La Campanola « Grande complication »

Publié le 3 avril 2011 | Temps de lecture : 3 minutes
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Dans la collection Campanola, l’horloger Citizen offre des montres haut-de-gamme fabriquées à la main. Limitée à 999 exemplaires, chaque modèle est destiné exclusivement au marché japonais. Un des ces modèles est la Grande complication laquée rouge.

Elle se décline en deux versions. Exception à la règle, une de ces deux versions est destinée au marché américain. C’est celle avec des chiffres arabes. La version avec des chiffres romains, illustrée ci-dessus, est la plus recherchée par les collectionneurs. On ne peut l’obtenir qu’au Japon (ou de quelqu’un qui vend la montre qu’il a achetée dans ce pays).

Description

À 12 heures, un cadran illustre les phases de la lune. Sur la plupart des montres ordinaires possédant un tel cadran, celui-ci ne fait qu’indiquer — à l’aide d’un soleil ou d’une lune — s’il fait jour ou nuit. Il faut être bien confus pour avoir besoin d’une telle précision…

Sur la Grande complication, il s’agit d’un véritable calendrier lunaire. Une lune couchée à gauche indique un premier croissant. Une lune bien centrée indique la pleine lune. Une lune couché à droite indique le dernier croissant. La nouvelle lune — qui n’est pas éclairée par le soleil — est représentée in absentia par des étoiles dorées.

À 3 heures un cadran à double fonction indique l’heure militaire (c’est-à-dire la journée divisée en 24 heures) et sert de trotteuse (c’est-à-dire qu’elle indique les secondes) : en effet, la grande aiguille qui pointe ici vers le haut sert au chronographe et conséquemment, est normalement immobile.

À 6 heures, le cadran à double fonction indique le nom du mois et l’année bissextile.

À 9 heures, un dernier cadran à double fonction indique le jour de la semaine et la date.

Une finition artisanale

L’intérêt de cette montre vient non seulement de sa complexité mécanique, mais également de sa finition effectuée selon des techniques vieilles de 400 ans.

La laque bourgogne — cette couleur se nomme « kokiake » en japonais — est appliquée par un artisan nommé Tetsuo Gido (photo ci-dessous). Né en 1948, celui-ci possède un atelier dans la ville d’Aizu-Wakamatsu. Il est le seul à créer la finition des Campanola Grande complication « kokiake ».

La laque utilisée est extrêmement allergène : Gido y est maintenant désensibilisé. Il l’applique par de légers tamponnements des doigts. Ce travail s’effectue idéalement lorsque l’humidité ambiante est de 55%. Par temps sec, aucun cadran de Grande complication n’est produit.

La laque sèche ensuite pendant 24 heures dans une pièce en bois dont la température est maintenue à 20 degrés Celsius et dont le taux d’humidité est de 80%.

Finalement la laque est polie avec les doigts. Traditionnellement, ce polissage s’effectuait à l’aide de poudre de bois de cervidés. De nos jours, on utilise de l’oxyde de titane.

Puisque la laque renferme de la poudre d’or — dont le scintillement n’est visible à l’oeil nu que si la montre est éclairée directement par le soleil ou exposée à une source lumineuse intense — le polissage est relativement abrasif. Si bien que Gido n’a plus d’empreintes digitales, le bout de ses doigts étant devenus lisses par l’érosion.

© 2002 — Citizen Watch Corporation

Référence :
La collection Campanola

2 commentaires

| Macrophotographie | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel