La défense du français et le peur de la réprobation internationale

Publié le 29 septembre 2010 | Temps de lecture : 3 minutes

Je ne connais pas de peuple qui pratique la politique de la cafétéria en matière linguistique. En France, l’école publique est française. En Italie, elle est italienne. En Allemagne, elle est allemande. En Belgique et en Suisse, c’est selon la région linguistique ou le canton dans lequel on s’établit. Même dans les provinces anglophones du Canada, l’accès à l’école française est limité là où le nombre le justifie. Or cela n’est jamais justifié ailleurs que là où les minorités françaises sont déjà présentes. Bref, la cafétéria linguistique, c’est une vue de l’esprit.

Pourtant, certaines personnes invoquent la crainte d’un vote de blâme de l’ONU pour justifier leur appui au projet de loi 103 du gouvernement Charest. Mais d’où vient donc cette crainte ?

L’ONU est une grosse boite dans laquelle siègent quotidiennement des dizaines de comités. Ces comités adoptent annuellement des milliers de résolutions et de rapports. On y distribue les votes de félicitation ou les votes de blâme aussi facilement qu’on distribue de café chez Tim Horton. Et parmi ces milliers de résolutions, le Québec a été blâmé — par un comité de l’ONU dont plus personne ne se rappelle du nom — pour avoir invoqué la clause nonobstant de la constitution canadienne afin de limiter l’affichage commercial anglais au Québec. Big deal !

En réalité, ce vote reflète l’activité diplomatique du gouvernement fédéral canadien (opposé à cette législation québécoise) et l’absence de représentation du Québec à l’ONU. C’est tout. Évidemment tous les blogueurs hostiles au Québec s’en sont donné à coeur joie mais tout ce grenouillage n’a pas d’importance. Si nous avons le choix entre recevoir un vote de blâme d’un comité de l’ONU ou disparaitre comme peuple, je ne vois pas comment on peut hésiter.

Incidemment, rappelons que le Canada, lui, est critiqué pour son refus de signer la Déclaration des droits des peuples autochtones, ce qui n’empêche pas M. Harper de dormir.

Le Québec a déjà fait l’expérience du libre choix de la langue. En effet, en 1969, le gouvernement québécois de l’Union nationale (un parti politique aujourd’hui disparu — devinez pourquoi) adoptait une loi qui laissait aux parents le libre choix de la langue d’enseignement de leurs enfants.

Le résultat fut que les immigrants au Québec choisirent massivement d’envoyer leurs enfants à l’école anglaise. Je ne les blâme pas : à leur place, j’aurais fait pareil. Les Québécois francophones ont alors réalisé que s’ils ne voulaient disparaitre comme peuple, ils devaient cesser de financer, par le biais de l’école publique anglaise, leur propre extinction. D’où la loi 101.

Ceux qui soutiennent le projet de loi 103 au nom de la liberté et de l’ouverture d’esprit me font penser à ces personnages de film qui chantent des cantiques et sèment des pétales de rose en se rendant à l’arène où ils seront dévorés par les lions.

Références :
Le français en péril — Premier de trois volets
Le français en péril — Deuxième de trois volets
Le français en péril — Les solutions

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Carnet de voyage à Shanghai — Dernier jour

Publié le 26 septembre 2010 | Temps de lecture : 3 minutes
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Hier et aujourd’hui furent des journées tranquilles. Samedi, mon programme comprenait trois choses : passer chercher une gravure sur bois que j’avais fait recadrer, prendre possession d’une surchemise en soie taillée sur mesure et visiter le pavillon de l’Arabie Saoudite à l’Expo.

J’avais voulu visiter ce pavillon la dernière fois mais on cessait d’admettre des gens dans la file d’attente dès 19h45. Ce soir, je me suis présenté à 19h21 mais le tout avait été devancé de trente minutes. Conséquemment, j’arrivais donc six minutes trop tard. J’ai toujours aimé les pays qui changent les règles du jeu sans préavis : on ne s’y ennuie jamais. Ce soir-là, le prix de consolation, c’était un groupe saoudien qui interprétait, sur instruments traditionnels, la très belle chanson « Roulons-nous dans le sable chaud et aimons-nous jusqu’à demain, ma belle chamelle » ou quelque chose du genre, mon arabe laissant à désirer.

J’ai donc visité le pavillon des Philippines (banal), du Brunei Darussalem (5,5/10) du Cambodge (plutôt bien), du Sri Lanka (idem), du Pakistan (axé sur les femmes célèbres de ce pays et sur l’amitié avec la Chine), du Turkmenistan (banal), du Qatar (bien fait), du Maroc (extraordinairement beau) et d’Israël (centré sur une présentation d’un excellent film projeté sur écran parabolique).

Aujourd’hui, il a plu toute la journée. Je me suis engouffré dans un centre commercial et j’en suis sorti pour m’acheter un billet d’opéra chinois pour ce soir. En retournant à l’hôtel me changer (j’étais trempé à l’os), j’ai trébuché dans le métro et je me suis fendu l’arcade sourcilière gauche. Beaucoup de sang pour rien. Mais mon appareil-photo est intact.

Ce soir, l’opéra était un mélodrame d’époque. Gestes empathiques, sanglots et trémolos de voix, changements de décor à vue, au moins le quart de l’assistance qui mange ou qui parle à haute voix au cours de la représentation, spectateurs qui changent de siège en tout temps pour rejoindre les amis ou pour être mieux placés. Bref, tout un monde assez spécial.

Après les rappels, la Diva — déchargée des gerbes de fleurs qu’on venait de lui donner — chante pendant environ 15 minutes, sur le devant de la scène, des airs typiquement chinois, accompagnée du public qui en connait toutes les paroles.

Demain. ce seront les préparatifs pour le retour. Alors je ne publierai pas de billet. Celui-ci est donc le dernier de la présente série.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
Photo du haut : 1/80 sec. — F/5,1 — ISO 100 — 28 mm
Photo du milieu : 1/40 sec. — F/3,5 — ISO 100 — 14 mm
Photo du bas : 1/60 sec. — F/5,6 — ISO 100 — 45 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Carnet de voyage à Shanghai — Dix-neuvième jour

Publié le 25 septembre 2010 | Temps de lecture : 3 minutes
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Aujourd’hui, j’ai vraiment l’air étrange. Non seulement suis-je en chemise et cravate, mais en plus, j’écris ce billet dans le métro avec un stylo et du papier. Une Occidentale qui habite cette ville depuis plus d’une décennie m’a dit que je ressemblais à un inspecteur prenant des notes.

Sur la voie publique, tout le monde tape ses textes sur son téléphone portable. Certains hommes se laissent d’ailleurs pousser l’ongle des deux pouces — surtout le droit, qu’ils taillent en pointu arrondi — afin de faciliter la saisie du texte sur l’écran de leur téléphone (voir photo du bas).

Dans les couloirs du métro, une bonne partie des femmes seules marchent la tête baissée, comme des zombies, en consultant leur téléphone portable. Les autres ont cette démarche fière dont j’ai parlé plus tôt.

Les stations de métro sont rarement climatisées : par opposition, les wagons le sont presque toujours. Lors des journées chaudes que nous avons connues les deux premières semaines de mon séjour à Shanghai, il devait faire dix degrés Celcius de moins dans les wagons de métro. Brrrr !

On voit parfois des jeunes couples, assis enlacés, chacun consultant silencieusement son téléphone. J’imagine que s’ils ont quelque chose à se dire, le plus simple, c’est de se le texter.

Il n’est pas rare de voir sur la rue deux filles se tenir par la main ou entrecroiser leur bras. Un jeune homme peut passer le bras autour des épaules de son compagnon. Toutefois, dans ce dernier cas, cette marque d’affection n’est jamais réciproque ; c’est à dire que l’homme ainsi enlacé ne passe jamais le bras à la taille de celui qui lui a mis la main à l’épaule.

Les Shanghaiennes se maquillent peu. Elles s’épilent les sourcils et appliquent du mascara mais c’est tout. Quant au tatouage, il est rare ; sur des milliers de personnes que j’ai vues, seulement quatre portaient des tatouages visibles. Chez les hommes, la coloration capillaire est plus fréquente ici qu’ailleurs en Chine. Presque toujours, elle consiste à se colorer les cheveux brun. J’ai vu un gars avec les cheveux noirs et quelques mèches rouges.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
Photo du haut : 1/30 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 14 mm
Photo du bas : 1/200 sec. — F/3,5 — ISO 100 — 14 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Carnet de voyage à Shanghai — Dix-huitième jour

Publié le 24 septembre 2010 | Temps de lecture : 4 minutes

Aujourd’hui fut la journée la plus intéressante de mon séjour à Shanghai. Pour la première fois, j’ai mis ce que je porte habituellement en voyage, soit des pantalons noirs, une chemise bleu pâle et une cravate appareillée. Et c’est cette tenue vestimentaire qui m’a permis d’établir la relation la plus amicale avec les Chinois que j’ai rencontrés.

En fait, un plus grand nombre de Shanghaiens m’ont adressé la parole aujourd’hui (en anglais ou en chinois) que dans tout le reste de mon voyage. On pourrait croire qu’une tenue aussi formelle établit une certaine distance. Eh bien non, paradoxalement.

Mon programme aujourd’hui, c’était de terminer mon circuit du nord de Shanghai, entammé hier. J’ai d’abord fait le Musée de la poste situé dans un édifice dont la terrasse (véritable but de ma visite) offre une vue superbe du nord du Bund et de Pudong.

Puis je fais la rue Qipu, située à proximité. Noire de monde, c’est une rue où on se procure des vêtements populaires à prix abordable. Et ce, dans un quartier ancien, aux maisons à deux étages, en bois, mais qu’on est en train de démolir. Fascinant de voir comment une activité commerciale intense peut coexister avec un effondrement urbain.

Puis je pars à la recherche d’un parc recommandé par un de mes guides touristiques mais dont l’accès est teriblement compliqué en raison des voies rapides qui l’encerclent. Je finis par aboutir dans un quaritier en démolition. Étonnamment, plein de gens y vivent toujours. On croirait une zone sinistrée, victime d’un tremblement de terre. Dans ces maisons encore debout dont certaines pièces sont éventrées, des gens sont toujours là. Peut-être parce qu’ils y ont vécu toute leur vie et qu’ils se sont jurés de la quitter seulement lorsqu’ils n’auront plus le choix, soit que leur nouvelle demeure, promise par les autorités, n’est pas encore disponible.

Toute une activité économique parallèle se développe en marge de cette démolition. Ici, on accumule les poutres de bois. Là, les portes et les escaliers. Bref, toute une économie souterraine, axée sur le recyclage, s’est développée.

Évidemment, quand un touriste occidental se pointe dans ce décor, c’est clair pour tout le monde qu’il s’est égaré. Je dois admettre que depuis au moins deux heures, je n’ai pas rencontré un seul Occidental. En d’autres mots, je suis vraiment dans la Chine profonde. Alors dans ce monde 100% chinois, on assiste à la confrontation de deux cultures.

D’un côté il y a moi, en route pour mon parc, et de l’autre, bientôt une vingtaine de personnes qui habitent les lieux et qui se réunissent autour de moi pour m’aider. Personne parmi eux ne parlent anglais. Et moi, je ne sais presque rien en chinois. Que va-t-il de passer ? D’abord moi, je n’ai pas besoin de leur aide. Je ne suis pas perdu : il y a bien un parc, là, au bout de cette ruelle, c’est écrit sur ma carte.

Mais les gens qui habitent de quartier depuis toujours, ils le savent bien que cette ruelle est un cul-de-sac. Alors je leur montre ma carte. Elle est précise, c’est clair et net : il y a un parc au bout de cette ruelle. Alors ils me laissent poursuivre ma route. Effectivement, au bout de cent pas, je dois me rendre à l’évidence : ils ont raison, cette ruelle ne mêne à rien. Alors je bifurque par cette autre ruelle. Je rencontre alors les même gens, que je salue d’un large sourire pour masquer ma déconfiture et je finis par tâtonnement par aboutir à ce fameux parc qui ne valait vraiment pas la peine de tant d’efforts.

Je prends le métro pour le Stade Hongkou et surtout le parc Luxun. Tout le côté ludique des Shanghaiens est résumé dans ce parc.

Ici des retraités jouent aux cartes. Là on y fait du pédalo en famille, on s’y baigne, on tricote, on fait la sieste ou du cerf-volant. Dans un bosquet, un musicien y joue du violoncelle chinois. Plus loin, un parc d’attraction amuse des enfants. Et dans une cacophonie des plus charmantes, des solistes, des chœurs et des ensembles instrumentaux composent spontanément et dans le plus merveilleux désordre, un hymne à la vie susceptible de rendre Dieu satisfait de sa création.


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Carnet de voyage à Shanghai — Dix-septième jour

Publié le 23 septembre 2010 | Temps de lecture : 2 minutes
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Équipé de la photo d’un bout de papier sur lequel j’ai griffonné l’horaire des autobus pour Zhouzhuang, je pars à l’aventure. Il pleut mais la météo prévue est du temps nuageux. Dans les faits, l’après-midi sera ensoleillée avec passages nuageux

Je me suis levé plus tôt et j’arrive à temps en taxi pour le départ de 10h. L’autobus mettra environ 90 minutes pour atteindre cette ville d’eau, une des plus célèbres de toute la Chine.

C’est M. Hui Guo Jiang, un Sino-Canadien de 76 ans rencontré le 10 septembre dernier au bazar de Yuyuan, qui m’avait recommandé de visiter cette ville (que je ne connaissais pas).

Située à 60 km de Shanghai, Zhouzhuang est une ville fascinante. Ses canaux, bordés de boutiques et de restaurants, sont beaucoup plus photogéniques que ceux de Sushou et de Luzhi (que j’ai visitées l’an dernier). On y trouve plusieurs palais séculaires qui nous permettent bien d’imaginer la vie nobiliaire de la Chine ancienne.

C’est une ville charmante qui méritait amplement la journée que je lui ai consacrée.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/30 sec. — F/4,5 — ISO 125 — 21 mm
2e photo  : 1/125 sec. — F/5,3 — ISO 100 — 30 mm
3e photo  : 1/20 sec. — F/4,0 — ISO 400 — 18 mm
4e photo  : 1/160 sec. — F/6,3 — ISO 100 — 22 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Carnet de voyage à Shanghai — Seizième jour

Publié le 22 septembre 2010 | Temps de lecture : 4 minutes
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Un typhon de passage dans cette partie du Monde a faut chuter les températures d’environ sept degrés, rendant tout a coup la visite de la ville beaucoup plus agréable. Je m’étais fixé pour la journée un programme très ambitieux dont de je n’ai réalisé qu’une partie. Comme toujours, c’est lorsqu’on s’y attend le moins qu’on a les plus belles surprises.

J’ai visité le nord de la ville. Mon programme commençait par la visite d’un ensemble de maisons traditionnelles recommandées dans un guide touristique. Malheureusement, à mon arrivée, on achevait de les détruire. Au lieu de prendre le taxi, comme prévu, pour me rendre au deuxième item au programme, j’ai plutôt décidé de visiter les environs.

Quelle merveilleuse idée. Je me suis retrouvé dans un quartier populaire sans prétention, un quartier qui respire la vie. Sur mon chemin, le parc Ghangshou. Dans ce dernier, je visite une galerie d’Art puisque ce parc abrite ce commerce. On y vend des peintures figuratives de la qualité de ce qu’on trouve dans notre salon des Métiers d’Art au Québec. Je suis étonné par les prix; une toile de 1,6 par 0,6 mètre que j’aurais achetée — s’il n’y avait pas eu le problème du transport — se vendait $120 (encadrement compris).

Le parc lui-même est un musée de sculptures figuratives. Dans la photo du haut, la sculpture n’est fixée au socle que par le côté externe du pied droit et les orteils du pied gauche. Tout le reste flotte, y compris la tablette, vissée par en dessous.

Puis je visite le Temple du Bouddha de jade. Tout autour de la cour intérieure du temple, et un peu partout dans son enceinte, les vendeurs de camelote s’affairent. Au second étage, dans le saint des saints, là où se trouve le Bouddha de jade blanc, des préposés se chargent de prendre les bouteilles d’huile achetées par les fidèles et de toucher ces bouteilles contre la statue sacrée. Instantanément, comme par magie, l’huile jaune devient jaune (sic), au grand émerveillement des croyants, surpris de voir que l’huile sacrée puisse réussir à ce point à prendre l’apparence d’une huile ordinaire.

Puis, à proximité, le long de la rivière Wusong, plus précisément sur la rue Moganshan, se trouvent des anciens hangars industriels convertis en galeries d’Art contemporain. Beaucoup de petites galeries et une foule d’artistes d’avant-garde représentés témoignent bien que Shanghai est devenue une pépinière de talents. J’y passe des heures et j’y serais resté plus longtemps si le tout ne fermait pas à 18h. Je dois y retourner samedi prochain chercher une gravure sur bois que j’ai achetée et qu’on va recadrer à mon goût d’ici-là.

En me rendant au métro, je tombe sur le Centre commercial Yuexing Furnishings, au moins deux fois plus grand que les Galeries d’Anjou où, sur quatre étages (photo du bas), on ne vend que du mobilier de chambre à coucher et de salon. Rien pour la cuisine ou la salle de bain. Je crois comprendre que chaque boutique est consacrée à un fabricant.

Détails techniques :
Photo du haut : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45 mm — 1/40 sec. — F/5,1 — ISO 125 — 28 mm
Photo du bas : Panasonic GH1, objectif Lumix 20 mm F/1,7 — 1/160 sec. — F/2,0 — ISO 100 — 20 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Carnet de voyage à Shanghai — Quinzième jour

Publié le 21 septembre 2010 | Temps de lecture : 3 minutes
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Hier soir, j’ai pris le repas du soir dans un restaurant japonais situé au Centre commercial Super Brand Mall de Pudong. Ce centre commercial est en face de la boutique Apple dont je vous ai parlé précédemment.

C’était la deuxième fois que j’y allais. Les Japonais ont vraiment le tour d’apprêter et de rendre appétissants les espèces en voir de disparition. Les Japonais ne sont pas fous; ils ont compris bien avant nous qu’il faut se dépêcher à en manger pendant qu’il en reste : après, il sera trop tard.

Mon aileron de nourrisson de dauphin (en d’autres mots, ma nageoire de dauphin de lait) était délicieuse, bien rosée à l’arête, et fondait en bouche. J’aurais aimé vous en faire goûter. Le dauphin de grain était moins cher sur le menu mais je n’avais pas confiance.

Moi, j’aime manger frais. Or avec les Japonais, tout est tellement frais. On croirait entendre encore le babouin se débattre dans la cuisine quand on vous apporte ses testicules fumantes dans votre assiette. Incidemment, je me suis toujours demandé s’ils font quelque chose avec le restant du singe; au moins de la soupe, j’espère. Le envieux diront que c’est un peu cher mais on doit comprendre que cette année, le prix du riz a triplé. Alors…

… soyons sérieux. On peut s’y assoir aux tables mais lors des deux seules fois où j’y suis allé, on m’a placé au bar qui entoure les chefs. Les plats défilent sous nos yeux. Selon la couleur de l’assiette, le prix varie de 5 à 25 yuans (de 90 cents à 4$), sauf le wasabi (la moutarde verte japonaise) qui est gratuite (voir les deux premières photos). À la fin du repas, la serveuse calcule l’addition à partir de votre pile d’assiettes.

Toujours hier, j’ai visité le Musée de l’histoire de Shanghai. Très intéressant. Utilisant une foule de moyens conventionnels, mais de manière ingénieuse : statues de cire grandeur nature, photos d’archives, décors de studio, maquettes des maisons patrimoniales, etc. (voir photo du bas, représentant une soirée à l’opéra).

Aujourd’hui, ma journée a été une récapitulation générale en vue d’une excursion éventuelle à Zhouzhuang, un village d’eau situé à 60 km de Shanghai. J’ai passé la soirée à l’Expo. J’y ai visité successivement le pavillon de la Suède (trop IKEA), celui de la Norvège (bien pensé), celui de l’Irlande (sympathique), celui des Pays-Bas (nul), celui du Canada (ludique), celui de l’Inde (mince), et du Népal (architecture traditionnelle spectaculaire).

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/30 sec. — F/3,5 — ISO 320 — 14 mm
2e photo  : 1/25 sec. — F3,5 — ISO 400 — 14 mm
3e photo  : 1/8 sec. — F/3,8 — ISO 800 — 17 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Carnet de voyage à Shanghai — Quatorzième jour

Publié le 20 septembre 2010 | Temps de lecture : 3 minutes
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Ce matin, en marchant sur le trottoir le long de la rue Yan’an, un motocycliste a klaxonné juste comme il passait à côté de moi. Le volume sonore de son klaxon était tellement fort — certainement plus de 150 décibels — que j’en ai eu mal à l’oreille droite pendant un bon dix minutes.

Je me rendais au métro pour aller au Parc du centenaire. C’est le parc le plus vaste de Shanghai. La partie sud-est est un parc à l’anglaise qui a la forme d’un blason de 1,8 km par 0,8 km. Il est plutôt plat et est bordé de tours résidentielles dont certaines ressemblent à des extra-terrestres (photo du haut). La partie nord-ouest du parc, appelée Place du Centenaire, est plus symétrique. C’est une version moderne du jardin à la française, d’environ un km carré. Dans l’ensemble, les arbres y sont encore trop jeunes, ce qui a pour conséquence qu’on y marche trop souvent au gros soleil. J’ai toutefois apprécié la Fontaine magique (une fontaine synchronisée au son de pièces instrumentales de musique classique) : je me suis promené entre les jets verticaux d’eau, ce qui a eu le résultat voulu de me mouiller de la tête aux pieds.

Je n’ai pas eu à décider combien de temps je devrais passer au Musée des sciences et des technologies : c’est fermé le lundi.

Puis, j’ai parcouru l’avenue du Centenaire. C’est le boulevard le plus large et le plus long de Shanghai (il fait 4 km de long). Par moment, ses trottoirs ont 20 mètres de large. Son côté Est est jalonné d’une série de jardins allongés, entourés d’un muret d’environ trois mètres (photo du centre). Ce sont de petits oasis de tranquillité relative (je dis relative puisqu’on ne peut échapper totalement au bruit des klaxons).

Partout dans ce quartier, on voit des tours à bureaux et des tours résidentielles (photo du bas) et, à l’occasion, des maisons de quelques étages seulement. Peu de ce qui s’y trouvait avant que Pudong ne devienne une zone économique spéciale, a échappé aux pics des démolisseurs.

De manière générale, Pudong a été conçu à l’époque où on croyait que l’avenir, c’était l’automobile. On y marche donc pour rien. Ce soir, en me rendant à la tour Jinmao, j’ai dû faire un détour équivalent à trois quadrilatères, des barrières et l’absence de voie réservée aux piétons nous empêchant de traverser ce boulevard, une fois rendu au niveau de ce gratte-ciel.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/320 sec. — F/8,0 — ISO 100 — 39 mm
2e photo  : 1/125 sec. — F5,1 — ISO 100 — 28 mm
3e photo  : 1/400 sec. — F/6,3 — ISO 100 — 14 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Carnet de voyage à Shanghai — Treizième jour

Publié le 19 septembre 2010 | Temps de lecture : 5 minutes
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Au renouvellement de ma carte de crédit, je ne voulais pas de carte à puce. Mais, m’a-t-on répondu, cela ne se fait plus. De mauvaise grâce, j’ai donc fini par l’accepter, sentant toutefois que cela me causerait des problèmes. Imaginez un vieux grincheux qui se dirait : « Maudite invention du Diable ! ». Eh bien, vous lisez dans mes pensées…

Environ la moitié des restaurants et des commerces à Shanghai n’acceptent pas de cartes de crédit, d’où l’importance d’avoir sur soi de l’argent comptant. Or la devise chinoise ne s’obtient qu’en Chine; on ne peut s’en apporter du Canada.

De plus, il y a quatre manières d’obtenir des devises chinoises :

  1. en échangeant des devises étrangères aux bureaux de change situés dans les aéroports chinois,
  2. aux comptoirs des banques chinoises si vous parlez le Mandarin (ce qui n’est pas mon cas),
  3. à la réception des hôtels qui font également office de bureaux de change (ce qui n’est pas le cas de mon hôtel), et dernièrement
  4. aux guichets automatiques des banques chinoises qui acceptent votre carte de crédit ou votre carte bancaire.

Puisque ce dernier cas correspond à ma seule possibilité, le problème, c’est que la grande majorité des guichets automatiques d’ici n’acceptent pas la carte à puce VISA. Ils l’accepteront sans doute un jour, mais pour l’instant, ça ne fonctionne pas. Sauf dans de rares cas.

Or il ne faut pas se tromper de guichet. Si vous allez dans un qui ne l’accepte pas, non seulement refusera-t-il la transaction mais il est possible, en plus, qu’il inactive votre carte, la rendant nulle partout ailleurs, y compris là où elle devrait être acceptée.

Ici en Chine, le système banquaire est totalement chinois; il n’y a pas de grande banque internationale, mais plutôt que des banques chinoises dont les noms nous sont totalement inconnus. C’est ainsi que la seule banque que je connaisse qui accepte la carte VISA à puce est la Huaxia Bank. Avis donc aux autres titulaires de carte à puce qui connaîtraient présentement les mêmes difficultés que moi.

J’ai donc passé la soirée à essayer en vain à retirer de l’argent dans six quichets différents — pour finalement réussir après que VISA eut débloqué ma carte à Montréal à la suite de mon interurbain de vingt minutes. Mais jusque là, la journée s’était bien déroulée. Elle avait commencé par une visite au Royaume sauvage des insectes. Ce dernier est plus qu’un insectarium puisqu’on y trouve aussi un grand nombre de petits animaux (lapins, cobayes, salamandres, chèvres, etc.).

Puis j’ai visité deux des gratte-ciel parmi les plus hauts au Monde. J’ai d’abord pris un café au restaurant du 53e étage de l’hôtel Hyatt situé dans la Tour Jinmao — qui compte 88 étages et qui a la silhouette d’une pagode. Puis je me suis rendu à la plateforme d’observation (photo du haut) du 100e étage du Centre financier mondial de Shanghai — haut de 101 étages et qui a la forme d’un décapsuleur.

Au sortir de ce dernier édifice, un vieux monsieur s’est approché de moi en me montrant l’arrière de son appareil-photo. Méfiant, ma première réaction a été de me demander ce qu’il essayait de me vendre. Mais j’ai bien ri quand j’ai réalisé qu’il m’avait photographié à mon insu, en contre-jour dans la plateforme d’observation (photo du bas). Puisque qu’après la visite, je m’étais attardé une demi-heure à regarder des timbres au bureau de poste situé dans ce gratte-ciel, c’était par pure coïncidence que nous étions sortis ensemble de l’édifice.

Et puis, pendant qu’il s’éloignait, j’ai réalisé qu’il me fallait une copie de cette photo. J’ai couru le rejoindre. Et alors que la photo était encore affichée sur l’écran arrière de son Sony, j’ai sorti mon Panasonic pour prendre une photo de sa photo. En lui montrant le résultat sur l’écran arrière de mon appareil, nous avons tous deux éclatés de rire, un peu comme les spectateurs du court-métrage « L’arroseur arrosé », des frères Lumière.

Somme toutes, ce fut une rencontre très plaisante : pourtant ni lui ni moi ne comprenons la langue de l’autre. Comme quoi les mots sont très utiles, mais ne sont pas absolument nécessaires à la compréhension entre les peuples…

J’ai terminé la journée par une brève visite du Parc du Centenaire, puis mon retour en métro à l’hôtel.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/160 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 14 mm
2e photo  : 1/60 sec. — F/3,5 — ISO 100 — 14 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Carnet de voyage à Shanghai — Douzième jour

Publié le 18 septembre 2010 | Temps de lecture : 4 minutes
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En écartant les rideaux ce matin, l’air extérieur était propre et j’ai donc décidé que je passerais la journée dans le quartier futuriste de Pudong. Mais dans le fond, j’avais simplement le goût de ne rien faire. Alors, comme un enfant qui cherche des prétextes pour ne pas aller à l’école, je me suis senti fatigué après le déjeuner et j’ai donc fait une petite sieste.

À 13h, la raison a pris le dessus : je pouvais dormir tout le restant de ma vie si j’en avais envie mais maintenant j’étais à Shanghai, pour la seule et dernière fois de ma vie et c’est clair que j’allais profiter de cette occasion unique. Devant une argumentation aussi convaincante que ferme, je me résolus à obéir.

Je traversai la rivière Huangpu dans le tunnel appelé « Bund Sightseeing Tunnel ». Celui-ci offre à ses passagers un spectacle son et lumières pseudo-psychédélique digne d’un cirque ambulant.

Puis je me rends à la Tour de communication Perle de l’Orient (à gauche sur la photo du haut) essentiellement pour y prendre des vues aériennes de Shanghai. Ma visite y durera deux heures dont la moitié pour en redescendre. Le goulot d’étranglement, ce sont les ascenseurs; leur capacité est d’une vingtaine de personnes aux cinq minutes.

À un moment donné dans la foule qui s’agglutinait pour descendre, je sentais qu’on me poussait dans le dos. Après quelques minutes, las d’être pressé contre les gens devant moi, je me suis ancré en agrippant une tige de métal horizontale, ce qui rendait inutile toute pression. La personne qui me poussait a donc changé de victime. C’est alors que j’ai vu une petite femme de 1,5 mètre, les bras croisés en X devant sa poitrine, pousser comme un bulldozer dans le dos du monsieur devant elle. Derrière elle, un espace d’une trentaine de cm libre. Arrivé près des portes de l’ascenseur, j’ai senti être devenu le sujet d’une deuxième pousseuse. Pour la tester, j’ai fait volteface une fois arrivé dans l’ascenseur et immédiatement celle-ci a arrêté de me pousser dessus…

J’ai visité ensuite l’aquarium de Shanghai qui est très bien mais auquel je préfère celui de Barcelone.

Après le repas du midi dans un restaurant japonais, je visite le nouveau magasin Apple de Pudong. Il s’agit d’un commerce souterrain d’un étage. On y accède par un escalier en tire-bouchon surmonté d’un cylindre de verre, au haut duquel est suspendue une pomme lumineuse (voir photo du bas). Ce cylindre est entouré d’un bassin d’eau peu profond, autour duquel s’enroule la file d’attente. Des bouteilles d’eau sont distribuées gratuitement et, par gros soleil, des parapluies noirs sont prêtés aux visiteurs en attente. Le magasin est agréable. Une aire a été aménagée pour permettre aux enfants de jouer à des jeux Macintosh.

Je visite en soirée le centre commercial Super Brand Mall, extrêmement populaire auprès des jeunes.

Pour terminer, je rentre en métro, Pudong étant à trois stations de mon hôtel.

Autant la signalisation est claire et explicite dans les stations, autant il est parfois difficile (sinon impossible, à moins de disposer d’une carte) de savoir de l’extérieur où se trouve une entrée de métro.

Quand l’accès se fait directement par la rue, le métro est identifié par une enseigne lumineuse distinctive. Mais quand l’accès se fait par l’intermédiaire d’un centre commercial, souvent aucune signalisation ne l’indique de l’extérieur. À mon retour à Montréal, je compte vérifier si cela est également vrai des entrées à la station McGill par l’intermédiaire du Centre Eaton ou de La Baie, sur la rue Sainte-Catherine.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/8 sec. — F/3,5 — ISO 800 — 14 mm
2e photo  : 1/30 sec. — F/4,9 — ISO 100 — 25 mm


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