Le massacre des ambulanciers palestiniens

Publié le 5 avril 2025 | Temps de lecture : 2 minutes
Cliquez sur l’image pour démarrer

Le 23 mars dernier, dans la bande de Gaza, des troupes israéliennes ont ouvert le feu sur des véhicules suspects qui roulaient en pleine nuit les phares éteints.

Selon l’armée israélienne, ces véhicules transportaient secrètement des djihadistes et des militants du Hamas.

Dans l’empressement à enterrer les corps, il semble qu’on n’ait pas remarqué qu’une des quinze victimes avait sur lui un téléphone multifonctionnel.

Or cette personne avait filmé la scène avant d’être abattue.

Dans le clip vidéo de 76 secondes publié ce matin par The Guardian, on voit plutôt quatre véhicules (dont deux ambulances et un camion de pompier) qui roulent sur une rue déserte de la bande de Gaza, les gyrophares allumés en plus des feux avant et arrière.

Ces véhicules transportaient quatorze ambulanciers et secouristes, de même qu’un travailleur humanitaire de l’Onu.

Ceux-ci étaient à la recherche de deux ambulanciers du Croissant-Rouge abattus plus tôt cette nuit-là.

Croyant les avoir trouvés, ces quatre véhicules se sont immobilisés. Alors que deux passagers sont descendus pour inspecter leur camionnette, les soldats israéliens, postés en embuscade, ont ouvert le feu.

Ceux qui ont survécu au tir nourri ont été éliminés un à un et enterrés dans une fosse commune.

Dans sa chronique d’hier, le Palestinien Rami-Abou Jamous apporte à ce sujet des précisions macabres que nous ne jugeons pas utile de répéter ici.

Références :
« Ces journalistes qui veulent seulement parler du Hamas »
Phone footage appears to contradict Israeli account of killing of Gaza medics
The Gaza paramedic killings: a visual timeline

Complément de lecture : La menace d’Arès, dieu de la guerre

Laissez un commentaire »

| Guerre en Palestine | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Pourquoi renégocier l’ACÉUM ?

Publié le 4 avril 2025 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Après treize mois d’intenses négociations, l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACÉUM) est entré en vigueur le premier juillet 2020 pour une durée de six ans.

Tout comme l’accord qui l’a précédé (l’ALÉNA), l’ACÉUM devait protéger les produits et services canadiens contre les taxes douanières américaines.

C’est ça, un accord de libre-échange.

Malheureusement, dès que cela ne leur convient plus, les États-Unis n’hésitent jamais à renier leur parole.

En voici quelques exemples.

La Crise des missiles à Cuba

En 1962, les États-Unis jugèrent intolérable que la Russie installe des missiles hostiles dans leur cour arrière, soit à Cuba. Washington instaura alors un blocus maritime contre l’ile et menaça de faire sombrer tout navire russe qui s’approcherait des côtes cubaines.

Cette crise fut résolue par un accord en vertu duquel la Russie retirait ses missiles antiaméricains de Cuba en contrepartie de quoi les États-Unis retiraient leurs missiles antirusses de la Turquie.

Bien des années plus tard, après que la poussière de cette crise fut retombée, les États-Unis redéployèrent leurs missiles en Turquie, faisant de ce pays le plus important dépositaire de leurs ogives nucléaires hors du territoire américain.

Par la suite, ces missiles furent rapprochés de Moscou en les redéployant en Roumanie, une décennie après l’adhésion de ce pays à l’Otan.

Et le but de l’adhésion éventuelle de l’Ukraine à l’Otan était de les rapprocher encore davantage. D’où la guerre russo-ukrainienne.

La réunification de l’Allemagne

En 1990, les États-Unis s’étaient engagés verbalement à ne pas élargir l’Otan vers l’est en contrepartie du consentement russe à la réunification de l’Allemagne.

Techniquement, cette promesse n’a pas été faite par l’Otan (qui n’était pas signataire de l’accord), mais par les États-Unis. Ce qui revient au même puisque ceux-ci ont droit de véto sur l’élargissement de l’Alliance.

Longtemps, les États-Unis ont nié avoir pris un tel engagement. Mais dans leurs mémoires publiés depuis, les diplomates présents lors de ces négociations ont confirmé la véracité de cette promesse américaine.

La Convention contre la torture

Lorsque les dirigeants d’un pays signent un traité, celui-ci doit être ratifié (ou confirmé) par le parlement de ce pays.

Les États-Unis ont signé la Convention de l’Onu contre la torture en 1988 et l’ont ratifiée en 1994.

Toutefois, à la suite des attentats du 11 septembre 2001, l’administration de G.W. Bush a signé en 2002 trois mémorandums qui autorisaient la torture à la base militaire de Guantánamo.

L’accord sur le nucléaire iranien

En 2015, les États-Unis signaient l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien à la suite d’une longue négociation lors de laquelle toutes les parties avaient consenti à des compromis.

Mais trois ans plus tard, Donald Trump annonce la décision des États-Unis de sortir de cet accord, c’est-à-dire de rétablir les sanctions contre l’Iran tout en exigeant que l’Iran respecte le compromis qu’il avait accepté en échange de la levée de ces sanctions.

L’Accord de Paris sur le climat

En 2016, les États-Unis ont signé cet accord.

Quatre ans plus tard, sous la première administration Trump, ils s’en sont retirés. Sous l’administration de Joe Biden (qui lui a succédé), ils l’ont réintégré en 2021 avant de s’en retirer de nouveau en 2025, à l’arrivée au pouvoir de l’administration Trump-II.

Dans ce cas-ci, les États-Unis n’ont pas renié leur parole puisque l’accord prévoyait qu’un pays puisse s’en retirer.

Mais ce chachacha démontre qu’on ne peut jamais se fier aux États-Unis.

Conclusion

En février dernier, dans le texte Déchiffrer Donald Trump, nous écrivions :

Donald Trump est obsédé par le déficit de la balance commerciale américaine.

À ses yeux, les États-Unis se comparent à une compagnie dont les dépenses sont supérieures à ses revenus. Or il sait qu’en pareil cas, l’entreprise se dirige vers la faillite.

Il s’attaque donc à tous les pays — amis ou non — dont la balance commerciale est excédentaire à l’égard des États-Unis.

Dans certains milieux, on n’a pas encore compris que l’époque de la mondialisation heureuse du commerce international est révolue… du moins pour l’instant.

L’aveuglement des politiciens canadiens est tel qu’ils s’imaginent qu’une nouvelle entente commerciale mettra fin aux barrières tarifaires alors que l’ACÉUM (encore en vigueur) avait précisément pour but de les empêcher.

En d’autres mots, une entente de libre-échange avec les États-Unis, ça ne donne rien tant que Donald Trump est au pouvoir.

En effet, si Trump n’hésite pas à violer l’ACÉUM qu’il a lui-même signé, pourquoi respecterait-il une autre entente du même genre ?

Dring ! Dring !

Références :
Accord Canada‒États-Unis‒Mexique (ACEUM)
Accord de Paris sur le climat
Accord de Vienne sur le nucléaire iranien
Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants
Crise des missiles de Cuba
« L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est »
Renouvellement de l’ACEUM : Ottawa peaufine sa stratégie
Torture aux États-Unis

Laissez un commentaire »

| Économie, Politique internationale | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, lequel est pire ?

Publié le 3 avril 2025 | Temps de lecture : 4 minutes

Avant-hier, un de mes amis m’a écrit pour me demander de commenter un certain nombre d’affirmations au sujet du Rassemblement national.

Ces affirmations sont présentées ici sous forme de questions et de réponses.

Macron est-il de droite ?

Oui.

Marine Le Pen, est-elle à droite de Macron ?

Il est périlleux de comparer un chef d’État en exercice avec une personne qui n’a pas dû faire face aux vicissitudes du pouvoir. Je suis enclin à penser que Macron est pire.

Mon critère est la violence étatique

Les accords de Minsk, visant à faire cesser la guerre civile dans l’Est de l’Ukraine, ont été signés sous François Hollande en 2014. La France et l’Allemagne étaient garants de son application. Mais Hollande et Macron n’ont rien fait pour les faire respecter.

Kyiv payait alors des milices néonazies pour faire tuer ses propres citoyens dans l’Est du pays. Résultat ? Environ seize-mille morts, principalement des Ukrainiens russophones. Et donc, avec la complicité passive de la France.

Si Macron avait fait respecter ces accords, la guerre russo-ukrainienne n’aurait pas été déclenchée. Il est donc partiellement responsable du million (?) de morts qu’a fait ce conflit jusqu’ici. Sans parler des veuves, des orphelins et de le prédation américaine du pays sur ses terres arables et ses richesses minérales.

Par contre, Le Pen veut la fin de cette guerre, perdue d’avance. Le Pen au pouvoir, ce sont ces vies sauvées, autant du côté russe qu’ukrainien.

D’autre part, depuis des mois, Macron aide l’ex-présidente de la Géorgie (Salomé Zourabichvili) à opérer son coup d’État destiné à ouvrir un deuxième front contre la Russie. D’autres morts en perspective s’il réussit.

Pour terminer, on oublie généralement que la répression des Gilets jaunes par Macron a été d’une extrême violence.

Comme lors de la répression des Carrés rouges au Québec, les forces de l’ordre françaises ont utilisé des armes à mortalité réduite. Avec le même résultat; des dents cassées, des mâchoires fracturées, des commotions cérébrales, et la perte de l’usage d’un œil par un protestataire (comme au Québec).

Cette violence a été occultée par l’AFP et les principaux quotidiens français (propriétés des oligarques qui ont placé Macron au pouvoir).

Y a-t-il une gradation dans l’extrême droite ?

Quand on qualifie n’importe quoi d’extrême droite (comme le fait l’AFP), on voit évidemment des différences.

En réalité, les extrêmes droites (les vrais) se différencient beaucoup plus par les moyens utilisés que par l’idéologie.

Le régime hitlérien a fait le maximum de morts qu’il pouvait. Au Proche-Orient, l’État dominant n’a pas la même machine génocidaire. Autrement, il n’y en aurait plus un seul Palestinien de vivant.

Marine Le Pen et Donald Trump, du pareil au même ?

Probablement. Mais en plus cohérent du côté français.

Le Rassemblement national, est-ce la droite, l’extrême droite ou l’extrême droite au carré ?

La droite, c’est l’intolérance. L’extrême droite, c’est la haine, et plus précisément une haine qui n’hésite pas à tuer.

Le Rassemblement national est né d’un parti d’extrême droite. Mais il s’est assagi au fil des années. L’expulsion du père (pourtant fondateur du parti) est l’illustration de cet adoucissement.

Il est toujours possible que le naturel revienne au galop. Mais c’est improbable; le RN est déjà au pouvoir dans bien des villes, des villages et des communes de France. Et ceux-ci n’ont pas été mis à feu et à sang comme le prédisaient les cassandres de nos grands médias.

Tout au plus, a-t-on exploité le sentiment antimusulman en retardant l’émission des permis pour l’ouverture de mosquées et en accusant de troubler l’ordre public, les Musulmanes qui allaient à la place en portant un burkini (un maillot de bain qui couvre tout le corps sauf le visage).

À partir du moment où on traite les immigrants comme de la […], on commence à parler d’extrême droite solide… Pas besoin de tuer pour être extrémiste; déporter, intimider, rabaisser, humilier peuvent être suffisants.

Pas d’accord; tuer et renvoyer quelqu’un dans son pays d’origine ne sont pas pareils. Tous les pays du monde expulsent des gens (au Canada, surtout lorsqu’ils sont francophones).

2 commentaires

| Politique internationale | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Fraude ou ingérence massive dans les élections fédérales !

Publié le 3 avril 2025 | Temps de lecture : 2 minutes



 
Depuis hier, le premier ministre du Canada annonce sur Facebook un nouveau programme destiné à enrichir les Canadiens.

Pour un temps limité, les personnes intéressées à investir la somme minimale de 350 $ sont assurées de recevoir plusieurs milliers de dollars par mois.

Comment ? Alimenté par l’Intelligence artificielle, le programme fédéral consiste à analyser les microfluctuations de la bourse pour déceler les moindres occasions d’enrichissement.

Le tout est garanti par la Banque du Canada.

En quelques heures, la Québécoise Anna (de 31 ans) a vu la valeur de son investissement propulsée à plus de 44 500 $.

L’offre est tellement irrésistible que j’ai songé brièvement à en profiter. Sérieusement. Après tout, qu’aurais-je eu à perdre sinon 350 $ ? Et si c’était vrai ?

Puis j’ai remarqué que la vidéo n’est pas de CBC (la version anglaise de Radio-Canada), mais de CBCNNLIVE.

De plus, dans la séquence où Justin Trudeau vante le programme, ses lèvres ne suivent pas fidèlement ce qu’il dit.

Et pourquoi donc l’offre officielle du Canada est-elle publiée par Engineers KW (dans le coin supérieur gauche du premier message) ou par maple-guide.com (au bas, à gauche).

Dans la deuxième capture d’écran, le clip vidéo de CTV News est publié par Brayan Lames. C’est qui, lui ?

Sur l’internet, la CBC prévient les Canadiens de cette fraude, mais pas le site français de Radio-Canada.

Les personnes intéressées doivent être prévenues; c’est une pyramide de Ponzi.

Un commentaire

| Économie, Politique canadienne | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La menace d’Arès, dieu de la guerre
par Jean-Pierre Martel

Publié le 3 avril 2025 | Temps de lecture : 2 minutes

Ce fut déjà tout or, tout encens.
Ce fut à l’époque où nos pieds foulaient le sable chaud,
Où nos fouets dominaient la rage,
Et où la famine emportait les enfants des autres.

Maintenant, le feu consume les montagnes,
Les récoltes se sont desséchées,
Et les rivières se remplissent de sang.

Le vent habite nos temples.
Les femmes accouchent de mort-nés.
Les écritures virevoltent au vent.
Tandis que le sol vibre au bruit des armes.

Les fidèles apeurés
Adressent des vœux pieux :
Leurs prières sont sans écho,
Leurs Idoles, pétrifiées.

D’autres dansent et s’enivrent
Comme s’ils ignoraient
Que la jungle envahit déjà nos cités,
Et que la rouille corrompt nos épées.

Voyez : nos ennemis étendent leur empire.
Alors que cogne à nos portes la Grande faucheuse.

Quel conjoint mourra en premier ?
Qui connaitra la pire agonie ?
Combien de cheveux par poignée ?
Combien de chair par lambeau ?

Parfois, les nuits de nouvelle lune,
Un murmure, porté par le vent,
Répète doucement du fond de la forêt sombre
Qu’il n’est pas trop tard.

Mais il ajoute que si nous attendons qu’Arès
Apparaisse comme notre dernier espoir,
Nous découvrirons, repentants,
Que les prières les plus ferventes
Lui sont adressées par ceux-là mêmes,
Nombreux, que nos fouets
Ont su si bien faire taire.
 

3 commentaires

| Poésie | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La Science est Lumières, la croyance chimères 
par Jacques Légaré, ph.d. en philosophie politique

Publié le 2 avril 2025 | Temps de lecture : 2 minutes

Ce n’est pas un effroi que l’espace fait voir
Ni le fond infini d’un horrible trou noir.
C’est la chance et l’élan où notre vie patrouille
Comme un poisson fringuant au ruisseau y farfouille.

L’ardeur de tout croyant le chauffe et le séduit;
Mais son bon sens inné à tel feu se réduit.
Il est presque impossible à imposer l’étude
Au citoyen borné qui la dit platitude.

Des crimes les plus noirs ont souillé tous les dieux.
Ils les justifient tous nous pétant dans les yeux :
La violence et le feu, le mensonge et l’inceste,
Le vol, l’assassinat, et tout ce qu’on déteste.
C’est l’ordre impératif dicté des Immortels
À notre âme asservie par leurs tourments cruels.

Serment d’un bigot fanatique :
« Je n’adore qu’un dieu, maître de l’univers,
Sous qui tremblent le ciel, la terre, et les enfers,
Un dieu qui, nous aimant d’une amour infinie,
Voulut mourir pour nous avec ignominie,
Et qui par un effort de cet excès d’amour,
Veut pour nous en victime être offert chaque jour.»

(Pierre Corneille)

Il aurait pu encore en ajouter des bonnes
Que n’aurait jamais dit un gamin de trois pommes :
« Vaut mieux le dur supplice au beau lit d’une femme »
ou
« J’aspire moins à sa peau qu’au chalumeau en flamme
Pour jouir de mon Salut payé d’atrocités
 »…

…Que seul voudrait pour tous les faux saints patentés.
 

Laissez un commentaire »

| Poésie | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Mars indigne de Vénus et Vénus aveugle de Mars 
par Jacques Légaré, ph.d. en philosophie politique

Publié le 2 avril 2025 | Temps de lecture : 1 minute

Au seul plaisir du lit un rustaud s’intéresse.
On sait ce qu’il veut bien des chairs de la princesse.
S’il ressent son désir, sa fougue et sa vigueur,
Si son corps devient dur sa hâte sent l’aigreur.

Quand l’amour délirant tient une âme alarmée
Il l’attache aux périls de la personne aimée…

…Et n’a plus nom d’amour, mais mépris et pitié
Ce grossier qui trahit sa très douce moitié.

Le macho viriliste au sexe très goujat
Mérite sans appel le plus violent crachat.

Bravo au grand courage affiché par ces femmes
Qui de l’humanité ont du meilleur la flamme !
 

Laissez un commentaire »

| Poésie | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


L’abus du qualificatif ‘extrême droite’ par l’AFP

Publié le 1 avril 2025 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Pour juger si un gouvernement était de droite ou de gauche, il suffisait autrefois de le regarder agir.

Si ses politiques fiscales avaient pour résultat de prendre l’argent des personnes fortunées et de la redistribuer aux personnes dans le besoin, c’était un parti de gauche.

À l’opposé, si ce parti prenait l’argent des classes moyennes pour financer des baisses d’impôt profitant aux personnes fortunées, c’était un parti de droite.

Sous l’influence du wokisme, cette distinction a volé en éclats.

La redéfinition des extrêmes

De nos jours, sont considérés de gauche les formations politiques, les ONG ou les groupes de réflexion qui militent pour la défense des minorités sexuelles ou des minorités de genre, ou encore qui s’opposent à ce qu’on limite les flux migratoires.

C’est ainsi qu’un parti municipal sera considéré de gauche en fonction de ce critère, malgré ses politiques extrêmement répressives à l’égard des sans-abris et des obstacles administratifs à la construction de logements sociaux (en dépit de ses promesses électorales du contraire).

À l’opposé, sur la scène internationale, on qualifiera d’extrême droite un gouvernement ou un parti politique qui est hostile à l’homosexualité et aux minorités de genre, ou qui veut restreindre sévèrement l’immigration. Et ce, même si ses politiques sociales favorisent la répartition de la richesse au profit des travailleurs et des milieux défavorisés.

Par exemple, il eut un temps où le Parti communiste français (PCF) préconisait un contrôle des flux migratoires afin de protéger les ouvriers de l’immigration incontrôlée. À cette époque, le PCF accusait les grands groupes industriels de vouloir créer des surplus de main d’œuvre afin de maintenir au plus bas les salaires des ouvriers.

Depuis que le PCF a modifié sa position à ce sujet, une partie de sa clientèle électorale a migré vers le Rassemblement national.

L’Agence France-Presse


 
Le mois dernier, un milicien russe coupable de crimes de guerre fut qualifié faussement de ‘néonazi’ par l’Agence France-Presse alors que les agences Reuters et Associated Press l’ont plutôt qualifié de nationaliste ou d’ultranationaliste (ce qui juste).

En réalité, un soldat ou un mercenaire russe qui se dirait néonazi serait immédiatement fusillé en tant que traitre. Prétendre que le néonazisme existe en Russie est une manière pour l’AFP de banaliser l’existence de cette idéologie haineuse en Ukraine.


 
D’autre part, après avoir participé sur le site de Radio-Canada à la discussion relative à l’inéligibilité de Marine Le Pen, j’ai remarqué que le communiqué de l’AFP utilisait cinq fois le qualificatif ‘extrême droite’ pour caractériser le Rassemblement national (RN).

Cette insistance à ancrer dans les esprits le danger de cette formation politique a fait naitre ma suspicion : en supposant que le Front national de Jean-Marie Le Pen était un parti d’extrême droite, est-ce le cas du RN de sa fille ?

L’extrême droite pour vrai

En vue d’un texte que j’écrirai peut-être, je m’intéresse depuis peu à l’extrême droite ukrainienne, et plus précisément aux milices néonazies qui œuvrent depuis des décennies dans l’ouest de ce pays.

Ce que je lis, c’est qu’avant la guerre, ces milices prenaient plaisir à attaquer des campements de Roms (appelés aussi Gitans ou Romanichels) pour en tuer quelques-uns. Qu’ils provoquaient des émeutes lors de défilés de la fierté gaie afin que les autorités municipales les interdisent au nom de la paix sociale. Qu’ils s’invitaient à des conférences au sujet de l’antisémitisme afin rosser le conférencier devant l’assistance horrifiée. Etc.

Est-ce que les partisans du RN leur ressemblent, même de très loin ?

D’autre part, après avoir détruit toutes les parcelles de sol fertile de la bande de Gaza, lorsqu’on instaure un blocus alimentaire total au point que la farine commence à manquer, n’est-ce pas une manière d’obtenir par la famine le même résultat que celui obtenu par l’emploi du Zyklon B dans des chambres à gaz ?

Voilà ce qu’est un gouvernement d’extrême droite. Est-ce que les politiques antimigratoires du RN s’apparentent à cela ?

Conclusion

Jusqu’à tout récemment, l’AFP était partiellement financée par l’USAID, par le biais d’Internews Network.

Qualifier le RN de parti d’extrême droite — alors qu’il n’est qu’un banal parti de droite — est typique de l’alarmisme de l’AFP qui sert à diaboliser les adversaires du pouvoir établi.

Plus précisément, la désinformation de l’AFP sert les intérêts des politiciens pro-européens et des va-t-en-guerre placés au pouvoir à l’époque de l’administration démocrate américaine.

Du fait que les dépêches de l’AFP sont déjà en français, cette agence de presse exerce malheureusement un monopole de facto sur l’information internationale publiée par nos quotidiens et qui façonne les esprits au Québec et en France.

Références :
Fear of famine looms after all Gaza bakeries run out of flour amid month-long Israeli blockade
La corruption de la presse occidentale par Washington
Le mythe du néonazisme russe
Marine Le Pen inéligible cinq ans et condamnée à quatre ans de prison

Un commentaire

| Politique internationale | Mots-clés : , , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Les tribunaux, remparts de la Démocratie 
par Jacques Légaré, ph.d. en philosophie politique

Publié le 1 avril 2025 | Temps de lecture : 3 minutes


Préambule : Voici un texte que Jacques Légaré a écrit en réponse au texte ‘L’inéligibilité de Marine Le Pen’. En raison de sa qualité, j’ai choisi d’en faire un billet ‘officiel’ du blogue.

À l’avenir, je n’écarte pas la possibilité de faire de même pour d’autres commentaires de lecteurs.

 
La position de Monsieur Martel, pourtant bien argumentée en droit comparatif, aboutit au pire : l’électorat devient juge.

Or la démocratie grecque, il y a 2500 ans, donnait à l’Ecclésia qui est l’assemblée du peuple en démocratie directe, un pouvoir judiciaire.

Elle fit exécuter sur le champ les généraux, pourtant au retour d’une grande victoire, qui s’étaient présentés devant elle pour recevoir tous les honneurs de la victoire. Accusés de n’avoir pas secouru leurs propres marins naufragés, ils furent exécutés sur le champ.

Très mauvais quand une institution cumule des pouvoirs qui nécessitent leur stricte séparation pour agir en toute cohérence, à défaut de sérénité. Les juges au tribunal sont plus sereins que les élus en assemblée.

Les juges ne sont pas mus par l’intérêt, la passion partisane ou le carriérisme. Uniquement par la vertu de justice et celle qu’ils réussissent à trouver dans les lois qui les encadrent et qu’ils appliquent.

Enfin, l’électeur veut voir sur son bulletin de vote que des gens intègres. Pas de criminels condamnés qui viennent par la bande lui commander une immunité par le suffrage universel.

La célébrité ou la notoriété ne sont pas des chèques en blanc pour l’impunité

Trump a réussi ce coup fumeux et vicieux, très vicieux. Les Canadiens, et même les Américains, ont déjà commencé à en manger les fruits pourris.

Que des mains propres comme candidats. Dehors les arrivistes, les populistes, les fascisants, les fourbes et les ratoureux qui détournent les fonds publics ou mentent comme ils respirent.

Seuls Poutine, Orban et Musk les appuient publiquement, de même que leurs partisans, indignes parce qu’ils sont justement des crapules (dans les faits avérés ou dans l’âme).

Pas beau notre avenir qui s’en vient.

Terminons donc ce texte par les alexandrins suivants :

La Justice est vertu avant d’être appareil.
Qui l’oublie, bien ou mal est devenu pareil.
On ne peut se laver par la célébrité,
Sinon un grand mafieux deviendra député.
En éducation même on aura pédophile
Un élu bien servi en enfants à la file.

Laissez un commentaire »

| Politique internationale | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


L’inéligibilité de Marine Le Pen

Publié le 31 mars 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

C’est plus tôt aujourd’hui que Marine Le Pen (la cheffe du Rassemblement national) et huit de ses eurodéputés ont été reconnus coupables de détournement de fonds publics.

Madame Le Pen a été condamnée à une peine d’inéligibilité de cinq ans et à une peine d’emprisonnement de quatre ans, dont deux sous bracelet électronique.

La législation québécoise au sujet du financement politique relève du Code civil (québécois) et non du droit criminel (canadien). Or le droit civiliste considère la fraude politique comme un délit et non comme un crime.

Ce qui évite que les tribunaux québécois soient instrumentalisés à des fins politiques, comme ils le sont dans d’autres pays (en Roumanie, par exemple).

Promulguée le 9 décembre 2016, la loi française surnommée Sapin-II stipule à son article 19 que les magistrats ont l’obligation de retirer l’éligibilité des politiciens condamnés pour fraude politique. Le législateur français commettait ainsi une grave erreur en faisant du pouvoir discrétionnaire des procureurs un outil de répression politique.

Après avoir accepté ce cadeau empoisonné, les tribunaux se retrouvent aujourd’hui dans la nécessité d’invoquer le respect de l’État de droit pour faire avaler au peuple français l’érosion de son pouvoir souverain.

Imaginez qu’à la suite du rapport Gomery (au sujet du scandale des commandites), le système judiciaire canadien ait profité de l’élection du gouvernement conservateur de Steven Harper pour faire emprisonner une bonne partie du cabinet libéral de Paul Martin, le Canada aurait passé pour une république de bananes.

Ceci étant dit, personne ne réclame ici l’impunité de Marie Le Pen. Elle a fraudé : eh bien, qu’elle paie.

Toutefois, si les tribunaux français avaient condamné le Rassemblement national à rembourser les 2,9 millions d’euros de la fraude, majorés d’une pénalité importante, ce parti serait en faillite. Et ses dirigeants auraient à rebâtir à neuf une nouvelle formation politique, une corvée dont ils se souviendraient longtemps.

Ce faisant, les tribunaux n’auraient pas privé le peuple français de son droit de choisir ses dirigeants, aussi imparfaits soient-ils.

En confiant aux tribunaux le pouvoir d’empêcher le peuple français de s’exprimer par voie démocratique, ils ne lui laissent que le choix d’imposer sa volonté par des voies qui ne le sont pas, et notamment par la violence (aidé discrètement par l’ami américain).

Références :
Article 19 de la loi Sapin-II
Inéligibilité : que prévoient les lois de 2016 et 2017 ?
La volonté populaire en Europe soumise à la dictature des juges : le cas de la Roumanie
Marine Le Pen inéligible cinq ans et condamnée à quatre ans de prison

Paru depuis : Condamnation de Marine Le Pen : Jean-Luc Mélenchon rejoint les critiques de la droite et de l’extrême droite sur la justice (2025-03-31)

2 commentaires

| Politique internationale | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel