C’est à partir de la Renaissance que l’Occident a dépassé la Chine et est devenue la civilisation dominante au Monde, tant au point de vue des sciences qu’au niveau technologique.
Or ce n’est pas une coïncidence; la Renaissance fut la redécouverte et la diffusion de la Civilisation gréco-romaine.
C’est cette redécouverte qui nous a fait sortir de la superstition et de la grande noirceur médiévale.
C’est le pouvoir de la raison qui nous a permis de découvrir les moyens de contrôler les épidémies qui décimaient des millions de personnes au Moyen-Âge et ce sont les inventions scientifiques qui nous ont apporté l’aisance et le confort dont nous profitons aujourd’hui.
Il est donc triste de voir la Grèce, un pays à qui nous devons tant, s’enliser dans la décadence.
On estime que 30 à 40% du produit intérieur brut de ce pays est représentée par le travail au noir, par les combines sous la table et les magouilles de toutes sortes. L’évasion fiscale y est généralisée, tout comme la corruption des agents du fisc. Or l’exemple vient de haut.
Pour 2009, le gouvernement conservateur grec sortant avait annoncé un déficit de 6% alors que le gouvernement socialiste, nouvellement élu, révélait qu’il était plutôt du double.
Cette révélation était une douce revanche pour les socialistes puisque cinq ans plus tôt, lorsque les conservateurs les avaient chassés du pouvoir, ceux-ci avaient révélé que les socialistes avaient maquillé les comptes publics et que les déficits publics de leurs prédécesseurs étaient deux fois supérieurs à ceux annoncés (en 2000, 4,1% vs 2% — en 2001 et 2002, 3,7% vs 1,4% — en 2003, 4,6% vs 1,7% — en 2004, 5,4% vs 1,2%).
Pour l’instant, les socialistes n’ont pas eu le temps de fouiller la période de 2005 à 2008 mais on croit généralement que la tradition de trafiquer les comptes publics est une grande constance de la politique grecque.
Mais il n’y a pas que l’État qui triche.
Quand le ministre des finances de ce pays a demandé à ses contrôleurs de vérifier la rémunération des médecins du plus chic quartier d’Athènes (Kolonaki), quelle ne fut pas sa surprise d’apprendre qu’une bonne partie de ceux qui menaient un train de vie fastueux ne déclaraient que des revenus de 10 000 à 15 000 euros par année. Son ministère a également publié une liste de onze médecins spécialistes qui ont déjà reçu une amende globale de 4,3 millions d’euros pour fraude fiscale.
D’après ce que j’ai cru comprendre, il y a une taxe sur les piscines en Grèce. Or le fisc vient d’utiliser Google Earth pour compter les piscines dans les quartiers huppés du nord d’Athènes. Le résultat ? Alors qu’il en y avait 324 déclarées officiellement, on en a dénombré cinquante fois plus, soit 16 974.
Entre 2000 et 2009, la Grèce a acheté pour 65,3 milliards d’euros de matériel militaire, soit l’équivalent de 5 930 euros par habitant. Entre 2005 et 2009, ce pays fut le cinquième plus important acheteur d’armes au Monde.
En somme, ce pays a plus de latitude qu’on pense généralement pour à la fois réduire ses dépenses (tout spécialement en équipement militaire) et pour aller chercher l’argent là où il se trouve, soit dans les poches de ses plus riches fraudeurs.
L’élément déclencheur de la crise grecque, c’est la décote — au rang d’investissement spéculatif — de la dette de ce pays par une importante agence de notation. Cette décode était souhaitable, voire nécessaire; il est inadmissible qu’un pays mente systématiquement et ce, pendant des années, sur l’importance de son déficit et tente ainsi de tromper ses créanciers.
La colère de ces derniers, qui a secoué toutes les bourses du Monde — grâce à l’effet multiplicateur des millions de petits menés suiveux qui jouent à la bourse sans savoir ce qu’ils font — a été suffisante pour ébranler la monnaie européenne et pour inciter les dirigeants politiques européens à faire en sorte que leurs contribuables à eux se portent garants de cette dette (et possiblement la paient un jour de leurs taxes).
Références :
En Grèce, fraude et corruption à tous les étages
Grèce : Georges Papandréou veut enrayer la fraude fiscale généralisée
Grèce : hausse du chômage et chasse au gaspi
Les avantages de la crise grecque
Payer l’impôt, c’est être un con
Trends in international arms transfers, 2009
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