La différence entre ‘deuxième’ et ‘second’

25 février 2019

Doit-on dire ‘Seconde Guerre mondiale’ ou ‘Deuxième Guerre mondiale’ ?

Les deux sont bons. Mais ces adjectifs cesseront d’être interchangeables dès qu’une troisième guerre mondiale éclatera.

Pourquoi est-ce si important ?

C’est que ‘deuxième’ sert à qualifier tout ce qui occupe la deuxième place d’une série de plus de deux items. Par contre, ‘seconde’ ne sert que dans une série limitée à deux éléments; le premier item et le second.

Le dictionnaire Antidote écrit : « En principe, il faut employer second quand la série ne compte que deux éléments et deuxième quand elle en compte plus de deux. Cette distinction n’est pas toujours observée par l’usage, notamment dans certaines expressions consacrées.»

Lorsqu’il parle d’expressions consacrées, à quoi Antidote fait-il allusion ? À des expressions comme ‘style Second Empire’.

L’Académie française écrit : « Le deuxième précède le troisième et suit le premier.». En d’autres mots, sans troisième, le deuxième reste second.

Ce qui semble en contradiction avec ce qui vient d’être dit, c’est que seul un édifice à trois niveaux peut avoir un second étage.

En anglais, une maison à deux niveaux possède un premier et un deuxième étage.

En français, ‘niveau’ et ‘étage’ ne sont pas parfaitement synonymes.

Le niveau le plus près du sol est appelé rez-de-chaussée. Le niveau au-dessus du rez-de-chaussée est le premier étage. C’est seulement le niveau encore plus haut, le troisième, qui peut être qualifié de ‘second étage’.

Dès qu’on ajoute un étage de plus, le second étage change de nom.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le pluriel des mots composés d’un verbe et d’un nom lorsqu’ils sont séparés par un trait d’union

27 avril 2018

Introduction

Il est facile de conjuguer au pluriel les mots composés d’un verbe et d’un nom lorsqu’ils sont soudés l’un à l’autre. C’est ainsi qu’on écrira ‘un portefeuille’ et ‘des portefeuilles’.

Mais lorsqu’ils sont séparés par un trait d’union, que doit-on faire ?

Dans le cas de plusieurs séchoirs à cheveux, il est évident qu’il faut dire ‘des sèche-cheveux’. Mais qu’en est-il au singulier ? Doit-on dire ‘un sèche-cheveu’ ou ‘un sèche-cheveux’ ?

À moins de n’avoir qu’un seul cheveu sur la tête, l’appareil (même au singulier) sèche toujours plusieurs cheveux à la fois. Il serait donc logique de parler d’un ‘sèche-cheveux’.

Mais qu’en est-il de la pipette qui compte les gouttes ? Ne peut-elle pas servir à dispenser une seule goutte à la fois ? Conséquemment, faut-il écrite ‘un compte-goutte’ ou un ‘compte-gouttes’ ?

Avant 1990

Jusqu’à la dernière réforme orthographique, tout cela était un véritable casse-tête (au singulier).

D’un côté, il y avait tous ces mots qui, au singulier, portaient la marque du pluriel : un casse-noisettes, un compte-gouttes (ah, ah !), un coupe-légumes, un pare-chocs, un porte-avions, un porte-bagages, un repose-pieds, un sèche-cheveux (évidemment), un serre-livres, etc.

Et il y avait de l’autre, tous ces mots qui, même au pluriel, portaient la marque du singulier : des chasse-neige, des chauffe-eau, des coupe-papier, des pare-brise, des porte-bonheur, des serre-tête, etc.

Depuis l’orthographe rectifiée de 1990

Depuis la dernière réforme de l’orthographe, les choses sont simples.

Au lieu de dépendre du sens ou de la fonction de l’objet, le singulier et le pluriel obéissent à la règle de base en français; aucune marque au singulier et l’ajout d’un ‘s’ ou d’un ‘x’ final au pluriel.

Notre pipette devient donc ‘un compte-goutte’ et ‘des compte-gouttes’. Et on dira ‘un sèche-cheveu’ (eh oui) et ‘des sèche-cheveux’.

Et comme cette règle ne connait pas d’exception, il faut noter qu’on dira ‘un couvre-œil’ et ‘des couvre-œils’ (et non ‘des couvre-yeux’).


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le pluriel des couleurs

27 juillet 2017
Siège de l’Académie française

Écrire : « Elle avait les yeux de couleur bleue » est un pléonasme puisque dans cette phrase, bleu ne peut être autre chose qu’une couleur. On écrira donc : « Elle avait les yeux bleus

Un certain nombre d’aliments et de fleurs ont donné leur nom à une couleur. En principe, lorsque c’est le cas, cette couleur est invariable. Par exemple, on écrira : « En pénétrant dans la pièce, les murs citron, les escaliers orange et les portes kaki attiraient immédiatement l’attention.»

Des minéraux et des pierres précieuses ont également donné leur nom à des couleurs. Lorsqu’utilisés comme adjectifs, ils sont eux aussi invariables. On poursuivra notre visite en disant : « La pièce suivante était encore plus criarde avec ses murs turquoise, ses armoires émeraude et ses poignées corail.»

Sont également invariables, les couleurs qualifiées d’un adjectif (gris pâle, noir foncé, vert tendre), ou nuancées par une autre couleur (bleu gris). Dans ce dernier cas, les deux couleurs peuvent, au choix, être séparées par un espace ou réunies par un trait d’union.

Plus tôt dans ce texte, j’ai écrit que la couleur dérivée d’un nom était en principe invariable. Pourquoi ‘en principe’ ?

C’est que cette règle souffre de six exceptions. Les roses sont des fleurs et les fauves sont des félins. Pourtant, il faut écrire : « Le bébé avait les joues roses et les cheveux fauves à la limite du roux.»

Les quatre autres exceptions à cette règle sont écarlate (le nom d’une étoffe), incarnat (nom d’une teinture et d’une variété de marbre), mauve (nom commun d’une plante vivace) et pourpre (nom donné à un pigment rétinien et à un mollusque). Ces adjectifs se mettent au pluriel même si ce sont également des noms.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/640 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel