Le Sixième arrondissement de Paris

8 avril 2016

 
Sans parcourir un circuit précis, ce diaporama comprend cinq parties.

Le long de la Seine

La première partie présente le bord de Seine de l’arrondissement, de l’Institut de France à la place Saint-Michel.

À sa mort, survenue en 1661, le cardinal Mazarin lègue les sommes nécessaires à la construction d’un collège dit des Quatre-Nations, destiné à l’instruction gratuite de soixante gentilshommes des quatre territoires annexés par la France au XVIIe siècle à la suite de deux traités de paix.

Construit de 1662 à 1688 par Louis Le Veau (un des plus grands architectes sous Louis XIV), le bâtiment (à 0:06) abrite de nos jours différentes académies, dont l’Académie française.

Plus à l’ouest se trouve la Monnaie de Paris. Sa vocation est de frapper la monnaie française, d’exposer des réalisations dans son musée, et d’héberger diverses expositions d’art contemporain comme celle en cours au moment de ma visite (de 0:10 à 0:43).

Place Saint-Michel

Cette première partie se termine par la place Saint-Michel.

Celle-ci est née avec le percement du boulevard Saint-Michel en 1855.

Sa fontaine a été conçue par l’architecte Gabriel Davioud en 1860. Encadrée de deux dragons cracheurs d’eau (ce qui plus sécuritaire que le feu), la statue Saint Michel terrassant le Diable est l’œuvre de Francisque-Joseph Duret.

Entre la Seine et le boulevard Saint-Germain

Originellement, l’officine Buly (de 0:55 à 0:58) était celle du parfumeur Jean-Vincent Bully, fondée en 1805. Il servit d’inspiration à Balzac pour le personnage principal du roman César Birotteau.

Fermée depuis la ruine de son propriétaire à la suite de la mise à sac de son entreprise lors de la Révolution de Juillet (en 1830), la marque fut reprise à plusieurs occasions.

L’officine a refait surface en 2014 sous le nom de Buly (avec un seul ‘L’, plus acceptable en anglais), en s’inspirant du catalogue et des formules du parfumeur.

Palais des études de l’École supérieure nationale des Beaux-Arts

L’École supérieure nationale des Beaux-Arts (de 1:00 à 1:24) occupe divers bâtiments, dont l’ancienne église du couvent des Petits-Augustins (dont on peut apercevoir la façade entre les deux bustes de la photo à 1:00).

Le Café de Fore (à 1:30) et Les Deux Magots (à 1:32) sont deux célèbres lieux de rencontre d’artistes et d’intellectuels parisiens depuis la Première Guerre mondiale.

De 1:36 à 2:11, nous visitons l’église Saint-Germain-des-Prés. Pour certains, ce serait la plus vieille église de Paris, un titre contesté par Saint-Julien-le-Pauvre.

L’Église actuelle fut construite de 990 à 1021 mais fut très remaniée depuis.

Après avoir découvert qu’au Moyen-Âge, les murs extérieurs et intérieurs de beaucoup d’églises étaient peints, on décida de décorer la nef de fresques et d’ornements. Hippolyte Flandrin peignit les fresques de 1842 jusqu’à sa mort en 1864 tandis qu’Alexandre Denuelle s’occupa de l’ornementation polychrome des murs. Le style choisi par ces artistes est de leur invention.

À 1:43, la chaire en marbre, exécutée en 1827, est de l’architecte Antoine-Chrysostome Quatremère de Quincy.

À 1:54, il s’agit du cénotaphe de Jean II Casimir Vasa, roi de Pologne, qui a abdiqué en 1608 après vingt ans de règne afin de devenir abbé commendataire de Saint-Germain-des-Prés. Ses restes y reposèrent de son décès en 1672 jusqu’à ce qu’ils soient transférés à Cracovie quatre ans plus tard.

À 1:57, cette plaque de 1923 célèbre le tricentenaire de la naissance de François de Montmorency-Laval. Celui-ci fut ordonné évêque en 1658 dans cette église. Par la suite, il devint le premier évêque de Nouvelle-France, puis déclaré saint par le pape François en 2014.

L’orgue actuel, de syle néoclassique, a été construit au début des années 1970 par le facteur Haerpfer-Erman (à 2:06).

Murale en grès émaillé au square Félix-Desruelles

Dans le square Félix-Desruelles, adjacent à l’église, on trouve cette murale Art nouveau — conçue par l’architecte Charles Risler et le sculpteur Jules Coutan — qui ornait originellement le Pavillon des manufactures françaises à l’exposition universelle de 1900.

À 2:53, il s’agit du restaurant Procope, le plus ancien café de Paris. Il fut fondé en 1686 par un gentilhomme de Palerme nommé Francesco Procopio dei Coltelli. D’illustres personnes — De La Fontaine, Voltaire, Rousseau, Beaumarchais, Balzac, Hugo, Verlaine, Diderot, d’Alembert, Benjamin Franklin, Robespierre et Danton — fréquentèrent cet établissement.

À 2:57, le restaurant Le Clou de Paris est au rez-de-chaussée du premier immeuble parisien en béton armé, construit en 1893 par l’architecte lyonnais Édouard Arnaud.

Aux alentours de Saint-Sulpice

De 3:18 à 3:22, le bâtiment de l’actuelle mairie du 6e arrondissement a été construit de 1847 à 1849 par les architectes Rolland et Leviconte.

À 3:40, la monumentale Fontaine Saint-Sulpice est mieux connue sous le nom de Fontaine des cardinaux. Érigée de 1843 à 1848 par Louis Visconti, elle est ornée des statues de quatre orateurs célèbres sous Louis XIV qui font face (presque parfaitement) aux points cardinaux. Ces évêques n’ont toutefois jamais été nommés cardinaux.

Église Saint-Sulpice

De 3:42 à 4:18, nous visitons l’église Saint-Sulpice. Construite de 1645 à 1780 selon les plans de l’architecte Christophe Gamard, c’est la 2e plus vaste église de Paris, après Notre-Dame. À l’époque, la paroisse comptait 125 000 personnes.

La façade se compose de deux péristyles superposés, le deuxième formant une loggia surmontée aux extrémités de tours latérales qui devaient, au départ, être identiques. De plus, cette façade devait être complétée d’un fronton triangulaire dont la construction fut abandonnée.


Note : Pour consulter un guide illustré des termes techniques d’architecture religieuse, on cliquera sur ceci.

 
C’est une église en croix latine. La nef se compose d’abord d’un vaisseau central, de deux bas-côtés et de chapelles latérales.

Le transept est peu saillant; il est à peine plus large que le reste de l’église.

Puis suit le chœur, entouré d’un déambulatoire et de chapelles absidiales.

Les fenêtres sont hautes, essentiellement en verre blanc. En conséquence, cette église est assez bien éclairée, sauf pour ce qui est de la chapelle de la Vierge, située au fond de l’église.

Au Moyen-Âge, on estimait que la pénombre créée par les vitraux colorés était propice au recueillement des fidèles. Mais à la Contreréforme, plus précisément depuis le Concile de Trente en 1545, on voulait que les fidèles en prière puissent lire le missel.

Le style des vitraux de Saint-Sulpice — la plus importante collection de vitraux réalisés sous Louis XIV — se caractérise par l’utilisation du verre blanc, décoré d’une guirlande sur le pourtour et d’un médaillon au centre.

On trouve dans cette église plusieurs des chefs-d’œuvre de l’art religieux à Paris.

Sa chapelle axiale a été conçue par l’architecte Charles de Wailly dans les années 1770. L’Assomption de François Lemoyne décore sa coupole (à 3:50).

Le Combat de Jacob avec l’Ange, d’Eugène Delacroix

En entrant à droite, la première des chapelles latérales est la chapelle des Saint-Anges. Celle-ci est décorée de trois œuvres originales d’Eugène Delacroix (de 3:51 à 3:55), soit Le Combat de Jacob avec l’Ange (mur de gauche), Saint Michel terrassant le dragon (au plafond) et Héliodore chassé du Temple (mur de droite). L’artiste a mis six années, de 1855 à 1861, pour les créer.

Au plafond, il s’agit d’une toile marouflée. Toutefois les deux autres peintures ont été réalisées à l’huile et à la cire directement sur le mur. Conséquemment, il est impossible de les détacher de leur support.

De 3:57 à 4:00, il s’agit de la décoration de la chapelle Saint-Jean-Baptiste. Du côté gauche, on peut y voir la statue de Jean-Baptiste, en marbre, par Louis-Simon Boizot. À droite, c’est le monument funéraire du curé Languet de Cergy réalisé de 1756 à 1758 par René-Michel Slodtz.

En 1719, c’est ce curé énergique qui mettra sur pied la loterie qui permettra de relancer la construction de l’église, interrompue depuis presque quarante ans. En 1745, il reste encore la façade à compléter, mais au moins l’église n’est plus ouverte à tous les vents et en proie aux intempéries comme c’était le cas depuis des décennies.

De 4:02 à 4:06, on voit la décoration de la chapelle Saint-Denis. À 4:06, il s’agit de la peinture murale Saint Denis et ses compagnons conduits au supplice créée en 1859 par Félix Jobbé-Duval.

C’est dans la chapelle Saint-Vincent-de-Paul qu’on trouve Saint Vincent de Paul assis tenant des petits enfants (à 4:08), une statue d’Émilien Cabuchet réalisée en 1856.

Chaire de l’église

Plutôt que d’être adossé à une colonne, la chaire néoclassique créée en 1788 par Charles de Wailly semble suspendue dans l’espace. En réalité, elle s’appuie sur ses escaliers. Sa forme triangulaire est une allusion à la Sainte Trinité.

Aux trois coins de ce monument, on trouve la représentation dorée des trois vertus théologales; la Foi (à gauche, sculptée par Louis-François Guesdon), la Charité (sur l’abat-voix, de Jacques-Edme Dumont), et l’Espérence (à droite, de Louis-François Guesdon).

L’orgue de Saint-Sulpice est de renommée internationale. Il fut construit par Cliquot en 1781 et amélioré par Aristide Cavaillé-Coll de 1857 à 1861. Son buffet fut dessiné en 1781 par Jean-François Chalgrin.

À 4:56, on voit Le Centaure, une sculpture de 1985 par l’artiste français modestement appelé César.

Aux alentours du Jardin du Luxembourg

Jardins du Luxembourg

Après une promenade sur le boulevard Saint-Germain, nous apercevons à 5:29 l’entrée du Palais du Luxembourg (où siège le Sénat français).

À sa droite, sur la rue de Vaugirard, on trouve (de 3:30 à 3:33) l’entrée de l’ancienne chapelle du Couvent des filles du Calvaire, construite en 1625.

À 5:36, il s’agit de la Fontaine de Médicis, créée vers 1630 par l’ingénieur florentin Tommaso Francini à la demande de la régente Marie de Médicis (veuve d’Henri IV).

Le centre du monument est décoré d’un groupe de trois personnages mythologiques sculptés par Auguste Ottin en 1866.

Il s’agit de Polyphème surprenant Galatée dans les bras d’Acis. Au centre, en se penchant, le cyclope Polyphème (en bronze) découvre Galatée (dont il est amoureux) dans les bras d’Acis. Les amants sont en marbre blanc. De nuit, cette sculpture est féérique.

De chaque côté, le dieu Pan et la déesse Diane sont témoins de la scène dans leurs niches respectives.

De 5:45 à 6:08, on voit Le Marchand de Masques de Zacharie Astruc, créé en 1883.

Il présente à sa base des effigies de dix artistes français : Jean-Baptiste Camille Corot, Jules Barbey d’Aurevilly, Alexandre Dumas fils, Hector Berlioz, Jean-Batiste Carpeaux, Gabriel Fauré, Eugène Delacroix, et Honoré de Balzac. Au bout du bras gauche, le garçon dresse celui de Victor Hugo. À l’origine, trois autres masques étaient suspendus à son bras droit : Léon Gambetta (un homme politique), Charles Gounod et Théodore de Banville.

À 6:18, il s’agit de la Fontaine des Quatre-Parties-du-Monde, de Gabriel Davioud, construite de 1867 à 1874.

Un peu plus au sud, à la limite des 5e et 6e arrondissements, on trouve (à 6:25) un monument renfermant les cendres de l’explorateur Francis Garnier. Ce monument, orné de son buste, est dû au sculpteur Denys Puech.

En remontant l’avenue de l’Observatoire, on rencontre successivement l’Institut d’Art et d’Archéologie (et sa superbe frise en terre cuite, de 6:26 à 6:29), la Faculté de pharmacie (de 6:30 à 6:33), et l’École nationale d’administration (à 6:35).

En retraversant les Jardins du Luxembourg à l’Est, on arrive au Musée du Luxembourg (à 6:49).

En prenant la rue Vaugirard vers l’ouest, on rencontre l’église Saint-Joseph-des-Carmes (de 6:56 à 7:24).

Le sud-ouest du sixième arrondissement

Détail de la façade de l’église Notre-Dame-des-Champs

C’est dans cette partie du 6e qu’on rencontre l’église néoromane Notre-Dame-des-Champs (de 7:35 à 7:54). Œuvre de l’architecte parisien Léon Ginain, elle fut érigée de 1867 à 1878.

La nef se compose d’un vaisseau central flanqué de bas-côtés, sans chapelles latérales.

À 7:38, le tympan du portail central est décoré du bas-relief La Vierge et l’Enfant Jésus de Gabriel-Jules Thomas. La Vierge assise nous présente Jésus pendant que des enfants leur offrent des produits des champs, plus précisément du blé (à gauche) et des raisins (à droite), une allusion aux Saintes Espèces.

À la croisée du transept, un autel de messe a été érigé. Au-dessus de lui, une croix moderne (due au père Jacques Mérienne et exécutée par l’artiste Joël You) est suspendue sur une plaque transparente (à 7:40).

Au fond de l’église, le voute de la chapelle de la Vierge est décorée d’une grande composition de Joseph Aubert intitulée Le Triomphe universel de Marie (à 7:42).

Son chemin de croix est constitué de quatorze grisailles de style limousin sur fond de cuivre émaillé, créées vers 1878 par l’artiste Frédéric de Courcy. Chaque station est encadrée d’ornements gravés dans la pierre et dorés (à 7:44).

Sous les hautes fenêtres claires du vaisseau central, vingt-deux toiles marouflées illustrent la vie de la Vierge (à 7:46). Elles furent peintes entre 1891 et 1907 par Joseph Aubert.

Le peintre s’est efforcé de renouveler le sujet à la suite de ses voyages en Égypte et en Palestine. Contrairement à la Vierge triomphante représentée sur la voute de la chapelle qui lui est consacrée, la Vierge des toiles de la nef la représente comme une femme ordinaire de Galilée, revêtue d’une robe brodée à la poitrine, portant une ceinture en tissus, un voile et un bandeau, caractéristiques des femmes de Bethléem à la fin du XIXe siècle.

Peint par Félix-Henri Giacomotti, Le repos de la Sainte Famille décore la chapelle Saint-Joseph située dans le transept de gauche (à 7:48).

Le repos de la Sainte Famille, de Félix-Henri Giacomotti

Cette œuvre possède la particularité étonnante de montrer saint Joseph langeant l’Enfant Jésus. Père et Fils sont entourés de Marie et de quatre archanges. Ces dernières sont soit émerveillées par la beauté de l’Enfant-Jésus ou admiratives de l’implication de saint Joseph dans le partage des tâches domestiques (selon la lecture plus ou moins moderne qu’on fait de cette œuvre).

Saint Denis élève à la Sainte Vierge son plus ancien autel au lieu qui s’appellera Notre-Dames-des-Champs est le titre bavard d’un des deux vitraux qui décorent la chapelle de la Vierge (à 7:50).

L’orgue de 1877 est de Cavaillé-Coll. Il fut restauré Schwenkedel en 1973 et Fosseart en 2004.


Détails techniques : Le diaporama contient 217 photos et trois clips vidéo. Deux de ces photos sont à l’infrarouge (à l’aide d’un appareil Lumix GH1 doté d’un objectif Lumix 14-45 mm II). Tout le reste a été fait à l’Olympus OM-D e-m5.


En ordre décroissant d’utilisation, les objectifs furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (180 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (14 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (14 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (3 photos) et l’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (2 photos).


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Cinquième arrondissement de Paris (2e partie)

7 janvier 2016

 
Après un premier diaporama consacré à la partie du cinquième arrondissement qui voisine la Seine, celui-ci nous amène un peu plus au sud, jusqu’à la rue Cujas et son prolongement vers l’ouest, soit la rue Clovis.

Sont en vedette : le musée de Cluny, la Sorbonne, le musée de la Préfecture de police, et deux églises; Saint-Nicolas-du-Chardonnet et Saint-Étienne-du-Mont.

De 0:06 à 0:16, nous voyons l’intérieur de la station de métro Cluny-La Sorbonne, dont la voute est décorée de la signature des personnages célèbres qui ont honoré le quartier.

Le musée de Cluny

Ce musée (de 0:16 à 2:15) présente une des plus riches collections d’Art médiéval au monde.

Il a été aménagé dans les ruines de bains publics romains et dans l’hôtel de Cluny qui leur est adjacent.

C’est entre l’an 75 et l’an 125 de notre ère qu’ont été construits les bains publics de Lutèce, dont il ne reste plus que la salle des bains froids, haute de quatorze mètres.

Quant à l’hôtel des abbés du Cluny — dont on peut voir le blason composé de bandes verticales à 0:20 — il fut construit à partir de 1485.

Parmi les nombreux trésors, on y trouve les têtes (0:53) des statues originelles des rois de Juda sur la façade de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Elles furent détruites à la Révolution car on croyait que ces statues représentaient les rois de France. Elles furent vendues comme matériau de construction et n’ont été trouvées, par hasard, qu’en 1977.

À 1:12, il s’agit d’une clé de voute exécutée vers 1280-1290.

De 1:16 à 1:42, on peut voir une suite de tapisseries en laine et soie tissées vers 1500. Cette célèbre série est intitulée La Dame à la licorne. Elle représente les cinq sens.

La salle d’orfèvrerie (de 1:51 à 1:57) renferme, entre autres, une collection remarquable d’émaux champlevés. Ceux-ci sont créés en creusant une surface de métal à l’aide d’un burin et en remplissant les cavités ainsi formées d’émaux qui sont ensuite cuits et polis. Cette technique ressemble à celle du cloisonné.

À 2:04, il s’agit des voutes gothiques de la chapelle de l’ancien hôtel des abbés de Cluny.

La Sorbonne

Deuxième plus vieille université au monde après Bologne, la Sorbonne (de 2:20 à 3:40) fut créée vers 1150 par la fusion en de quelques collèges spécialisés.

En 1622, lorsque Richelieu devient proviseur de la Sorbonne (soit l’équivalent d’un recteur), les bâtiments médiévaux de cette institution sont dans un grand état de délabrement. Il fait tout reconstruire dans le style de son époque.

Abandonnés pendant une décennie à la Révolution, les locaux de la Sorbonne étaient de nouveau en mauvais état. Tout fut rasé de 1884 à 1894 (sauf la chapelle).

Le diaporama présente une visite des salles d’apparat de cette nouvelle Sorbonne, et se termine par une visite de la chapelle, en voie de restauration. Cette dernière a été donnée par l’État aux descendants du cardinal de Richelieu en reconnaissance pour sa contribution au développement de l’université.

Le musée de la préfecture de police

De 3:43 à 3:58, c’est une courte visite de ce musée. Il est consacré à son évolution de la police parisienne, de la création du guet par Louis IX en 1254 jusqu’à aujourd’hui, en passant par l’institutionnalisation de la lieutenance de police sous Louis XIV en 1667.

En dépit de sa facture conventionnelle, c’est un musée très bien fait. On y voit les uniformes selon les époques, les armes des malfaiteurs, le matériel utilisé pour arrêter les suspects ou pour faire enquête sur les scènes de crime, quelques affaires célèbres, etc.

Entre autres, le musée nous présente Alphonse Bertillon, père de l’anthropométrie judiciaire. Avant l’invention de l’empreinte digitale, Bertillon a établi un système de mesures (principalement osseuses) et de caractéristiques corporelles destinées à identifier d’éventuels récidivistes.

L’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet

Au XIIe siècle, un terrain en friche de la taille de quelques pâtés de maisons portait le nom de clos du Chardonnet en raison des chardons qui y poussaient abondamment.

Bien plus tard, entre 1656 et 1768, on construisit sur ce lieu une église appelée Saint-Nicolas-du-Chardonnet (4:12 à 4:42).

De manière générale, l’église a été conçue par l’architecte Jacques Lemercier, mort deux ans avant la pose de la première pierre. Son projet a été réalisé par ses successeurs, les architectes-entrepreneurs Michel Noblet et François Levé.

L’élément le plus récent est la magnifique façade qui, étonnamment, date de 1934. Elle fut dessinée par l’architecte Charles Halley. Jusque là, on y pénétrait par le côté gauche de l’église (voir photo ci-contre)

À part cela, l’extérieur du bâtiment a conservé son aspect originel du XVIIe siècle. Quelques œuvres d’art sont également de l’époque mais la majorité d’entre eux sont du XIXe siècle.

La chaire actuelle correspond en gros à celle que Charles Le Brun avait conçue au XVIIe siècle, à l’exception de petits détails décoratifs qui ont disparu et de l’abat-voix qui a été remplacé.

À 4:30, il s’agit du tombeau de Julienne Le Bé, dessiné par son fils, le peintre Charles Le Brun et réalisée par le sculpteur Jean Collignon entre 1668 et 1684. Le Brun a représenté sa mère le jour du jugement dernier, sortant du tombeau en implorant le salut, partagée entre la crainte et l’espérance.

L’orgue actuel provient de l’ancienne paroisse des Saints-Innocents, supprimée en 1787. L’instrument fut restauré entre 1723 et 1725 par François-Henri Clicquot. Son buffet date de 1725.

L’église Saint-Étienne-du-Mont

Lapidé vers l’an 36 ou 37 de notre ère, saint Étienne fut le premier martyr chrétien. Il est à noter que le prénom Étienne correspond à Stephen dans d’autres langues.

Ceci étant dit, nous terminons de diaporama par la visite d’une des plus belles églises de Paris, Saint-Étienne-du-Mont (du Mont car construite dans le quartier de la Montagne-Sainte-Genevève).

Commencée en 1517, elle est achevée en 1626.

L’édifice combine harmonieusement le style gothique du début de sa construction au style Renaissance des derniers éléments ajoutés, dont l’extraordinaire façade. Celle-ci, de forme triangulaire, se dispose sur trois plans légèrement superposés. Cette fantaisie de pierre, conçue par un architecte inconnu, est un chef-d’œuvre.

Abimée sous la Révolution, elle est restaurée par Victor Baltard au XIXe siècle. À 4:50, le fronton Le martyre de saint Étienne (1863) est de Gabriel-Jules Thomas.

Dans beaucoup d’églises parisiennes, un jubé de pierre ou de bois séparait la partie de la nef où prenaient place les fidèles, de la partie plus près du chœur où les religieux avaient le droit d’assister à la messe.

En raison du succès du protestantisme, l’Église catholique sentit le besoin d’enlever cette structure qui masquait partiellement le chœur à la vue des fidèles.

Au XIXe siècle, on a détruit les jubés dans toutes les églises de Paris sauf celui de Saint-Étienne-du-Mont. Cette exception se justifiait du fait qu’il était impossible de le détruire sans fragiliser l’édifice.

Or en entrant dans cette église, on est justement frappé par la beauté de cette arche en dentelle de pierre (sculpté par Biart le père en 1541) qui, après avoir relié deux piliers, se prolonge en deux escaliers en spirale qui montent autour d’eux pour se poursuivre sous forme d’une longue balustrade qui se dirige autour du chœur.

En fait, tout dans cette église est un ravissement; la chaire de 1651 en bois de chêne sculpté par Claude Lestocard sur des dessins de Laurent de La Hyre, la chapelle abritant la chasse de sainte Geneviève (5:14), les clés de voute remarquables, le buffet d’orgue de 1631 — le plus ancien de Paris — sculpté par Jean Buron.

À 5:31, ce vitrail est de 1882. Il représente la procession solennelle de la châsse originelle de sainte Geneviève (fondue à la Révolution) au départ de Saint-Étienne-du-Mont et de l’église Sainte-Geneviève (dont il ne reste que le clocher dans le lycée Henri-IV).

Les plus remarquables vitraux se trouvent derrière l’abside, dans la galerie du « cloître du charnier ». Ils ne font pas partie du diaporama.

Strictement parlant, ces verrières ne sont pas des vitraux : ce sont des vitres émaillées. À la différence des autres vitraux de l’église (où le verre est coloré dans la masse), ceux-ci sont des peintures sur verre avec des émaux recuits au four. Ils ont été réalisés au début du XVIIe siècle.

Mutilés et dispersés à la Révolution, ils furent réunis et réajustés dans leur emplacement d’origine en 1834.


Détails techniques : Le diaporama contient 177 photos prises à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.


En ordre décroissant d’utilisation, les objectifs furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (78 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (43 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (37 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (9 photos), l’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (6 photos) et le M.Zuiko 40-150 mm R (4 photos).


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Cinquième arrondissement de Paris (1re partie)

3 janvier 2016

 
Le sujet de cette vidéo, c’est la partie du cinquième arrondissement qui voisine la Seine. Sont en vedette : l’église Saint-Séverin, l’église Saint-Julien-le-Pauvre, l’Institut du monde arabe et le Jardin des plantes.

Plus précisément, le territoire visité est celui qui s’étend au nord du boulevard Saint-Germain, et à l’Est des rues Jussieu, Linné et Geoffroy-St-Hilaire.

L’église Saint-Séverin

De 0:36 à 1:33, nous visitons l’église Saint-Séverin. Essentiellement, cette église fut construite du début du XIIIe siècle jusqu’en 1520. C’est une des plus belles églises de style gothique flamboyant à Paris.

Originellement, on y pénétrait par la tour-clocher (0:36)

En 1839, on lui ajouta un portail (0:40) provenant de l’église médiévale de Saint-Pierre-aux-bœufs détruite en 1837. Deux siècles plus tôt, en 1648, c’était dans cette église aujourd’hui disparue que s’était marié Frontenac, filleul du roi Louis III et futur gouverneur de Nouvelle-France.


Note : Pour consulter un guide illustré des termes techniques d’architecture religieuse, on cliquera sur ceci.

 
La nef comprend un vaisseau central flanqué de part et d’autre d’un collatéral et d’un bas-côté. Chacune de ces parties est séparée des autres par une rangée de piliers.

Autour du chœur, un double déambulatoire prolonge les collatéraux et les bas-côtés sans l’interruption d’un transept. Les piliers des déambulatoires sont en forme de palmier. Juste derrière le chœur, le pilier central possède la particularité d’être torsadé (0:55).

Le vaisseau central possède trois niveaux (0:45); un rez-de-chaussée, un triforium, et des fenêtres hautes.

Saint-Séverin possède une des plus riches collections de vitraux historiques de Paris, mariant le Moyen-Âge, le XIXe siècle et l’époque contemporaine.

Les plus anciens, des XIVe et XVe siècles, se rencontrent dans les fenêtres hautes de l’église (0:49). La grande rosace de la façade date également de cette époque.

Les vitraux du triforium et du rez-de-chaussée ont été réalisés par Émile Hirsch au XIXe siècle, à l’exception de ceux des chapelles absidiales qui furent achevés en 1969 par Jean Bazaine.

Le buffet de l’orgue a été sculpté en 1745 par François Dupré et Jean-François Fichon. Toutefois, l’instrument lui-même date de 1964.

De 1:34 à 1:37, il s’agit de l’ancien cimetière de l’église, devenu jardin.

En janvier 1474, la faculté de médecine de Paris ne disposait pas encore d’amphithéâtre. C’est dans la galerie d’arcades entourant ce cimetière qu’on procéda à la première extraction de calculs rénaux au monde.

Le patient était un condamné à mort auquel on avait promis la grâce s’il survivait à l’opération. Dans le cas contraire, le cimetière était là, prêt à recevoir sa dépouille. Cette proximité révélait le peu d’optimisme des chirurgiens chargés de l’opération. En dépit de tout, l’opération fut une réussite totale.

L’église Saint-Julien-le-Pauvre

Construite vers 1165, Saint-Julien-le-Pauvre est, avec Saint-Germain-des-Prés, la plus vieille église de Paris (de 1:58 à 2:11).

C’est une église sans transept, formée d’un vaisseau central et de deux bas-côtés.

On compte plus d’une centaine de colonnettes décoratives le long des parois de l’église. Les trois quarts de celles-ci sont situées dans le chœur. Chaque colonnette possède un chapiteau distinctif (2:09).

La cloison ornée d’icônes qui barre de chœur — cloison qu’on appelle iconostase (2:02) — indique que cette église est vouée au rite orthodoxe, plus précisément dans ce cas-ci, au rite grec melkite catholique (sous la dépendance du patriarche d’Antioche).

Au cours des siècles qui ont suivi la construction de cette église, le tissu urbain de Paris s’est considérablement densifié. Si bien qu’au début du XVIIe siècle, l’église était complètement enclavée dans un pâté d’immeubles, et accessible seulement par une ruelle.

Afin de la dégager, on en détruisit en 1651 deux travées afin de créer une cour devant l’entrée : la façade actuelle, très banale, date de ce temps.

L’Institut du monde arabe

De 3:09 à 3:51, cet édifice est un des chefs-d’œuvre de l’architecture contemporaine.

Dans les années 1970, Paris est victime d’une série d’attentats terroristes. Afin d’améliorer les relations entre la France et les pays arabes, l’État français décide de créer un musée voué à la promotion de la culture arabe. Ce musée qui devait être financé par un partenariat conclu entre la France et une vingtaine de pays arabes.

Construit de 1981 à 1987, ce musée ouvre ses portes à la fin novembre 1987.

Les moucharabiehs sont des grillages de bois posés aux fenêtres qui sont destinés à protéger du soleil et du regard les occupants du logis. Inspiré des moucharabiehs, la façade sud de l’IMA (dessinée par Jean Nouvel) est composée de plus d’un millier d’iris qui s’ouvrent et se ferment électroniquement selon l’ensoleillement.

Depuis deux décennies, si certaines cellules photoélectriques sont devenues défectueuses, la grande majorité d’entre elles sont encore fonctionnelles.

La bâtisse héberge des salles d’exposition, une salle de spectacle, une bibliothèque, un restaurant, des bureaux administratifs et un magasin.

Au neuvième étage, son restaurant gastronomique offre une vue spectaculaire de Paris (3:50).

Traversés par la route de la soie, beaucoup de pays arabes se sont illustrés dans les arts textiles. C’est ainsi que de nombreux tissus sont appelés de noms qui rappellent ceux de villes qui les ont rendus célèbres.

Gaze vient du nom de la ville palestinienne de Gaza. Le damas (avec une minuscule) est aussi le nom de la capitale syrienne. La mousseline vient du nom de Mossoul, deuxième ville d’Irak. Le baldaquin est une déformation de Bagdad (où on produisait de lourdes soieries ornant les ciels de lit… à baldaquin).

Bref, le musée possède une collection remarquable de tissus qui illustrent la supériorité de la civilisation arabe sur la nôtre avant la Renaissance.

Puisque ces tissus sont parfois rangés pour faire place à des expositions temporaires (comme celle de 3:52 à 4:16), le meilleur temps pour apprécier les collections permanentes du musée est entre deux expositions temporaires.

Le Jardin des plantes

De 4:39 à 6:06, nous visitons le Jardin des plantes.

Ce parc comprend un remarquable musée d’histoire naturelle (de 4:40 à 5:17), un jardin botanique agréable (de 5:24 à 5:57) et un jardin zoologique.

C’est l’écrivain et botaniste Bernardin de Saint-Pierre (à 5:58, auteur de Paul et Virginie) qui, à la Révolution, y fonda le premier zoo public de France (et le deuxième plus ancien au monde) et ce, à partir des animaux de la ménagerie royale de Versailles.

Divers

À 2:25, on voit l’amphithéâtre de l’ancienne faculté de médecine (achevé en 1745).

De 4:17 à 4:37, il s’agit du Square Tino Rossi, un parc de sculptures aménagé le long de la Seine, près de l’Institut du monde arabe.


Détails techniques : Le diaporama contient 177 photos et deux clips vidéo.

Les 174 photos en couleur ont été prises à l’aide d’un appareil OM-D e-m5.

En ordre décroissant d’utilisation, les objectifs furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (110 photos), PanLeica 25 mm F/1,4 (45 photos), M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (17 photos), M.Zuiko 75 mm F/1,8 et M.Zuiko 40-150 mm R (une photo chaque).

Les trois photos infrarouges ont été réalisées à l’aide d’un appareil Panasonic GH1 équipé d’un objectif Lumix 14-42 mm II.


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les propos haineux d’un père

10 décembre 2015

Interrogé par le quotidien Le Parisien, le père du troisième membre du commando terroriste qui causé le carnage au Bataclan a déclaré : « Si j’avais su qu’il commettrait un jour une chose comme ça, je l’aurais tué avant.»

À mon avis, cette déclaration doit être interprétée de manière littérale.

En vertu de la Charia, l’homicide est punissable de la peine de mort sauf quand il s’agit du mari qui tue sa femme ou du père qui tue son enfant.

Ce témoignage du père suggère que le fils a grandi à Strasbourg dans un milieu familial où règne une conception rigoriste de la religion. Or justement, ce rigorisme fut probablement un terreau fertile à la radicalisation ultérieure du fils.

En comparaison, lorsqu’un père québécois apprend que son fils est un criminel, ses réactions sont le déni (‘mon fils n’est pas comme ça’), la déculpabilisation du fils (‘il s’est laissé influencer’), ou la honte.

Mais réagir en disant qu’on aurait préféré le tuer, cela trahit un sens aigu de l’honneur familial, aujourd’hui à peu près complètement disparu chez nous, mais jugé sacré dans d’autres sociétés.

Dans une famille où règne le fondamentalisme religieux, le pas à franchir pour commettre un attentat terroriste est plus facile (sans toutefois être inéluctable) : que ce soit un attentat contre une clinique d’avortement américaine (s’il s’agit du fondamentalisme chrétien) ou contre les symboles de la dépravation occidentale (s’il s’agit du wahhabisme).

Il est important de se rappeler que le terrorisme religieux n’est pas une exclusivité musulmane; elle est associée à tous les milieux qui se croient investis de la mission divine de réaliser la Colère de Dieu.

Référence :
Le père du troisième kamikaze du Bataclan : «Si j’avais su, je l’aurais tué avant»

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le terrorisme nouveau

17 novembre 2015

Jusqu’au carnage récent à Paris, l’État islamique (ÉI) et Al-Qaida se distinguaient par deux choses.

Al-Qaida n’a jamais cherché à conquérir un territoire. Disposer de quelques bases d’entrainement ici et là en Asie et en Afrique lui suffisait. Au contraire, la possession d’un territoire afin d’y assoir un califat est à la base des ambitions de l’État islamique.

De plus, Al-Qaida entrainait des combattants à commettre des attentats à l’étranger, ce qui n’était pas le cas de l’ÉI. Du moins jusqu’ici.

Sur ce dernier point, ce n’est plus vrai.

Ce qui est beaucoup plus grave, c’est que l’ÉI a ‘démocratisé’ le terrorisme.

Al-Qaida a mené un grand nombre d’attentats à travers le monde. Mais ce qui l’a fait naître aux yeux du grand public, ce qui a fait sa gloire auprès de ses financiers, ce sont les attentats du 11 septembre 2001. Ceux-ci se caractérisent par l’importance des ressources mises en œuvre.

Ce que l’ÉI a prouvé à Paris, c’est qu’on pouvait organiser un attentat terroriste qui frappe autant l’esprit, avec presque rien; il suffit de quelques kalachnikovs et d’une automobile pour commettre un carnage dont toute la planète parlera.

En fait, ce type d’attentats n’est pas nouveau. Il suffit de consulter l’histoire des guerres d’indépendance au Maghreb ou des guerres civiles au Proche-Orient pour trouver des antécédents de foules mitraillées soudainement sur la voie publique sans autre raison que celle d’être des cibles faciles.

Mais depuis longtemps, la trace de ces drames n’a été conservée que dans des livres d’histoire ensevelis sous la poussière de nos bibliothèques.

L’ÉI a donc remis au goût du jour ce terrorisme facile et l’a exporté en Occident. Comme le Beaujolais, on découvre donc ce terrorisme nouveau, léger et frais.

Il est donc certain que de pareils attentats se répéteront bientôt ailleurs parce qu’ils sont presque impossibles à prévenir et parce qu’ils sont indécelables sur le radar des services de renseignements (comme on l’a vu à Paris).

Et puisque nous en parlons, j’aimerais aborder deux questions que tout le monde se pose.

Pourquoi Paris ?

On peut trouver des indices de réponse dans le communiqué publié par l’État islamique, celui dans lequel le califat revendiquait la responsabilité du carnage du 13 novembre 2015.

« Dans une attaque bénie, (…) un groupe de croyants des soldats du Califat (…) a pris pour cible la capitale des abominations et de la perversion (…), Paris.

Huit frères (…) ont pris pour cible des endroits choisis minutieusement à l’avance au cœur de la capitale française; le stade de France lors du match de deux pays (en croisade contre nous,) la France et l’Allemagne (…), le Bataclan où étaient rassemblés des centaines d’idolâtres dans une fête de perversité ainsi que d’autres cibles dans le dixième, le onzième et le dix-huitième arrondissement et ce, simultanément. »

À leurs yeux, Paris est la capitale des abominations et de la perversion. Paris est comme cette femme fière et libre dont la joie resplendissante est une offense aux yeux de la bigote qui s’enferme dans le malheur en se privant de tous les plaisirs du monde.

En somme, Paris est une ville symbolique. C’est d’ailleurs pourquoi un attentat dans cette ville a plus d’impact médiatique qu’un attentat survenu à Beyrouth ou ailleurs.

Mais je crois qu’il y a aussi une autre raison, plus pratique.

J’ai visité Paris en 2003, en 2004, en 2014 et le mois dernier. Ce qui m’a frappé, c’est à quel point Paris est peuplé. Non pas que la densité urbaine y atteigne des records, mais il y a foule souvent, partout.

En comparaison avec mes visites antérieures, il y a une décennie, j’ai l’impression qu’il y a deux fois plus de voitures dans ses rues. Le métro, bondé à Montparnasse il y a une décennie, est bondé sur plusieurs lignes principales de nos jours en dépit du fait que ses trains s’y succèdent aux deux minutes.

Le moindre obstacle à la sortie du métro (ici la mendiante, là une personne arrêtée à répondre à son téléphone portable sans se soucier des autres, plus loin ce vélo stationné au mauvais endroit) crée des goulots d’étranglement et fait en sorte que la journée à Paris ressemble souvent à une course à obstacles.

Et surtout, les terrasses de ses cafés et restaurants y sont noires de monde dès qu’il fait beau.

Conséquemment, n’importe quel terroriste y trouvera partout des cibles nombreuses contres lesquelles assouvir sa haine.

Et c’est une ville touristique qui accueille des millions de personnes par année. Aucun étranger — et à plus forte, raison aucun terroriste français — n’y attire l’attention.

À quoi devrait-on s’attendre ?

Tous ceux qui connaissent bien l’histoire de la France depuis la guerre d’Algérie savent que la réponse de l’État français aux milieux terroristes sera foudroyante, tant au Moyen-Orient, que sur le territoire national. En deux mots, la récréation est terminée. Du moins, pour quelques mois.

Mais tous ces moyens n’arrêteront pas le terrorisme. Pas plus qu’un mur n’arrête le vent.

Les gens sont fascinés par le succès. Quand un film est immensément populaire, on cherche à lui donner une suite.

C’est la même chose pour le terrorisme. L’ÉI a montré comment c’était facile de tuer une centaine de personnes. Attendons-nous à ce que les attentats de Paris fassent tache d’huile.

Ce qui m’amène à répéter : on ne peut prévenir le terrorisme par des moyens militaires ou par des services de renseignements. Il faut aller à la cause du terrorisme. Or le terrorisme n’est rien d’autre que la concrétisation de la haine.

Cette haine se nourrit du ressentiment des Musulmans à l’égard des pays occidentaux. Ce contentieux est la sève du djihadisme. Il s’articule autour de deux pôles : la guerre coloniale d’Israël en Palestine et la multiplication des guerres suscitées par les pays occidentaux dans des pays musulmans.

Tout près de l’Europe, on ne peut pas propager la guerre et le malheur sans que cela se répercute en Occident sous forme de vagues migratoires et d’attentats terroristes.

Au-delà des bombes françaises qui tomberont sur le califat parce que le carnage de Paris ne peut rester impuni, il faudra bien réaliser que ce sont d’autres bombes occidentales qui ont créé le fiasco duquel est né l’ÉI.

Puissions-nous un jour apprendre à agir autrement.

Références :
Communiqué de l’État islamique
L’État islamique : un trou noir
Nous payons les inconséquences de la politique française au Moyen-Orient

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Aux Disparus…

16 novembre 2015
Au cimetière de Passy, à Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le carnage du 13 novembre 2015 à Paris

14 novembre 2015

En janvier dernier, ceux qui avaient tendance à trouver des justifications à la tuerie de Charlie Hebdo doivent se rendre à l’évidence; les victimes d’attentats terroristes ne méritent jamais leur sort.

Les personnes tuées hier soir à Paris étaient des gens comme vous et moi, attablés paisiblement à des terrasses de café ou écoutant un concert rock.

L’horreur de cette barbarie nous aide à comprendre pourquoi des millions de Syriens quittent à regret leur pays natal afin de tenter de trouver refuge ailleurs; cette barbarie, ils la quittent après l’avoir vécue quotidiennement depuis des semaines, des mois et parfois, des années.

En vue de l’attentat d’hier soir, les terroristes ont été capables de la planifier soigneusement et de la coordonner sans que les forces de l’ordre aient l’ombre d’un soupçon de ce qui allait arriver.

Et ce, en dépit du fait que la France possède un des meilleurs services de renseignements au monde.

Dans une série d’articles intitulés La tuerie de Charlie Hebdo : les lacunes du renseignement, je disais en substance que les seuls attentats terroristes évités jusqu’ici l’ont été par des moyens conventionnels; à la suite d’une dénonciation, grâce à la perspicacité d’une douanière ou à cause de l’implication physique des passagers d’un train.

Dans les faits, l’utilité des forces de l’ordre est donc de forcer les terroristes à choisir des cibles plus faciles ou de faire cesser les attentats en cours.

Hier soir à Paris, les cibles n’étaient pas ces sites touristiques très bien protégés, mais plutôt les terrasses de restaurants et une salle de concert.

De tels attentats pourraient se répéter partout où on peut se procurer aisément quelques armes automatiques.

Je crois deviner qu’au Stade de France, les kamikazes se sont fait exploser à l’extérieur parce qu’il n’ont pas réussi à y pénétrer.

Tous les moyens militaires et technologiques mis en œuvre pour combattre le terrorisme (autres que l’inspection des bagages) n’ont jamais démontré leur efficacité.

Ils servent à donner l’impression que les autorités font tout pour nous protéger; dans les faits, ils n’ont pas prévenu les attentats de New York, de Madrid, de Londres, de Copenhague et maintenant de Paris.

Pour prévenir les attentats terroristes, il faut aller à la cause de ceux-ci. Or cette cause est idéologique. En d’autres mots, ce que nous devons craindre, ce ne sont pas les armes que possèdent les terroristes; c’est la haine qui les habite.

Mais de quoi se nourrit cette haine ?

Le contentieux entre Musulmans et pays occidentaux est connu depuis longtemps. Il s’articule autour de deux pôles : la guerre coloniale d’Israël en Palestine et la multiplication des guerres suscitées par les pays occidentaux dans des pays musulmans.

Il est fini le temps où les pays producteurs d’armements pouvaient semer la mort et la désolation à l’Étranger sans que cela ait des répercussions chez eux. La prévention du terrorisme passe donc par la revision de notre politique extérieure.

Plus précisément, les citoyens que nous sommes doivent réclamer la fin de la connivence de nos gouvernements avec ce qu’il est convenu d’appeler le complexe militaro-industriel. Répandre effrontément la mort à l’Étranger parce que cela crée des emplois, c’est inévitablement la voir surgir sournoisement chez nous.

Cette prévention passe également par la répression des idéologies qui diabolisent la modernité. Le combat contre le terrorisme est fondamentalement un combat idéologique.

Après l’effondrement du rideau de fer, l’Humanité a quitté un monde binaire où s’opposaient le communisme et le capitalisme, pour entrer dans un autre monde binaire où s’opposent le totalitarisme religieux et la liberté de conscience.

Ce totalitarisme religieux, ce n’est pas l’Islam. En Indonésie, au Liban, en Tunisie et en Turquie, l’Islam est compatible avec la Démocratie parlementaire. Et ce, il est vrai, avec les mêmes risques de dérive autoritaire (en Turquie, notamment) que ceux auxquels les Canadiens viennent d’échapper grâce à la répudiation du gouvernement despotique de Steven Harper.

Le totalitarisme religieux qu’il faut combattre, c’est celui de l’Arabie saoudite et des mouvements djihadistes qu’il finance au Moyen-Orient.

L’Arabie saoudite est littéralement la Mecque du terrorisme international. Grâce à Wikileaks, nous savons — de l’avis des ambassadeurs américains — que l’Arabie saoudite est la plaque tournante du financement du terrorisme.

Tout comme l’Autriche l’a déjà fait, il faut interdire le financement de la construction et du fonctionnement des mosquées par des intérêts étrangers (visant par là le financement par des pétromonarchies).

Quand un imam autoproclamé réussi à convaincre plusieurs de ses disciples d’aller combattre pour l’État islamique, c’est le signe que le dispositif sécuritaire mis en place a des lacunes.

Voilà pourquoi il faut rendre illégale la promotion de l’État islamique et de toute idéologie qui ressemble à la sienne, dont le wahhabisme (la religion d’État de l’Arabie saoudite).

De plus, il faut séculariser le Moyen-Orient. Ce que cette partie du monde a besoin, ce n’est pas d’abord la Démocratie parlementaire. Ce qui est prioritaire, c’est la séparation entre l’État et l’Église.

Au Moyen-Âge, les pays européens ont été le théâtre d’innombrables guerres civiles. Ils l’ont été aussi longtemps que l’appareil répressif de l’État a été au service du pouvoir religieux et, en contrepartie, tant que la foi a été utilisée pour justifier la rapacité des puissants.

Quand les pays occidentaux auront le courage de menacer d’interdire le retour chez eux de tous leurs citoyens qui effectuent le pèlerinage à la Mecque à moins que l’Arabie se sécularise, le Moyen-Orient sera le théâtre de guerres civiles financées par ses pétrodollars.

Et ces guerres incessantes propageront une misère qui se répercutera chez nous sous forme de vagues migratoires et d’attentats terroristes.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Deuxième voyage à Paris : jour 32

3 novembre 2015

Ce matin, j’entame la dernière journée de ce voyage. D’où le dilemme; quoi faire ? Non pas que j’ai tout vu à Paris, mais j’ai envie de faire plein de choses.

Par exemple, je suis resté sous charme de la mignonne église Saint-Joseph-des-Carmes — visitée au jour 20 de ce voyage — et qui m’a impressionné un mardi matin. Quels sont les attributs supplémentaires dont cette chapelle se pare le dimanche ?

À l’opposé, si l’église du Saint-Esprit m’est apparue sombre, froide et lugubre au 27e jour de ce voyage, ne serait-ce pas parce qu’elle dispose d’un système d’éclairage qu’on n’allume qu’en de grandes occasions, dont la messe du dimanche ?

Malgré le goût de répéter une expérience heureuse et la responsabilité de documenter correctement un lieu déjà vu, j’opte plutôt pour ce que vous auriez fait vous-mêmes; partir à l’aventure à la recherche de la nouveauté.

Il y a plusieurs années, mon frère Claude m’avait dit du bien du Parc André-Citroën, situé dans le 15e arrondissement. Je mets donc le cap sur le 15e, dont je n’ai visité que la tour Montparnasse.

En m’y rendant, je fais un détour par l’église Saint-Christophe-de-Javel. Je n’en sais à peu près rien. Si bien que je présume que c’est une église mineure.

En chemin, je m’achète pour 4 euros (6$) une pizza au restaurant À la mode libanaise. À croute mince, celle-ci a une moitié garnie au fromage et l’autre, saupoudrée de zahtar (un mélange d’épices typiques du Proche-Orient).

En entrant dans l’église Saint-Christophe-de-Javel, quel choc. Tous les murs du rez-de-chaussée sont tapissés de fresques réalisées à la spatule par Jacques Martin-Ferrières en 1928. Les couleurs dominantes de ces fresques sont des teintes militaires (vert kaki et taupe), totalement inattendues dans une église. On croirait entrer dans une grotte.

Aperçu de l’intérieur de l’église Saint-Christophe-de-Javel
Aperçu de l’intérieur de l’église Saint-Christophe-de-Javel

Si les collatéraux — les côtés de la nef — n’ont qu’un étage, le vaisseau central en possède un deuxième. Les côtés de cet étage sont percés d’une série de vitraux à prédominance de jaune qui sont comme des soleils qui rayonnent dans l’église.

On peut facilement imaginer que le rez-de-chaussée symbolise cette vallée de larmes habitée par les fidèles, eux qui vivent dans l’espoir de leur ascension au Paradis, un espoir qui illumine leur vie.

À mon avis, cette église, unique et hardie quant à sa rhétorique picturale, est un des nombreux petits chefs-d’œuvre méconnus de Paris.

Les poutres qui supportent l’édifice — qui donnent l’impression d’être de métal texturisé et peint — sont en réalité en ciment armé moulé (comme le sont les éléments constitutifs du stade olympique de Montréal). Au moment de sa construction, de 1926 à 1930, c’était la première église utilisant cette technique.

En poursuivant mon chemin, je rencontre un marché aux puces sur la rue Saint-Charles (aux environs de son intersection avec la rue de la Convention): bouquins, tapis, antiquités, monnaies, poignées en porcelaine, bijoux de style ancien, et vieilles cartes postales font la joie des chercheurs de trésor.

Ficelle Apéro aux olives et fromage

Au passage, dans une pâtisserie dont j’ai oublié de noter le nom, j’achète une Ficelle Apéro aux olives et fromage pour 2,8 euros (4,20$). Tout imprégné d’huile d’olive, c’est un de ces délices comme on n’ose plus les faire au Québec, obsédés que nous sommes de manger santé entre deux Coca-Cola…

Vers 13h30, j’arrive au Parc André-Citroën. Il occupe le terrain d’anciennes usines du fabricant automobile.

Fondamentalement, c’est une réinterprétation du parc à la française. Ici les broderies à la manière d’un tapis oriental ont été remplacées par des bosquets géométriques.

Parc André-Citroën

Le côté nord du parc (à gauche sur la photo) est occupé par une série de bosquets dont les plantes, différentes pour chaque bosquet, sont identifiées sur les panneaux.

Parc André-Citroën

À l’est (en haut sur la photo), on trouve deux hautes serres rectangulaires, entièrement transparentes. Une est vide, l’autre renferme une végétation tropicale.

Ci-dessus, les photos du parc ont été prises en plongée. Comment ont-elles été prises ?

Paris, vue du Ballon Generali

C’est que pour 12 euros, soit 18$, le Ballon Generali (le plus grand ballon gonflé à l’air chaud au monde) emporte ses passagers à 150 mètres au-dessus du site. C’est la première fois de ma vie que je monte en ballon. La vue sur la ville est impressionnante.

Provence (1948) de Maurice Mendjizky (1890-1951)

Puis je prends le métro jusqu’à la station Vaugirard pour visiter le musée Mendjisky, situé dans au fond d’une impasse du 15e arrondissement. Le musée est consacré à la promotion des peintres slaves de la Première (1912-1939) et de la Seconde École de Paris (1945-1960).

Aperçu de l’intérieur de l’église Saint-François-Xavier

Puis je me rends au 7e arrondissement faire quelques photos à l’église Saint-François-Xavier (construite de 1861 à 1873)…

Avis à l’église de la Sainte-Trinité

…et dans le 9e arrondissement pour photographier l’église de la Sainte-Trinité (construite de 1861 à 1867, où eurent lieu les obsèques du compositeur Hector Berlioz).

Filet de saumon au restaurant Royal Trinité

Je prends le repas du soir en face, au restaurant Royal Trinité. Pour 18 euros (27$), j’y prends un potage au potiron et un filet de saumon.

Il est à noter que je suis entré dans ce restaurant à 18h43, qu’on m’a apporté la soupe à 19h00 et le saumon, à 19h31. Puisque ma journée est terminée, la lenteur du service n’a pas plus d’importance.

Mais tout au cours de ce voyage, si j’avais pris 60 à 90 minutes assis au restaurant — plutôt que d’acheter un sandwich ou une crêpe à manger sur le rue — on comprendra que je n’aurais pas visité autant de sites.

Et justement parce que ma journée est terminée, j’en profite pour aller voir les vitrines des grands magasins.

Robot R2-D2 dans une vitrine sur le boulevard Haussmann

Et sur mon chemin, ce R2-D2 ébahi semble fasciné par les décorations lumineuses d’Au Printemps. Comme cet étranger que je suis dans Paris, contemple pour la dernière fois les merveilles de la capitale française…

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 75 mm F/1,8 (2e photo), PanLeica 25 mm F/1,4 (7e, 10e et 11e photos), et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
  1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 11 mm
  2e  photo : 1/320 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 75 mm
  3e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 23 mm
  4e  photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
  5e  photo : 1/640 sec. — F/7,1 — ISO 200 — 19 mm
  6e  photo : 1/4000 sec. — F/2,8 — ISO 100 — 17 mm
  7e  photo : 1/320 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
  8e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 12 mm
  9e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 22 mm
10e  photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 320 — 25 mm
11e  photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 2000 — 25 mm


Pour lire les comptes-rendus du premier ou du deuxième voyage à Paris, veuillez cliquer sur l’hyperlien approprié.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Deuxième voyage à Paris : jour 30

31 octobre 2015

Le programme d’aujourd’hui est simple; c’est le sud des 13e et 14e arrondissements. Parce qu’il s’agit surtout de quartiers résidentiels, on y trouve moins de musées que dans les arrondissements centraux, plus touristiques, de Paris.

Puisque les arrondissements de la capitale sont disposés en spirale partant du Louvre, le territoire que je visite représente exactement le sud de cette partie de l’agglomération parisienne qu’on appelle le Paris intra-muros (celui autrefois à l’intérieur des dernières fortifications de la capitale, érigées de 1841 à 1844).

Les bâtiments y sont moins somptueux et les gens sur la rue, davantage des résidents de la capitale. En somme, la splendeur que ces quartiers n’ont pas, ils la compensent en authenticité.

Puisque la photographie de rue est, pratiquement, illégale à Paris (comme elle l’est au Québec), il ne me reste qu’à vous présenter les seuls monuments publics qu’on y rencontre, soit principalement des églises.

Je visite l’église Sainte-Anne de la Butte-aux-Cailles. Cette butte était essentiellement agricole jusqu’en 1850. Elle tire son nom de Pierre Cailles qui acheta en 1543 un coteau planté de vignes dominant à 63 mètres d’altitude l’ancienne vallée de la Bièvre (une petite rivière aujourd’hui disparue).

Mosaïque à l’église Sainte-Anne de la Butte-aux-Cailles
Vitrail à l’église Sainte-Anne de la Butte-aux-Cailles

Vaguement de style romano-byzantin, l’église en question fut construite de 1894 à 1912. Ses vitraux d’origine ont été pulvérisés lors de l’explosion en 1915 d’une fabrique de grenades située à proximité.

Remplacés d’abord par de simples verres, ceux-ci ont fait place à de très jolis vitraux qui datent des années 1930 et qui ressemblent à des images kaléidoscopiques qui pourraient avoir été réalisées cinquante ans plus tard tellement ils sont modernes.

Boulangerie Brun

Je me prends ensuite un sandwich jambon fromage à la boulangerie Brun située en face de l’église (5,5 euros). Sur sa vitrine, cet établissement affiche fièrement les nombreux prix d’excellence qu’il a remportés, dont celui de la meilleure pâtisserie de la région parisienne en 2015.

Je me rends ensuite à l’église Saint-Hippolyte, construite de 1909 à 1924, un temple d’un intérêt limité (sauf son chemin de croix peint, moderne, assez bien fait).

Il est situé dans un quartier asiatique, à 80% chinois. Ici, même les fontaines Wallace, habituellement peintes en vert, sont rouges.

Aperçu de l’église Notre-Dame de la Gare

Puis je me rends à l’église Notre-Dame de la Gare, construite de 1855 à 1864, à la fenestration parcimonieuse.

Jardins du Luxembourg, vus de la tour Montparnasse

Je quitte finalement le 13e arrondissement en métro pour me rendre à la Tour Montparnasse (située dans le 15e arrondissement). Achevée en 1973, c’était à l’époque le plus haut gratte-ciel d’Europe. Prix d’entrée : 15 euros (22,50$).

Puisque la hauteur des édifices est règlementée à Paris depuis longtemps — la tour est une des rares exceptions — la ville est très plate. Au loin, les édifices publics se distinguent à peine des bâtiments qui les entourent. Ce qui fait que ce qu’on voit le mieux, ce sont les lieux publics situés à proximité. Par exemple, les jardins du Luxembourg, les Invalides, la tour Eiffel et le cimetière de Montparnasse.

Je retourne au 14e arrondissement en métro afin de voir l’église Notre-Dame du Travail.

C’est dans cette partie de la ville que vivaient les ouvriers qui construisirent les différents pavillons de l’exposition universelle de 1900 et ceux qui travaillèrent durant la tenue de cette exposition.

Les églises des environs furent incapables de faire face à cet apport démographique soudain. Pour cette raison, on construisit de 1899 à 1901 un nouveau leu de culte, l’église Notre-Dame du Travail.

Son extérieur néo-roman, très sobre, ne laisse pas deviner son intérieur, où dominent les poutres de métal (comme c’est le cas de la tour Eiffel). On se croirait dans un atelier de réparation automobile.

Aperçu de l’église Notre-Dame du Travail

Les murs sont décorés de grandes représentations des saints protecteurs des ouvriers; St Joseph (patron des menuisiers et charpentiers), St Éloi (patron des métallurgistes) et St Luc (patron des artistes et ouvriers d’art).

Ces toiles sont entourées de décorations de style Art Nouveau. Tout comme le buffet d’orgue est également de ce style.

Finalement, je me rends à la modeste église Notre-Dame-du-Rosaire, construite en briques de 1909 à 1911.

Vitrine d’Au Printemps

Pour terminer, je prends le métro afin d’avoir un aperçu des vitrines des magasins des grands boulevards parisiens.

Souper à ma chambre

Plutôt que d’aller au restaurant, je passe à l’épicerie et je prends le repas du soir dans ma chambre d’hôtel.

Sur des tranches de pain de mie, je me fais des canapés avec 110g de tranches de saumon de Norvège parfumé au poivre et à la coriandre, puis des tartines de fromage Pavé d’Affinois. Le tout était précédé d’une généreuse portion de légumes pour couscous (en guise de soupe).

J’avais également acheté des rillettes de sardine à tartiner sur du pain, mais je n’avais plus faim.

Puisque j’ai apporté dans mes bagages mon lecteur de carte Opus — l’équivalent montréalais des cartes Navigo parisiennes — j’en profite pour la rendre valide pour les quatre prochains mois.

Donc à mon retour à Montréal, je ne perdrai pas de temps à l’aéroport à acheter de titres de transport.

Après cette journée bien remplie, je me mets au lit.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone M.Zuiko 8mm F/1,8 (7e photo) et objectifs M.Zuiko 75 mm F/1,8 (2e photo), PanLeica 25 mm F/1,4 (1re et 6e photos) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 320 — 25 mm
2e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 75 mm
3e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2000 — 12 mm
5e  photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 28 mm
6e  photo : 1/125 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
7e  photo : 1/800 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 8 mm
8e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 26 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Deuxième voyage à Paris : jour 29

30 octobre 2015

Aujourd’hui j’ai prévu de visiter d’ouest en est, le nord des 13e et 14e arrondissements.

Je passe chez Subway me prendre un Sub15. Pourquoi y vais-je aussi souvent ? Parce que cela m’économise du temps; je mange ce sandwich en marchant sur la rue ou en attendant le métro plutôt que d’attendre qu’on me serve à une table de restaurant.

Chapelle Saint-Louis de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière

Aujourd’hui, le premier endroit que je visite est la chapelle Saint-Louis de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Construite en 1669-1670, cette chapelle n’en est une que de nom. En réalité, c’est une très grande église.

Quatre nefs irradient autour d’une rotonde octogonale d’environ 17 mètres de diamètre. Au creux de la croix grecque ainsi formée, quatre chapelles se greffent à l’ensemble. Le but de cet agencement particulier était de séparer les différentes catégories de malades.

De nos jours, l’intérieur est presque nu.

L’hôpital qui l’entoure a connu diverses vocations. En 1882, on y a aménagé la plus grande clinique neurologique d’Europe. Et c’est là qu’un jeune stagiaire nommé Sigmund Freud concevra sa théorie de l’inconscient psychanalytique.

Église Saint-Marcel
Détail de la façade de l’ancienne École nationale supérieure d’arts et métiers

Sur le boulevard de l’Hôpital, je passe devant l’église Saint-Marcel et l’ancienne École nationale supérieure d’arts et métiers (devenue Arts et métiers ParisTech).

Puis j’arrive à la Manufacture royale des Gobelins. Créée par Colbert en 1662, celle-ci fut la plus prestigieuse manufacture de tapisseries d’Europe.

Son exposition permanente a deux volets.

Assiettes en porcelaine de Sèvres du service particulier de l’empereur
’Nécessaire’ du maréchal Soult, en argent doré, bronze, porcelaine de Paris, cristal taillé, écaille, ivoire et acajou
Tente de campagne dite de « Napoléon »

Le premier nous montre le confort dont s’entourait Bonaparte lors de ses campagnes militaires. Si vous vous imaginiez que l’empereur a conquis l’Europe en mangeant dans des assiettes de carton, vous serez surpris.

Même si cela est contraire au romantisme révolutionnaire, Bonaparte a cru bon encourager et stimuler les manufactures de biens de luxe du pays puisque la prospérité de la France (et le financement de ses campagnes militaires) en dépendait.

Les draperies de sa tente amovible étaient tissées par les Gobelins. Sa vaisselle de camp était en porcelaine de Sèvres. Ses officiers possédaient des nécessaires de voyage qui s’apparentaient, en plus luxueux, à ceux qu’on apporte de nos jours pour pique-niquer à la campagne.

Artisane à l’œuvre

La deuxième partie de l’exposition, à l’étage, est toute aussi intéressante. Elle nous présente l’expertise actuelle des Gobelins. Non seulement nous montre-t-on des tisserands, des menuisiers, des experts dans la teinture et la marqueterie du bois, de même que tous les artisans nécessaires à la fabrication du mobilier de luxe d’aujourd’hui et de la restauration du mobilier ancien.

Dans le fond, c’est un publireportage. Mais tellement intéressant qu’on oublie qu’on a payé 6 euros ou 9$ pour le voir.

Je traverse ensuite au 14e arrondissement afin de visiter la Fondation Cartier pour l’art contemporain. Ce lieu est essentiellement une galerie d’art contemporain. Prix d’entrée : 7 euros (10,50$).

Aperçu de la Fondation Cartier pour l’art contemporain
Exemple d’œuvre présentée

En vedette, l’art pictural congolais. Vivant, varié et globalement, intéressant.

Puis je passe à l’épicerie m’acheter quelque chose à manger et je rentre à l’hôtel pour la nuit.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (2e et 8e photos), M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (1re, 3e et 7e photos) et PanLeica 25 mm F/1,4 (les autres photos)
1re photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 14 mm
2e  photo : 1/640 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 8 mm
3e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 800 — 25 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 500 — 25 mm
6e  photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 1250 — 25 mm
7e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 40 mm
8e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 7 mm
9e  photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 320 — 25 mm


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