La pièce ‘887’ de Robert Lepage

2 mai 2016
Robert Lepage devant la maquette du 887 de l’avenue Murray

Le comédien et metteur en scène Robert Lepage a vécu son enfance dans la ville de Québec, plus précisément au 887 de l’avenue Murray.

Cette avenue est située entre les Plaines d’Abraham et le parc des Braves où eurent lieu, respectivement en 1759 et en 1760, deux batailles reliées à la conquête de la Nouvelle-France par les Anglais.

Le décor est constitué d’un plateau rotatif où se succèdent une maquette animée du 887 av. Murray, l’intérieur de l’appartement actuel du comédien, le taxi de son père, etc.

Le fil conducteur est la difficulté rencontrée par le personnage à mémoriser le poème Speak White, écrit en 1968 par Michèle Lalonde, et que le comédien a été invité à présenter.

Cet apprentissage donne à Lepage l’occasion d’illustrer le poème d’anecdotes tirées de son enfance. C’est ainsi que nous assistons à un spectacle sur le thème de la mémoire individuelle et de la mémoire collective, des injustices sociales, du rôle social et de la place de l’artiste dans la société.

Si le ton général de la pièce est celui de la confidence, ce ton change radicalement quand Lepage, après avoir finalement mémorisé ce poème de révolte, le récite d’une voix forte et expressive, faisant de celui-ci le cœur et le pivot de sa pièce.

Globalement, ce spectacle ludique et brillant, habillé des attributs inoffensifs de l’autodérision, se révèle être la pièce la plus profonde et la plus engagée de son auteur.

Bref, un chef-d’œuvre contemporain. À voir absolument.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel