise d’Apple auront été commercialisées, pour éviter toute confusion, je l’appellerai ici « iPad2B », soit l’ardoise qui suit l’iPad2.

Alors qu’il a fallu trois mois pour que les ventes de l’iPad1 atteignent trois millions d’exemplaires, il n’a fallu à l’iPad2B que trois jours pour atteindre cet objectif. C’est un million de plus que l’iPad2 lors des trois premiers jours de sa mise en marché.

La consultation du texte

L’iPad2B possède une résolution quatre fois plus importante que les versions précédentes (2048 x 1536 pixels vs 1024 x 768 pixels). Conséquemment, la lisibilité des petits caractères de texte est visiblement améliorée. De plus, l’amélioration du contraste contribue également à la netteté de l’affichage.

Sur un iPad2, le blanc est gris très pâle : en comparaison, le blanc est plus lumineux sur un iPad2B. Les lettres noires le sont véritablement sur un iPad2B alors que le lissage des caractères sur les anciennes ardoises y fait apparaitre les petits caractères gris foncé.

Objectivement, le contraste est plus net, comme il l’est sur les écrans de télévision les plus récents, en comparaison avec les premières télévisions au plasma.

Les ardoises (et les ordinateurs à écran tactiles) sont les outils parfaits pour naviguer sur l’internet. En effet, on passe à la page suivante ou on fait défiler le texte d’un geste de la main, alors qu’avec un ordinateur, il faut cliquer et surtout enfoncer fréquemment la souris pendant plusieurs secondes (afin de faire défiler du texte, par exemple), ce qui contribue à l’apparition du syndrome du tunnel carpien.

L’iPad2B est doté d’un microprocesseur beaucoup plus rapide que celui de l’iPad1. Si l’accès à une page Web dépend de la vitesse du réseau, son affichage dépend de la puissance du micro-processeur, ici plus rapide.

Lorsqu’on fait défiler verticalement une longue page de texte sur l’iPad1, il faut attendre plusieurs secondes pour qu’un damier de petits carrés blancs et gris soit finalement remplacé par le texte à afficher. Ce n’est pas le cas sur l’iPad2B : le texte s’y affiche habituellement de manière continue.

Pour ceux qui s’en inquiéteraient (c’était mon cas), signalons que malgré la résolution plus élevée des iPad2B, les pages Web sont redimensionnées pour occuper la totalité de l’écran, comme c’est le cas avec des écrans d’un ordinateur (quelle que soit leur résolution).

L’affichage des vidéos

L’iPad2 est incompatible avec les vidéos 1080p. Lors de la consultation sur YouTube, la version 720p d’une vidéo est téléchargée sur les anciens iPads : sur un iPad2B, c’est la version en haute définition véritable qui s’affiche. Cela contribue à faire en sorte que les vidéos sont plus nettes sur un iPad2B. Toutefois, si la vidéo a été filmée à basse résolution, la différence est beaucoup moins évidente et se limite alors au meilleur contraste et la plus grande saturation des couleurs de l’écran de l’iPad2B.

De plus, la mémoire vive de l’iPad2B est d’un giga-octet, soit le double de l’iPad2 et le quadruple de l’iPad1. Conséquemment, l’iPad2B retient davantage de texte déjà lu en mémoire et fait moins d’efforts pour réafficher ce qu’il a déjà consulté.

L’appareil-photo et caméra

On n’achète pas un iPad dans le but de photographier ni de filmer. Mais puisque l’appareil-photo vient avec l’ardoise (ce qui n’est pas le cas de l’iPad1), voyons les améliorations apportées par Apple.

L’iPad2 filmait en 720p (1280 x 720 pixels) : l’iPad2B filme en 1080p (1920 x 1080 pixels). La vidéo (tout comme la photo) bénéficie maintenant d’un stabilisateur d’image et de l’auto-exposition au cours de la prise de vue. De plus, la restitution des couleurs est nettement améliorée grâce à un filtre infrarouge plus efficace. La mise au point automatique demeure lente.

Les photos et vidéos prises par l’objectif situé du même côté que l’écran ont une résolution de 800 x 600 pixels.

L’objectif de l’Pad2B situé du côté opposé est de bien meilleure qualité que sur l’iPad2. Il s’agit d’un grand angulaire dont l’ouverture maximale est de F/2,4 (au lieu de F/2,8), ce qui permet de prendre de meilleures photos en faible luminosité. La résolution grimpe à 5 méga-pixels (2592 x 1936 pixels), soit sept fois celle de l’iPad2 (960 x 720 pixels). Puisque le capteur est aussi petit, les images ont beaucoup de grain : toutefois, cela se remarque peu lorsque le sujet est bien éclairé.

Exemple de photo non-retouchée prise avec l’iPad2B

Pour faire la mise au point sur un sujet qui n’est pas au centre de l’image, il suffit de tapper du doigt sur son image affichée à l’écran. Il est à noter que la distance minimale pour la mise au point est relativement courte (aussi peu que 10 cm), ce qui permet des photos rapprochées. La pièce d’un sou canadien dans la photo ci-dessus permet de juger de la taille des autres objets dans cette photo (qu’on peut cliquer pour agrandir).

La téléphonie

L’iPad2B accepte les carte micro-SIM pour la téléphonie 4G au lieu du standard 3G reconnu par ses prédécesseurs, l’iPad1 et l’iPad2.

Rappelons que tout comme l’iPad2 (mais pas l’iPad1), l’iPad2B possède du même côté que l’écran, une caméra à basse résolution pour ces fins d’appels sur l’internet (par Skype ou FaceTime) ou de vidéo-conférence.

La projection sur écran de télévision

Pour afficher sur un téléviseur ce qui apparait sur un iPad1, il fallait un câble spécial qui possédait à une extrémité, une prise destinée à être connectée à l’iPad1 et à l’autre extrémité, cinq prises (trois pour l’image et deux pour le son) destinées à être connectées au téléviseur. L’image de iPad1 n’occupait alors qu’une partie de l’écran du téléviseur HD véritable.

Avec l’iPad2, il fallait plutôt l’adaptateur MC953ZM/A et un câble HDMI à HDMI portant le numéro MC838ZM/A.

Si on connecte cet adaptateur sur un iPad2B, on obtient un message d’erreur. Il faut plutôt un nouvel adaptateur qui semble identique mais qui porte le numéro MD098ZM/A. Toutefois, le câble dont je viens de parler n’a pas la bande passante suffisante pour supporter la transmission d’une vidéo 1080p. On doit le replacer pas n’importe quel câble HDMI à HDMI vendu par les marchands de télévision en haute-définition. L’image d’un vidéo HD sur l’iPad2B occupe alors le plein écran d’un téléviseur 1080i.

Conclusion

L’iPad2B est une ardoise iPad2 améliorée. Tout comme on ne change pas de téléviseur simplement parce que de nouveaux modèles viennent d’apparaitre, les nombreuses améliorations apportées à l’iPad2B ne justifient pas qu’on passe au 2B.

Même pour les propriétaires d’un iPad1, cela ne justifie pas le coût.

Mais si vous n’avez pas encore succombé au charme d’une ardoise électronique, l’iPad2B est un merveilleux outil de navigation sur l’internet. De plus, ses millions de mini-applications à coût modeste agrémenteront vos loisirs.

Références :
Apple’s new iPad 3 – review
Comparison: New iPad iSight Camera vs. iPad 2 Rear Facing Camera [Video]
Just How Bad Is the iPad 2 Camera?
iPad vs iPad 2: RAM performance in Mobile Safari
New iPad Photo Samples via iSight Dwarfs iPad 2 Camera (PHOTOS)
New iPad 3 review
Nouvel iPad : 3 millions d’unités vendues

À lire également : iPad vs netbook

Photo du vase à l’hibiscus : iPad2B — 1/15 sec. — F/2,5 — ISO 125 — 4,3 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’origine des boissons énergisantes

Publié le 19 mars 2012 | Temps de lecture : 2 minutes
L’auto promotionnelle Red Bull sur la rue Sainte-Catherine, à Montréal

Les boissons énergisantes — qu’on ne doit pas confondre avec les boissons énergétiques comme Gatorade qui sont utilisées par les sportifs — sont nées en Thaïlande.

Dans les années 1960, Chaleo Yoovidhya (fils d’une mère thaïlandaise et d’un père chinois) fonde T.C. Pharmaceuticals dans le but de produire originellement des antibiotiques, puis une boisson stimulante à base de caféine, de taurine et de glucuronolactone. Celle-ci devient rapidement populaire auprès des camioneurs et ouvriers du pays. Avec les années, la notoriété du produit se répand aux autres pays d’Extême-Orient mais pas au-delà.

En 1982, Dietrich Mateschitz, un entrepreneur autrichien, est assis au bar de l’hôtel Mandarin de Hong Kong. Intrigué, il remarque la bouteille colorée d’une boisson non-alcoolisée vendue par l’établissement. Il apprend que cette boisson à la caféine est très populaire en Asie. Pourtant, lui qui a beaucoup voyagé, n’en a jamais entendu parler.

Flairant la bonne affaire, il entre en contact avec Chaleo Yoovidhya et lui offre de commercialiser sa boisson en Occident à la condition que le nom thaïlandais du produit soit traduit en anglais : cette boisson sera donc connue chez nous sous le nom de Red Bull.

Un quart de siècle plus tard, Red Bull occupait environ les deux tiers du marché des boissons énergisantes. La fortune de son créateur, évaluée à cinq milliards$, fait de lui la troisième plus riche personne de Thaïlande et la 205e au monde.

Il y a deux jours, soit le 17 mars, Chaleo Yoovidhya est décédé dans la capitale thaïlandaise à l’âge de 80 ans.

Références :
Chaleo Yoovidhya
Dietrich Mateschitz
Thai billionaire who invented Red Bull energy drink dies in Bangkok, aged 89

Sur le même sujet :
Deux canettes de Red Bull : épilepsie
Teneur en caféine des boissons énergisantes

Détails techniques de la photo : 
Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 100 — 30 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel