Le déclin de Windows

Publié le 18 avril 2011 | Temps de lecture : 8 minutes

En 2006, les ordinateurs d’Apple représentaient six pour cent de tous les ordinateurs américains. En décembre 2007, décembre 2008, et mars 2010, la part de marché des Macintosh était respectivement de 7,3%, de 9,6%, et de 10,9%.

Lorsqu’on regarde non pas l’ensemble des ordinateurs en service, mais seulement la vente de nouveaux ordinateurs, la majorité des ordinateurs de plus de $1,000 vendus de nos jours sont fabriqués par Apple.

Le déclin de Windows depuis quelques années s’explique par plusieurs facteurs. D’abord le fiasco de Vista. Puis l’immense popularité des nouveaux produits d’Apple, que ce soit ses lecteurs de fichiers musicaux, ses téléphones et ses iPad.

En quelques années, ceux-ci ont créé un engouement tel qu’Apple est maintenant perçu comme une compagnie innovatrice, réservant au public avide de nouveautés, les surprises les plus intéressantes.

En comparaison, Microsoft est devenue une compagnie de perdants, essuyant des échecs ou les demi-succès sur tous les fronts sauf celui des consoles vidéo.

Le succès retentissant d’Apple a été facilité par les erreurs de jugement de Microsoft. Critiquée de toutes parts pour la vulnérabilité de son système d’exploitation, Microsoft s’est contenté d’apposer des cataplasmes boiteux sur un système d’exploitation fondamentalement déficient.

Le cataplasme le plus stupide est sans aucun doute cette pseudo boite de dialogue — il s’agit plutôt d’un avertissement — demandant une confirmation lorsque l’utilisateur démarre un logiciel qui n’est pas fait par Microsoft. C’est ainsi qu’à chaque fois que vous chargez iTunes, vous devrez confirmer votre volonté de permettre qu’Apple effectue des modifications à votre ordinateur, comme si cette compagnie était une filiale d’Al-Qaida.

Personne chez Microsoft n’a eu l’idée d’ajouter une case à cocher disant : « Ne me posez plus cette question ». Non, non. De la première à la millième fois, Windows va vous écœurer avec la même question. Par contraste, sur un Macintosh, le logiciel Word de Microsoft s’ouvre directement, sans boite de dialogue.

D’ailleurs, qui double-clique un raccourci si ce n’est pas dans le but de charger cette application ? Alors pourquoi demander une confirmation ?

Lorsque l’utilisateur double-clique un raccourci ou son exécutable, cela génère des événements spécifiques ; en d’autres mots, Windows peut faire la distinction entre la requête d’exécution d’un logiciel déclenchée par la souris de l’utilisateur et une requête indépendante de toute gestuelle de ce dernier et qui, possiblement, pourrait être actionné par le code informatique d’un virus.

Mais les programmeurs de Microsoft ont choisi de ne pas faire cette distinction et nous harceler avec des demandes de confirmation redondantes.

Cette manie de Microsoft d’empoisonner l’existence de ceux qui utilisent Windows vient du fait que cette compagnie veut nous convaincre que s’il y a des problèmes de sécurité sous Windows, c’est de la faute de l’utilisateur et non de la sienne.

Selon Microsoft, c’est nous qui téléchargeons stupidement des fichiers infestés de virus. Pourquoi ces fichiers n’infectent jamais des Macintosh ? Parce que les pirates informatiques s’acharnent sur Microsoft comme la misère sur le pauvre monde. Microsoft est la victime d’un machiavélique complot, facilité par l’insouciance honteuse de ses clients…

Par ailleurs, malgré l’accélération des vitesses d’horloge des microprocesseurs d’Intel, Windows demeure tout aussi lent.

Il ne l’est pas quand votre ordinateur est neuf. Mais au fur et à mesure que vous installez de nouvelles applications, Windows s’enlise. La raison principale est la base de registre de Windows.

Cette base de registre est un fichier central dans lequel toutes les applications enregistrent leurs paramètres : code d’activation, date limite d’utilisation, derniers fichiers utilisés, préférences de l’utilisateur, etc.

À chaque fois que vous amorcez Windows, même si vous n’utiliserez que quelques logiciels au cours de cette séance de travail, le système d’exploitation prend connaissance de cet immense fourre-tout. Tout cela ralentit inutilement votre ordinateur.

Si j’étais responsable de la prochaine version de Windows, à l’installation de la mise-à-niveau, la base de registre serait scindée de manière à ce que les paramètres de chaque application soient inscrits dans un petit fichier situé dans le même répertoire que l’exécutable qui en a besoin.

Lorsque cet exécutable veut lire ou écrire dans l’immense base de données de Windows, cette tentative serait bloquée par Windows et détournée vers le fichier spécifique de l’exécutable. C’est simple et pourtant personne ne semble y avoir pensé chez Microsoft.

Sur un Macintosh, toutes les applications sont installées dans le répertoire « Applications » ou dans un sous-répertoire qui en dépend. Si vous voulez déplacer une application d’un de ces sous-répertoires vers le répertoire « Applications », vous n’avez qu’à glisser-déposer le fichier « .app » de l’un à l’autre. Sous Windows, cette manœuvre doit être complétée par l’édition manuelle (et fastidieuse) de toutes entrées de la base de registre qui pointent vers l’ancien répertoire.

Vous voulez changer votre disque rigide pour un autre de plus grande capacité ? Sur un Mac, pas de problème : il suffit d’effectuer une copie exacte de l’ancien disque pour que le nouveau disque fonctionne parfaitement. Sous Windows, il faut demander de nouveaux codes d’activation auprès de toutes les compagnies qui utilisent ce moyen de lutter contre la piraterie, soit Microsoft et Adobe, entre autres.

Vous aurez donc à appeler chaque compagnie. Puis à appuyer sur les touches de votre téléphone pour naviguer dans les menus, sous-menus, sous-sous-menus de la téléphonie de cet l’éditeur de logiciel. Vous faire dire et répéter combien votre appel est important. Puis, après dix à trente minutes d’attente, avoir à justifier auprès d’un préposé les raisons qui font que vous avez besoin d’un nouveau code d’activation. Lorsque toutes les compagnies auront imité Microsoft et auront protégé leurs logiciels par des codes d’activation, n’importe quel utilisateur de centaines de logiciels devra passer des jours ou des semaines à demander de nouveaux codes d’activation.

Il y a quelques mois, en voulant quitter Windows, j’ai eu un message de Microsoft à l’effet que je devais installer une importante mise-à-jour sécuritaire. Je n’avais pas le choix d’accepter ou de refuser : il n’y avait qu’un seul bouton et c’était pour acquiescer à la mise-à-jour. Après l’avoir téléchargée, Windows a tenté de l’installer, a échoué dans sa tentative, m’a informé qu’il reviendrait à la version précédente et a planté en essayant de revenir à l’ancienne version.

J’ai donc fait les touches Ctrl-Alt-Supp, pour redémarrer Windows et, une fois chargé, j’ai voulu éteindre mon ordinateur pour enfin aller me coucher. Mais à la fermeture, le même message, les mêmes tentatives infructueuses, etc.

Après trois cycles qui m’ont convaincu plus que jamais de l’incompétence des programmeurs de Windows, il était deux heures du matin. J’étais furieux. J’ai réussi à interdire les mise-à-jour automatiques et j’ai restauré mon ordinateur dans l’état où il se trouvait il y a plusieurs mois.

J’ai eu la paix jusqu’à samedi soir dernier alors que je recevais pour la première fois un avertissement (ci-dessus) que la copie de Windows installée sur mon portable était une version piratée. L’avertissement de Microsoft s’est répété à chaque nouvelle séance de Windows.

Ma tentative de revenir à un état antérieur a échoué et Windows a effacé toutes les dates de sauvegarde plus lointaines qui m’auraient permis de restaurer mon ordinateur à un état antérieur.

De guerre lasse, dimanche soir, j’ai cliqué sur « Resolve online now » : Windows m’a dirigé sur le site Web de Microsoft. La compagnie a effectué une vérification de l’authenticité de ma copie de Windows. Et puis, il ne s’est rien passé.

Depuis ce temps, mon ordinateur fonctionne comme avant. Ni mieux, ni pire. J’en ai conclu que la version de Windows installée sur mon portable a toujours été légale mais que cette fausse accusation de piraterie était une occasion pour Microsoft de venir épier sur mon ordinateur pour s’en assurer.

Savez-vous comment Apple combat la piraterie de ses logiciels ? En créant des mises-à-niveau tellement extraordinaires et tellement peu dispendieuses que cela ne vaut pas la peine de se chercher une copie piratée.

Pauvre Microsoft…

Références :
Microsoft Shares Plunge On Windows Decline
Explaining the shift to Macs and the decline of Windows
Analyst: Apple Stores Driving Mac Sales Growth
Macintosh

2 commentaires

| Informatique | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Québec doit faire son deuil de l’amiante

Publié le 15 avril 2011 | Temps de lecture : 4 minutes
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

L’amiante cause des cancers broncho-pulmonaires, le cancer de la plèvre ou, plus rarement, du péritoine, et des cancers digestifs. Toutes les variétés d’amiante sont cancérigènes, que ce soit la chrysotile (dont les gisements du Québec sont riches) ou la crocidolite (ou amiante bleu, que l’on rencontre au Brésil, entre autres).

Comme pour toute autre substance cancérigène, il n’existe pas de seuil en dessous duquel la présence de fibres d’amiante est sécuritaire. Même les épouses des travailleurs de l’amiante ont un risque augmenté de faire un mésothéliome, probablement parce qu’elles s’occupent du soin des vêtements du mari imprégnés de poussières d’amiante.

La nocivité de l’amiante est augmentée par l’exposition à d’autres agents cancérigènes. En comparaison avec un non-fumeur non exposé à ce minerai, le risque de cancer du poumon est multiplié par 5 pour le travailleur exposé aux taux « sécuritaires » d’amiante, par 10 pour le fumeur, et par 50 pour le travailleur de l’amiante qui fume.

Dans les villes minières québécoises où l’activité économique dépendait de l’extraction de l’amiante, les médecins subissaient des pressions pour que les mortalités soient simplement diagnostiqués comme des victimes de cancer (sans précision de la cause) afin de ne pas nuire au développement économique de leur région.

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a du faire venir des médecins du Mont Sinaï Hospital pour faire pression sur la CSST afin qu’elle indemnise correctement les mineurs atteints d’amiantose.

Selon l’Association médicale canadienne, le Canada est la seule démocratie occidentale à s’être constamment opposée aux efforts internationaux visant à réglementer le commerce mondial de l’amiante en manipulant honteusement les connaissances scientifiques.

De nos jours, l’amiante est bannie dans de nombreux pays et son utilisation est limitée à des usages très restreints : par exemple, l’isolation thermique des navettes spatiales et véhicules orbitaux de la NASA.

Le Québec est encore aujourd’hui le quatrième producteur mondial d’amiante, derrière la Russie, le Kazakhstan, et la Chine, mais devant le Brésil.

Il y a deux jours, le ministre du Développement économique du Québec annonçait que le gouvernement Charest acceptait le projet de relance de la mine Jeffrey d’Asbestos et qu’il accorde une garantie de prêt de 58 millions de dollars nécessaire à la relance des activités. Quelque 425 emplois seront créés à Asbestos avec la relance de Mine Jeffrey.

L’extraction de ce minerai n’a aucun avenir. Inévitablement, Mine Jeffrey cessera ses opérations et les contribuables québécois auront à payer cette garantie de prêt. De plus, peu importe comment l’État dépense, cela crée des emplois. Le choix n’est donc pas entre créer des emplois ou non, mais de créer de l’emploi dans l’extraction de l’amiante ou d’en créer autrement.

Ce qui nous amène à la question fondamentale : Ne devrait-on pas laisser à d’autres pays le soin d’extraire ce minerai dangereux et utiliser plutôt l’argent de nos impôts à soutenir les entreprises tournées vers des technologies d’avenir ?

Cette position est partagée par la Confédération des syndicats nationaux (CSN), dont la présidente éclarait récemment : « La vie d’un travailleur (…) ne peut être sacrifié au nom de l’emploi.»

Références :
Amiante
L’amiante a tué 373 travailleurs entre 2007 et 2010
Mine Jeffrey – Clément Gignac défend son choix
Mine Jeffrey – Québec est critiqué
Québec d’accord pour relancer la mine d’amiante Jeffrey

Détails techniques de la photo : Panasonic GH1 + tube d’espacement de 16 mm + objectif Voigtländer 50mm f/1,1 — 1/13 sec. — F/16,0 — ISO 800 — 50 mm.

2 commentaires

| 2003-2012 (années Charest), Politique québécoise | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Coup de théâtre : l’administration Tremblay sous enquête policière

Publié le 14 avril 2011 | Temps de lecture : 2 minutes
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Enfin une bonne nouvelle !

Hier matin, le ministre de la Sécurité publique du Québec annonçait qu’il confiait à l’Unité permanente anticorruption (UPAC) le mandat d’enquêter sur la Ville de Montréal.

Cette nouvelle unité dispose d’un budget de 31 millions de dollars. Son équipe comprend 189 personnes issues d’une demi-douzaine de ministères et organismes luttant contre la corruption. L’enquête sur l’administration Tremblay est le premier mandat que l’unité reçoit du ministre de la Sécurité publique.

Le nouveau commissaire de la lutte anti-corruption, Robert Lafrenière, aura carte blanche pour effectuer cette enquête. Rappelons que ce dernier a été sous-ministre associé à la Direction générale des affaires policières, de la prévention et des services de sécurité du ministère de la Sécurité publique. Il a enseigné les techniques auxiliaires de la justice au Collège de Maisonneuve et il a travaillé 39 ans à la Sûreté du Québec, où il a occupé les postes de directeur des services d’enquêtes criminelles.

Le mandat qui lui a été confié par le Ministre précise qu’il coordonnera les enquêtes relatives aux allégations d’irrégularités dans l’octroi de contrats à Montréal et qu’il sera aussi responsable de faire la lumière sur les moyens utilisés — entre autres, l’espionnage des courriels — par la ville lors de ses enquêtes administratives.

Le commissaire anti-corruption relève directement du ministre de la Sécurité publique du Québec. L’étau se resserre donc contre le maire de Montréal, Gérald Tremblay, qui n’a pas caché sa vive contrariété en apprenant la nouvelle.

Références :
Allégations d’espionnage: Québec fera enquête sur la gestion de Montréal
Dure journée pour le maire Tremblay
Enquête sur Montréal : Tremblay aurait aimé être consulté
Robert Lafrenière à la tête de l’escouade anticorruption
Robert Lafrenière nommé à la tête de l’Unité anticorruption

Laissez un commentaire »

| corruption | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La Chine : troisième destination touristique la plus prisée au monde ?

Publié le 13 avril 2011 | Temps de lecture : 3 minutes
Porte de la Cité interdite, sur la Place Tian’anmen, à Beijing

Les autorités chinoises estiment à 55,66 millions, le nombre de visiteurs ayant séjourné au moins une nuit en Chine en 2010, en augmentation de 9,4% par rapport à l’année précédente. Ce pays serait donc devenu parmi la troisième plus populaire destination touristique, derrière la France (78,95 millions) et les États-Unis (60,88 millions), mais devant l’Espagne (52,2 millions).

Avec sa population de 1,3 milliard d’habitants, la Chine est principalement visitée par ses propres citoyens. Si on tient compte des visiteurs « autochtones », la Chine est déjà le pays le plus visité au monde.

Les données ci-dessus concernent les visiteurs provenant de l’extérieur de la Chine continentale. Dans le présent texte, je les qualifierai de visiteurs « externes ». Cela comprend ceux en provenance d’Hong Kong (une colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997) et de Macao (colonie portugaise également rétrocédée en 1999). Les touristes de ces deux ports sont des Chinois : ils vont principalement à Canton (appelée Guangzhou) en raison de sa proximité.

En effet, malgré sa renommée, Canton n’abonde pas en attraits touristiques majeurs : toutefois elle n’est située qu’à 150 km d’Hong Kong et de Macao. C’est l’équivalent de la distance entre Montréal et Québec. Cette proximité en fait la ville de Chine continentale la plus visitée par les touristes « externes » (7,3 millions), devant Shanghai en deuxième place (6 millions).

Si on exclut Hong Kong, Macao et Taïwan, les statistiques changent radicalement puisque les visiteurs en provenance de ces trois endroits représentent la moitié des visiteurs « externes » en Chine.

Pour l’instant, la Chine est une importante destination régionale, visitée par des touristes de Corée (4,1 millions), du Japon (3,7 millions), de Russie (2,4 millions), de Malaisie (1,2 million), de Singapour (un million), des Philippines et de Mongolie (0,8 million chacun), de même que d’Australie (0,7 million).

Quant aux visiteurs intercontinentaux — ceux qui dépensent le plus — ils proviennent surtout des États-Unis (2 millions) et du Canada (0,6 million). Pour encore quelques années, les visiteurs intercontinentaux préféreront Paris, Barcelone et Prague, pour ne nommer que ces villes.

Mais quand la Chine sera devenue la première puissance économique au monde, l’attrait de Shanghai, Pékin, Hong Kong, et du fleuve Yangzi — entre autres — deviendra irrésistible…

Références :
La Chine devient la troisième destination la plus prisée au monde
La grande migration du nouvel an en Chine

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/500 sec. — F/20,0 — ISO 640 — 29 mm

Laissez un commentaire »

| Économie | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Gérald Tremblay : marionnette ou manipulateur ?

Publié le 12 avril 2011 | Temps de lecture : 6 minutes
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Les acteurs

Jacques Bergeron. C’est le Vérificateur général de la ville. Son rôle est l’équivalent de celui de Mme Sheila Fraser au gouvernement fédéral. En 2009, Jacques Bergeron révélait le scandale des compteurs d’eau. Depuis, le maire de la ville et lui sont en guerre ouverte.

Claude Dauphin. Maire de l’arrondissement de Lachine. Il est également le président du Conseil municipal de Montréal et membre d’Union Montréal, le parti municipal du maire Tremblay.

Louis Roquet. Depuis janvier 2010, Louis Roquet est Directeur général de la ville. Il est au sommet de la pyramide hiérarchique de tous les employés municipaux. Son salaire est deux fois plus élevé que celui du maire Tremblay.

Pierre Reid. C’est le Contrôleur général de la ville de Montréal. Il ne faut pas confondre le poste de Vérificateur général avec celui de Contrôleur général. Dans les faits, le Contrôleur général est un super-espion qui relève directement de Louis Roquet.

Les faits

Il y a deux mois, nous apprenions que Pierre Reid (le super-espion) avait épié les courriels de Jacques Bergeron (l’ennemi du maire) pendant dix mois prétextant une mystérieuse plainte anonyme qui n’a pas été rendue publique et dont personne ne peut prouver l’existence.

Depuis ce temps, le maire Tremblay répète qu’aucun élu — seulement des employés municipaux — n’a été épié par Pierre Reid (le super-espion) et qu’aucun de leurs courriels n’avait été consulté.

Hier, on apprenait que Pierre Reid (le super-espion) avait épié les courriels de Claude Dauphin, le maire de Lachine. Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a soutenu que cet espionnage avait été autorisé par la police provinciale, ce que la SQ nie catégoriquement.

Or un policier doit obtenir l’autorisation d’un juge — sur présentation d’un affidavit détaillé — pour pouvoir espionner légalement des courriels. Dans le cas des courriels du maire de Lachine ces précautions n’ont pas été prises, ce qui rend cet espionnage illégal (ce que devrait savoir Gérald Tremblay qui est avocat de formation).

De plus, le maire Tremblay a également demandé au maire de Lachine de quitter la présidence du Conseil municipal de Montréal compte tenu des faits « troublants » découverts au cours de l’enquête de Pierre Reid (le super-espion). Le dossier à ce sujet aurait été transmis à la SQ en mars 2010. La SQ ne confirme pas que les « preuves » contre le maire de Lachine aient justifié l’ouverture d’une enquête. Il n’est donc pas permis de dire que le maire de Lachine soit sous « enquête policière ».

Hier, Pierre Reid (le super-espion) a été démis de ses fonctions par le maire Tremblay. Je n’ai pas très bien compris s’il a été congédié ou simplement muté ailleurs dans la fonction publique municipale.

À mon avis, les regards devraient maintenant se tourner vers Louis Roquet, le supérieur hiérarchique de Pierre Reid.

On se rappellera qu’alors que Jacques Bergeron (le Vérificateur général de la ville) enquêtait sur les contrats de téléphonie totalisant une somme de 100 millions$ accordés à TELUS, Louis Roquet avait fait couler le rapport confidentiel du Vérificateur en faisant parvenir secrètement une copie de ce rapport à TELUS.

Dans le cas de l’espionnage illégal des courriels de Claude Dauphin, que savait Louis Roquet ? L’ex-espion s’est-il adressé directement à la SQ, sans permission de son supérieur, afin de demander qu’on enquête sur Claude Dauphin ?

De plus, il y a quelques jours, alors que Pierre Reid était encore en fonction, le maire de Montréal déclarait : « Moi, j’ai l’assurance (que Pierre Reid, le super-espion) n’a pas le droit (d’épier les élus). C’est ça qui est important. Et on me dit qu’il ne l’a pas fait. Partant de là, je me fie à ce qu’on me dit et on n’enquêtera pas sur les élus. » C’est qui ça, le « on » de « on me dit » ? Est-ce son plus haut fonctionnaire, Louis Roquet, le supérieur hiérarchique de l’ex-espion ?

Comment se fait-il que le maire Tremblay se contente de demander au directeur général, Louis Roquet, de mettre en place de nouvelles règles de conduite ? Un acte illégal a été commis, son responsable a été congédié, mais est-il le seul responsable ? Comment le saura-t-on si pour le maire, le dossier se ferme avec le congédiement de Pierre Reid ? Pourquoi son attention se porte-il exclusivement contre le maire de Lachine et les faits « troublants » qui l’accableraient ?

Au-dessus de Pierre Reid (l’ex-espion), il n’y avait que deux supérieurs : Louis Roquet et le maire Tremblay. Tant que le scandale s’arrête à Pierre Reid, l’intégrité du maire ne peut être remise en question puisque Louis Roquet lui sert de caution.

Il serait donc utile de savoir qui a transmis le dossier du maire de Lachine à la SQ : est-ce Pierre Reid (l’ex-espion) ou le Directeur général de la ville. Il est certain qu’un dossier d’une telle importance ne peut être transmis verbalement. Il a donc été transmis par écrit. Qui est le signataire de la plainte et peut-on rendre publique la lettre de présentation du dossier ?

Au pire, si c’est le maire Tremblay lui-même, comment a-t-il pu signer une dénonciation aussi grave sans se rendre compte que celle-ci repose sur l’interception illégale de courriels du maire de Lachine ? Signe-t-il aveuglément n’importe quoi ?

Références :
Le désaveu
L’opposition réclame la tête du contrôleur général
Louis Roquet revient à l’Hôtel de Ville
Montréal – La SQ nie avoir suggéré d’espionner Dauphin
Un informaticien a reçu le mandat d’enquêter sur les conseillers municipaux

Laissez un commentaire »

| Politique municipale | Mots-clés : , , , , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Les gâteaux de lune

Publié le 11 avril 2011 | Temps de lecture : 2 minutes
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

En Chine, les gâteaux de lune sont des pâtisseries rondes (mais parfois rectangulaires) que parents et amis s’offrent à l’occasion de la Fête de la mi-automne, appelée aussi « Fête de la lune » : c’est l’une des quatre plus importantes festivités du calendrier chinois.

Selon la région, leur garniture varie. Celle-ci peut être composée d’une pâte de graines de lotus, d’haricots rouges, de noix ou de fruits confits. Celles que j’ai mangées étaient bonnes et relativement peu sucrées pour un dessert.

L’utilisation de jaunes d’œufs de caille ou de cane confèrent une couleur jaunâtre à la mince croute moulée qui enveloppe la garniture. Celle-ci est toujours décorée de motifs : les plus souvent rencontrés sont la lune, la déesse lunaire de l’immortalité, des fleurs ou des feuilles, et surtout les caractères chinois qui signifient « longévité » et « harmonie ».

Les gâteaux de lune constituent une tradition séculaire des Han (l’ethnie qui forme aujourd’hui 92% de la population chinoise).

Au XIVe siècle, sous la dynastie mongole des Yuan, les révolutionnaires Ming firent courir la rumeur qu’une épidémie de peste menaçait le pays et que la seule manière de s’en protéger était de consommer des gâteaux de lune. Or parmi les pâtisseries qui se mirent à circuler massivement, certaines renfermaient des messages codés. Ces messages avaient pour but de coordonner le soulèvement des révolutionnaires ; celui-ci eut lieu le 15e jour du huitième mois lunaire et provoqua la chute de le dynastie mongole.

De nos jours, afin de séduire le marché chinois, certaines compagnies étrangères fabriquent des desserts qui rappellent la forme de ces pâtisseries.

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Références :
Gâteau de lune
Mooncake

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/250 sec. — F/5,0 — ISO 100 — 14 mm
2e photo  : 1/200 sec. — F/5,6 — ISO 100 — 14 mm
3e photo  : 1/30 sec. — F/3,8 — ISO 400 — 17 mm
4e photo  : 1/25 sec. — F/3,8 — ISO 400 — 17 mm
5e photo  : 1/250 sec. — F/5,0 — ISO 100 — 14 mm

Laissez un commentaire »

| Nourriture, Photos de Chine — 中国, Photos de Shanghai — 上海, Photos de voyage | Mots-clés : | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


L’ABC des bactéries d’origine intestinale retrouvées dans nos fruits et légumes

Publié le 9 avril 2011 | Temps de lecture : 3 minutes

Le 30 mars dernier, le réseau anglais de Radio-Canada révélait la présence de bactéries intestinales non-pathogènes dans des pousses de luzerne et d’autres légumes crus. Le journaliste de la CBC s’en étonnait.

Il faut savoir ce qu’on veut. Veut-on que les agriculteurs utilisent des engrais chimiques ou des engrais naturels ? Parce que s’ils utilisent des engrais naturels, cela s’appelle du fumier. Et du fumier, ce sont des matières fécales d’animaux. Il est donc normal qu’un légume qui pousse en terre puisse avoir à sa surface des bactéries non-pathogènes d’origine intestinale. Ce qui est moins normal, c’est de trouver de telles bactéries dans des légumes cultivés par hydroponie, comme c’est le cas des pousses de luzerne.

Ce qui n’est pas normal non plus, ce sont les bactéries pathogènes d’origine humaine, comme c’est le cas de ces souches d’Escherichia coli, retrouvées dans des noix écaillées en provenance des Etats-Unis. Comment peut-on expliquer une telle contamination ?

Il est fréquent aux États-Unis d’engager des travailleurs saisonniers étrangers, parfois entrés illégalement dans ce pays. Ceux-ci reçoivent des salaires de famine. On les entasse dans des baraques qui sont les seuls endroits sur la plantation dotés de toilettes.

Quand le travailleur doit déféquer, il le fait sur place dans le champ — les toilettes étant trop éloignées — et il s’essuie avec ce qu’il peut.

Dans des cas exceptionnels, il aura droit à des gels alcoolisés. Ceux-ci sont essentiellement des égalisateurs de crasse dont la réputation antibactérienne est très, très, très surfaite.

Dans le cas des noix écaillées, je serais très surpris qu’on les écaille à la main. Ce sont probablement des machines qui font ce travail. Toutefois, lorsque les noix entières sont contaminées, elles contaminent les machines écailleuses qui contaminent à leur tour les noix.

Il faut savoir également que dans certains pays en voie de développement, des matières fécales humaines sont utilisées comme engrais. Il n’est donc pas étonnant que des bactéries pathogènes se retrouvent dans certains fruits et légumes importés.

Alors que faire ? Lorsque des aliments sont cuits, la cuisson tue ces microbes. Autrement, on peut éplucher ou laver les légumes. Sinon…

Références :
C. difficile et les égalisateurs de crasse
High bacteria levels in bean sprouts: CBC probe
Noix de Grenoble contaminées à l’E. coli : un mort

Laissez un commentaire »

| Science | Mots-clés : , , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Temple Quanfu de Zhouzhuang

Publié le 7 avril 2011 | Temps de lecture : 1 minute
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Le Temple Quanfu est un immense complexe bouddhiste. Il est constitué principalement de quatre grands pavillons en ligne droite traversant un vaste plan d’eau peuplé de poissons rouges.

Le Temple abrite 21 statues dorées de Bouddha ainsi qu’une représentation en bronze haute de cinq mètres (photo ci-dessus).

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/250 sec. — F/7,1 — ISO 100 — 23 mm
2e photo  : Capture d’écran de la vidéo relative à Zhouzhuang
3e photo  : 1/500 sec. — F/7,1 — ISO 100 — 17 mm

Cliquez ici pour voir la vidéo de laquelle ces photos sont extraites.

Laissez un commentaire »

| Photos de Chine — 中国, Photos de voyage, Photos de Zhouzhuang — 周庄 | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


L’affaire Cantat : quand trop est assez

Publié le 5 avril 2011 | Temps de lecture : 5 minutes

Préambule

Bertrand Cantat est l’ex-leader de « Noir désir », un groupe rock aujourd’hui dissout. En juillet 2003, à Vilnius, en Europe de l’Est, Cantat a battu à mort sa conjointe — l’actrice Marie Trintignant — au cours d’une violente dispute.

Pendant son incarcération en Lituanie, plus précisément dans la nuit du 10 au 11 septembre 2003, la maison familiale du chanteur à Moustey a été incendiée.

Entre le meurtre de Trintignant et la dissolution du groupe en novembre dernier, les autres membres de Noir désir ont reçu d’innombrables menaces de mort, eux qui pourtant sont totalement étrangers au décès de Mme Trintignant.

En absence du chanteur emprisonné, la famille de Cantat vivait protégée par des agents de sécurité payés par la maison de disque Universal.

Krisztina Rády, son ex-femme et la mère de ses deux enfants, s’est suicidée chez elle à Bordeaux, le 10 janvier 2010. Elle avait soutenu Cantat lors du procès relatif à l’homicide de Marie Trintignant.

Condamné à huit ans d’emprisonnement, Cantat est finalement libéré le 29 juillet 2010.

Le dramaturge Wajdi Mouawad, ami de Cantat, lui a offert de créer live les chœurs du spectacle « Le Cycle des femmes » qui sera créé en juin à Athènes, repris le mois suivant à Avignon, pour enfin prendre l’affiche à Ottawa, et finalement au TNM en mai 2012. Cette annonce ne semble pas avoir créé de vague en Grèce, ni en France, mais a soulevé une violente controverse au Québec.

La controverse

Avant d’aborder cette question, soyons clair ; dans toute cette affaire, il y a plusieurs victimes mais la principale est Marie Trintignant.

Ce qui est moins clair, c’est ce que veulent exactement ceux qui s’indignent de la venue de Bertrand Cantat au Québec. Oui, je sais, ils voudraient que le TNM congédie Cantat de ce spectacle. Mais est-ce suffisant ?

Les protestataires, seraient-ils satisfaits d’apprendre que Cantat a été limogé de cette production du TNM mais pour être embauché dans celle suivante ? Évidemment pas ; ce serait de la provocation si ce n’est pas carrément rire d’eux.

Voudraient-ils voir Cantat être embauché par une autre compagnie théâtrale ? Non, cela ne ferait que déplacer « le problème ». Et si Cantat prenait l’affiche d’une salle de spectacle, serait-ce satisfaisant ? Non, ce serait inacceptable.

Devrait-il changer de métier ? Voilà une bonne idée. Mais imaginez que le livreur de pizza qui sonne à votre porte soit un assassin ? Qui aimerait que ses enfants fréquentent une école où le laveur de plancher a tué une femme ? Etc., etc.

En somme, les justiciers croient que Cantat n’a pas suffisamment payé pour son crime et qu’ils ont le devoir de faire en sorte qu’on lui impose une punition extra-judiciaire pour le meurtre de Mme Trintignant.

Ce n’est pas mon avis, mais je reconnais que c’est un point de vue défendable. En effet, beaucoup de personnes croient que le pouvoir judiciaire est trop sensible aux droits des détenus et pas suffisamment préoccupé par le sort des victimes.

Alors supposons que Cantat s’en est bien tiré et que son crime aurait mérité un châtiment plus sévère. Doit-on faire en sorte que Cantat ne puisse plus jamais gagner sa vie honorablement et — parlons franchement — qu’il soit acculé au suicide ?

Parmi les justiciers, la majorité se sentiraient probablement inconfortables à l’idée d’avoir participé à une campagne haineuse ayant eu pour résultat le suicide du chanteur.

Alors que veut-on exactement ? Un boycott populaire ? Oui, mais pendant combien de temps ? Si on effectuait un sondage parmi les protestataires, on en arriverait probablement à une punition extra-judiciaire dont la durée varierait autant qu’il y aurait de répondants au sondage.

En d’autres mots, chacun a sa petite idée en tête. Si bien que si on devait chercher un consensus, on en arriverait, après d’interminables débats, à la conclusion que le système judicaire, aussi imparfait soit-il, est le reflet de notre propre imperfection et que toute punition supplémentaire imposée à Cantat ne ramènerait pas en vie Marie Trintignant.

Sans vouloir minimiser le drame vécu par la famille Trintignant, a-t-on pensé à ce qu’ont vécu les enfants de Cantat ? Méritaient-ils le suicide de leur mère et l’emprisonnement de leur père pendant presque toute leur enfance ? Aujourd’hui, qui paie pour les nourrir, les habiller, les loger et les instruire ? Est-on bien certain qu’en punissant Cantat, il n’y a pas de victimes collatérales ?

Autrefois, les aventuriers recherchés en Europe pouvaient refaire leur vie à l’autre bout du monde. Avec la mondialisation, il ne reste plus d’endroits secrets où les êtres ostracisés — même à juste titre — ont une dernière chance d’accomplir quelque chose de positif autour d’eux.

Références :
Bègles. Sécurité maximale pour le retour de Bertrand Cantat sur scène
Bertrand Cantat
Bertrand Cantat
Mort de Kristina Rady : « l’affaire Cantat » pointée du doigt

Complément de lecture :
Cantat, après coup (2012-05-09)

4 commentaires

| Justice | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Palais Zhang à Zhouzhuang

Publié le 4 avril 2011 | Temps de lecture : 1 minute
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Le Palais Zhang, situé dans la vieille ville de Zhouzhuang, a été construit vers 1436—1449. Il compte six cours intérieures, 70 pièces et un plan d’eau où s’ébattaient des canards au moment de ma visite. Le tout occupe une surface de 1,800 m².

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/60 sec. — F/3,5 — ISO 100 — 14 mm
2e photo  : 1/30 sec. — F/3,9 — ISO 125 — 18 mm
3e photo  : 1/15 sec. — F/4,0 — ISO 400 — 18 mm

Cliquez ici pour voir la vidéo de laquelle ces photos sont extraites.

Laissez un commentaire »

| Photos de Chine — 中国, Photos de voyage, Photos de Zhouzhuang — 周庄 | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel