Fuite des puits de gaz = amateurisme

Publié le 5 janvier 2011 | Temps de lecture : 2 minutes

D’après un document daté du 7 décembre 2010 et rendu public aujourd’hui dans La Presse, on apprend que sur trente et un puits de gaz de schiste inspectés par le Ministère des ressources naturelles, dix-neuf sont sujets à des fuites.

Compagnies Puits défectueux Taux de défectuosité
Talisman Energy 11/11 100 %
Gastem 2/2 100 %
Canbriam Energy 4/6 66 %
Questerre Energy 1/1 ou 1/2 50 ou 100 %
Canadian Forest Oil 1/1 ou 1/2 50 ou 100 %
Junex 0/9 0 %
TOTAL 19/31 61%


 
Aucun des neuf puits de Junex inspectés par le ministère ne présente de fuites. Toutefois, les bassins de rétention de trois d’entre eux étaient défectueux.

Au total, seuls six des 31 puits inspectés ne présentaient aucun problème apparent.

Je peux comprendre facilement que de vieilles installations industrielles puissent être délabrées. Mais comment peut-on justifier qu’une industrie neuve, à la fine pointe de la technologie, puisse s’être dotée d’installations déficientes ? De plus, selon son importance, toute fuite de gaz naturel représente un risque d’incendie ou d’explosion.

De plus, ces fuites ne sont que la pointe de l’iceberg. Avec seulement trois inspecteurs pour surveiller l’ensemble de l’industrie minière, il est douteux que le Ministère ait remué ciel et terre pour trouver ces fuites : ce sont très certainement des fuites en surface.

Si on avait cherché les déficiences plus profondes, celles susceptibles de contaminer les nappes phréatiques, qu’aurait-on trouvé ?

Références :
Gaz de schiste: zéro assurance contre l’eau polluée
Gaz non-conventionnels – Attention danger !
La majorité des puits inspectés ont des fuites
La plupart des puits ont des fuites
Questions complémentaires du 20 octobre 2010

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La technique du cloisonné

Publié le 3 janvier 2011 | Temps de lecture : 2 minutes

 
Le cloisonné est une technique qui consiste à créer des cloisons à l’aide de minces bandelettes métalliques soudées sur un support, souvent métallique lui aussi.

La vidéo ci-dessus illustre ce procédé.

En suivant scrupuleusement un patron devant elle, une employée plie d’abord des bandelettes de métal de manière à créer des motifs décoratifs. Ceux-ci ressemblent aux découpoirs utilisés en pâtisserie.

Une fois pliées, les bandelettes sont ensuite martelées perpendiculairement à la surface d’un objet. Elles deviennent alors des cloisons délimitant des zones à combler. Il est à noter que le terme « cloison » désigne autant les cloisons de métal que les zones qu’elles délimitent.

La couleur est appliquée à l’aide de pipettes de verre; celles-ci sont remplies d’une laque transparente dans laquelle sont suspendues des fragments de pierres précieuses, d’émaux ou de verre coloré.

Après la cuisson, l’objet est poli à la pierre ponce sous un filet d’eau.

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Autrefois, de manière générale, chaque cloison était monochrome et sa couleur contrastait avec celle des cloisons voisines. Lorsque les émaux d’une cloison avaient réussi à s’infiltrer accidentellement dans une cloison adjacente, on considérait l’objet de moindre qualité.

Depuis le milieu du XIXe siècle, on a créé beaucoup plus fréquemment des objets dont certaines cloisons reçoivent des émaux de deux couleurs ou de deux teintes différentes, de manière à créer un dégradé.

Autrefois primitive, la technique du dégradé atteint de nos jours une maitrise inégalée.

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Ci-dessus, à gauche, une œuvre réalisée selon la technique du cloisonné. En haut à gauche de cette photo, un rectangle rouge a été ajouté afin de montrer la zone — large de trois centimètres — agrandie à droite.

Le gros plan permet de voir les fragments de pierre qui colorent l’objet. Contrairement à ce que suggère cet agrandissement, l’œuvre est parfaitement lisse au toucher ; en effet, une couche transparente de laque recouvre toutes les cloisons dorées.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Évolution de l’espérance de vie depuis 1810

Publié le 1 janvier 2011 | Temps de lecture : 4 minutes

 

 
Hier soir, un de mes amis m’a fait parvenir l’hyperlien de cette vidéo de la BBC. Ce qui m’a frappé, c’est le gouffre entre l’excellence du graphisme et la superficialité du commentaire. Habituellement, Hans Rosling est un très bon conférencier : dans ce cas-ci, son propos ne rend pas justice à la qualité habituelle de ce qu’il fait.

Il s’agit ici d’une perspective purement économique ; en effet, on suggère une relation directe entre la richesse des peuples et leur espérance de vie. Le graphique est conçu de manière à mettre en valeur une telle relation, avec le revenu en abscisse et l’espérance de vie en ordonnée. L’animation montre l’évolution à ce sujet depuis deux siècles.

On pourrait conclure que les gouvernements, au lieu de mettre sur pied de coûteux régimes d’assurance-maladie, devraient se limiter à l’amélioration de la croissance économique et à la redistribution de la richesse puisque leurs citoyens se porteront mieux du simple fait de l’amélioration de leur niveau de vie.

Il n’y a pas de doute que la richesse permet de lever les barrières économique à l’accessibilité aux soins de santé. Mais l’espérance de vie de l’Humanité est demeurée stable, autour de 35 ans, pendant des siècles et s’est accrue de manière spectaculaire depuis 150 ans principalement grâce à trois facteurs successifs : l’hygiène publique, la vaccination et enfin la découverte des antibiotiques et accessoirement des médicaments modernes.

En somme, contrairement à ce que suggère Hans Rosling, l’amélioration de l’espérance de vie s’est produite en dépit de l’industrialisation et non à cause d’elle. On aurait bien tort de croire que la suie qui a noirci les maisons et les poumons de Londres ou de Glasgow leur a été bénéfique. On vit donc plus longtemps grâce à la révolution scientifique des XIXe et XXe siècles plutôt que la révolution industrielle des XVIIIe et XIXe.

Voyez comment on insiste sur les « poor and sick » de 1948 comme la Chine, l’Inde, et le Pakistan alors qu’ils ont à peu près la même espérance de vie que l’Iran, dix fois plus riche qu’eux. Peut-on supposer que la redistribution de la richesse (probablement déficiente à l’époque en Iran) constitue un facteur important dans l’analyse de ces résultats ? Pourtant il n’en sera jamais question dans cette vidéo.

Entre 1948 et maintenant, on peut voir que des pays en voie de développement rattrapent les pays occidentaux quant à l’espérance de vie alors que leur prospérité est encore bien inférieure à la nôtre. Note : Rappelons que l’abscisse est en échelle logarithmique, ce qui atténue les différences économiques.

À l’aide de l’outil GapMinder, on peut voir que la richesse ne procure pas d’avantage au peuple américain en matière d’espérance de vie lorsqu’on compare leur pays à Cuba. De plus, l’amélioration notable de l’espérance de vie en Chine sous Mao Zedong s’est effectuée malgré une croissance économique médiocre, alors que depuis son décès, c’est le contraire; les progrès économiques remarquables de la Chine s’accompagnent d’une amélioration légère de l’espérance de vie.

En somme, on a affaire à un excellent travail de visualisation, accompagné d’un propos simpliste et trompeur.

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Écrit par Jean-Pierre Martel