Arabes vs Musulmans

16 février 2011

Être Arabe, ce n’est pas une question de religion, ni de race : c’est une question de langue. Toute personne dont la langue maternelle ou dont la langue principale est l’arabe, se définit comme un Arabe.

De manière analogue, les pays dont la langue officielle est l’arabe (en vert foncé sur la carte ci-dessus) et ceux dont l’arabe est une des langues officielles (en vert pâle) constituent les pays arabes.

© 2008 — Keteracel (pour Wikipedia)

En Turquie, on parle le turc : ce n’est donc pas un pays arabe, malgré le fait que la très grande majorité de sa population soit musulmane. Alors qu’on parle arabe en Irak, ce n’est pas le cas en Iran. Dans celui-ci, on parle perse : l’Iran n’est donc pas un pays arabe non plus.

À l’est de l’Iran se trouve l’Afghanistan. Ce pays n’est pas un pays arabe puisque les Afghans parlent l’afghan. Cette langue correspond au perse classique alors que la langue perse moderne, celle parlée en Iran, est truffée de très nombreux mots étrangers dont celui pour dire merci et qui se prononce : « merci » (exactement comme en français).

Tous les pays arabes sont musulmans. Mais l’inverse n’est pas vrai. De nombreux pays sont musulmans sans qu’on y parle l’arabe. En plus de la Turquie, de l’Iran, du Pakistan et de l’Afghanistan, c’est notamment le cas de l’Indonésie.

Au total, l’Islam comptait 1,57 milliard de fidèles en 2009. Dans la carte ci-dessous, en vert sont représentés les pays à majorité sunnite, et en brun ceux à majorité chiite.

© 2010 — MacedonianBoy (pour Wikipedia)

Dans une vingtaine d’années, alors que cette planète sera partagée entre deux clans rivaux (pays occidentaux vs Chine), l’immense population musulmane pourrait très bien jouer un rôle déterminant. Si tel est le cas, de quel côté penchera-t-elle ?

Compléments de lecture :
Impopularité d’Al-Qaida chez les Musulmans
La lapidation ou la barbarie participative
Les boucs-émissaires
Nourriture halal : controverses futiles

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La bourse et le vent

15 février 2011
© 2008 — Wikipedia

Toutes les entreprises possédant des titres financiers inscrits en bourse utilisent les marchés boursiers comme source de financement. Celui-ci survient au moment de l’émission d’actions ou d’obligations.

Par la suite, lorsqu’un titre est convoité, sa valeur en bourse augmente. Si, au contraire, une compagnie annonce des pertes importantes, la valeur de la compagnie diminue et conséquemment, ses actions en font autant. Mais une fois que ces titres ont trouvé preneurs, au départ, toute croissance ultérieure de la valeur en bourse — à l’occasion de changements de propriété de ces titres — ne donnent pas un sou de plus à la compagnie.

Beaucoup de petits investisseurs parient sur la valeur anticipée de titres financiers. Ces spéculateurs sont des parasites économiques. Lorsqu’ils font des gains, cet enrichissement n’apporte rien à la collectivité puisqu’il s’est fait exclusivement au dépend d’autres investisseurs. Cela ne crée pas d’emploi, cela ne stimule pas l’économie, cela ne fait rien d’autre que d’échanger de la richesse d’une personne à une autre.

Au cours des dernières décennies, les bourses se sont démocratisées. À l’époque où les taux d’intérêts favorisaient l’épargne, les bourses étaient réservées dans les faits aux détenteurs de cette épargne (banques, sociétés de fiducie, etc.) : de nos jours, la clientèle des bourses comprend des millions de particuliers. Ceux-ci réagissent au moindre signal annonciateur de la hausse ou du déclin de la valeur d’un titre, ce qui amplifie les variations des indices boursiers (par exemple le Dow Jones Index).

