Théâtre : les délices du confinement

18 mai 2020

Pour tous les artistes qui vivent des arts de la scène, la pandémie du Covid-19 est une catastrophe qui accentue leur précarité.

Afin de faire vivre le théâtre en ces temps de confinement, la Comédie-Française a décidé d’offrir des captations théâtrales puisées dans ses riches archives et qui changent à chaque jour.

Pour les amateurs de théâtre, tout cela est une mine d’or.

Le programme de la journée ne comprend pas seulement la diffusion d’une pièce de théâtre.

De 16h (heure de France) à la fin de la soirée, on peut voir successivement une lecture de poésie, la présentation d’un des métiers de la scène (costumier, décorateur, éclairagiste, etc.), des entrevues, l’analyse d’un extrait littéraire, et finalement la présentation d’une pièce de théâtre ou, à défaut, d’un opéra ou d’un ballet mis en scène par un sociétaire de la Comédie-Française.

Tout ce programme fait partie d’un gros fichier vidéo sur YouTube qui cesse d’être disponible le lendemain. Un fichier dont on peut choisir de ne regarder que ce qui nous intéresse.

Dans certains cas, la captation n’était pas destinée au public, mais aux archives de la troupe afin de rafraichir la mémoire des artisans en vue d’une reprise ou pour conserver une trace du travail effectué.

Voilà pourquoi, à de rares occasions, la bande sonore est franchement médiocre, ce qui en limite l’intérêt.

Parmi les choses extraordinaires qui j’y ai vu jusqu’ici, signalons :
• le 17 avril, Le Système Ribadier de Georges Feydeau (je ne rappelle pas d’avoir autant ri depuis dix ans),
• le 18 avril, La Trilogie de la villégiature de Carlo Goldoni (le regard tendre de Goldoni sur les petits travers de ses concitoyens),
• le 28 avril, Lucrèce Borgia de Victor Hugo (violent et génial),
• le 1er mai, La Tête des autres de Marcel Aymé (drôle et cynique),
• le 7 mai, La clemenza di Tito, opéra de Mozart (transposé à l’époque moderne),
• le 9 mai, Electre/Oreste d’Euripide (barbare et fascinant),
• le 14 mai, La Source dans une chorégraphie de Jean-Guillaume Bart (un des plus beaux ballets que j’aie vus de ma vie).

S’il est vrai que le confinement tire à sa fin, les règles de distanciation sociale seront toutefois de mise jusqu’à la fin de la pandémie. On peut donc présumer que le programme de la Comédie-Française se poursuivra encore quelques mois.

Si vous voyez passer Un chapeau de paille d’Italie d’Eugène Labiche (dans une mise en scène de Georgio Barberio Corsetti) ou Un fil à la patte de Georges Feydeau (dans une mise en scène de Jérôme Deschamps), surtout ne manquez pas ça.

Après un certain temps, il est possible que certains des spectacles dont j’ai parlé soient programmés de nouveau. Si c’est le cas, je vous invite à ne pas rater l’occasion.

L’initiative de la Comédie-Française contribue au plaisir d’être francophone puisqu’elle est sans équivalent, par son ampleur, à tout ce qui se fait actuellement à travers le monde.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


TDP : La société des poètes disparus

5 avril 2019
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En arrivant dans la salle, je savais que ce serait bon.

D’habitude, la salle principale du Théâtre Denise-Pelletier (TDP) est à moitié vide. Ce qui ne veut rien dire. Mais quand c’est plein, c’est nécessairement parce que c’est bon.

La vocation de cette compagnie est de familiariser les écoliers au théâtre. Ils y viennent par autobus complets. Mais n’arrivent pas à meubler toute la salle en dépit du fait que tous les amateurs de théâtre sont les bienvenus.

Quand elle est pleine — comme c’était le cas hier soir — c’est que la rumeur s’est répandue dans toute la ville.

Effectivement, cette production est excellente.

La pièce a été portée à l’écran. Le rôle principal de film était incarné par Robin Williams. Comment se compare la pièce ?

J’ai préféré la production dirigée par Sébastien David.

À mon avis, Robin Williams a toujours joué le même personnage excessif dans tous ses films. L’acteur Patrice Dubois, qui joue le même rôle, est simplement vrai. C’est une autre manière d’incarner le personnage.

La comparaison étant dernière nous, que dire de cette production ? En deux mots, c’est le triomphe de l’imagination.

Le seul décor est un gradin qui suggère un amphithéâtre. Au besoin, il deviendra un talus. Trois luminaires et un tableau noir descendent du plafond : nous sommes en classe. Un drapeau américain et un micro sur pied seront les seuls accessoires du directeur s’adressant à l’assemblée. La silhouette d’une branche d’arbre suffira à suggérer la forêt. Le son devient écho et nous voilà dans une caverne.

Une production théâtrale est parfaite quand tous les acteurs incarnent leurs personnages et portent distinctement la parole de l’auteur. Quand le sens de la pièce devient compréhensible au-delà des mots utilisés. Quand l’éclairage et le son participent à cette tromperie théâtrale qui consiste à transformer le banal en magie.

C’est ce que vous propose le TDP jusqu’au 26 avril 2019.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 26 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Rabelais au théâtre Denise-Pelletier

30 septembre 2018
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François Rabelais (1493-1553) est un écrivain français de la Renaissance. Il est connu pour deux œuvres qui sont parmi les premiers exemples de romans modernes : Pantagruel et Gargantua, où se mêlent le conte, la parodie et l’épopée.

La pièce présentée au théâtre Denise-Pelletier jusqu’au 20 octobre 2018 s’intitule Prouesses et épouvantables digestions du redouté Pantagruel.

C’est une création librement inspirée de Rabelais dans laquelle les personnages de Pantagruel vivent une aventure de l’invention de l’auteur Gabriel Plante.

L’unique décor, assez laid, représente l’estomac de Pantagruel dans lequel les personnages se retrouvent. Ils vont longuement discuter de pets, de merde, de la meilleure manière de s’essuyer le derrière, etc.

Les quatre principaux comédiens engagés dans cette galère se tirent assez bien d’affaire, notamment Nathalie Claude qui réussit à incarner un frère Jean burlesque sans ajouter à la vulgarité du texte.

Je suis sorti environ quinze minutes avant la fin, désolé de ne pas l’avoir fait plus tôt.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 32 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les Chaises au TNM

15 mai 2018
Monique Miller et Gilles Renaud

Jusqu’au 2 juin 2018, le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) présente la pièce ‘Les Chaises’ d’Eugène Ionesco.

Écrite en 1951 et créée l’année suivante, cette pièce raconte l’histoire d’un couple qui, à la fin d’une vie devenue routinière et sans but, décide de livrer au monde un message d’une extrême profondeur qui est tout ce que la vie leur a appris.

Cette production est un tour de force. Pour deux raisons.

D’abord l’auteur réussit à rendre intéressante une pièce dont le thème récurrent est le néant. Eh oui.

Le bilan de la vie de ce couple est nul. La foule incommensurable des invités est virtuelle puisque personne ne répondra à l’invitation de venir entendre leur message. Tout le temps à assurer l’ordre, à assoir les gens en rang, à les faire patienter est futile. Le message grandiloquent adressé l’empereur est ridicule. Quant au message final, il résume tout.

La seule chose qui existe dans cette pièce est l’amour mutuel de ces deux vieux. C’est cet amour charmant qui, au fond, triomphe de l’absurdité de la vie.

Le deuxième tour de force est celui des deux acteurs principaux qui doivent retenir plus de quatre-vingt-dix minutes du texte bavard d’Ionesco, ses redites, et son humour au second degré.

Bref, on ne s’ennuie pas une minute en présence de Mme Miller et de M. Renaud, deux géants du théâtre québécois.

Bref, je vous recommande cette production du TNM.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’Iliade au TDP : quand l’avant-garde se fait accessible

25 novembre 2017
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Jusqu’au 6 décembre 2017, le Théâtre Denise-Pelletier (TDP) présente L’Iliade, une adaptation saisissante du poème d’Homère.

Réciter les 15 337 vers de ce poème épique durerait des heures. Afin de condenser le tout dans un spectacle de 1h45, le metteur en scène a résumé et adapté librement l’œuvre, telle que réécrite en 2004 par l’écrivain italien Alessandro Baricco.

Le texte conçu par Marc Beaupré à partir du long poème d’Homère est comme un diamant brut débarrassé du minerai dont il était prisonnier.

Le résultat est qu’il n’y a pas de temps morts et que le résultat passe très bien. Depuis des années, je suis abonné au TDP : or je n’y ai jamais vu une assistance aussi silencieuse et attentive que celle de jeudi dernier.

Ceux qui, comme moi, n’ont jamais vu d’autres pièces mises en scène par Marc Beaupré seront stupéfaits d’assister à un spectacle d’une totale originalité.

La scène est presque vide : un miroir triangulaire à un angle de 45° permettra à un comédien étendu sur le dos de projeter sa voix vers l’assistance. L’éclairage est stylisé. Dans l’écrin sonore sculpté par le compositeur Stéfan Boucher, dix acteurs seront sur scène pendant toute la durée du spectacle. Pour ce drame historique, ils sont vêtus mais non costumés.

L’audace du metteur en scène est d’avoir créé un nouveau genre théâtral qui actualise le théâtre grec dans lequel le chœur, essentiel, commente et fait avancer l’action. Il le fait en utilisant un savant mélange de slam et de rap, à des années-lumière de la grossièreté des shows de hip-hop.

Ce spectacle intelligent et viril raconte la guerre.

Une guerre qui piétine depuis dix ans. Une guerre dont la violence n’est jamais montrée mais dont la fureur est suggérée par le choc de deux baguettes de bois que les acteurs, par moments, frappent pour scander vigoureusement leur récit.

Et dans cette histoire haletante, à peine humanisée par de rares dialogues, des récits solistes alternent avec des chœurs.

Soudée à la suite d’un nombre incalculable d’heures de répétition, les comédiens forment une troupe comme on en voit rarement aujourd’hui. Parce que la forme théâtrale adoptée ici et son impact exigent une excellente prononciation et un parfait synchronisme des voix. Voilà l’exigence absolue de la forme. Sans elle, tout s’effondre. Or cette Iliade est une réussite.

Si avant-garde rime souvent avec hermétisme, ce n’est pas le cas ici. Ce spectacle ne ressemble à rien d’autre : malgré cela, il est accessible à tous les publics. Même à ceux qui vont rarement au théâtre.

Bref, ce spectacle est chaudement recommandé.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 14 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


‘Vu du pont’ au TNM : une production parfaite

19 novembre 2017
Distribution de la pièce

Depuis quelques jours et ce, jusqu’au 9 décembre 2017, le Théâtre du Nouveau Monde présente Vu du pont d’Arthur Miller.

Comme une tragédie grecque qui plonge ses racines dans l’Antiquité pour nous parler d’un drame dont la portée est actuelle, cette pièce située dans l’Amérique des années 1950 nous parle d’amour possessif, de domination, de préjugés, d’aveuglement, de trahison, de haine et de sang.

En dépit d’un peu d’ironie çà et là, ce n’est pas une pièce drôle. Et ne vous attendez pas à y verser quelques larmes. Mais ce drame sans entracte vous captivera du début jusqu’à la fin.

Grâce à une traduction qui n’a pas l’air d’une traduction, le texte de Miller est porté par des acteurs qui incarnent parfaitement leurs personnages. Tout ici fait vrai.

La mise en scène de Lorraine Pintal, précise comme le mécanisme d’une pièce d’horlogerie suisse, n’offre aucun répit au spectateur, rivé à son siège jusqu’au paroxysme de violence qui termine la pièce.

Grâce des éclairages expressifs, cette production multiplie les atmosphères qui nous font oublier un décor unique qui — Dieu merci — ne nous distrait jamais de ce qui se passe sur scène.

Si vous ne deviez voir qu’une seule pièce cette année, jetez-vous sur les derniers billets disponibles pour assister à cette production que vous n’oublierez pas de sitôt.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Caligula, d’Albert Camus, au TNM

21 mars 2017
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Jusqu’au 12 avril 2017, le Théâtre du Nouveau-Monde présente Caligula d’Albert Camus.

Cette production s’ouvre par une scène assourdissante qui représente la réaction de l’empereur Caligula au décès de sa sœur, avec laquelle il entretenait une relation incestueuse.

Après s’être enfui du palais pendant plusieurs jours, Caligula y revient. L’acteur Benoît McGinnis s’avance alors sur le devant de la scène, éclairé de part et d’autre par un éclairage latéral qui lui creuse l’orbite oculaire. Livide, les traits ravagés par la douleur, il dirige son regard sans vie droit devant lui. Sans dire un mot, il nous présente un homme puissant qui se dresse contre un monde qui ne lui offre plus aucun espoir.

Toute la pièce est là.

Si vous voulez assister à un drame cynique et puissant, un texte articulé au point qu’on n’en manque pas une syllabe, une mise en scène efficace, une distribution exemplaire dominée par un acteur exceptionnel, courrez voir cette production remarquable.

Détails techniques : Montage de deux photos prises avec un appareil Olympus OM-D e-m5, + objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La pièce 1984, d’après George Orwell

27 novembre 2016
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Depuis le 9 novembre et ce, jusqu’au 16 décembre 2016, le théâtre Denise-Peletier (TDP) présente une adaptation théâtrale du roman futuriste 1984 de George Orwell.

Cette coproduction du TDP de Montréal et du théâtre du Trident de Québec est remarquable.

Après chaque attentat terroriste, alors nos gouvernements se justifient en prétextant des lacunes sécuritaires qu’ils s’empressent de corriger, les citoyens ne voient pas de fin au resserrement de la surveillance étatique dont ils sont l’objet.

Le sujet de cette pièce est donc d’une brulante actualité.

L’histoire est centrée sur un couple de rebelles au sein d’un régime totalitaire.

Le dispositif scénique comporte un écran géant qui sert non seulement à diffuser les messages de Big Brother, mais surtout à projeter l’enregistrement capté sur le vif des propos et confidences des personnages.

Ces derniers sont filmés en gros plan par une caméra qui les suit et qui capte leurs moindres expressions faciales. Ces longs plans-séquences en faible profondeur de champ donnent au spectacle une saveur cinématographie d’autant plus évidente que les comédiens sont équipés de micros, ce qui leur évite d’avoir à crier leur texte et à grimacer pour être compris des spectateurs au fond de la salle.

À part une longue introduction didactique dont je n’ai pas compris l’intérêt — comme si la pièce n’était pas suffisamment évidente d’elle-même — cette production originale réussit à maintenir l’intérêt des spectateurs du début à la fin dans cette présentation brillante d’un des plus grands chefs-d’œuvre littéraires du XXe siècle.

À voir absolument.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 24 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La pièce ‘887’ de Robert Lepage

2 mai 2016
Robert Lepage devant la maquette du 887 de l’avenue Murray

Le comédien et metteur en scène Robert Lepage a vécu son enfance dans la ville de Québec, plus précisément au 887 de l’avenue Murray.

Cette avenue est située entre les Plaines d’Abraham et le parc des Braves où eurent lieu, respectivement en 1759 et en 1760, deux batailles reliées à la conquête de la Nouvelle-France par les Anglais.

Le décor est constitué d’un plateau rotatif où se succèdent une maquette animée du 887 av. Murray, l’intérieur de l’appartement actuel du comédien, le taxi de son père, etc.

Le fil conducteur est la difficulté rencontrée par le personnage à mémoriser le poème Speak White, écrit en 1968 par Michèle Lalonde, et que le comédien a été invité à présenter.

Cet apprentissage donne à Lepage l’occasion d’illustrer le poème d’anecdotes tirées de son enfance. C’est ainsi que nous assistons à un spectacle sur le thème de la mémoire individuelle et de la mémoire collective, des injustices sociales, du rôle social et de la place de l’artiste dans la société.

Si le ton général de la pièce est celui de la confidence, ce ton change radicalement quand Lepage, après avoir finalement mémorisé ce poème de révolte, le récite d’une voix forte et expressive, faisant de celui-ci le cœur et le pivot de sa pièce.

Globalement, ce spectacle ludique et brillant, habillé des attributs inoffensifs de l’autodérision, se révèle être la pièce la plus profonde et la plus engagée de son auteur.

Bref, un chef-d’œuvre contemporain. À voir absolument.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


En attendant Godot, au TNM

6 mars 2016
Distribution de la pièce

J’ai vu En attendant Godot il y a très longtemps et tout ce que je me rappelais, c’était qu’il s’agissait d’une pièce insignifiante dans laquelle il ne se passait rien.

En confiant mon manteau au préposé du vestiaire du TNM, je lui ai demandé : « En substance, que dois-je savoir de cette pièce pour l’apprécier ? ».

Il m’a répondu qu’écrite dans les années qui suivirent la Deuxième Guerre mondiale, elle traitait de l’absurdité de la vie et de la domination de l’homme par l’homme.

Prévenu, j’ai donc revu cette pièce sous cette perspective.

Il y a des pièces de théâtre qui vous distraient, c’est-à-dire qui vous font oublier vos soucis. Il y a en d’autres qui vous émerveillent. Il y a enfin celles qui vous envoutent, c’est-à-dire qui vous collent à l’esprit.

À l’affiche du Théâtre du Nouveau Monde jusqu’au 28 mars 2016, cette production d’En attendant Godot appartient à cette troisième catégorie.

Tout y est parfait.

D’abord l’éclairage qui met en relief ce décor simple composé d’un arbre dégarni, d’un tas de sable, de même que leur double au-dessus d’eux. Par moments, le cône de sable au plafond fait office de sablier.

Tous les acteurs sont excellents. Pas seulement bons. Excellents dans l’art de donner vie à chaque phrase du texte.

Le metteur en scène ici est François Girard, qui a réalisé, entre autres, les films Le violon rouge et Soie, de même que la mise en scène de Parsifal au Metropolitan Opera.

Courez voir cette pièce : on pourrait difficilement faire mieux.

Pour terminer, je souhaite que le nouveau gouvernement fédéral rétablisse les subventions qui permettaient aux troupes de théâtre canadiennes de présenter leur savoir-faire et de contribuer au rayonnement du pays à l’Étranger; à mon avis, cette production mérite d’être vue par le plus grand nombre.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 20 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel