La treizième journée
La plupart des musées ferment le lundi. Ce sera donc une petite journée.
Je décide d’aller sur le Ring. À Vienne, le Ring ce n’est pas cette estrade carrée sur laquelle des lutteurs ou des boxeurs s’affrontent : c’est un boulevard en forme d’anneau (d’où son nom) qui entoure la Vieille ville.
Ce boulevard est né après qu’on ait abattu au XIXe siècle, les fortifications devenues inutiles qui empêchaient le développement urbain de la capitale.
Rapidement, des édifices somptueux s’alignèrent le long de ce boulevard; le nouvel Hôtel de ville, le Parlement autrichien, des hôtels de luxe, des sièges sociaux d’entreprises. Tout comme la rue St-Jacques à Montréal ou Wall Street à New York, ces édifices sont décorés de motifs empruntés à différentes époques de l’histoire de l’Art.
Beaucoup de ces édifices ne sont pas accessibles au public : on doit donc les admirer de l’extérieur.
L’un de ceux accessibles un beau lundi, c’est l’Université de Vienne. Sa cour extérieure est entourée d’une galerie à arcades où s’alignent les bustes des grands chercheurs qui ont contribué à la gloire de l’institution.
Comble de chance, je parviens à me rendre dans la grande salle d’apparat, rarement ouverte, où une employée s’affaire à ranger les chaises.
Puis c’est le retour à l’hôtel pour la lessive.
La quatorzième journée
Depuis mon arrivée, ce que je vois de Vienne, ce sont les trésors que cette ville a accumulés à l’époque où c’était la capitale du plus puissant empire d’Europe. Mais cette Vienne, c’est comme une diète constituée uniquement de gâteau au chocolat garni de crème fouettée : c’est très agréable au début mais après quelques jours, ça tombe sur le cœur.
Aujourd’hui, je suis au régime minceur; je visite un petit coin plutôt simple de la capitale, situé près du MuseumsQuartier.
On y trouve de vieilles maisons de deux ou trois étages, décorées de manière charmante, sans prétention. Par moment, ce quartier me rappelle Prague, une ville que j’ai beaucoup aimée (en dépit de la bouffe).
Puis je visite le Pavillon de la Sécession. Il s’agit d’un petit immeuble géométrique surmontée d’un dôme en feuilles dorées. On l’a érigé pour offrir des salles d’exposition aux artistes Art nouveau qui avaient décidé de rompre avec le style pompeux en vogue à l’époque.
La dorure récente du dôme a été possible grâce à un don personnel de l’ambassadeur américain à Vienne.
L’intérieur est très sobre. On y trouve un petit nombre installations d’art contemporain et une salle consacrée à une fresque restaurée de Klimt.
Après des années d’abandon, la bâtisse a sérieusement été endommagée au cours de la Deuxième guerre mondiale. Depuis, on l’a refaite à l’identique.
Je ne suis pas convaincu que la vocation actuelle des lieux soit la plus heureuse. Je dois admettre que celle-ci est conforme à l’esprit qui a mené à son édification (présenter l’art contemporain du moment). Toutefois, elle a le défaut de souligner la simplicité (pour ne pas dire la pauvreté) de l’intérieur qui, originellement, était rehaussée par la splendeur décorative des œuvres Art nouveau présentées. À mon avis, on ferait mieux d’en faire un musée de l’Art nouveau viennois.
Cet édifice apparait sur les pièces de 50 centimes émises par l’Autriche. Puisque je ne dispose pas ici d’outils sophistiqués pour faire de la photographie rapprochée, je me suis servi du miroir parabolique de la salle de bain de ma chambre d’hôtel. À la huitième tentative, après inversion horizontale de l’image sous MS-Paint, voilà le résultat. On se débrouille avec ce qu’on a, n’est-ce pas…
En traversant la rue, on arrive au Naschmarkt, un marché public où de nombreux marchands offrent des produits alimentaires, de la pieuvre aux framboises.
Je termine la soirée par un concert de l’Orchestre viennois en résidence. Ce serait le seul orchestre de chambre au monde à jouer sur un Stradivarius. Le spectacle présente de la musique instrumentale et des extraits d’opéras de Mozart, des valses de Strauss, et des numéros de ballet.
Je suis au troisième banc du centre, dans la première rangée.
L’orchestre est formé de deux excellents musiciens, de deux autres qui font semblant de jouer, d’une première violon jouant sur le Stradivarius mal accordé et de quelques autres musiciens. Les danseurs sont excellents. Je suis parti à l’entracte.
Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/30 sec. — F/4,5 — ISO 125 — 21 mm
2e photo : 1/250 sec. — F/8,3 — ISO 100 — 14 mm
3e photo : 1/320 sec. — F/8,0 — ISO 100 — 18 mm
4e photo : 1/500 sec. — F/10,0 — ISO 100 — 45 mm
5e photo : 1/8 sec. — F/5,6 — ISO 400 — 45 mm
6e photo : 1/30 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 21 mm
7e photo : 1/30 sec. — F/3,8— ISO 125 — 17 mm
Pour lire tous les comptes-rendus du voyage à Vienne, veuillez cliquer sur ceci.
Miam miam, le beau raisin et les belles oranges plein de vitamines pour passer l’hiver.
Les marchés, j’adore. C’est un lieu de vie et d’échange où il reste un certain art de vivre dans les relations humaines.
Comme en vacances, dans certaines régions de France, on se régale. On part à la découverte d’autres produits et surtout à la découverte d’autres valeurs.
Je ne peux plus ne pas aller au marché. Je trouve ça génial. On passe toujours un bon moment avec le primeur mais aussi avec la marchande de chaussettes ! Et oui, et en plus c’est une belle nana !