En marge du débat sur le voile islamique intégral

23 février 2010

Si une femme désire se couvrir la tête d’un voile qui laisse à découvert son visage, cela ne me regarde pas. En effet, qu’il s’agisse d’une femme musulmane, d’une femme juive orthodoxe portant une perruque (ce qui revient au même), ou d’une religieuse chrétienne en tenue traditionnelle, qui suis-je pour décider de la tenue vestimentaire des autres ?

Toutefois, s’il s’agit d’un voile qui cache totalement le visage — ce que portent les femmes afghanes — ou qui ne laisse que les yeux à découvert, cela est différent. Avant de répondre pourquoi cela serait différent, j’aimerais faire une parenthèse.

Parenthèse

Il n’est pas fréquent — mais il n’est pas rare non plus — de voir des gens masqués dans le métro de Montréal. La dernière fois que j’en ai vu un, c’était il y a moins d’une semaine. Il s’agissait d’un homme âgé entre 16 et 30 ans, la tête recouverte d’un capuchon. En plus, cet homme portait une cagoule qui ne lui révélait que les yeux.

Il était assis, les pieds sur le siège devant lui et un sac à dos sur celui à ses côtés. Lorsque j’ai vu le siège sur lequel il avait déposé ses bottes, je lui ai fait savoir par un « Pardon » que je voulais m’y assoir. Pour toute réponse, il m’a fait un signe de la main pour m’indiquer le siège d’en face qui était disponible. Effectivement, ce siège — que je n’avais pas vu en raison des gens debout qui le cachaient — était vacant. Je m’y suis donc assis.

Cet homme masqué aurait pu être recherché par la police, voire même être un criminel notoire, sa cagoule lui permet d’échapper aux recherches policières et de circuler librement dans la ville.

Alors j’aimerais qu’on m’explique pourquoi on ne parle jamais (ou presque) des hommes qui circulent masqués dans les lieux publics alors que les femmes masquées — extrêmement rares au Québec — font l’objet de débats passionnés. Cela est-il dû à notre tradition judéo-chrétienne qui impute aux femmes — depuis Ève — la responsabilité de tous les maux de l’Humanité ? Fin de la parenthèse.

Suite et fin

Alors pourquoi suis-je contre le port de tout masque en public — c’est-à-dire ailleurs qu’à la maison ou dans des lieux de culte — par toute personne en âge de commettre un méfait ?

Pour des raisons de sécurité. Permettre d’être masqué sur la place publique pour d’autres raisons que médicales ou climatique, c’est permettre aux évadés de prison, aux bandits et à tous ceux qui sont recherchés par la police (en particulier aux êtres violents et dangereux) de circuler librement parmi nous sans crainte de se faire reconnaître. De plus, cela prive les victimes d’actes criminels de moyens de contribuer à l’arrestation de malfaiteurs qu’elles pourraient reconnaître sur la rue.

En somme, je crois qu’on devrait interdire à tout adolescent et à tout adulte de circuler masqué en public, quitte à invoquer la clause nonobstant de la Constitution canadienne pour y parvenir.

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Écrit par Jean-Pierre Martel