Le Conseil de sécurité de l’ONU est composé de quinze membres, dont cinq permanents, qui disposent chacun d’un droit de veto. En 1945, lors de la création de cette organisation, le Conseil de sécurité ne comptait que quatre membres permanents, soit États-Unis, la France, l’URSS et le Royaume-Uni. Aux lendemains de la deuxième guerre mondiale, ces pays étaient les quatre grandes puissances victorieuses de ce conflit. Depuis, la Chine est devenue le cinquième membre permanent du Conseil de sécurité.
À ce nombre s’ajoute dix membres non-permanents, élus pour deux ans par l’Assemblée générale de cette organisation. Les membres non-permanents ont droit de vote mais n’ont pas droit de veto. À six reprises depuis soixante ans, le Canada a fait application pour devenir membre du Conseil de sécurité et à chaque fois, notre pays a été élu.
Cette année, notre pays a soumis sa candidature pour la septième fois, en compétition avec l’Allemagne et le Portugal. L’Allemagne a été élue au premier tour alors qu’au second, le Portugal a obtenu 113 votes contre seulement 78 pour le Canada. Puisqu’aucun de ces deux derniers pays n’a obtenu le nombre de votes suffisant — soit les des deux tiers des pays présents à l’Assemblée générale, c’est-à-dire 127 votes — il devait y avoir un troisième tour. Plutôt que de subir une défaite cuisante, le Canada a préféré retirer sa candidature. Tous les observateurs s’entendent pour dire qu’il s’agit d’un revers extrêmement humiliant pour le gouvernement Conservateur canadien.
Dans la mesure où le Canada est perçu comme le petit caniche des États-Unis en politique étrangère, beaucoup de pays ne voient pas l’utilité de lui donner un siège au Conseil de sécurité puisque cela revient à en donner deux aux Américains. Également, le refus du Canada d’honorer ses engagements à réduire sa pollution en vertu du Protocole de Kyoto — protocole qu’il a signé — constitue un scandale diplomatique. En effet, le Droit international oblige tout pays à respecter ses engagements.
Le gouvernement Conservateur canadien, dirigé par le Premier ministre Harper, récolte donc ce qu’il a semé.
Quant à la déclaration du Premier ministre à l’effet que cette défaite ne détournera pas le Canada de ses principes, à ce que je sache, le refus d’honorer ses engagements internationaux est une absence de principe et non le contraire.
Références :
Conseil de sécurité: humiliante défaite pour le Canada
Dur revers pour le Canada aux Nations unies
Le Canada reçoit une gifle à l’ONU