Le coût de la corruption

Publié le 19 novembre 2010 | Temps de lecture : 2 minutes


 
Avant-propos : voici une réplique que j’ai publiée aujourd’hui sur le site de Radio-Canada en réponse à un message d’une personne dont le pseudonyme est Luc017.

Luc017 écrit :

Savez-vous pourquoi Pauline Marois tient tant à une commission d’enquête?

Madame Marois n’est qu’une parmi les millions de québécois qui réclament une commission d’enquête. Sa motivation personnelle n’a pas d’importance.

Le gouvernement Charest est le plus corrompu que le Québec ait connu depuis Duplessis. À la différence que les mentalités ont changé depuis cinquante ans.

Autrefois, on considérait normal d’offrir un présent pour rendre hommage aux puissants dont on voulait obtenir la faveur. Dans la bible chrétienne, n’est-ce pas ce que les rois mages ont fait en rendant visite à l’enfant Jésus à Bethléem ?

Mais les temps ont considérablement évolués. Aujourd’hui, on considère que nos élus sont là pour gérer le bien collectif dans l’intérêt de tous. Nous ne sommes pas devenus cyniques à l’égard des politiciens : on est devenu plus exigeant. Cela est très différent.

Quand des entrepreneurs pillent le trésor public avec la complicité des élus (moyennant une petite contribution amicale), les citoyens crient au scandale. À juste titre : c’est leur argent qu’on gaspille ainsi.

Le budget annuel du Parti libéral québécois est de quelques millions par année. Dans l’ensemble de l’économie québécoise, cette somme est insignifiante.

Mais à partir du moment où il s’agit de la contribution des invités au sac des finances publiques — en vertu de quoi, moyennant quelques milliers de dollars, on obtient le droit à l’admission à la magistrature, le droit à des contrats sans appel d’offre, le droit de dépasser les coûts des contrats qu’on a obtenus, le droit de piller nos richesses naturelles (Mont-Orford, gaz de schiste), etc.,— cela représente des sommes colossales.

Et c’est ce gaspillage de notre argent que nous sommes exaspérés de voir. Sommes-nous si déraisonnables ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Deux canettes de Red Bull : épilepsie

Publié le 17 novembre 2010 | Temps de lecture : 2 minutes


 
Plus tôt cette année, après avoir étudié toute la nuit, un adolescent canadien de dix-huit ans a bu deux canettes de 355 ml de Red Bull en une demi-heure, sur un estomac vide, afin de lutter contre la fatigue et la faim.

Pendant qu’il était à l’école, soit environ une heure plus tard, il a fait deux crises d’épilepsie. Il était auparavant en bonne santé et ne prenait aucun médicament. Au cours de la nuit précédente, il n’avait pris aucune boisson contenant de la caféine. De plus, il n’avait aucun antécédent d’épilepsie, ni de traumatisme à la tête. À l’urgence, le dépistage de drogue s’est révélé négatif. Un an plus tard, cet adolescent n’avait pas eu d’autre crise.

Selon l’étiquette du produit, il ne faut pas consommer plus d’une canette de Red Bull par jour. Celle-ci contient, entre autres, 113.6 mg de caféine et 1,420 mg de taurine, deux stimulants.

Fait à noter, le texte relatif à la taurine dans Wikipédia (français) est beaucoup plus nuancé que celui dans la version anglaise. Dans cette dernière, la taurine est présentée presque comme un remède miracle, dépourvu d’effets secondaires.

Références :
Taurine (dans Wikipédia)
Taurine (in Wikipedia)
Young athletes and energy drinks: A bad mix?

Sur le même sujet :
L’origine des boissons énergisantes
Teneur en caféine des boissons énergisantes

Parus depuis :
Les boissons énergisantes dans le collimateur des autorités (2012-10-23)
É-U: enquête sur 13 morts potentiellement liées à des boissons énergisantes (2012-11-16)
Mort d’un arrêt cardiaque à 24 ans : les boissons énergisantes en cause? (2013-07-26)
Les boissons énergisantes peuvent tuer… mais Santé Canada ne vous le dit pas (2019-10-24)
Stimulant à mort (vidéo) (2019-10-24)

Détails techniques de la photo : 
Panasonic GF1, objectif Lumix 20mm F/1,7 — 1/160 sec. — F/1,7 — ISO 100 — 20 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Prague — De Prague à Zurich, puis Montréal

Publié le 16 novembre 2010 | Temps de lecture : 1 minute

 
En moins de deux minutes, voici quelques images de mon retour à Montréal sur les ailes de Swiss Air.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Prague — Holešovice

Publié le 15 novembre 2010 | Temps de lecture : 1 minute

 
Essentiellement, cette vidéo est une visite du Palais des expositions, situé dans le quartier d’Holešovice (qu’on prononce « olèchovitsé »), Celui-ci est le plus au nord des quartiers touristiques de Prague.

Construit de 1924 à 1928, le Palais des expositions est un chef-d’œuvre de l’architecture contemporaine (note : ma photo de son extérieur ne lui rend pas justice). Consacré à l’art moderne, de la fin du XIXe siècle à aujourd’hui, ce musée est le plus vaste pavillon de la Galerie nationale.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Prague — Vyšehrad

Publié le 14 novembre 2010 | Temps de lecture : 1 minute

 
Prague est la seule ville au monde où on peut voir des maisons inspirées du cubisme. Plusieurs de ces édifices se trouvent dans Vyšehrad, le plus au sud des quartiers touristiques de la ville.

La première citadelle des rois de Bohème se dressait sur l’éminence rocheuse de Vyšehrad (qu’on prononce « vichéarade » et qui signifie « château des hauteurs »). C’est aujourd’hui un parc.

De 1:04 à 2:26 dans cette vidéo, c’est la visite du cimetière de la citadelle. Plusieurs parmi les plus importants personnages de l’histoire tchèque y sont enterrés. La variété et la beauté des monuments funéraires qu’on peut y voir témoignent de la créativité des artistes de ce pays.

La citadelle renferme également la plus ancienne bâtisse de la ville (la rotonde de Saint-Martin, du XIe siècle) et la basilique mineure Saint-Pierre et Saint-Paul. Sous des dehors assez sobres se cache un intérieur entièrement peint de fresques Art Nouveau à la Mucha.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Prague — La Nouvelle ville

Publié le 13 novembre 2010 | Temps de lecture : 4 minutes

 
Fondée en 1348 par Charles IV alors que la Vieille ville était devenue trop exigüe, la Nouvelle ville est aujourd’hui le centre économique de Prague.

Cette municipalité s’étendait autour de trois marchés agricoles : le marché aux chevaux (devenu Place Venceslas), le marché aux foins (soit la petite Place aux Foins actuelle) et le marché au bétail (transformé depuis en vaste parc, la Place Charles). Elle était surtout habitée par des marchands et des artisans.

Un important réaménagement, à la fin du XIXe siècle, lui donna son aspect actuel. Alors que dans la Vieille ville, les toits sont presque tous recouverts de tuiles orangées, cela est beaucoup moins le cas dans le quartier de Nouvelle ville, ce qui donne une idée de la nouveauté relative de ses bâtiments.

Parmi les rares témoignages de l’époque médiévale, il reste l’hôtel de ville. Celui-ci est l’endroit où eut lieu la Première défenestration de Prague. Précisons que la défenestration est une charmante coutume locale qui consiste à jeter un adversaire par une fenêtre (et à l’achever au sol, si besoin, à l’arme blanche).

Si ce quartier contient quelques édifices baroques (surtout religieux), il est renommé pour sa richesse en bâtiments Art Nouveau. On peut y vadrouiller sans jamais regretter d’avoir emprunté une rue, même très secondaire, puisqu’on trouve des petits trésors architecturaux partout dans ce quartier.

À la fin du XIXe siècle, la Place Venceslas devait être prolongée vers le nord pour rejoindre l’actuelle avenue de Paris (dans le Quartier juif). Le tout devait constituer l’équivalent praguois des Champs-Élysées parisiens. Toutefois, pour ce faire, on devait traverser la Place de la Vieille ville, donc la détruire partiellement. L’opposition vive des citoyens empêcha ce projet ambitieux (mais insensé) de se réaliser.

La Place Venceslas se termine au nord par une rue transversale. Cette rue est la frontière qui sépare la Vieille ville de la Nouvelle Ville. À l’ouest, cette rue porte le nom de Národní, tandis qu’à l’est, on l’appelle Na Příkopě.

Au début du XXe siècle, les Pragois avaient l’habitude d’y faire une promenade dominicale familiale : ceux de langue tchèque s’y promenaient de préférence sur Národní, alors que ceux de langue allemande préféraient déambuler sur Na Příkopě. Pour les commerçants qui voudraient s’y établir aujourd’hui, cette dernière est la 18e rue la plus chère au monde.

L’Opéra National est situé près de l’extrémité sud de la Place Venceslas. Cette salle a ceci de particulier qu’on y présente un opéra différent à chaque soir. En réalité, chaque production est à l’affiche pendant des années (ou même des décennies) mais n’est présentée qu’un soir à la fois.

Ceci est avantageux pour le touriste amateur d’art lyrique séjournant brièvement dans cette ville : il peut assister, par exemple à sept opéras différents en autant de soirs.


Note : Les titres de certaines photos sont précédés d’une pomme rouge : c’est par ce moyen que signale que cette photo n’est pas de moi. C’est également le cas des vues aériennes tirées de Google Earth. Dans tous les cas, les crédits apparaissent au générique.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Prague — Le Petit côté

Publié le 12 novembre 2010 | Temps de lecture : 2 minutes

 
Le Petit Côté est situé sur la pente qui relie le Château de Prague à la rive occidentale de la rivière Vltava. Longtemps lieu de résidence de l’aristocratie tchèque, cette municipalité (annexée à Prague en 1784) fut détruite par le feu en 1419 et en 1541 et saccagée par l’armée suédoise en 1648.

Encore plus déterminante quant à son aspect actuel fut la Bataille de la Montagne blanche, en 1620, au cours de laquelle les forces impériales catholiques écrasèrent les insurgés protestants. À la suite de cette défaite, la noblesse tchèque (convertie majoritairement au Hussisme) est bannie et dépossédée de ses biens. Leurs palais sont donc confisqués et servent à rémunérer les partisans de l’empereur.

Leurs nouveaux propriétaires garnissent leurs propriétés de jardins et refont les façades dans le style à la mode, né de la Contre-Réforme, soit le style baroque.

Une famille d’architectes, les Dientzenhofer, marqueront par leur talent la ville de Prague. On leur doit plusieurs constructions majeures dans ce quartier, dont l’église Saint-Nicolas-du-Petit-Côté (qu’on ne doit pas confondre avec l’église Saint-Nicolas de la place de la Vieille ville, également conçue par un membre de cette famille).

Situés dans ce quartier, la Chambre des députés, le Sénat, de très nombreuses ambassades et quelques bureaux ministériels, font que le Petit côté est encore aujourd’hui un lieu de pouvoir.

Vers la fin de cette vidéo, nous visiterons un des musées pragois d’instruments de musique. Dans celui-ci, des bornes d’écoute permettent d’entendre des enregistrements réalisés exactement sur les instruments devant nous.

À la toute fin, vous pourrez voir le célèbre Petit Jésus de Prague, à droite dans l’église Saint-Antoine-de-Padoue (aussi appelée église Notre-Dame-de-la-Victoire — un nom qui célèbre la victoire des Catholiques à la Bataille de la Montagne blanche).

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Prague — Le Quartier du château

Publié le 11 novembre 2010 | Temps de lecture : 4 minutes

 
Cette vidéo débute par une promenade au nord du Quartier du château. Cette partie de la ville, rarement montrée dans les guides de voyage, offre à la vue des visiteurs de nombreux exemples de bâtisses de style Art nouveau inspiré de la Sécession viennoise.

En nous dirigeant vers le château, nous traversons les jardins royaux où sont situés le Belvédère (en restauration au moment de ma visite) et la Maison Jeu de paume (devenue salle d’exposition).

Quant au château lui-même, il est le siège du pouvoir politique en Bohème depuis plus d’un millénaire. C’est le plus vaste palais du monde. En effet, sans tenir compte des jardins, il est plus grand que celui de Versailles. Il a la forme d’un « A » couché le long d’un plateau abrupt dominant la ville.

Dans l’espace délimité par ses remparts (devenus bureaux ministériels), le public peut accéder à un certain nombre d’édifices : ce sont la Cathédrale Saint-Guy (dont la construction s’étendit sur près de six siècles), le Vieux palais de style gothique flamboyant, l’église romane Saint-Georges (dont la façade fut baroquisée) et à sa gauche, le cloître Saint-Georges (devenu pavillon de la Galerie nationale).

La Ruelle d’or longe la partie nord-est du château. Il s’agit d’une des rues les plus pittoresques de Prague avec ses maisonnettes de couleurs vives. Elle tire son nom d’une légende selon laquelle les alchimistes de Rodolphe II y effectuaient leurs recherches en vue de découvrir comment changer le plomb en or. S’il est vrai que l’empereur était amateur d’ésotérisme, en réalité ces maisonnettes hébergeaient les archers du château. L’écrivain Franz Kafka a séjourné brièvement chez sa sœur, au numéro 22 de cette rue.

En face du château, à l’ouest, se trouve un parc autour duquel sont construites un certain nombre de demeures aristocratiques dont le Palais Schwarzenberg, le Palais Martinic et le Palais Šternberk (tous trois devenus musées).

Le complexe religieux de Notre-Dame-de-Lorette est situé un peu plus à l’ouest. Son clocher abrite un carillon de 27 cloches qui joue une mélodie aux heures. Quant à son trésor, au premier étage, il est logé dans un coffre-fort grand comme un appartement de quatre pièces, où sont entreposés des articles religieux somptueux donnés par la noblesse tchèque dont des ostensoirs en or massif sertis de diamants, de perles ou de grenats de Bohème.

Dans la cour du couvent, on peut voir la copie tchèque de la Santa Casa. Selon la légende, alors que la Terre sainte allait tomber entre les mains de barbares, des anges ont soulevé la maison dans laquelle avait grandi Jésus de Nazareth, et l’ont transportée par la voie des airs jusqu’à la ville de Loreto, en Italie, où un écrin en pierre sculpté lui a été ajouté. Au couvent, une réplique de la Santa Casa italienne a été construite. L’original et sa copie tchèque sont aujourd’hui des lieux de pèlerinage.

Le Couvent de Strahov est situé plus au sud. Son minuscule musée d’histoire naturelle renferme le seul spécimen complet au monde d’un animal aujourd’hui disparu, soit le dodo. Dépourvu de son plumage, cet oiseau manque évidemment de charme, pour ne pas dire de panache.

Sans pouvoir y pénétrer, les visiteurs du couvent peuvent avoir un aperçu de deux bibliothèques extraordinairement belles : la Salle philosophique et la Salle théologique. Au fond de cette dernière, dans une armoire verrouillée et protégée par un grillage de métal, se trouvent des livres interdits (dont un exemplaire du Coran).


Note : Les titres de certaines photos sont précédés d’une pomme rouge : c’est par ce moyen que signale que cette photo n’est pas de moi. C’est également le cas des vues aériennes tirées de Google Earth. Dans tous les cas, les crédits apparaissent au générique.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Prague — Le Quartier juif (Josefov)

Publié le 10 novembre 2010 | Temps de lecture : 3 minutes

Il existe un peuplement juif à Prague, voisin d’un peuplement slave, depuis le Xe siècle. Celui-ci se transforme en ghetto au XIIIe siècle, à la suite d’une directive du Vatican à l’effet que Juifs et Chrétiens doivent vivre séparément.

Au cours des siècles qui suivront, les Juifs seront l’objet de massacres (entre autres par les Croisés en route vers la Terre Sainte) et d’interdits quant aux métiers qu’ils peuvent exercer.

Durant la guerre de Trente ans, l’avancée de l’armée suédoise (qui s’était emparé du château de Prague qu’elle avait pillé) est stoppée sur le pont Charles. Celui-ci est alors le seul pont qui relie le quartier du Petit-Côté — où se trouve le château et où habite la noblesse — au reste de la ville. Durant cette bataille, le 26 juillet 1648, les étudiants de l’université Charles et les Juifs s’illustrent par leur courage à sauver la ville des envahisseurs.

En 1781, l’empereur Joseph II promulgue un édit de tolérance qui garantit à tous les citoyens (y compris aux Juifs), la liberté de culte et le libre accès à la vie publique : emplois publics, université, corps de métier, etc. C’est en son honneur que l’agglomération juive de Prague prendra le nom de Josefstadt (ou Ville Joseph).

En 1850, Josefstadt est annexé à la ville de Prague pour devenir le quartier de Josefov. Toutefois la presque totalité de ce quartier est rasée, entre 1893 et 1913, dans le but d’assainir et de remodeler la ville en suivant l’exemple de ce qu’avait fait le baron Hausmann à Paris. À l’issue de ces travaux, il ne resta plus que six synagogues, le vieux cimetière et l’ancienne mairie de la ville juive. Le quartier juif, tel qu’on peut le visiter aujourd’hui, date de cette époque.

Au cours de la Deuxième guerre mondiale, 90% des Juifs tchèques périrent dans des camps de concentration. Si bien que la communauté juive tchèque, après avoir été l’une des plus importantes, est désormais l’une des plus petites d’Europe. De nos jours, environ 6,000 Juifs vivent à Prague.


Note : Les titres de certaines photos sont précédés d’une pomme rouge : c’est par ce moyen que signale que cette photo n’est pas de moi. Il y en a peu. C’est également le cas des vues aériennes tirées de Google Earth. Dans tous les cas, les crédits apparaissent au générique.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Prague — La Vieille ville

Publié le 9 novembre 2010 | Temps de lecture : 4 minutes


 
À visiter Prague aujourd’hui, on pourrait croire que cette ville est née dans la Vieille ville tant ce quartier abonde de maisons anciennes d’origines romane, gothique, renaissant, baroque, et autres.

Ville impériale pendant des siècles, Prague fut le lieu de résidence d’une noblesse qui a multiplié les commandes auprès des meilleurs artistes d’Europe. Et les goûts changeant des propriétaires successifs de certains palais ont fait en sorte que des édifices, originellement médiévaux, se sont ornés de sgraffites à la Renaissance : dans bien des cas, ceux-ci disparurent à leur tour sous des moulages de stuc baroques quand cette mode balaya Prague aux XVIIe et XVIIIe siècle.

Si bien que de nos jours, la Vieille ville est un raccourci de tous les styles ornementaux qu’a connu l’Europe depuis un millénaire.

Le trajet le plus impressionnant de Prague est sans doute celui qu’empruntaient les rois de Bohème à leur couronnement. La partie de la Voie processionnelle du couronnement qui traversait la Vieille ville débutait à un palais médiéval (aujourd’hui remplacé par la Maison municipale), où les marchands et les artisans rendait hommage au souverain. Puis la procession empruntait la rue Celetná et traversait la Place de la Vieille ville (où les dirigeants municipaux remettaient symboliquement les clés de la ville au nouveau monarque). Après la Petite place, on défilait le long de la rue Karlova jusqu’à la Place des Croisés. Quittant la Vieille ville, la procession empruntait ensuite le Pont Charles pour se rendre jusqu’au Château de Prague.

Ce segment de la Voie processionnelle fait moins d’un kilomètre. C’est le long de ce trajet qu’on trouve quelques-unes des plus extraordinaires attractions touristiques de la ville.

En regardant cette vidéo, vous noterez la profusion de sculptures à de nombreux endroits. De manière générale, Prague est la ville au monde où on trouve le plus grand nombre de sculptures. On en voit partout, que ce soit des saintes en pâmoison dont les vêtements virevoltent au vent, des angelots joufflus et fessus, des nus Art déco, etc.

Signalons que la Vieille ville possède une salle légendaire, soit le Théâtre des États, où eut lieu la première mondiale (le 29 octobre 1787) de l’opéra Don Giovanni de Mozart. Dans le lieu même de sa création, on peut donc assister à ce que le compositeur lui-même décrivait comme un drame joyeux, dans une mise en scène remarquable (depuis 2006) de Jiří Nekvasil.

Pour terminer, c’est en écoutant « J’ai fait un rêve des plus doux », tout en revoyant mes photos de ce quartier, que je me suis rendu compte à quel point la musique de Gluck accompagne bien la vue des maisons baroques ou baroquisées de Prague. Dans les autres vidéos de Prague je me suis efforcé de mettre en valeur la musique tchèque : cette vidéo-ci est donc une exception au devoir que je me suis imposé de mettre en valeur le talent des compositeurs de ce pays.


Note : Les titres de certaines photos sont précédés d’une pomme rouge : c’est par ce moyen que signale que cette photo n’est pas de moi. Il y en a peu. C’est également le cas des vues aériennes tirées de Google Earth. Dans tous les cas, les crédits apparaissent au générique.

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Écrit par Jean-Pierre Martel