Lorsque la valeur d’un titre financier augmente lentement, les perspectives de gain (ou de pertes) sont beaucoup moindre que lorsque la valeur d’un titre subit de grandes variations. D’où la tentation de déstabiliser un titre (par de fausses rumeurs) afin de créer des occasions d’affaires. Dans une bonne mesure, l’assaut contre la monnaie européenne est essentiellement spéculatif alors que plus spécifiquement, le discrédit des bons du trésor de la Grèce ne l’est pas.

Normalement, la valeur d’un titre boursier est liée à la valeur d’une entreprise. Si une compagnie vaut un million de dollars et si cette compagnie a émis un million d’actions, chacune de ces actions devrait valoir un dollar, majoré de la perspective de profit au cours des prochaines années.

Pour le spéculateur, cela n’a pas d’importance. Il peut très bien acheter du vent s’il a la conviction de trouver un imbécile assez fou pour acheter ce vent plus cher qu’il ne l’a payé. Et cet imbécile est peut-être moins fou qu’on pense s’il peut trouver, lui, quelqu’un d’autre prêt à payer encore plus cher pour cette marchandise. En somme, l’important, c’est de ne pas se retrouver avec ce titre sans valeur réelle lorsque plus personne n’en voudra.

C’est ce qui explique le succès phénoménal du « papier commercial » et le krach boursier qui en était la conséquence inéluctable. De manière analogue, ce n’est qu’une question de temps pour que le prix de l’or chute de son prix actuel (plus de 1 300$ l’once) à son prix réel (environ 350$ à 400$ l’once).

Mais comment savoir lorsque la valeur d’un titre boursier est purement spéculative ? C’est simple. Lorsque la valeur totale des actions et obligations d’une compagnie équivaut à plusieurs fois la valeur réelle de l’entreprise, c’est que ses titres boursiers sont du vent.

De manière analogue, on peut prévoir un krach boursier quand la croissance des indices boursiers est bien au-delà de celle de l’économie mondiale.

D’août 1921 à septembre 1929, l’indice Dow Jones a gagné 468%. Si les années ’20 sont qualifiées d’années folles, elles l’ont été seulement pour une minorité de privilégiés. A titre d’exemple, c’est à cette époque que Montréal comptait un des taux les plus élevés de tuberculose en Amérique du nord alors des fermiers dans la misère quittaient la campagne pour s’installer dans des logis insalubres de l’est de la ville dans l’espoir d’une vie meilleure.

De septembre 1929 à juin 1932, l’indice Dow Jones perd 89% de sa valeur.

Tout comme ce qui s’est passé dans les années ’20, le Dow Jones a connu une croissance phénoménale durant les années ’90. Le 17 avril 1991, cet indice clôture pour la première fois au-dessus des 3 000 points. Le 3 mai 1999, il franchit des 11 000 points. Au cours de cette période, les pays ont construit des infrastructures (routes, hôpitaux, écoles, systèmes d’aqueduc, etc.), les particuliers ont accumulé des biens durables (maison, automobile, appareils électro-ménagers, etc.). Bref, les pays occidentaux se sont enrichis. Mais se sont-ils enrichis de 3,6 fois au cours de cette décennie comme l’a fait le Dow Jones ?

Le krach de 2008 était donc inévitable. Ce qui est étonnant, c’est que cette correction ait pris tant de temps à survenir. On peut présumer que les taux d’intérêts anormalement bas durant cette période ont découragé l’épargne et favorisé l’achat aveugle de titres boursiers. Si bien que la valeur de l’ensemble des titres, gonflée par la spéculation, s’est maintenue artificiellement pendant cette période.

Il a fallu la pourriture générale du système financier américain — à la faveur de la dérégulation néo-libérale — pour placer l’économie mondiale au bord du gouffre et la faillite colossale de la banque d’investissement Lehman Brothers pour réveiller les investisseurs.

Référence :
Il était une fois le Dow Jones…

Complément de lecture :
La dictature des actionnaires coûte cher

Paru depuis :
Wall Street vit le plus long cycle de hausse de son histoire (2018-08-23)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Taxes de vente : le Québec vs l’Europe

14 février 2011

Le 1er janvier 2011, la taxe de vente du Québec (TVA) a été haussée à 8,5%. Cette taxe s’ajoute à la Taxe sur les produits et services (TPS) de 5% du gouvernement fédéral. En d’autres mots, la taxe provinciale est partiellement une taxe sur une autre taxe. Si bien que le taux combiné de ces deux taxes est le 13,92%.

Pour chacune des dix provinces canadiennes, les taxes de vente sont les suivantes.
   • l’Alberta : 5%
   • la Colombie britannique : 12%
   • l’île-du-Prince-Édouard : 15,5%
   • le Manitoba : 12%
   • la Nouvelle-Écosse : 15%
   • le Nouveau-Brunswick : 13%
   • l’Ontario : 13%
   • le Québec : 13,92%
   • la Saskatchewan : 10%
   • Terre-Neuve : 13%

L’équivalent européen, s’appelle la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA). En 2010, six pays de l’Union européenne ont haussé leur TVA : ce sont l’Espagne, la Finlande, la Grèce, le Portugal, la Roumanie et le Royaume-Uni.

On trouvera ci-dessous les taux qui prévalent actuellement parmi les 27 membres de l’Union européenne.
   • l’Allemagne : 19%
   • l’Autriche : 20%
   • la Belgique : 21%
   • la Bulgarie : 20%
   • Chypre : 15%
   • le Danemark : 25%
   • l’Espagne : 18%
   • l’Estonie : 20%
   • la Finlande : 23%
   • la France : 19,6%
   • la Grèce : 23%
   • la Hongrie : 25%
   • l’île de Malte : 18%
   • l’Irlande : 21%
   • l’Italie : 20%
   • la Lettonie : 22%
   • la Lithuanie : 21%
   • le Luxembourg : 15%
   • les Pays-Bas : 19%
   • la Pologne : 23%
   • le Portugal : 23%
   • la République tchèque : 20%
   • la Roumanie : 24%
   • le Royaume-Uni : 20%
   • la Slovaquie : 20%
   • la Slovénie : 20%
   • la Suède : 25%

En somme, les deux pays les plus peuplés de l’Union européenne — soit l’Allemagne et la France — ont des taxes de vente environ 50% plus élevées que celles du Québec.

Références :
Sales taxes in Canada
Taux de TVA appliqués dans les Etats membres au 1er janvier 2011

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le cadavre exquis

12 février 2011

Un atelier d’écriture est un entrainement à l’écriture visant à développer la créativité des participants. Jeudi soir dernier, à l’Université de Montréal, on offrait un atelier de ce genre, décrit comme suit : « Basé sur des techniques de stimulation éprouvées et sur des jeux d’écriture inspirés des surréalistes, cet atelier vous permettra de découvrir en vous des possibilités de création que vous ne soupçonnez peut-être pas ». Intrigué, je me suis inscrit.

Un des exercices proposés consistait à diviser les vingt participants à l’atelier en groupes égaux de cinq personnes et à demander à chaque équipe de créer une phrase formée successivement des cinq éléments suivants : un mot, un adjectif, un verbe, un deuxième mot et finalement un deuxième adjectif. Donc cinq personnes pour trouver les cinq éléments d’une phrase. Le hic, c’est que chaque membre d’une équipe devait trouver son élément à l’insu des autres.

Concrètement, la première personne du groupe écrivait un mot sur un morceau de papier. Après avoir replié ce papier de manière à cacher ce mot, elle passait le papier à la deuxième personne du groupe qui devait écrire le premier adjectif. Celle-ci cachait son adjectif et passait le papier au troisième participant. Et ainsi de suite.

Étant le premier de mon groupe, j’avais choisi « confiture » et finalement, la phrase composée par notre équipe fut :
 • « La confiture — brutale — décrit — l’arc-en-ciel — amoureux ».

Les trois autres groupes composèrent les phrases suivantes :
 • « La lanterne — délicate — submergera — la cathédrale — atomique »,
 • « La multitude — vieille — pansera — les soldats — misérables », et
 • « Les fourmis — délicates — écoutent — le pouce — savoureux ».

Cet jeu s’appelle le cadavre exquis parce qu’il fut inventé à Paris vers 1925 par un groupe d’écrivains surréalistes et que leur toute première phrase à eux fut « Le cadavre — exquis — boira — le vin — nouveau ».

Notre professeure, Mme Marie-Christiane Hellot, invita ensuite l’ensemble des participants à partager les images ou les réflexions que chacune de ces phrases nous inspirait. Finalement, elle nous demanda de choisir une de ces phrases, pas nécessairement la nôtre, et de composer un texte basé sur elle. J’ai choisi « La lanterne délicate submergera la cathédrale atomique » et voici le résultat que cela a donné.


 
On est toujours impressionné par ce qui est gros, ce qui est massif. Mais tout ce qui existe, grand ou petit, vivant ou inanimé, est vulnérable.

Si on pouvait voir l’infiniment petit, on serait surpris de l’importance du vide dans la matière. À titre d’exemple, prenons le cas du plus petit des atomes, celui de l’hydrogène. Il n’est formé que d’un proton autour duquel gravite un électron. Si son proton mesurait un mètre de diamètre, son électron, gros comme un pois, graviterait à une distance de 30 km.

À l’opposé, l’atome d’uranium nous paraitrait gigantesque avec son noyau formé d’une multitude de protons, de neutrons, et son nuage d’électrons au loin, insaisissables. Paradoxalement, cette masse complexe, si impressionnante, est extrêmement vulnérable. Comme ces grandes familles où les conflits sont incessants, ces grosses molécules sont instables.

Parfois, à la faveur d’un rayon gamma émis par une molécule voisine, quelques protons, neutrons et électrons quittent spontanément l’atome pour aller vivre indépendants, provoquant ainsi la déchéance de l’uranium en quelque chose d’autre.

Mais cette décomposition peut être provoquée. La lumière d’un rayon laser, si difficile à produire il y a un demi-siècle et maintenant si commun puisqu’on la trouve au cœur de n’importe quel lecteur CD, DVD ou Blu-ray, un simple rayon laser, dis-je, suffit à briser l’atome d’uranium. Comme une lanterne délicate provoquant l’écroulement d’une cathédrale atomique.

Références :
Atelier d’écriture
Atelier d’écriture – Écoutez le créateur en vous
Cadavre exquis

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le magasin Apple de Pudong

11 février 2011

En général, les Chinois sont reconnus pour être économes : pas les Shanghaiens. Ceux-ci sont friands de nouveautés et depuis toujours, les femmes de cette ville sont reconnues pour leur élégance.

Dans les cafés Internet, on voit surtout des portables Macintosh et chaque nouveau produit d’Apple provoque des files d’attentes aux magasins de cette compagnie. C’est ainsi que trente minutes avant l’ouverture de la succursale située dans le quartier futuriste de Pudong, en juillet dernier, plus de 700 personnes s’étaient déjà amassées.

Il s’agit d’un magasin souterrain auquel on accède par un escalier en colimaçon surmonté d’un cylindre de verre.

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Ce cylindre monumental est entouré d’un plan d’eau — large deux à trois mètres, et profond d’une couple de centimètres — autour duquel s’enroule la file d’attente.

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En fin d’après-midi, au moment de ma visite, il faisait environ 30 degrés Celsius. Pendant que nous attendions, des employés d’Apple procédaient à la distribution gratuite de bouteilles d’eau froide. Quelques heures plus tôt, sous un soleil de plomb, chaque personne se voyait offrir un parapluie prêté par la compagnie.

Filmer tout en descendant un escalier en tire-bouchon n’est pas la chose la plus prudente à faire. Cette faute étant avouée (donc à moitié pardonnée), voici une vidéo qui donne une idée de l’impression que laisse la descente dans ce magasin.

Quant à l’intérieur, il est semblable à celui des aux autres boutiques Apple à travers le monde.

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Référence :
Shanghai’s Newest Apple Store Opens Today !!!

Détails techniques des photos : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/30 sec. — F/4,9 — ISO 100 — 25 mm
2e photo  : 1/40 sec. — F/3,5 — ISO 500 — 14 mm
3e photo  : 1/50 sec. — F/3,5 — ISO 100 — 14 mm
4e photo  : 1/60 sec. — F/3,5 — ISO 100 — 14 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le tunnel touristique du Bund

10 février 2011

Parmi tous les moyens de traverser la rivière Huangpu, le plus original est sans contredit le « Bund Sightseeing Tunnel ». À mots plus ou moins couverts, mes guides de voyage m’avaient prévenu : c’est l’attraction la plus quétaine de Shanghai.

Sur le Bund, en face de la rue de Nankin, l’ascenseur qui donne accès au tunnel ressemble à une grosse cabine téléphonique verte.

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Une fois descendus au sous-sol, par groupes d’une vingtaine de personnes, les passagers empruntent ensuite un petit wagon électrique.

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Tout se fait automatiquement, sans la présence d’un conducteur. Le trajet dure à peu près cinq minutes et coûte environ 6$ (3,5€).

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Long de 647 mètres, le tunnel est décoré d’images et de lumières que l’on pourrait qualifier de psychédéliques. Après la sortie des passagers, la cabine pivote sur elle-même, prête à accueillir des passagers pour le trajet inverse.

À la sortie du tunnel, on peut visiter l’Exposition de la culture sexuelle chinoise, située à proximité. C’était mon intention d’y aller — pour des raisons purement culturelles : voyez, c’est écrit culture dans le nom — mais à la sortie du tunnel, la vue des gratte-ciel de Pudong m’a tellement impressionné que j’ai complètement oublié cette partie de mon programme de la journée. Oui, oui, c’est vrai : je vous jure…

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Détails techniques des photos : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/200 sec. — F/5,6 — ISO 100 — 17 mm
2e photo  : 1/30 sec. — F/3,7 — ISO 500 — 16 mm
3e photo  : 1/30 sec. — F/3,8 — ISO 800 — 17 mm
4e photo  : 1/640 sec. — F/9,0 — ISO 100 — 14 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Impopularité d’Al-Qaida chez les Musulmans

9 février 2011

Lorsque je repense aux attentats du 11 septembre 2001, trois images me reviennent à l’esprit. Premièrement, le moment précis où un deuxième avion percute une tour du World Trade Center de New York et grave son profil dans l’immeuble. Deuxièmement, l’air abruti de G.W. Bush à qui on vient de souffler à l’oreille : «  Sir, America is under attack » et qui reste là, pétrifié pendant un long moment, devant cette classe d’élèves de Floride. Et la dernière image, c’est l’explosion de joie de Palestiniens des territoires occupés en apprenant la nouvelle.

À l’époque, je ne savais pas dans quelle mesure le sentiment de ces Palestiniens était partagé par l’ensemble des Arabes. Mais présentées en boucle par toutes les chaines d’information de la planète, ces images sont maintenant gravées dans la mémoire de ceux qui les ont vues et symbolisent respectivement l’attaque, l’Amérique stupéfaite et les Arabes triomphants.

On présume que ce jour-là, Oussama Bin Laden cristallisait tout le ressentiment envers les États-Unis. Mais une décennie plus tard, qu’en est-il de la popularité d’Al-Qaida dans le monde arabe ?

J’ai déjà abordé cette question dans un billet publié il y a quelques jours. Voici les chiffres.

Le Pew Research Center (PRC) est un organisme américain sans but lucratif créé en 1948 par le fondateur de la Sun Oil Company, Joseph-N. Pew, et son épouse Mary Anderson-Pew. Le Centre a effectué divers sondages qui permettent de suivre l’évolution des mentalités dans les pays musulmans.


Pourcentages d’appui aux attentats-suicides en 2002 et 2009


 
Le cas du Pakistan est intéressant puisque c’est le pays où se cache probablement Bin Laden. Le sondage de la PRC reflète surtout l’opinion des Pakistanais urbains. Tout comme les Talibans, les Pakistanais sont partisans de punitions jugées excessives en Occident.


Pakistanais, appuyez-vous les punitions suivantes ?

  Oui Non ?  
Adultères lapidés 83% 8% 9%
Voleurs fouettés ou amputés d’une main 80% 12% 9%
Peine de mort pour apostasie 71% 13% 16%


 
Malgré la similitude des mentalités, les Pakistanais sont devenus en 2009 majoritairement opposés à Al-Qaida et aux les Talibans.


Pakistanais, appuyez-vous Al-Qaida et les Talibans ?

    2008       2009  
  Oui Non ?     Oui Non ?  
Al-Qaida 25% 34% 41%   9% 61% 30%
Talibans 27% 33% 40%   10% 70% 20%


 
De manière générale, c’est en Palestine que Bin Laden est demeuré populaire. Il est à noter que le PRC n’a pas publié de données relatives à l’Afghanistan, à l’Arabie Saoudite et au Soudan (trois pays où Al-Qaida compte de très nombreux partisans).


Avez-vous confiance en Oussama Bin Laden ?

  Oui Non
Égypte 23% 68% 9%
Indonésie 24% 53% 23%
Jordanie 28% 61% 11%
Liban 2% 98% 0%
Nigéria 54% 39% 7%
Palestine 51% 47% 2%
Turquie 3% 77% 20%


 
Qu’est-ce qui explique ce déclin de la popularité d’Al-Qaida parmi les Musulmans ? Ils ont simplement réalisé que depuis des années, ce sont eux les principales des victimes d’Al-Qaida.

En effet, depuis les attentats du métro de Londres, le 7 juillet 2005, toutes les tentatives d’attentats en Occident d’Al-Qaida ont échoué, parfois à la dernière minute. Si bien qu’entretemps, ses revenus servent principalement à tuer d’autres Musulmans.

Références :
Confidence in Obama Lifts U.S. Image Around the World
Mixed Views of Hamas and Hezbollah in Largely Muslim Nations
Pakistani Public Opinion

Compléments de lecture :
Arabes vs Musulmans
La lapidation ou la barbarie participative
Les boucs-émissaires
Nourriture halal : controverses futiles

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les bâtons de lumière de Shanghai

8 février 2011

 
Sur une longueur de 4,7 km, l’avenue du Centenaire traverse en diagonale le quartier futuriste de Pudong. Le soir, les arbres qui longent cette voie de circulation sont décorés de milliers de bâtons de lumière.

Il s’agit de cylindres transparents dans lesquels sont superposées des diodes électroluminescentes (LED). Chaque bâton est programmé de manière à ce que les diodes s’allument successivement du haut vers le bas.

Le tout donne l’impression féérique de lambeaux de lumière qui tombent lentement des arbres.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les dépenses militaires en 2009

7 février 2011

Depuis dix ans, les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 49%. Pour la dernière année dont les chiffres sont connus avec précision, soit 2009, elles ont augmenté de 5,9% (en dollars constants) en comparaison avec l’année précédente.

En 2009, huit pays effectuaient à eux seuls 70% des dépenses militaires de la planète.
   1 – les États-Unis : 43,2% (661 milliards$)
   2 – la Chine : 6,5% (100 milliards$)
   3 – la France : 4,2% (64 milliards$)
   4 – le Royaume-Uni : 3,8% (58 milliards$)
   5 – la Russie : 3,5% (53 milliards$)
   6 – le Japon : 3,4% (52 milliards$)
   7 – l’Allemagne : 3,0% (46 milliards$)
   8 – l’Arabie Saoudite : 2,7% (41 milliards$)

Toujours en 2009, par habitant, les cinq pays les plus dépensiers étaient…
   1 – les États-Unis (2 100$)
   2 – l’Arabie saoudite (1 603$)
   3 – la France (1 026$)
   4 – le Royaume-Uni (966$)
   5 – l’Australie (892$)

Loin derrière, la Chine dépense 75$ par habitant, soit 28 fois moins que les États-Unis. Toutefois, le budget militaire chinois est en croissance rapide ; il s’est accru de 15% en 2009.

En pourcentage du Produit intérieur brut, cela représente…
   • l’Arabie saoudite : 8,2%
   • les États-Unis : 4,3%
   • la Russie : 3,5%
   • la Corée du Sud : 2,8%
   • MOYENNE MONDIALE : 2,7%
   • le Royaume-Unis : 2,5%
   • la France : 2,3%

De 1988 à 1997, en dollars constants, le Canada a réduit ses dépenses militaires pour les augmenter progressivement par la suite. Si bien que 2008 fut la première année où elles ont dépassé leur niveau d’il y a vingt ans. De plus, le Canada consacre une proportion relativement faible de son produit intérieur brut aux dépenses militaires.


Dépenses militaires de cinq pays (en milliards de dollars de 2008)

  1988 1993 1998 2003 2008
États-Unis 533,6  $ 443,6  $ 362,3  $ 486,0  $ 616,1  $
Chine 20,4  $ 25,9  $ 48,5  $ 86,2  $
France 71,0  $ 69,0  $ 62,9  $ 65,7  $ 66,9  $
Arabie saoudite 17,8  $ 20,1  $ 24,0  $ 22,2  $ 38,2  $
Canada 18,3  $ 16,6  $ 13,5  $ 14,5  $ 19,3  $

 

Dépenses militaires de cinq pays (en pourcentage de leur PIB)

  1988 1993 1998 2003 2008
États-Unis 5,7% 4,5% 3,1% 3,8% 4,3%
Chine   2,0% 1,7% 2,1% 2,0%
France 3,6% 3,3% 2,7% 2,6% 2,3%
Arabie saoudite 15,2% 12,5% 14,3% 8,7% 9,2%
Canada 2,0% 1,8% 1,3% 1,1% 1,3%


 
Références :
Copel É, Des armes à tout prix, La Revue, 2010; 8: 58-61
The SIPRI Military Expenditure Database

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Belle et la Bête au TNM : une éblouissante nullité

6 février 2011


 
Le Théâtre du Nouveau-Monde présente jusqu’au 12 février prochain — avec quelques supplémentaires au-delà de cette date — une version contemporaine de « La Belle et la Bête ».

Essentiellement, une bonne partie du merveilleux qu’avait la version originelle de ce conte a été évacuée au profit d’effets spéciaux assez réussis de Michel Lemieux et Victor Pilon.

Mais à part les prouesses technologiques indiscutables de ces deux créateurs, le texte prétentieux et vide de Pierre-Yves Lemieux plombe très vite l’intérêt pour cette œuvre.

En deux mots : aucun des personnages de la pièce n’est attachant. On s’attend à une histoire d’amour et on assiste à une suite de brillantes chorégraphies visuelles espacées par des dialogues creux, dépourvus de tendresse.

La Bête (jouée par François Papineau) n’inspire ni la crainte, ni la fascination que suscitait Jean Marais dans le film de Cocteau, ni même la pitié. L’absence de sex-appeal de la Bête québécoise rend difficilement compréhensible la séduction qu’il exerce sur la Belle, devenue ici artiste rebelle.

On peut donc présumer que le « message » de la pièce, c’est que même la laideur peut constituer une source d’inspiration pour des artistes contemporains aptes à la sublimer par leur art. Cette hypothèse expliquerait alors la fascination de la Belle pour la Bête. C’est mince.

Après quarante minutes, je commençais déjà me demander si je devais rester jusqu’à la fin. À cause de l’absence d’entracte, je suis finalement sorti — exaspéré — dix minutes avant la tombée du rideau.

Détails techniques de la photo : Panasonic GF1, objectif Lumix 20mm F/1,7 — 1/8 sec. — F/1,7 — ISO 800 — 20 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel