Le pouvoir du peuple

Publié le 30 avril 2011 | Temps de lecture : 2 minutes

Depuis quelques mois, des milliers de personnes ont été tuées en Tunisie, en Égypte, en Libye, en Syrie et dans d’autres pays du Moyen-Orient. Ces personnes sont mortes pour réclamer un droit que chacun d’entre nous peut exercer sans risquer sa vie : celui de choisir nos dirigeants politiques.

Depuis des semaines, les candidats de plusieurs formations politiques tentent de nous convaincre de voter pour eux. Personnellement, j’ai suivi cette campagne distraitement puisque pour moi, ce qui compte, ce n’est pas ce que les politiciens disent mais ce qu’ils font. Or avant même le déclenchement de cette campagne, je savais de quel bois ils se chauffaient.

Lundi prochain, c’est le grand jour. Doit-on élire les candidats en fonction de l’intérêt supérieur du pays ? Doit-on les choisir en fonction de nos idées, de nos croyances ou de l’intérêt du groupe qui nous définit ? Doit-on les choisir en fonction du monde merveilleux qu’ils nous laissent entrevoir s’ils sont élus ou réélus ou doit-on les choisir en fonction de leurs actes passés ?

Chacun de ces critères est défendable. Peu importe les raisons qui vous font préférer de voter pour un parti ou un autre, pour le candidat de votre circonscription ou pour le chef d’un parti, rappelez-vous : nous avons le droit extraordinaire de choisir nos dirigeants politiques, de contribuer ainsi à écrire l’histoire de notre pays et de décider de son évolution.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Foires de l’auto : New York ou Shanghai ?

Publié le 29 avril 2011 | Temps de lecture : 1 minute


Dix principaux marchés de l’automobile en 2010
(en millions de voitures neuves) :


 
Le Salon international de l’automobile de New York est le plus important des États-Unis; il attire habituellement plus d’un million de visiteurs. L’événement avait lieu cette année du 22 avril au 1er mai. Toutefois, presque simultanément, celui de Shanghai se tenait du 21 au 28 avril.

En se forçant un peu, n’importe quel dirigeant d’un constructeur automobile aurait pu honorer de sa présence une de ces foires commerciales, puis l’autre quelques jours plus tard.

Mais cela ne fut pas le cas. Le Président-directeur général de General Motors était à New York tandis que ses homologues de Volkswagen, de Toyota et de Renault-Nissan ont préféré visiter celui de Shanghai.

Références :
Chimits X, Le Sud accélère, La Revue, 2011; 9: 57.
Les grands bonzes de l’auto préfèrent Shanghai à New York

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Faits divers No 3

Publié le 28 avril 2011 | Temps de lecture : 2 minutes

Après le déclin de Windows, celui d’Internet Explorer se poursuit. Ce fureteur, toujours dominant, n’est plus utilisé que dans 55,9% des cas, alors que Firefox occupe la deuxième place avec 21,8%, suivi de Chrome (11,6%) et Safari (6,6%).

Référence : Apple veut limiter la publicité ciblée sur Safari


 
Au Québec, le chocolat est la deuxième exportation agroalimentaire en importance, après le porc.

Référence :
Prix du cacao : les chocolatiers doivent s’adapter


 
Le Québec compte 2 751 lieux de culte (en opération ou fermés). C’est l’État en Amérique du Nord qui, de loin, a fait le plus d’efforts pour son patrimoine religieux : 240 millions$ depuis une quinzaine d’années.

Référence : Patrimoine religieux – Trop de lieux de culte?


 
Le Produit intérieur brut (c’est-à-dire la richesse) par habitant en Corée du Nord correspond à 5% de celui en Corée du Sud (qui est d’environ 23,000$, soit moins que celui de la moyenne des pays de l’Union européenne qui est de 28,165$).

Référence : Morillot J, Inéluctable réunification ?, La Revue, 2011; 9: 48-9.


 
Environ 60% des terres arables non cultivées du globe se trouvent en Afrique.

Référence :
Airault P, Et pourtant elle arrive…, La Revue, 2011; 9: 55.


 
En 2008, Le plus fort taux d’obésité se rencontre aux États-Unis (34%) et le plus faible en Inde et en Indonésie (1%).

Référence : Boudraa J, Tous obèse ?, La Revue, 2011; 9: 63.


 
Pour la deuxième année consécutive, le Noma a été consacré meilleur restaurant du Monde par des chefs, critiques gastronomiques et restaurateurs réunis dans le cadre du prix San Pellegrino. Ouvert depuis 2003, ce restaurant est situé dans un entrepôt maritime rénové du port de Copenhague, au Danemark. Son chef et co-propriétaire s’appelle René Redzepi (né en 1977).

Référence : Le restaurant danois « Noma » classé meilleure table de la planète


Liste de tous les faits divers (des plus récents aux plus anciens)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les Montréalais sont-ils casaniers ?

Publié le 27 avril 2011 | Temps de lecture : 3 minutes

Sous la manchette « Montréal casanier », le quotidien Métro dévoilait ce matin le résultat d’un sondage effectué sur l’Internet auprès de 15,000 personnes âgées de 18 à 49 ans dans trente villes du monde, dont 500 personnes à Montréal.

Ce sondage révélerait que les jeunes Montréalais visitent peu leurs institutions culturelles, comparativement aux citoyens d’autres grandes villes.

Par exemple, la proportion des jeunes qui visitent un musée, une galerie d’Art ou un théâtre au moins une fois par mois est de :
   • Stockholm : 9%
   • Copenhague : 11%
   • Montréal : 12%
   • Londres : 29%
   • Mexico : 30%
   • Santiago : 30%
   • Beijing : 32%
   • São Paulo : 33%

Ce qui a attiré mon attention, c’est que ce sondage en ligne a été effectué entre le 15 janvier et le 15 février 2011.

Si on s’informe de la fréquence de mes sorties culturelles, ma réponse sera influencée par le temps de l’année où la question m’est posée. L’été, en pleine saison des festivals, j’aurai tendance à surévaluer cette fréquence et à oublier un peu les rigueurs du climat qui modéraient mes envies de sortie six mois plus tôt.

Effectivement, lorsqu’on analyse les résultats, on voit que les citoyens les plus casaniers habitent des villes nordiques (Stockholm, Copenhague et Montréal) alors que ceux qui vivent sous des climats plus chauds, sortent d’avantage. Une exception est Beijing qui possède un climat tempéré.

Si on effectue un sondage sur l’Internet dans un pays où les domiciles sont moins reliés à l’Internet, on risque que les répondants soient plus fréquemment des gens qui répondent à partir d’un lieu public. On sur-représente donc ceux qui sortent davantage que la moyenne. C’est comme effectuer ce sondage sous la marquise de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, auprès de ceux qui viennent justement d’assister à un spectacle.

On doit donc regarder avec beaucoup de circonspection les résultats de ce sondage puisque le journaliste n’a pas cru bon préciser le texte exact des questions et que les données y sont présentées de manière très sommaire.

Il s’agit donc de données possiblement intéressantes, mais analysées de manière superficielle. Jamais l’explication du climat — pourtant évidente — ne semble avoir traversé l’esprit de l’auteur. On lit le texte avec l’impression que les jeunes Montréalais sont des incultes comparés aux autres jeunes autour du globe.

Le journaliste y aurait pensé qu’il aurait eu honte de publier une lapalissade à l’effet que plus il fait froid, moins les gens ont le goût de sortir. Car on ne fait pas les manchettes avec des lieux communs.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Mouawad et la guerre civile libanaise

Publié le 26 avril 2011 | Temps de lecture : 6 minutes

Le dramaturge Wajdi Mouawad

Wajdi Mouawad est né au Liban le 16 octobre 1968. Il quitte son pays natal en 1976, émigre d’abord en France (où il demeurera sept ans) puis s’installe définitivement au Québec en 1983.

À 23 ans, il reçoit son diplôme de l’École nationale de théâtre du Canada. Lauréat du Prix littéraire du Gouverneur général du Canada dans la catégorie théâtre en 2000, il est récipiendaire en 2009 du Grand prix du théâtre de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre dramatique.

La guerre civile libanaise

La guerre civile libanaise déchira ce pays de 1975 à 1990. Elle fit entre 130,000 et 250,000 victimes civiles. Elle débute par une tentative d’assassinat à Beyrouth, la ville natale de Wajdi.

Le matin du 13 avril 1975, Pierre Gemayel (un ministre libanais) se rend à l’inauguration d’une église catholique dans la banlieue ouest de Beyrouth. Des miliciens pro-syriens échouent dans leur tentative de le tuer mais atteignent mortellement son garde du corps.

Quelques heures plus tard, en représailles, les miliciens de Pierre Gemayel arrêtent un autobus transportant 27 travailleurs palestiniens, l’aspergent d’essence, y mettent le feu et mitraillent tous ceux qui tentent de s’en échapper.

Je me rappelle vaguement d’une entrevue télévisée au cours de laquelle — si ma mémoire est bonne — Wajdi aurait déclaré avoir été témoin de ce massacre. Il avait six ans.

Cette journée du 13 avril 1975 marque le début officiel de la guerre civile libanaise. La tuerie survenue ce jour-là provoque une série d’actes de violence entre Musulmans et Chrétiens, chaque groupe enterrant ses martyrs et jurant de venger ses morts.

Au cours d’un samedi de décembre 1975, près de la capitale libanaise, les milices chrétiennes tuent 600 Musulmans pour venger la découverte, plus tôt cette journée-là, de quatre Chrétiens trouvés tués à coups de hache.

Le 18 janvier 1976, les milices chrétiennes tuent environ 1,500 Musulmans dans un quartier de Beyrouth-Est. Deux jours plus tard, les Palestiniens répliquent en attaquant la ville de Damour, située à 20 km au sud de Beyrouth, et y massacrent entre 300 et 1,500 Chrétiens.

Alors que s’accélère la violence inter-religieuse, la famille Mouawad quitte le Liban en 1976. Il est probable qu’à l’étranger, la famille de Wajdi a suivi les événements qui se déroulaient au Liban.

De tous les massacres qui ont jalonné cette guerre civile, le plus connu est celui de Sabra et de Chatila, du nom de deux camps palestiniens situés à la périphérie de Beyrouth.

Le massacre de Sabra et de Chatila

Le 6 juin 1982, l’armée israélienne envahit le Liban et s’arrête aux portes de la capitale libanaise. Le 20 août suivant, les États-Unis obtiennent un accord de cessez-le-feu en vertu duquel les soldats de l’Organisation de libération de la Palestine quittent Beyrouth tandis que l’armée israélienne accepte de ne pas avancer davantage dans la ville.

Le 23 août 1982, Bachir Gemayel (le fils de Pierre Gemayel, dont il a été question plus haut) est élu président du Liban.

Le 14 septembre 1982, il meurt assassiné par un militant pro-syrien.

Le 15 septembre, l’armée israélienne répond à l’assassinat de leur allié en investissant Beyrouth-Ouest, contrairement à l’accord de cessez-le-feu signé un mois plus tôt. Israël justifie ce redéploiement par la nécessité de maintenir l’ordre et de détruire l’infrastructure laissée par les terroristes.

Les 16 et 17 septembre, alors que les camps de Sabra et Chatila sont encerclés par l’armée israélienne et que la population y est désarmée, l’armée israélienne laisse entrer les milices chrétiennes qui y tueront hommes, femmes et enfants pendant ces deux jours et ce, afin de venger la mort de Bachir Gemayel. Le massacre fit entre 800 et 3,500 victimes.

Dès les premières heures de la tuerie, de sa chambre de l’hôtel Hilton, l’ambassadeur américain en avait été choqué et en avait informé aussitôt Washington : l’administration Reagan était intervenue promptement auprès du gouvernement israélien mais s’était fait répondre sèchement que les opérations cesseraient lorsqu’elles seraient terminées.

L’implication indirecte de l’armée israélienne dans ce massacre avait fait scandale au sein même de la population israélienne ; sur la principale place de Tel-Aviv, des dizaines de milliers de Juifs manifestaient leur indignation contre ces massacres.

Le gouvernement de ce pays avait dû créer une commission d’enquête dont le rapport blâma mollement le ministre de la Défense d’Israël de l’époque, Ariel Sharon.

Toutefois, l’enquête avait révélé que les milices chrétiennes du Liban étaient financées par Israël et que le chef de la milice qui procéda au massacre, Elie Hobeika, recevait ses ordres directement d’Ariel Sharon.

En 2001, Elie Hobeika déclarait que si un tribunal international était institué pour juger Ariel Sharon — devenu Premier ministre d’Israël — pour crime de guerre, il serait prêt à témoigner contre lui. Quelques semaines plus tard, Hobeika décédait dans un attentat à la voiture piégée.

La guerre dans l’œuvre de de Wajdi Mouawad

Je n’ai vu que deux œuvres de Wajdi Mouawad.

D’abord le film « Littoral », qui raconte les complications que connait une famille libanaise désirant enterrer la dépouille d’un des leurs et qui découvre horrifiés que les soldats syriens (occupant le Liban) profanent les cercueils libanais afin d’y voler les bijoux et arracher l’or des obturations dentaires des cadavres.

J’ai assisté également à la pièce de théâtre « Ciels » qui décrit le fonctionnement d’une équipe d’experts chargés d’intercepter et de décrypter des messages afin de prévenir des attentats terroristes.

À partir de cet aperçu de l’œuvre de Wajdi, il m’apparait évident que l’auteur dramatique québécois a été profondément marqué par les événements tragiques de son pays d’origine et par le cycle de représailles et de vengeances qui y ont alimenté la guerre civile.

Dans sa réponse à l’affaire Cantat, Wajdi Mouawad écrivait dans Le Devoir : « je tiens la justice comme l’espace pacificateur auquel je me dois de me rallier coûte que coûte, si je veux faire barrage à la barbarie de la vengeance que j’exècre plus que tout tant elle a déchiré le pays qui m’a vu naître

Références
Aimée, ma petite chérie
Elie Hobeika
Guerre du Liban
Karantina massacre
Massacre de Damour
Massacre de Sabra et Chatila
Wajdi Mouawad

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Lacunes sanitaires de restaurants et d’épiceries de Montréal (en février et mars 2011)

Publié le 24 avril 2011 | Temps de lecture : 2 minutes

On trouvera ci-dessous la liste alphabétique des établissements condamnés en février et mars 2011 pour avoir enfreint les règles d’hygiène de la ville de Montréal. Pour ces deux mois, les amendes totalisent $ 43,750.

   • Achtaroute (Produit Pita —) / 1575 Rue Antonio-Barbeau / $ 4,700
   • Alma (Boulangerie et pâtisserie —) / 4600 boul. des Grandes-Prairies / voir Farhat (Pita —)
   • Club Sanswiches (Resto-bar Les —) / 1570 est, rue Sainte-Catherine / $ 2,000
   • Bellechasse (Boulangerie et pizzeria —) / 1315 rue de Bellechasse / $ 1,200
   • Callia (Restaurant —) / 78 ouest, rue De La Gauchetière / $ 900
   • Farhat (Pita —) / 4600 Boul. des Grandes-Prairies / $ 5,100
   • Jardin du riz (Restaurant —) / 3257 est, rue Beaubien / $ 1,800
   • La Providencia (Pâtisserie —) / 7807 boul. Saint-Laurent /$ 1,250
   • La Saveur (Pâtisserie —) / 6033 est, boul. Henri-Bourassa / $ 1,500
   • Leopoldo (Fruiterie — ) / 182 Place du Marché-du-Nord / $ 500
   • Lim Phat – Jarry (Les Aliments —) / 3733 rue Jarry Est / $ 5,000
   • Magalie (La Boucherie de —) / 176 est, rue Jean-Talon / $ 1,500
   • Maison Chung Mei (Restaurant La —) / 5055 chemin Queen-Mary / $ 1,200
   • Mon Shing (Restaurant —) / 90 ouest, rue De La Gauchetière Ouest / $ 1,000
   • Monsieur Patates frites / 12680 ouest, boul. Gouin / $ 1,500
   • O.-C.-N. Import / 181 ouest, rue Jean-Talon / $ 700
   • Pho Vietnam (Restaurant —) / 970 boul. Saint-Laurent / $ 1,500
   • Picadelly (Boulangerie pâtisserie —) / 542 av. Ogilvy / $ 250
   • Pizza Pita / 6415 boul. Décarie / $ 1,000
   • Sorgho rouge / 1862 ouest, boul. De Maisonneuve / $ 900
   • Tandoor Plus (Restaurant —) / 1720 rue Oxford / $ 900
   • Thai Express / 977 ouest, rue Sainte-Catherine / $ 1,500
   • Tiki-Ming / 4124 est, rue Jean-Talon / $ 250
   • 7 Jours Hong (Dépanneur —) / 1300 rue Villeray / $ 800
   • Shich Poulet Royal / 270a ouest, rue Chabanel / $ 900
   • Veggierama (Cultures —) / 7999 boul. des Galeries-d’Anjou / $ 2,000
   • Wawaa (Super marché —) / 9048 boul. Saint-Michel / $ 700
   • Wing Phat (Restaurant —) / 4201 est, rue Jarry / $ 2,000
   • Xing Hui (Dépanneur —) / 1546 est, rue Jarry / $ 1,200


Pour consulter la liste de tous les articles publiés sur ce blogue relativement aux établissements condamnés pour avoir enfreint les règles sanitaires de la ville, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Faut-il réparer Gentilly-2 ?

Publié le 23 avril 2011 | Temps de lecture : 4 minutes


Dix pays (en bleu) les plus dépendants de l’énergie nucléaire


 
Le Québec possède deux centrales nucléaires dont une seule en opération.

La première est Gentilly-1, mise en service en novembre 1970 en fermée dix ans plus tard. Victime d’une série de problèmes techniques, cette centrale n’a produit de l’électricité que pendant 183 jours.

La deuxième est Gentilly-2. Construite au coût de 1,5 milliard$, elle fut mise en service en 1983 et fonctionne toujours. Sa situation géographique — à proximité des centres de consommation de Montréal et de Québec — lui confère une importance particulière au sein du réseau électrique québécois, puisqu’elle permet de stabiliser la tension dans les lignes qui acheminent les grandes quantités d’énergie hydroélectrique produite dans les centrales du nord du Québec.

En 2009, l’électricité produite par la fission nucléaire ne constituait que 2,35 % de tous les approvisionnements d’Hydro-Québec. Alors que le coût moyen de production d’Hydro-Québec s’élevait à 2,14 cents par kilowatt-heure en 2010, un responsable de la division nucléaire d’Hydro-Québec affirmait en 2005 que le coût de production à la centrale de Gentilly-2 s’élevait à 6 cents le kilowatt-heure, soit d’avantage que le prix de vente au secteur industriel et à peine moins que le tarif résidentiel. En somme, Gentilly-2 n’est pas rentable.

Il est à noter que la France produit son énergie nucléaire à 0,0284 euro (3,9 cents) du kilowatt-heure. Donc ce qui est vrai pour le Québec ne l’est pas nécessairement pour ce pays.

En 2009, la dose de rejets atmosphériques de Gentilly-2 a été plus importante que par le passé. En 2010, le taux d’accidents de travail a dépassé les niveaux de 2006 à 2009. Toutefois, les évènements qualifiés de « rapportables » par Hydro-Québec sont restés stables depuis 2007.

De son côté, la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a réalisé sa propre enquête et a répertorié 32 lacunes, dont quatre sont jugées majeures.

Après plusieurs années d’études, le gouvernement Charest a annoncé la réfection de la centrale de Gentilly-2 au coût de 1,9 milliard$, ce qui prolongera sa vie utile jusqu’en 2035. Cette décision est sujette à l’approbation de la CCSN, dont la décision est attendue d’ici la fin de cette année.

Encore une fois, il s’agit ici d’un grossier gaspillage des fonds publics. Gentilly-2 n’est pas rentable, ne l’a jamais été et personne ne sait quand elle le deviendra. Aux coûts de sa réfection, il faut ajouter les coûts d’enfouissement des déchets radioactifs : plus on prolonge la vie de la centrale, plus on se retrouve avec des déchets à enfouir.

Ceux qui pensent que le plomb protège de la radioactivité doivent savoir qu’une paroi de plomb, épaisse de six pouces, ne bloque que 50% des rayons gamma. Donc toute la centrale est radioactive et sa radioactivité est proportionnelle avec la durée de son exploitation ; plus on attend, plus elle sera contaminée. Lorsque viendra le temps de la fermer, il faudra détruire et enfouir la totalité de la centrale dans les profondeurs de la terre.

Pour terminer, l’exploitation de l’énergie nucléaire à perte représente un manque à gagner annuel de millions de dollars en comparaison avec un investissement comparable dans d’autres types de production d’énergie.

Le directeur pour le Québec de la Fondation David Suzuki, Karel Mayrand, affirme que le secteur éolien a moins d’impact sur l’environnement et est devenu moins coûteux que le nucléaire.

Références :
Centrale nucléaire de Gentilly
Énergie au Québec
Est-ce la fin du nucléaire?
Hydro-Québec
Jour 1 des audiences publiques
L’énergie nucléaire au Québec
Questions sur le nucléaire : L’énergie nucléaire en France
Une coalition environnementale et politique réclame la fermeture de Gentilly-2

Parus depuis la publication de ce billet :
La CCSN renouvelle le permis de Gentilly-2 (le 29 juin 2011)
Décision de la CCSN sur Gentilly-2 après Fukushima (le 7 juillet 2011)
Cauchemar en vue (les 1er et 2 août 2012)
Gentilly or Not to Be – Pourquoi nous appuyons le Dr Notebaert (le 18 septembre 2012)

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| 2003-2012 (années Charest), Politique québécoise | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Enceintes paraboliques au Musée de la poste de Shanghai

Publié le 22 avril 2011 | Temps de lecture : 1 minute
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On connait tous les antennes paraboliques : celles-ci réféchissent et concentrent les signaux émis par une source (généralement lointaine) vers un capteur situé au foyer de la parabole.

Les enceintes paraboliques font l’inverse. La source sonore est au foyer et la diffusion du signal est limitée devant la parabole par la courbure de celle-ci.

L’édifice de l’ancienne Poste centrale de Shanghai habrite aujourd’hui le Musée de la poste. On y expose surtout l’outillage et la technologie utilisés au fil des années pour classer et acheminer le courrier.

Devant chaque vitrine, les commentaires (en mandarin) sont diffusés par des enceintes paraboliques. En gros, elles réservent la diffusion du son aux personnes placées sous l’enceinte.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le fructose fait grossir

Publié le 20 avril 2011 | Temps de lecture : 5 minutes
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Ce que nous appelons du sucre — le sucre blanc ordinaire — porte le nom scientifique de saccharose. Il est formé à part égale de glucose et de fructose.

Le seul carburant du cerveau est le glucose. À l’opposé, les spermatozoïdes se rendent à l’ovule grâce au fructose.

Littéralement, « fructose » signifie « sucre de fruit ». Effectivement, tous les fruits en contiennent : pendant des millénaires, ceux-ci ont constitué la principale source alimentaire de fructose, avec le miel en seconde place.

Depuis le milieu des années ’70, ce n’est plus vrai : les sirops de maïs à haute teneur en fructose sont devenus la source la plus importante de ce sucre. Sur les étiquettes de produits alimentaires, on les appelle aussi sirop de glucose-fructose et, en France, isoglucose.

Au Canada, l’industrie utilise environ vingt fois plus de sirop de glucose-fructose que de sucre ordinaire pour sucrer les boissons gazeuses. En 2005, l’adulte moyen américain consommait annuellement 5,5 kg de fructose de fruits et 35,4 kg — soit sept fois plus — provenant de sirop de maïs riche en fructose.

Ces sirops sont partout. On les trouve dans des boissons gazeuses (Coke, 7up, etc.), les boissons aux fruits, les desserts, les substituts des repas (Ensure, Boost, etc,), et jusqu’aux pains.

Contrairement au glucose, le fructose n’a pas besoin d’insuline pour pénétrer dans les cellules. On a donc cru longtemps qu’il était préférable pour les diabétiques de consommer du fructose plutôt que du glucose.

Dans une petite étude portant sur sept volontaires, il a suffi d’une dose quotidienne de 3g/kg de fructose pendant six jours pour augmenter par six la fabrication de graisses par le foie.

Dans une étude réalisée sur 32 volontaires obèses, ceux-ci ont pris le quart de leurs calories sous forme de boissons contenant soit du glucose (15 personnes) ou du fructose (17 personnes). Après dix semaines, les triglycérides avaient augmenté de 30% dans le groupe du glucose et de 95% dans le groupe du fructose. Le gras viscéral — en d’autres mots, le gras abdominal — avait augmenté de 2,5% dans le groupe du glucose et de 14% (!!!) dans le groupe du fructose et ce, en seulement dix semaines.

L’augmentation de la consommation du fructose coïncide avec l’épidémie d’obésité qui frappe présentement l’Occident.

Pendant des centaines de milliers d’années, l’abondance d’aliments riches en fructose — à l’automne dans l’hémisphère nord — précédait une période de disette, soit l’hiver dans les pays tempérés et la saison sèche dans les pays désertiques. L’abondance du fructose permettait donc au corps de faire des réserves en prévision des temps difficiles à venir.

Dans l’évolution des espèces, les humains qui ont développé l’aptitude à accumuler des réserves de graisse au signal du fructose ont eu un avantage quant à la suivie par comparaison avec ceux qui ignorait cet avertissement. En d’autres mots, après des millénaires d’évolution, le fructose est devenu un signal biologique : le signal d’engraisser.

Alors que le glucose est une source d’énergie métabolisée par tout le corps, le fructose est surtout transformé par le foie. Après avoir consommé une source riche en fructose — un verre de jus de fruit, par exemple — le foie reçoit un tsunami de fructose qu’il convertit en gras puisque, contrairement au muscle, il ne peut bruler ce sucre.

De nos jours, les aliments riches en fructose sont disponibles à l’année longue, donc on engraisse continuellement.

Les principales sources alimentaires de fructose sont le sucre ordinaire, le miel, les desserts, les fruits, les jus de fruits et les breuvages sucrés.

Références :
Consuming fructose-sweetened, not glucose-sweetened, beverages increases visceral adiposity and lipids and decreases insulin sensitivity in overweight/obese humans
Effect of fructose overfeeding and fish oil administration on hepatic de novo lipogenesis and insulin sensitivity in healthy men
Foods highest in Fructose
Fructose
Fructose consumption: recent results and their potential implications
Fructose: ennemi public numéro 1
Le fructose au banc des accusés
Sirop de maïs à haute teneur en fructose

Articles parus depuis la publication de ce billet :
Trop de sucre nuit gravement à la santé (2012-02-02)
The toxic truth about sugar (2012-02-02)
Sucré, donc toxique? (2012-02-04)
Le fructose, cause de l’obésité? (2013-01-03)
Smoothies and fruit juices are a new risk to health, US scientists warn (2013-09-07)
Le sucre toxique (2014-02-09)
Le jus n’est pas un fruit (2014-05-06)
La Fondation des maladies du cœur s’attaque au sucre (2014-09-10)
Le fructose, plus toxique que le sucre ordinaire (2015-01-06)
Mangez-vous trop de sucre? (2015-08-08)
Comment le Mexique, pays de l’obésité, s’attaque au sucre (2016-03-17)
Consuming too much fructose during pregnancy raises the child’s risk for heart disease (2016-07-20)
Amsterdam’s solution to the obesity crisis: no fruit juice and enough sleep (2017-04-14)
Le fructose: un sucre qui favorise l’obésité (2022-04-25)

Détails techniques de la photo : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/30 sec. — F/4,5 — ISO 320 — 21 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Panneaux chinois de circulation

Publié le 19 avril 2011 | Temps de lecture : 2 minutes
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Pour accommoder le nombre grandissant de ses automobilistes, la Chine construit évidemment des autoroutes et des voies rapides.

Dans la région de Shanghai, celles-ci sont dotées de panneaux de circulation qui indiquent non seulement les directions à prendre mais possèdent également un système d’affichage à LED qui renseigne en temps réel les automobilistes sur l’état de la circulation, ce qui permet d’éviter les embouteillages.

Sur ces panneaux, on peut voir en vert, là où la circulation est fluide. En jaune ou en orange, là où la circulation est lente ou très lente. En rouge, les bouchons.

Des radars, installés aux endroits stratégiques, mesurent la vitesse des véhicules, calculent leur vitesse moyenne et acheminent périodiquement le code correspondant aux panneaux pour fin d’affichage.

Note : La première photo est presque identique à celle publiée par Wikipédia dans sa rubrique consacrée aux panneaux de circulation.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/250 sec. — F/7,1 — ISO 100 — 39 mm
2e photo  : 1/1000 sec. — F/16 — ISO 125 — 24 mm
3e photo  : 1/100 sec. — F/5,6 — ISO 100 — 45 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel