Lune rouge

3 février 2024


 
Il y a bien des années, sur eBay, je me suis acheté un téléobjectif puissant qui faisait office de télescope.

Malheureusement, toutes les photos prises avec lui manquaient de netteté.

Un jour, j’ai décidé de scier cet objectif pour en extraire les lentilles et conserver celles qui pourraient m’être utiles.

Depuis, l’une d’elles me sert de loupe.

Mais un soir du mois dernier, en l’examinant sous une lumière vive, les traces de doigt et les poussières qui se trouvaient à sa surface donnaient des reflets très intéressants.

La lentille d’une main et l’appareil photographique de l’autre, voici ce que cela a donné.

Il est à noter que le reflet rouge de la lentille provient des couches d’oxydes à la surface du verre pour améliorer ses propriétés.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 60mm F/2,8 Macro — 1/160 sec. — F/8,0 — ISO 500 — 60 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les bagues-allonges

10 août 2020

Appelées également tubes d’extension, les bagues-allonges sont des espaceurs qu’on place entre le boitier de l’appareil photographique et son objectif.

Dès qu’un objectif est jumelé à une bague-allonge, il ne peut plus faire de mise au point au-delà de quelques mètres.

À l’opposé, sa distance minimale de mise au point diminue. En s’approchant davantage, on augmente le pouvoir grossissant de l’objectif.

On peut utiliser les bagues-allonges avec n’importe quel objectif. Toutefois, elles accentuent les défauts (optiques et chromatiques) de l’objectif auquel elles sont jumelées.

Voilà pourquoi on les utilise généralement avec des objectifs macros puisque ceux-ci sont à leur meilleur à leur distance minimale de mise au point.

Les bagues-allonges se divisent en deux catégories; celles sans contact électrique et celles avec.

Les bagues-allonges sans contact


 
Généralement offerts en jeu de trois bagues de longueurs différentes, les bagues-allonges sans contact électrique sont des cylindres creux vendus avec deux montures; une pour le boitier (en bas, à gauche) et l’autre pour l’objectif (en bas, à droite).

Compte tenu des deux montures qui leur sont nécessaires, les bagues-allonges sans contact créent une distance variant de 22,5 à 64 mm (selon le nombre de bagues utilisées).

Étant de simples cylindres creux, elles ont l’avantage de pouvoir être combinées à des multiplicateurs de focale.

On les trouve à des prix variant de 12 à 20 $ (7,6 à 12,7 €).

Sans communication électrique entre le boitier et l’objectif, l’appareil est alors incapable de commander la mise au point automatique de l’objectif et d’enregistrer l’EXIF détaillé de la photo.

Les bagues-allonges avec contacts électriques


 
Offerts en jeu de deux bagues — de 10 et de 16 mm — les bagues-allonges avec contacts électriques coutent plus cher; au minimum, de 30 à 40 $ (de 19 à 25 €).

Même si vous n’envisagez pas d’utiliser votre objectif macro autrement qu’en mode manuel, il est à prévoir que des circonstances pourraient vous faire choisir de sacrifier la certitude d’être en mode macro à la facilité de faire de la proxiphotographie en mode automatique.

Proxiphotographie de la face ventrale d’une araignée (la tête en bas)

Pensez à cette araignée que vous aimeriez photographier alors qu’elle se trouve sur une toile qui se balance au vent. En mode manuel, c’est presque impossible de faire la mise au point. Cela se fait en une fraction de seconde lorsqu’on utilise des bagues-allonges avec contacts électriques.

Précisons que les bagues-allonges avec contacts électriques vendues sur eBay sont souvent de mauvaise qualité.

Si la vôtre fait en sorte que votre appareil se comporte de manière bizarre — par exemple, si l’écran arrière articulé s’allume et s’éteint sans raison — c’est que cette bague-allonge est défectueuse.

Parfois, le problème est mineur. Si, par exemple, votre appareil refuse simplement de se placer en mode automatique, il suffit alors de visser plus serré la bague-allonge pour corriger le problème.

Pour être compatible avec un multiplicateur de focale, une bague-allonge doit posséder un diamètre interne suffisamment grand que la saillie du multiplicateur de focale puisse y glisser.

Ce n’est pas de cas de toutes les bagues-allonges. Par exemple, on le peut avec la bague-allonge de 10 mm de Pixco, mais pas avec celle de 16 mm de la même compagnie. Quant à la compagnie Viltrox, sa bague de 10 mm est à peine compatible tandis que sa bague de 16 mm ne l’est pas du tout.

Toutefois, dès qu’une bague de 10 mm a accepté la saillie du multiplicateur de focale, on peut leur ajouter n’importe quelle bague-allonge dont le diamètre interne est trop étroit.

Agrandissements obtenus

Les appareils micro quatre tiers disposent de quatre objectifs macro : le Lumix 30 mm F/2,8, le M.Zuiko 30 mm F/3,5, le PanLeica 45 mm F/2,8, et le M.Zuiko 60 mm F/2,8.

L’agrandissement créé par une bague-allonge varie selon la distance focale (ou longueur focale) de l’objectif utilisé. Plus la distance focale de l’objectif est courte, plus l’effet d’une bague-allonge est prononcé.

On calcule l’effet obtenu à l’aide de la formule suivante :
Pourcentage d’agrandissement = (longueur de la bague-allonge/distance focale de l’objectif) x 100


Agrandissements obtenus

Longueur de la bague-allonge Objectif de 30 mm Objectif de 45 mm Objectif de 60 mm
Bague-allonge de 10 mm + 33,3 % + 22,2 % + 16,6 %
Bague-allonge de 16 mm + 53,3 % + 35,5 % + 26,6 %
Bagues-allonges de 26 mm + 86,6 % + 57,7 % + 43,3 %

Dans le tableau ci-dessus, le pourcentage d’agrandissement est ajouté (et non multiplié).

Pour un objectif de 60 mm, cela signifie que si l’image de l’objet sur le capteur est à 100 % de la taille réelle de cet objet, une bague-allonge de 10 mm fera passer la taille de l’image sur le capteur de 100 % à 116 %.

Toutefois si l’image de l’objet sur le capteur est à 50 % de sa taille réelle, une bague-allonge de 10 mm fera passer la taille de l’image sur le capteur de 50 % à 66 % (50 % + 16 %).

La pièce de 10 cents canadiens possède un diamètre à peine plus grand que la largeur du capteur μ4/3. Photographié de près, tout objet de la taille d’un 10 cents doit remplir complètement la largeur de l’image pour être en mode macro. Sinon, c’est de la proxiphotographie.
 

 
À l’aide de l’objectif M.Zuiko 60 mm mis en mode macro, voici l’augmentation de puissante grossissante obtenue avec différentes bagues-allonges : 10 mm, 16 mm, 26 mm (10 mm + 16 mm) et finalement, le multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14 + 36 mm (deux 10 mm + et un 16 mm).

Outil : Calculatrice à agrandissement (en anglais)

Détails techniques de la photo de l’araignée : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 60mm F/2,8 Macro + bague-allonge de 10 mm — 1/125 sec. — F/8,0 — ISO 1000 — 60 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’association du M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 et du multiplicateur de focale MC-14 en proxiphotographie

12 avril 2016
Héliconius-zèbre

En 2013, après avoir essayé plusieurs objectifs µ4/3, le M.Zuiko 60 mm Macro F/2,8 était devenu mon objectif préféré pour la proxiphotographie, c’est-à-dire la photographie rapprochée.

Cet objectif fut même le seul que j’apportais à l’évènement Papillons en liberté du Jardin botanique de Montréal en 2014 et 2015.

Ayant acquis récemment le multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14, j’ai voulu essayer son association avec l’objectif M.Zuiko 40-150 mm F/2,8.

Rappelons qu’un multiplicateur de focale est un dispositif qui augmente la puissance d’un objectif au prix d’une perte de luminosité. Dans ce cas-ci, le M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 devient alors un télézoom 56-210 mm F/4,0.

Dès mes premiers essais, le résultat obtenu fut tel que cette association est devenue immédiatement mon équipement de choix à l’édition 2016 de Papillons en liberté.

L’augmentation de puissance du téléobjectif réduit conséquemment son angle de vision. Il faut donc davantage de recul qu’avec le M.Zuiko 60 mm pour photographier un papillon avec le même grossissement apparent.


où T est la taille réelle de l’objet,
t est la taille de son image sur le capteur,
D est la distance de l’objet
et F est la focale de l’objectif.

 
Selon l’équation ci-dessus, pour obtenir un papillon qui semble avoir été pris d’aussi près lorsqu’on se trouve à 60 cm de lui avec un objectif de 60 mm, il faut être à 210 cm avec un zoom de 210 mm.

Dans un cas-ci, à la même ouverture de diaphragme (F/5,6), la profondeur de champ est identique, soit 1,6cm. Alors quel est intérêt d’utiliser un téléobjectif ?

C’est que le fondu d’arrière-plan (qu’on appelle bokeh, et qu’on prononce ‘beau quai’) est beaucoup plus plaisant lorsqu’on augmente sensiblement la focale.

Celui du M.Zuiko 60 mm F/2,8 pourrait être qualifié de crémeux. Mais celui du M.Zuiko 40-150 mm pourrait être qualité d’onctueux; pour le passionné de photographie, ce bokeh est presque cochon.

Et puisque l’angle de vision est plus étroit lorsqu’on augmente la focale, le moindre déplacement latéral du photographe modifie substantiellement l’arrière-fond.

En contrepartie, la résolution du M.Zuiko 60 mm F/2,8 est très légèrement supérieure à celle de l’association.

Afin de vous permettre de juger des résultats de cette association, voici quelques photos obtenues avec celle-ci.

Leuconoé
Papillon Monarque
Bolina mâle
Papillon Flambeau
Eumaeus minyas
Eueides isabella
Piéride de la rave
Le Petit monarque
Greta oto

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14
  1re photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
  2e  photo : 1/250 sec. — F/7,1 — ISO 1600 — 200 mm
  3e  photo : 1/250 sec. — F/5,6 — ISO 400 — 210 mm
  4e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 400 — 210 mm
  5e  photo : 1/250 sec. — F/4,0 — ISO 250 — 210 mm
  6e  photo : 1/320 sec. — F/7,1 — ISO 1250 — 210 mm
  7e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
  8e  photo : 1/400 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
  9e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 190 mm
10e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 800 — 210 mm

Autres textes relatifs à des objectifs photographiques :
La photo 3D avec l’Olympus OM-D e-m5
L’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8
L’objectif M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 : premières impressions
L’objectif M.Zuiko 60 mm Macro
Le Daguerreotype Achromat 64 mm F/2,9 Art Lens
L’objectif Helios 40-2 85 mm F/1,5 sur appareil m4/3


Pour consulter les textes de ce blogue consacrés aux papillons, veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Vive le printemps

20 mars 2013
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Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2,8
1re photo : 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 1000 — 60 mm
2e  photo : 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 1000 — 60 mm
3e  photo : 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 2500 — 60 mm
4e  photo : 1/125 sec. — F/3,5 — ISO 1250 — 60 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Droit dans les yeux

11 janvier 2013
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Le billet d’admission au Jardin botanique de Montréal permet d’aller également à l’Insectarium.

Hier après-midi, je me suis amusé à faire l’essai d’un objectif destiné, entre autres, à la macrophotographie.

Dans ce cas-ci, afin d’obtenir la plus grande profondeur de champ, j’ai fixé l’ouverture du diaphragme à F/11, ce qui a eu pour effet de faire grimper l’ISO à 6400.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2,8 — 1/60 sec. — F/11 — ISO 6400 — 60 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’objectif M.Zuiko 60mm Macro

6 janvier 2013
L’objectif M.Zuiko 60mm F/2,8 Macro

Introduction

Destiné aux appareils photo m4/3, le M.Zuiko 60mm est un objectif à focale fixe qui peut servir à la fois comme téléobjectif et comme objectif macro. Son angle de vision est de 20 degrés, soit l’équivalent exact d’un objectif 120 mm en photographie argentique. Relativement léger (185g), cet objectif est remarquable à plusieurs points de vue.

Du diaphragme grand ouvert (F/2,8) jusqu’à F/11, cet objectif est d’une netteté ahurissante. C’est le cas non seulement au centre — ce qui est une qualité de tout bon objectif — mais de bord en bord, ce qui est plus rare. On peut donc numériser un document simplement en le photographiant; on obtient alors la même netteté qu’avec un numériseur plat.

Exemple de netteté du sujet (cliquer pour agrandir)

Toutefois, puisque ce téléobjectif n’est pas stabilisé, on pourra l’utiliser à main levée sur des appareils photo d’Olympus et sur les rares appareils de Panasonic dotés d’un stabilisateur d’image interne. Autrement, on ne devraient utiliser cet objectif que lorsque leur appareil est monté sur un trépied ou seulement lorsque la vitesse d’obturation est telle que cela n’a plus d’importance.

Le sélecteur de plage de distance

Afin de faciliter la mise au point, l’objectif possède sur le côté un bouton sélecteur de plage de distance.

On peut choisir une plage appuyant sur le dessus du bouton sélecteur avec le pouce et en tournant. Mais on peut également profiter de la légère dépression de la surface de l’objectif à gauche du bouton (ce qui le met en relief), et le tourner en poussant sur son pourtour dentelé.

De « 0.4m à l’infini »

On choisit cette plage de distance lorsqu’on utilise cet objectif comme un téléobjectif ordinaire. La mise au point est relativement rapide : elle se fait sur tout objet situé à plus de 40 cm.

Une des grandes qualités de cet objectif est l’aspect crémeux de son bokeh (qu’on prononce « beau quai »). Le bokeh est le flou d’arrière-plan d’une photographie qui permet de détacher le sujet de son environnement.

Exemple de bokeh obtenu à l’aide du M.Zuiko 60mm Macro

À moins que le sujet soit très éloigné, le M.Zuiko 60mm produit toujours des arrière-plans flous en raison de la faible profondeur de champ des photos qu’il prend. Cette profondeur de champ varie selon l’ouverture du diaphragme et la distance du sujet.

Tableau des profondeurs de champ selon la distance et l’ouverture du diaphragme

Distance du sujet Minimum Maximum Profondeur
40 cm (à F/2,8) 39,8 cm 40,2 cm 0,3 cm
40 cm (à F/11) 39,4 cm 40,7 cm 1,3 cm
1 mètre (à F/2,8) 98,9 cm 101,1 cm 2,2 cm
1 mètre (à F/11) 95,8 cm 104,6 cm 8,9 cm
2 mètres (à F/2,8) 195,5 cm 204,7 cm 9,2 cm
2 mètres (à F/11) 183,2 cm 220,1 cm 36,9 cm

Ce tableau indique que lorsqu’un objet est situé à 40 cm (soit la distance minimale), la profondeur de champ est faible, variant de 0,3 à 1,3 cm selon l’ouverture du diaphragme. En réalité, à cette distance, la profondeur peut aller jusqu’à 3 cm puisque le diaphragme peut se fermer jusqu’à F/22.

À F/2,8, l’hyperfocale est situé à 85 mètres : tout est alors au foyer de 42,4 mètres à l’infini. À F/11, on rapproche l’hyperfocale à 21,3 mètres, et tout est net au-delà de 10,65 mètres.

De « 0.19m à l’infini »

Lorsque cette plage de distance est choisie, l’objectif s’attend à ce le sujet puisse être situé quelque part, n’importe où dans toute l’étendue des distances où il peut faire la mise au point. Puisque cet écart est le plus vaste, la mise au point est plus lente.

Et si l’appareil photo bouge au moment précis où la mise au point devrait se faire sur le sujet, l’objectif rate sa cible, poursuit sa recherche et, n’ayant rien trouvé, revient sur ses pas jusqu’à ce qu’il réussisse à trouver quelque chose. Bref, ce mode est le plus lent. Je ne le conseille pas, à moins d’utiliser un trépied.

De « 0.19m à 0.4m »

Cette plage de distance est idéale pour la photographie rapproché (ou proxiphotographie). L’objectif sait à l’avance que le sujet à photographier est situé dans un écart assez restreint. La mise au point automatique est donc plus rapide.

Guichet du rapport de reproduction

Dès une mise au point, l’aiguille orange du guichet situé sur le dessus de l’objectif (photo ci-dessus) indique la distance du sujet au foyer et le rapport de reproduction, soit 1:1 si le sujet est à 19 cm, 1:2 si le sujet est à 23 cm, etc.

Le « 1:1 »

C’est le mode de la macrophotographie au sens restreint du terme, c’est-à-dire lorsque la taille de l’image du sujet sur le capteur correspond exactement à la taille réelle de ce sujet (d’où l’appellation « 1:1 »).

Lorsqu’on tourne le sélecteur à « 1:1 », celui-ci ne reste pas là mais revient automatiquement à « 0.19m à 0.4m ». On peut choisir de le mettre manuellement sur n’importe quelle autre plage de distance.

Il est à noter que la distance de mise au point est celle qui sépare le sujet du capteur (et non de l’extrémité avant de l’objectif). Compte tenu des dimensions de l’objectif (8,2 cm de longueur) et de l’espace entre le capteur et l’arrière de l’objectif (soit 2 cm), la mise au point en mode macro se fait lorsque le sujet est à 19 cm du capteur, ce qui signifie à 8,8 cm du devant de l’objectif.

Dès qu’on a choisi ce mode, la moindre modification de la mise au point fait en sorte qu’on cesse d’être en mode macro. Par exemple, si on tourne la bague striée de l’objectif, c’est foutu.

Voilà pourquoi l’appareil doit absolument être en mode manuel. Autrement, dès qu’on appuie sur le déclencheur, l’appareil tente automatiquement de faire une nouvelle mise au point — quelque part dans la plage de distance indiquée par le sélecteur — et cessera alors d’être en mode macro.

Mais que fait-on si on n’est pas satisfait de l’image qu’on voit dans le viseur ou sur l’écran arrière de l’appareil ? Il faut déplacer le sujet ou l’appareil. Il n’y a pas d’autre alternative.

Les étapes à suivre pour faire de la macrophotographie sont donc les suivantes :
— mettez votre appareil en mode manuel,
— donnez la priorité à l’ouverture du diaphragme,
— choisissez la profondeur de champ souhaitée en sélectionnant l’ouverture de diaphragme correspondante,
— tournez le sélecteur de plage de distance à « 1:1  »,
— effectuer la mise au point en approchant l’appareil du sujet ou l’inverse.

Tableau des profondeurs de champ en macrophotographie

Ouverture Minimum Maximum Profondeur
F/2,8 19,0 cm 19,0 cm 0,06 cm
F/4,0 19,0 cm 19,0 cm 0,08 cm
F/5,6 18,9 cm 19,1 cm 0,12 cm
F/8,0 18,9 cm 19,1 cm 0,16 cm
F/11,0 18,9 cm 19,1 cm 0,23 cm
F/16,0 18,8 cm 19,2 cm 0,33 cm
F/22,0 18,8 cm 19,2 cm 0,47 cm


 
La macrophotographie

Nous avons vu précédemment les résultats obtenus avec le M.Zuiko 60mm en tant que téléobjectif ordinaire. Mais comment se comporte-il en macrophotographie ?

Les deux photos ci-dessous représentent un gros plan d’une aile de papillon prise par le M.Zuiko 60 mm. Dans la première, publiée ici telle quelle, c’est-à-dire sans aucune amélioration, j’ai ajouté un rectangle rouge qui correspond à la partie de l’image qui est ‘zoomée’ à 100% dans la deuxième.

Aile d’un papillon
Détail de l’aile du papillon

Vous noterez que les écales de l’aile du papillon sur les côtés de l’image sont un peu floues. Ce n’est pas parce que l’objectif manque de netteté en périphérie : c’est simplement parce que j’ai centré la région de l’image la plus nette.

Et il suffit d’un rien pour qu’une partie du sujet ne soit pas au foyer, en raison de l’étroitesse de la profondeur de champ.

Afin de contourner cette difficulté, dans la photo ci-dessous, j’ai diminué l’ouverture du diaphragme à F/11 afin de maximiser la profondeur de champ, ce qui a eu pour effet de faire grimper l’ISO à 6400.

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Un flash d’appoint ?

Lorsqu’on photographie de très près un sujet minuscule susceptible de bouger, une vitesse d’obturation rapide est nécessaire. De plus, la lumière qu’il réfléchit est souvent insuffisante à maintenir l’ISO bas. D’où l’intérêt d’utiliser un flash.

Ne comptez pas sur le flash intégré à votre appareil photo; en photographie rapprochée, l’objectif lui-même ferait de l’ombre au sujet.

Une première solution est d’utiliser un flash annulaire à DEL, habituellement vendu entre 60$ et 120$ (de 40 à 80 euros). Ces flashs viennent avec des bagues adaptatrices destinées à visser le flash à l’ouverture de votre objectif.

Aucun flash annulaire présentement sur le marché n’a de bague de 46 mm. Puisqu’ils ont tous des bagues de différents diamètres dont une de 52 mm, il suffit de vous procurer — pour environ 3$ ou 2 euros — une bague adaptatrice 46-52 (qu’on appelle en anglais 46 to 52 mm Step-up Ring) pour que votre flash annulaire s’adapte parfaitement au M.Zuiko 60mm.

Photographie rapprochée, à main levée, au flash annulaire

On peut également utiliser un flash traditionnel, couplé à un diffuseur de lumière. C’est ainsi que travaille le photographe australien Mark Berkery.

Conclusion

On aurait bien tort de considérer le M.Zuiko 60mm Macro comme un objectif qui n’est utile qu’en macrophotographie. En réalité, c’est un objectif remarquable par sa netteté et son bokeh crémeux lorsqu’on l’utilise en tant que téléobjectif ordinaire.

Toutefois, en mode macro, l’étroitesse de sa profondeur de champ — toujours moindre que cinq millimètres — le limite aux sujets où cela est souhaitable (en entomologie, c’est-à-dire dans l’étude des insectes, plutôt qu’en botanique, par exemple).

Pour terminer, le néophyte doit savoir que rater une photo est une chose normale en photographie très rapprochée… du moins lorsque le sujet est un être vivant incontrôlable.

À titre d’exemple, je rate plus de 90% de mes mes photos de papillon. Si les photos publiées sur ce blogue sont réussies, c’est qu’elles sont la crème de la crème parmi les milliers photos de papillon que j’ai prises.

Ceci étant dit, en obtenir d’aussi bonnes n’est pas compliqué. N’importe quel utilisateur du M.Zuiko 60mm Macro peut faire pareil; il lui suffit de s’armer d’un peu de patience. Les résultats assurés qu’il obtiendra récompenseront ses efforts.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs OM Zuiko 50 mm Macro F/3,5 (les 1re, 3e et 5e photos) et le M.Zuiko 60 mm Macro F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/125 sec. — F/11,0 — ISO 500 — 50 mm
2e photo  : 1/125 sec. — F/4,5 — ISO 2500 — 60 mm
3e photo  : 1/80 sec. — F/11,0 — ISO 6400 — 50 mm
4e photo  : 1/160 sec. — F/5,6 — ISO 400 — 60 mm
5e photo  : 1/125 sec. — F/11,0 — ISO 4000 — 50 mm
6e photo  : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 60 mm
7e photo  : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 60 mm
8e photo  : 1/60 sec. — F/11,0 — ISO 6400 — 60 mm
9e photo  : 1/160 sec. — F/8,0 — ISO 200 — 60 mm

Autres textes relatifs à des objectifs photographiques :
La photo 3D avec l’Olympus OM-D e-m5
L’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8
L’objectif M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 : premières impressions
L’association du M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 et du multiplicateur de focale MC-14 en proxiphotographie
Le Daguerreotype Achromat 64 mm F/2,9 Art Lens
L’objectif Helios 40-2 85 mm F/1,5 sur appareil m4/3

Complément de lecture : Les bagues-allonges

Pour voir tous les textes de ce blogue illustrés de photos réalisées avec cet objectif, veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Campanola « Grande complication »

3 avril 2011
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Dans la collection Campanola, l’horloger Citizen offre des montres haut-de-gamme fabriquées à la main. Limitée à 999 exemplaires, chaque modèle est destiné exclusivement au marché japonais. Un des ces modèles est la Grande complication laquée rouge.

Elle se décline en deux versions. Exception à la règle, une de ces deux versions est destinée au marché américain. C’est celle avec des chiffres arabes. La version avec des chiffres romains, illustrée ci-dessus, est la plus recherchée par les collectionneurs. On ne peut l’obtenir qu’au Japon (ou de quelqu’un qui vend la montre qu’il a achetée dans ce pays).

Description

À 12 heures, un cadran illustre les phases de la lune. Sur la plupart des montres ordinaires possédant un tel cadran, celui-ci ne fait qu’indiquer — à l’aide d’un soleil ou d’une lune — s’il fait jour ou nuit. Il faut être bien confus pour avoir besoin d’une telle précision…

Sur la Grande complication, il s’agit d’un véritable calendrier lunaire. Une lune couchée à gauche indique un premier croissant. Une lune bien centrée indique la pleine lune. Une lune couché à droite indique le dernier croissant. La nouvelle lune — qui n’est pas éclairée par le soleil — est représentée in absentia par des étoiles dorées.

À 3 heures un cadran à double fonction indique l’heure militaire (c’est-à-dire la journée divisée en 24 heures) et sert de trotteuse (c’est-à-dire qu’elle indique les secondes) : en effet, la grande aiguille qui pointe ici vers le haut sert au chronographe et conséquemment, est normalement immobile.

À 6 heures, le cadran à double fonction indique le nom du mois et l’année bissextile.

À 9 heures, un dernier cadran à double fonction indique le jour de la semaine et la date.

Une finition artisanale

L’intérêt de cette montre vient non seulement de sa complexité mécanique, mais également de sa finition effectuée selon des techniques vieilles de 400 ans.

La laque bourgogne — cette couleur se nomme « kokiake » en japonais — est appliquée par un artisan nommé Tetsuo Gido (photo ci-dessous). Né en 1948, celui-ci possède un atelier dans la ville d’Aizu-Wakamatsu. Il est le seul à créer la finition des Campanola Grande complication « kokiake ».

La laque utilisée est extrêmement allergène : Gido y est maintenant désensibilisé. Il l’applique par de légers tamponnements des doigts. Ce travail s’effectue idéalement lorsque l’humidité ambiante est de 55%. Par temps sec, aucun cadran de Grande complication n’est produit.

La laque sèche ensuite pendant 24 heures dans une pièce en bois dont la température est maintenue à 20 degrés Celsius et dont le taux d’humidité est de 80%.

Finalement la laque est polie avec les doigts. Traditionnellement, ce polissage s’effectuait à l’aide de poudre de bois de cervidés. De nos jours, on utilise de l’oxyde de titane.

Puisque la laque renferme de la poudre d’or — dont le scintillement n’est visible à l’oeil nu que si la montre est éclairée directement par le soleil ou exposée à une source lumineuse intense — le polissage est relativement abrasif. Si bien que Gido n’a plus d’empreintes digitales, le bout de ses doigts étant devenus lisses par l’érosion.

© 2002 — Citizen Watch Corporation

Référence :
La collection Campanola

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les cabochons du papillon-chouette

1 avril 2011
Caligo eurilochus (Papillon-chouette)

Vue de près, l’aile du papillon-chouete donne l’impression qu’elle est une peau de félin rehaussée de pierres polies.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Zuiko OM 50mm f/3,5 Macro — 1/125 sec. — F/3,5 — ISO 100 — 50 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les plantes succulentes

18 mars 2011
Lithops lesliei
Lithos bromfoedii

On les dit succulentes, non pas parce qu’elles sont savoureuses mais plutôt parce qu’en latin, succulentus signifie « plein de suc ».

Ces plantes charnues ont développé des aptitudes particulières à stocker de l’eau et à minimiser sa perte, ce qui les rend aptes à la survie dans des milieux arides.

Ce qui m’a attiré vers celles-ci, ce sont les motifs à leur surface et la délicatesse de leurs coloris.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Zuiko OM 135mm f/2,8
1re photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 100 — 135 mm
2e photo  : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 100 — 135 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Abeille butinant

11 mars 2011
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

J’ai toujours eu de la difficulté à photographier des insectes en train de butiner.

Les papillons sont tellement craintifs qu’ils déguerpissent au moindre mouvement. Quant aux abeilles, guêpes, bourdons, c’est moi qui ai peur de les approcher de trop près. Résultat : ou bien l’insecte a disparu, ou bien la mise au point est au mauvais endroit. Bref, un désastre.

Et puis un jour, en vacances à Shanghai, cette grosse abeille s’est tranquillement laissée prendre en photo.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/125 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 14 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel