Faits divers No 35

29 décembre 2017
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C’est le 11 novembre de chaque année que se déroule en Chine le Global Shopping Festival.

Cette année, le géant de la distribution en ligne Alibaba aurait enregistré des ventes de 25,3 milliards$, en hausse de 54% en comparaison avec l’an dernier.

C’est plus que le Black Friday et le Cyber Monday américains réunis.

En Chine, ces achats se font principalement par le biais des téléphones multifonctionnels.

Références :
Marbot O. 16,38 milliards d’euros. La Revue 2017; no 69: 98.
Global Shopping Festival : l’étonnante performance du géant chinois Alibaba


 
Qui de l’Afrique du Sud ou du Canada produit davantage de diamants bruts ?

Réponse : la production canadienne dépasse de plus de 50% la production de l’ancien numéro un mondial.

De nos jours, l’Afrique du Sud est au septième rang, produisant sept-millions de carats, derrière la Russie (42 millions), le Botswana (21 millions), la République démocratique du Congo (16 millions), l’Australie (13 millions), le Canada (12 millions) et l’Angola (9 millions).

Référence : Marbot O. Les diamants ne sont plus éternels. La Revue 2016; no 68: 72-7.


 
Depuis des décennies au Québec, les maisons à un, deux ou trois étages, sont des maisons de bois recouvertes de briques ou de panneaux d’aluminium.

Tout ce qui est en hauteur est le royaume du béton et du verre. Mais les choses sont en train de changer.

Un peu partout à travers le monde, on édifie des immeubles en bois de huit à dix étages, grâce à l’invention des panneaux massifs de bois lamellé-croisé (Cross-laminated Timber).

Non seulement le bois stocke le CO2 alors que la fabrication du béton en émet, mais le bois est un isolant thermique (ce qui est peu le cas du béton).

La plus haute maison en bois a été construite à Melbourne, en Australie. L’immeuble de dix étages abrite cinquante logements.

Référence : Ribaut JC. Le retour du bois. La Revue 2016; no 68: 106-7.


 
Ce sont dans les Émirats arabes unis qu’on trouve la plus forte proportion d’immigrés au monde : 88,4% de la population. Suivent le Qatar (75,5%) et le Koweït (73,6%).

Référence : Mataillet D. Le monde d’aujourd’hui. La Revue 2016; no 68: 160.


 
Le pleurote en huitre est un champignon commun dont la forme ressemble au vaisseau spatial Enterprise de Star Trek.

On le trouve facilement à la surface du bois mort car il a la propriété de digérer la lignine du bois, une propriété que seuls les champignons décomposeurs possèdent.

De plus, son système enzymatique lui permet de dégrader complètement les biphényles polychlorés (PCB), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), et les hydrocarbures pétroliers.

Une étude italienne a révélé que le pleurote en huitre prend deux semaines à réduire de 80% la contamination d’un sol par des HAP. Une étude tchèque ajoute que six semaines lui sont nécessaires pour réduire de 99,6% la contamination en BCP.

Référence : Fortin-Faubert M. Champignons champions. Quatre-Temps 2016; vol. 40 no 4: 44-5.


 
Né en Éthiopie, le café est un aliment produit dans des pays où on en consomme peu.

La moitié de la production mondiale provient de quatre pays : le Brésil (33,2%), le Vietnam (16,4%), l’Indonésie (7,8%) et la Colombie (7,3%).

70% de la production mondiale est destinée aux pays industrialisés au premier rang desquels on trouve les États-Unis.

Référence : Économie du café


 
Contrairement au Québec — où nos barrages servent de réservoir d’énergie — l’Allemagne ne produit pas d’énergie hydroélectrique.

Ce pays possède plus de vingt-six-mille éoliennes. Toutefois, leur production électrique est extrêmement variable.

Afin que jamais son économie ne soit paralysée par une pénurie d’énergie, l’Allemagne a choisi de se placer en situation permanente de surcapacité.

Ce pays produit deux-cent-millions de tonnes de charbon afin que sa combustion soit capable de rencontrer les pics de la demande si ce maximum devait coïncider avec un creux de production éolienne.

Le résultat est que l’Allemagne est le plus gros pollueur d’Europe; 900 millions de tonnes de gaz à effet de serre, loin devant le Royaume-Uni (à 524 millions de tonnes).

Référence : Fornia A. L’Allemagne, championne de l’énergie verte ? La Revue 2017; no 69: 92-4.


 
Aux États-Unis, il n’existe aucune obligation légale pour un employeur de payer des vacances à ses employés (autres que les dix jours fériés).

À l’opposé, le Royaume-Unis est le pays où les employeurs en offrent le plus; 28 jours de vacances (en plus des 9 jours fériés). Suivent la France (25 jours + 11 fériés), l’Espagne (22 + 14), l’Allemagne (20 + 12), l’Italie (20 + 10), la Corée du Sud (15 + 15) et le Japon (10 + 15).

Quant aux jours fériés (rémunérés ou non), c’est au Népal qu’on en décrète le plus (36), suivi de l’Inde (21), de la Colombie et des Philippines (18).

Référence : Anonyme. Vacances: le palmarès. La Revue 2017; no 69: 96.


 
Le quart des jeunes des pays de l’OCDE vivent en couple. Le minimum est en Italie (11%), et le maximum en Finlande (41%).

La proportion des jeunes de 15 à 29 ans qui, au contraire, habitent chez leurs parents est la plus faible dans les pays nordiques que dans les pays au climat plus ensoleillé. Il est minimal au Canada (30%) et maximal en Italie (81%).

Entre ces deux pays, les taux augmentent des pays scandinaves (Danemark 33%, Suède 35%, Finlande 37% et Norvège 38%), sautent à 74% pour le Portugal, et à 76% pour la Slovaquie, la Slovénie et la Grèce.

Référence : Anonyme. Couper le cordon. La Revue 2017; no 69: 97.


 
Les trois plus luxueux yachts en service sont les suivants :
L’Azzam (2013), valant 708 millions$Can (470 millions d’euros) et appartenant au Cheikh Khalifa Ibn Zayed Al Nahyane, émir des Émirats arabes unis,
L’Éclipse (2010), valant 527 millions$Can (350 millions d’euros) et appartenant à Roman Abramovitch (oligarque russe),
Le Dubaï (2006), valant 452 millions$Can (300 millions d’euros) et appartenant à Mohammed Ibn Rachid Al Maktoum, émir de Dubaï.

Référence : Marbot O. La course au gigantisme. La Revue 2017; no 69: 107.


Liste de tous les faits divers (des plus récents aux plus anciens)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Aperçu de la ville de Versailles (sans le château)

26 décembre 2017
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Introduction

Versailles est le nom célèbre d’un château. Mais c’est aussi une ville de plus de 85 000 habitants.

Situé à 17 km au sud-ouest de Paris, Versailles n’était, à l’origine, qu’un village entouré de bois giboyeux et de marécages quand Louis XIII décide en 1624 d’y construire un pavillon qui devint son rendez-vous de chasse préféré.

C’est en 1682 que son fils, Louis XIV, déménage de Paris à Versailles. Cette décision eut un impact considérable sur le village — puis bientôt la ville — de Versailles.

À la mort de Louis XIII, le village comptait mil habitants. À la mort de Louis XIV, la ville en avait trente fois plus.

Après la Révolution, la ville perdit environ la moitié de sa population.

La salle du Jeu de paume (de 0:27 à 0:32)

Le jeu de paume est l’ancêtre de la pelote, du tennis et de tous les sports à raquette. On l’appelle ainsi parce qu’il se pratiquait originellement à main nue (ou ganté de cuir).

La salle du Jeu de paume est située à quelques rues du château de Versailles. Réservée exclusivement à l’usage de la noblesse, elle permettait de pratiquer ce sport à l’abri des intempéries.

Avant la révolution, le haut des murs était foncé (afin de mieux voir les balles) et le plafond était bleu, décoré de fleurs de lys.

En 1789, c’est plutôt dans l’immense salle de l’hôtel des Menus plaisirs, situé plus à l’Est, que Louis XVI avait convoqué les États généraux (le numéro 8 du plan à 0:24).

Mais voulant empêcher le Tiers état et quelques nobles libéraux de se constituer en Assemblée nationale, le roi avait fait fermer cette salle.

Les députés se rabattent alors sur la salle du Jeu de paume. C’est là qu’ils firent, le 20 juin 1789, le serment de ne pas se séparer avant l’élaboration d’une Constitution.

L’évènement a été peint par Jacques-Louis David. De nos jours, une copie en grisaille décore la salle (à 0:32). L’original est au musée de l’Histoire de France (au château de Versailles).

La cathédrale Saint-Louis de Versailles (de 0:33 à 1:18)

Construite de 1743 à 1755 (donc sous Louis XV), cette église a été conçue par l’architecte Jacques Hardouin-Mansart. C’est un lieu d’un raffinement exquis.

Sa façade s’inspire indirectement de celle de l’église du Gesù à Rome et, de manière plus immédiate, de l’église Notre-Dame de Versailles (que nous verrons plus loin).

Contrairement à l’architecture religieuse médiévale — qui accordait une place évidente aux tours de façade — celles de Saint-Louis sont basses et semblent en retrait.

Ses clochers sont surmontés de toits en forme de bulbe d’ognon. Ces toits — qui rappellent ceux des églises d’Europe centrale — sont un clin d’œil de l’architecte à Marie Leszczynska (1703-1768), cette princesse polonaise qui avait épousé Louis XV en 1725.

L’église Notre-Dame, construite un demi-siècle plus tôt, et l’église Saint-Louis font symétrie. Elles sont situées presque dans le même axe, de part et d’autre de l’avenue de Paris (les numéros 11 et 4 du plan à 0:24).


Note : Pour consulter un guide illustré des termes techniques d’architecture religieuse, on cliquera sur ceci.

 
La nef est formée d’un vaisseau central flanqué de deux bas-côtés.

Aussi élevés que le vaisseau central, les bras du transept traversent les bas-côtés mais font peu irruption sur les côtés externes de l’église. La croisée du transept est surmontée d’un dôme.

Le chœur est entouré d’un déambulatoire qui prolonge les bas-côtés. Celui-ci traverse la chapelle axiale, dédiée à la Vierge, qui est en saillie vers l’extérieur.

À la Révolution, l’église fut fermée au culte et devint un temple de l’Abondance. L’orfèvrerie de son Trésor fut envoyée à la Monnaie, ses cloches fondues et ses tableaux, réquisitionnés. Toutefois, la majorité de ces derniers ont retrouvé depuis leur place originelle.

En 1795 — un mois après l’adoption du système métrique — l’église Saint-Louis est rouverte au culte. Deux ans plus tard, elle est promue au rang de cathédrale.

C’est au XIXe siècle que les verrières claires de l’église furent remplacées par des vitraux.

Les vitraux centraux du chœur (à 0:42) sont de l’Atelier Lobin de Tours (1853). De gauche à droite, ils représentent saint Louis, le Sacré-Cœur et saint Julien.

À 0:43, nous voyons le monument à Charles-Ferdinand de Bourbon, duc de Berry, mort assassiné en 1820 au sortir de l’Opéra. La sculpture en marbre blanc a été exécutée l’année suivante par James Pradier.

La chaire (à 0:45) date de la construction de l’église.

Au fond du bras droit du transept, dans la chapelle de la Nativité, la toile L’Adoration des bergers (1761) est de Jean II Restout (à 0:47).

Les deux confessionnaux qu’on voit de 0:49 à 0:52 sont du XVIIIe siècle. En chêne, le deuxième a été réalisé vers 1770-1780 à partir d’un dessin de Louis-François Trouard.

Au-dessus de l’autel de la chapelle de la Compassion, située dans le bras gauche du transept, la toile Déposition de Croix (1761) est de Jean-Baptiste Marie Pierre. Sur cette même photo, du côté droit, la chaire épiscopale en chêne date du milieu de XIXe siècle.

Au fond de l’église, la chapelle axiale (de 0:55 à 1:08) est dédiée à la Vierge. À part l’autel en marbre, tout le décor y a été refait de 1840 à 1848 à la suite de la deuxième pandémie de choléra qui frappa la France en 1832. (Note : cette épidémie tua 1 200 personnes cette année-là à Montréal).

En entrant à gauche, La Vierge donnant le rosaire à saint Dominique (à 0:59) est en terre cuite — recouverte de stuc poli à la cire d’abeille par l’entreprise parisienne Henry Bex — tout comme son vis-à-vis, Apparition du Sacré-Cœur à Marguerite-Marie Alacoque (à 1:07). Tous deux datent du milieu de XIXe siècle.

De chaque côté de l’autel, les vitraux L’Annonciation (à 1:01) et L’Assomption (à 1:05) ont été réalisés en 1847 par la manufacture nationale de Sèvres à partir des cartons d’Achille Devéria.

Ce furent parmi les derniers exemples de vitraux exécutés par cette entreprise qui appliqua, pour l’occasion, une technique utilisée pour la peinture sur porcelaine.

Son autel est surmonté de La Vierge à l’Enfant (à 1:03), une sculpture en marbre de 1837 de Dominique Malknecht, entourée d’une nuée dorée d’angelots.

Le chemin de la Croix (à 1:09) a été réalisé vers 1860 par la Maison Cotelle.

Les fenêtres de toutes les chapelles latérales sont décorées de vitraux créés de 1853 à 1858 par l’Atelier Lobin, de Tours et, à partir de 1858, par l’Atelier Gsell et Laurent, de Paris.

Ces vitraux adoptent un schéma analogue : des motifs géométriques ou floraux au centre desquels se trouve un médaillon à l’effigie du saint à qui la chapelle est dédiée. Comme, par exemple, le vitrail représentant saint François de Sales (à 1:11), dans la chapelle à son nom.

Le haut du dossier des bancs (à 1:13) est plat de manière à aider les fidèles agenouillés sur la pierre à y déposer les bras et à servir d’appui pour se redresser.

De 1:15 à 1:18, l’orgue de 1761 est de Louis-Alexandre Clicquot. Il a été restauré à plusieurs reprises depuis.

Érigée en 1764 sur la place de la cathédrale, une fontaine publique alimentait le quartier en eau potable (à 1:19).

Entre les églises Saint-Louis et Notre-Dame

La rue de Satory (de 1:23 à 1:32) n’est pas la plus importante rue commerciale de Versailles, mais c’est celle où les visiteurs du château trouveront le plus facilement de quoi se sustenter.

À 1:35, il s’agit de l’Hôtel de la préfecture des Yvelines, construit de 1863 à 1866 par Amédée Manuel. Il fut occupé par l’état-major prussien en 1870.

À 1:39, voici la chapelle du lycée Hoche, construite de 1767 à 1772 sur un lot ayant appartenu à Madame de Montespan, maitresse de Louis XIV. Originellement, c’était l’église du Couvent des Augustines de Versailles.

À 1:45, nous apercevons le Marché Notre-Dame, créé en 1671 par Louis XIV dans le but d’assurer le bon approvisionnement en vivres de la ville. Il fut déplacé à son emplacement actuel en 1725.

À 1:51, c’est l’église Sainte-Jeanne-d’Arc de Versailles, construite de 1923 à 1926 par Albert Guilbert.

À 1:57, voici le musée de la ville de Versailles, aménagé dans un hôtel Lambinet, construit par Élie Blanchard en 1751.

L’église Note-Dame de Versailles (de 2:07 à 2:59)

Construite de 1684 à 1686 par Jules Hardouin-Mansart — le grand-père de l’architecte de l’église Saint-Louis de Versailles — l’église Notre-Dame fut longtemps la véritable église paroissiale du château.

En d’autres mots, si la noblesse n’hésitait pas à assister à la messe quotidienne ou à prier dans la chapelle interne du palais (qui occupa différents lieux), c’est à l’église Notre-Dame qu’étaient célébrés officiellement les baptêmes, les mariages et les décès.

La façade de l’église est de style baroque romain. Elle est ornée des statues allégoriques de la Foi et de l’Espérance, nichées respectivement à gauche et à droite de la porte principale. Ces statues sont du XVIIIe siècle.

Si la ville de Paris possède une horloge publique depuis 1371, celle de l’église Notre-Dame est plus récente.

Depuis 1687, l’orgue du facteur Julien Tribuot était logé dans un buffet blanc et or d’Antoine Rivet. Cet orgue fut remplacé en 1868 par l’orgue actuel, tellement gros qu’il masque complètement la verrière derrière lui.

Lorsqu’on ajouta une horloge à la façade, celui-ci cachait la moitié de la verrière. Cela n’avait plus d’importance puisque cette verrière était devenue inutile.

Originellement, les chiffres noirs de l’horloge se distinguaient sur fond blanc. Puis, pour faire plus ‘Ancien Régime’, on eut l’idée de dorer les chiffres romains et de peindre le cadran en bleu (comme sur la page titre de ce diaporama).

Depuis quelques années, ce fond est peint brun chocolat au lait afin de s’harmoniser avec la couleur de la pierre de la façade (à 2:10).

Les plans de l’église Notre-Dame et de Saint-Louis de Versailles sont assez semblables avec deux différences notables : la cathédrale Saint-Louis est plus longue de deux travées (une avant et l’autre au-delà du transept) et la chapelle axiale — ajoutée à l’église Notre-Dame de 1858 à 1873 — se greffe ici au déambulatoire mais est traversée par celui-ci à Saint-Louis.

Pendant la Révolution, l’église fut pillée et presque complètement vidée de son mobilier et de ses décorations. Pour quelques années, elle devient le temple de la Raison.

Rouverte au culte en 1795, l’église s’est peu à peu remeublée et redécorée.

La plupart des vitraux ont été créés par les Ateliers Lorin, de Chartres. Après Le Couronnement de la Vierge (à 2:14) situé au centre, au-dessus du chœur, le diaporama présente presque tous les vitraux de l’église, dans l’ordre d’une visite débutant par l’entrée droite de l’église.

Au passage, signalons :
• la chaire originelle de l’église (de 2:22 à 2:25) créée par Simon Hurtel en 1686
• l’autel de la chapelle du Christ, situé dans le bras droit du transept, surmonté du retable Le Christ en croix. Le crucifix est en marbre. Les statues de Marie et de saint Jean sont en terre cuite recouverte de stuc blanc (à 2:26), le tout surmonté d’un vitrail (à 2:28)
• la chapelle axiale, consacrée au Sacré-Cœur (de 2:34 à 2:39)
• l’autel de la chapelle de la Vierge Marie, situé dans le bras gauche du transept, surmonté du retable Marie, reine du monde, en terre cuite recouverte de stuc blanc (à 2:46), le tout surmonté d’un vitrail (à 2:48)
• le cénotaphe (à 2:54) du comte de Vergennes, signataire pour la France du traité de Versailles. Intervenu entre la France, l’Espagne et la Grande-Bretagne, ce traité accordait notamment l’indépendance aux États-Unis. Ce monument a été ajouté à l’église en 1818.

Divers et conclusion

À 3:03, c’est le temple de l’Église protestante unie, construit en 1882.

Le diaporama se termine par l’hôtel de ville (à 3:17), inauguré en 1900.

En conclusion, le visiteur pressé réservera son voyage à Versailles à la visite exclusive du château. Mais celui qui a quelques heures de libres trouvera avantageux de profiter de son déplacement dans cette ville charmante pour s’y promener.


Détails techniques : Le diaporama contient 95 photos prises à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.

En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (65 photos), PanLeica 25 mm F/1,4 (27 photos), M.Zuiko 75 mm F/1,8 (2 photos ) et le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (1 photo)


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Faits divers No 34

21 décembre 2017


 
Sous le gouvernement Harper, le système carcéral a centralisé dans des cuisines régionales la préparation des aliments destinés aux détenus. Seules des prisons trop éloignées (dont Port-Cartier) n’ont pas été affectées par cette réforme.

Cette centralisation, associée à une réduction de la taille des portions alimentaires, a entrainé des économies de 6,4 millions$. Sur la photo ci-dessus, il s’agit à gauche d’un repas typique. À droite, le repas végétalien.

La faim chronique a été un des facteurs qui ont contribué à l’émeute meurtrière survenue au pénitencier de la Saskatchewan en décembre 2016. À cette occasion, un détenu a été tué et 36 kg de gaz poivré ont été utilisés pour mater la révolte.

Références :
Les détenus canadiens ne mangent pas à leur faim
Rapport annuel – Bureau de l’enquêteur correctionnel


 
En 1820, alors que la première révolution industrielle battait son plein, l’Europe occidentale était responsable de 24% du PIB mondial.

Pendant ce temps, 56% du PIB mondial était produit en Asie, dont 33% en Chine et 16% en Inde.

Les États-Unis ne comptaient alors que pour 2%.

Référence : Marbot O. Pourquoi est-ce l’Europe qui a conquis le monde. La Revue 2016; no 67: 60-71.


 
La population de l’Europe occidentale était de 30 millions en l’an mil. 35 millions en 1100. 50 millions en 1200. 70 millions en 1300. Elle chute à 52 millions en 1400 (après la peste de 1347). 90 millions en 1600. 95 millions en 1700.

Durant le siècle qui a suivi la conquête de l’Amérique, ce continent perdait 90% de ses habitants, victimes principalement du choc bactériologique causé par le contact avec les Européens.

Référence : Mataillet D. Le facteur démographique. La Revue 2016; no 67: 72-3.


 
42% des agriculteurs québécois de moins de 40 ans doivent occuper un deuxième emploi non agricole pour survivre.

Référence : Derome R. Réinventer la ferme familiale. Quatre-Temps 2016; vol.40 no 3: 27.


 
La principale aide au développement des pays du Tiers-Monde vient des transferts d’argent des 250 millions de travailleurs expatriés.

Selon la Banque mondiale, l’argent transféré en 2015 à leurs familles était de 601 milliards$ alors que l’aide des États était quatre fois moindre, à 131,6 milliards$.

Dans seulement 37% des cas, l’argent coule des pays du Nord vers des pays du Sud. 34% vont du Sud ou Sud (à partir des pétromonarchies, notamment). 24% vont du Nord au Nord. Seulement 5% vont du Sud vers le Nord.

Ces transferts représentent une partie importante du PIB de certains pays. En ordre décroissant, on trouve le Tadjikistan (41,7%), le Kirghizistan (30,3%), le Népal (29,2%), la Moldavie (16,2%), le Liberia (24,2%), Haïti (22,7%), les Comores (20,2%), l’Arménie (17,9%), le Honduras (17,4%), et la Palestine (17,1%).

Référence : Marbot O. Transferts d’argent — l’autre aide au développement. La Revue 2016; no 67: 78-83.


 
Depuis quinze ans, 60 000 usines ont fermé leurs portes aux États-Unis. Plus 4,8 millions d’emplois industriels ont disparu.

En dollars constants, la rémunération médiane d’un travailleur américain n’a pas augmenté depuis 1973.

47 millions d’Américains vivent sous le seuil de la pauvreté et 28 millions n’ont à peu près aucune protection sociale.

Des millions diplômés universitaires croulent sous les dettes en arrivant sur le marché du travail.

Référence : Marbot O. Saunders appelle son camp au sursault. La Revue 2016; no 67: 56.


 
Deux fois plus de voitures électriques sont vendues en Chine qu’aux États-Unis; 210 000 vs 120 000 véhicules en 2015.

Référence : Marbot O. La Chine, reine de l’électricité. La Revue 2016; no 67: 86.


 
Le roi Cyrus II est le fondateur de l’Empire perse.

Grâce à ses conquêtes militaires inégalées jusque là, il se rendit maître d’un vaste territoire qui comprenait en totalité ou en partie des pays connus aujourd’hui sous les noms de Turquie, Liban, Israël, Égypte, Syrie, Jordanie, Arabie saoudite, Irak, Iran et Inde.

Si d’innombrables rois ont dû s’incliner devant lui, c’est une femme — Tomyris, reine des Massagètes, un peuple vivant dans l’Ouzbékistan actuel — qui triompha en 529 avant notre ère des armées perses au cours d’une bataille à l’issue de laquelle Cyrus trouva la mort.

Ce n’est donc pas d’aujourd’hui que des femmes provoquent la chute d’hommes orgueilleux et puissants.

Références :
Guillaume L. Jours tranquille en Tartarie. La Revue 2016; no 68: 28-33.
Cyrus le Grand
Tomyris


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les Pères Noël libéraux

19 décembre 2017

Introduction

Le Comité fédéral sur la citoyenneté et l’immigration recommandait récemment l’abolition des entraves à l’immigration des personnes handicapées au pays.

Actuellement, le gouvernement fédéral rejette automatiquement toute demande d’immigration de nature à entrainer une charge annuelle supérieure à 6 655$ au système de soins du pays.

Précisons que cette disposition ne s’applique pas aux réfugiés.

Majoritaires sur ce comité, les représentants libéraux estiment qu’une telle discrimination est contraire aux valeurs canadiennes en plus de violer la Convention relative aux droits des personnes handicapées (dont le Canada est signataire).

La convention de l’ONU

L’article 18 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées porte sur le droit de circuler librement et sur la nationalité.

L’alinéa 18.1.1 précise que les pays signataires reconnaissent aux personnes handicapées «…le droit d’acquérir une nationalité et de changer de nationalité et ne soient pas privées de leur nationalité arbitrairement ou en raison de leur handicap.»

Si on lit attentivement cet article, il ne crée pas d’obligation pour les États signataires à accepter les demandes d’immigration de personnes handicapés.

À titre de comparaison, le droit de divorcer et de se remarier ne signifie pas que le divorcé peut épouser en secondes noces quelqu’un contre son gré.

De manière analogue, les pays signataires de cette convention (presque tous les membres de l’ONU) ne se sont pas engagés à ouvrir leurs frontières à tous les handicapés de la Terre.

Si tel était le cas, des millions de désespérés n’hésiteraient pas à se mutiler pour échapper aux persécutions dont ils sont victimes et afin d’assurer un meilleur avenir à leur famille.

Donc les handicapés sont libres d’émigrer… dans les pays qui voudront bien d’eux. C’est tout. Voilà ce que stipule la convention.

Les valeurs canadiennes

Il n’y a aucun doute que la notion du partage est une des grandes valeurs canadiennes.

Le peuplement de ce vaste pays n’aurait pas été possible sans le partage forcé de terres autochtones — notamment celle des Métis des provinces des Prairies — au profit de colons anglais.

Le gouvernement Trudeau a donc raison de souligner l’importance de cette grande valeur canadienne. Toutefois, il ne donne pas un très bon exemple à ce sujet.

Son ministre des Finances, multimillionnaire, a négligé de révéler son patrimoine familial. Ce qui lui permettait de dissimuler — involontairement, bien sûr — les avantages personnels qu’il pouvait retirer des politiques que son ministère adoptait.

En mai 2017, le gouvernement Trudeau a reconnu officiellement un nouveau paradis fiscal, les iles Cook, où les riches Canadiens pourront dorénavant faire de l’évasion fiscale en toute impunité.

Le ministre de l’Immigration, avocat de métier, fait lui-même partie du 1%. Comme probablement tous les ministres fédéraux.

Et ce sont ces ministres richissimes — dont la classe sociale n’a de cesse que de trouver les moyens d’éviter de payer sa juste part du financement de l’État — qui font la morale aux autres Canadiens au sujet de leur devoir d’adhérer aux valeurs de partage du pays.

Les conséquences

Si le Canada avait accepté toutes les demandes d’immigration reçues de la part de personnes handicapées, cela n’aurait occasionné qu’une dépense supplémentaire annuelle d’à peine 135 millions$ pour le système de soins du pays.

Toutefois, cette estimation n’est possible qu’à la condition que personne n’entende dire que le Canada songe à devenir un pays refuge pour les personnes handicapées. Si, à travers le monde, les centaines de millions d’entre eux l’apprennent et frappent à nos portes, comment cela va-t-il couter ?

D’autre part, même si un grand nombre de personnes saisissaient alors l’offre qui leur serait faite par le fédéral, l’essentiel des dépenses supplémentaires serait assumé par les gouvernements provinciaux, dont la Santé est un domaine exclusif de compétence constitutionnelle.

Dans les faits, ces sommes seraient payées par les contribuables de la classe moyenne puisque c’est eux qui assument véritablement le fardeau du financement de l’État.

Quant à l’engorgement du système de santé occasionné par la prise en charge de ces nouveaux arrivants, on se demande pourquoi un ministre attendrait des heures à l’urgence quand il lui est si facile d’aller à la clinique privée qu’il a les moyens de se payer…

Références :
Committee urges federal government to repeal law that bans disabled immigrants
Immigration: le Canada s’ouvrirait aux handicapés
L’Accord avec les Îles Cook critiqué
Les «affaires» Bill Morneau: les scandales collent à la peau du ministre des Finances du Canada
Texte intégral de la Convention relative aux droits des personnes handicapées

Paru depuis :
Ottawa ne veut plus rejeter les immigrants sur la seule base de leur handicap (2018-04-16)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Déforestation et culture intensive au Québec

18 décembre 2017

Contrairement aux provinces des Prairies, la pluviosité au sud du Québec est telle que c’est la forêt (et non la prairie) qui serait son couvert végétal si la nature y était laissée à elle-même.

En comparaison avec un champ cultivé, la forêt dispose de l’eau de pluie différemment. En raison de la surface d’évaporation de son feuillage, la forêt boit davantage. De plus, ses racines guident l’eau plus profondément dans le sol, où elle est filtrée.

Depuis cinquante ans, l’industrialisation de l’agriculture au Québec s’est caractérisée par l’accroissement de la taille des lots là où le sol est plat et régulier, notamment dans la plaine du Saint-Laurent.

En fusionnant les parcelles voisines, en éliminant les haies et en déboisant, on a créé de vastes étendues qui rendent possible le recours à une machinerie ultraperformante.

Dans certaines municipalités régionales de comté de Montérégie, le couvert boisé est moins de vingt pour cent, et moins de dix pour cent à certains endroits.

Le mètre de pluie qui tombe annuellement dans la vallée du Saint-Laurent est supérieur aux besoins des plantes cultivées. De plus, la machinerie lourde utilisée compacte les sols et nuit à leur drainage.

Le désir d’agrandir les lots a amené les producteurs à éliminer les fossés qui servaient justement d’échappatoires à l’excès de pluie. Ce qui amplifie le problème.

Ce ruissèlement, associé à la faible filtration des sols, entraine la pollution des cours d’eau.

Sur un total de 1,8 million d’hectares consacrés à l’agriculture, le pourcentage consacré à diverses productions est le suivant :
• 42% maïs et soya
• 41% fourrage
• 13% céréales et canola
• 2% pommes et petits fruits
• 1% légumes
• 1% pommes de terre

C’est donc à dire que sur près de la moitié des terres agricoles du Québec, on produit du maïs et du soya.

D’un quart de million de tonnes en 1973, la production de maïs a augmenté de seize fois depuis, alors que le rendement à l’hectare doublait.

La surface consacrée au maïs a donc augmenté de 800%.

Des 425 000 hectares consacrés à cette fin, le septième du maïs recueilli est complètement déchiqueté : la moulée obtenue sert à l’alimentation des vaches laitières.

Le reste est du maïs-grain. Les grains sont séparés de la plante et servent à l’alimentation humaine. Le reste de la plante sert à l’alimentation animale, à l’exportation et à la production d’éthanol.

Quant au soya, on en produit 800 000 tonnes, dont les trois quarts sont exportés.

Pour éviter les inconvénients de la monoculture intensive, on alterne les cultures annuelles de maïs et de soya. Il s’agit alors d’une culture à rotation rapide.

À cette offense s’ajoute l’accroissement de la production porcine dont le lisier est pulvérisé en abondance dans les champs. En raison du ruissèlement de surface, la qualité de l’eau de plusieurs régions du Québec s’est dégradée.

Au lisier de porc s’ajoute la fertilisation des sols par les boues de désencrage des papetières (boues créées par le recyclage du papier) et les déchets solides issus des usines d’épuration.

On aura donc intérêt à bien nettoyer les légumes crus qu’on mange puisque leur culture nécessite souvent l’utilisation d’engrais organiques (en clair : des matières fécales).

En France, l’aide financière de l’État aux agriculteurs est conditionnelle au maintien d’au moins 5% de ‘surface d’intérêt écologique’ : mares, arbres, haies, bosquets ou parcelles agroforestières.

Références :
Cogliastro A. Culture de désolation. Quatre-Temps 2016; vol.40 no 3: 16-9.
Cogliastro A. Des arbres pour adoucir l’agriculture intensive. Quatre-Temps 2016; vol.40 no 3: 20-5.
Un décès relié à l’éclosion de la bactérie E. coli dans des laitues romaines

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Une liste de peurs

17 décembre 2017
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Les mots latins pavor et valor se traduisent respectivement par peur et valeur.

Cette similitude a peut-être inspiré Pierre Corneille à écrire : « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.».

Précisons que la conscience du péril distingue le courageux du téméraire ou de l’insouciant.

Les périls sont aussi nombreux que nos peurs. Peut-être reconnaitra-t-on les siennes ou celles d’un conjoint parmi la multitude de mots créés pour les différencier.

Il est à noter que la liste ci-dessous ne comprend pas les phobies qui désignent davantage l’hostilité que la peur (ex.: la xénophobie).

• acrophobie : peur des hauteurs
• aérodromophobie : peur des vols aériens
• agoraphobie : peur des places publiques
• ailourophobie : peur des chats
• algophobie : peur de la douleur
• altophobie : peur de l’altitude
• amaxophobie : peur des accidents
• anthropophobie : peur de la compagnie des gens
• apiphobie : peur des abeilles
• apopathodiaphulatophobie : peur d’être constipé
• arachnophobie : peur des araignées
• astraphobie : peur de la foudre
• bacillophobie : peur des microbes
• bactériophobie : peur des bactéries
• bactracophobie : peur des grenouilles
• brontophobie : peur du tonnerre
• carcinophobie : peur du cancer
• cheimophobie : peur des orages
• chérophobie : peur de la gaité ou du bonheur
• claustrophobie : peur des espaces clos
• climacophobie : peur des escaliers
• clinophobie : peur de se coucher
• cnidophobie : peur des piqures d’insectes
• cymophobie : peur des mers agitées
• cynophobie : peur des chiens
• démophobie : peur des foules
• dermatophobie : peur des maladies de la peau et de leur contagion
• eleuthérophobie : peur de la liberté
• entomophobie : peur des insectes
• eosophobie : peur du réveil
• érémitophobie : peur de la solitude
• éreutophobie : peur de rougir en public
• ergophobie : peur de travailler
• gamétophobie : peur du mariage
• génophobie : peur du sexe
• gephyrophobie : peur des ponts
• gonophobie : peur d’attraper une maladie vénérienne
• gymnophobie : peur de la nudité
• gynécophobie : peur des femmes
• hédonophobie : peur du plaisir
• hydrophobie : peur de l’eau
• hypégiaphobie : peur des responsabilités
• hypnophobie : peur du sommeil
• katagélophobie : peur du ridicule
• lalophobie : peur de parler
• logophobie : peur de prononcer un discours
• maniaphobie : peur de la folie
• musophobie : peur des souris
• mysophobie : peur de la saleté
• nomophobie : peur d’être séparé de son téléphone portable
• nosophobie : peur des maladies
• nyctalophobie : peur de la nuit
• ochophobie : peur d’être en voiture
• odonthophobie : peur du dentiste
• oïcophobie : peur de la solitude chez soi
• onéirophobie : peur des rêves
• ophiophobie : peur des serpents
• pantophobie : peur sans savoir pourquoi
• peccatophobie : peur des péchés
• péladophobie : peur des personnes chauves
• phastasmophobie : peur des fantômes
• phigérophobie : peur d’étouffer
• phobophobie : peur de la peur
• phonéophobie : peur de tuer
• poinéphobie : peur des châtiments
• potamophobie : peur des cours d’eau
• pyrophobie : peur du feu
• cymophobie : peur des ombres
• scopophobie : peur d’être observé
• sélaphobie : peur des éclairs
• stasophobie : peur d’être debout
• tachophobie : peur de la vitesse
• taphophobie : peur d’être enterré vivant
• thanatophobie : peur de la mort
• tocophobie : peur de l’enfantement
• traumatophobie : peur des blessures
• triskaïdékaphobie : peur du chiffre 13
• vermiphobie : peur des vers
• zoophobie : peur des animaux (araignées, serpents et insectes)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 75mm Macro F/1.8 — 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 800 — 75 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La soie d’Amérique

16 décembre 2017
Asclépiade commune (Asclepias syriaca)

Ce sont les Chinois qui, les premiers, ont eu l’idée de dérouler le long fil qui, enroulé sur lui-même, forme le cocon d’un papillon nocturne, le Bombyx du murier.

En se servant de ce fil pour tisser, on obtient un tissu blanc, doux et lustré.

La chenille du Bombyx du murier n’est pas la seule à fabriquer un cocon de soie. Tous les papillons de nuit font pareil. Même la toile des araignées est également composée de soie.

Chimiquement, la soie est formée de longs polymères d’acides aminés.

Beaucoup de plantes peuvent créer de tels polymères. Pensons au pissenlit dont chaque graine est suspendue à un petit parachute blanc appelé aigrette. Les poils des aigrettes sont formés de soie végétale.


À l’automne

L’asclépiade commune est une plante sauvage dont le fruit allongé s’ouvre à maturité pour libérer des graines dont chacune est connectée à un faisceau de minces fibres de soie végétale.

Ces fibres soyeuses, légères et lustrées, sont trop courtes pour être tissées. Mais elles ont la particularité d’être creuses et, conséquemment, de constituer un excellent isolant thermique et sonore.

Plus chaude et plus légère que le duvet, la soie de l’asclépiade est hypoallergène. Et contrairement au duvet, elle conserve ses propriétés isolantes même mouillée.

Ce qui la trempe, ce sont les huiles. Et parce qu’elle est totalement imperméable à l’eau, on peut utiliser la soie d’asclépiade pour éponger sélectivement les produits pétroliers répandus à la surface d’un cours d’eau : il suffit d’entourer les hydrocarbures de sacs de soie d’asclépiade pour faire régresser la nappe pétrolière.

Cultivée commercialement, l’asclépiade commune prend alors le nom de soyer du Québec.

Cette plante met trois ans à atteindre sa pleine maturité.

Elle pousse dans des sols pauvres, ne nécessite aucun engrais et produit son propre insecticide naturel puisque cette plante est toxique. Le sol n’a même pas besoin d’être labouré; on la laisser simplement pousser.

Seule la chenille du Monarque, indifférente à sa toxicité, se nourrit de ses feuilles.

Contrairement à la plante, le nectar et le pollen du soyer ne sont pas toxiques. Et comme le soyer est cultivé sans pesticide, les abeilles peuvent donc butiner ses fleurs sans danger.

Malheureusement, les entreprises qui se sont lancées dans la production de la soie d’Amérique (Encore 3 de Saint-Tite et Fibre Monark de Granby) ont dernièrement fait faillite.

Jusqu’ici, le gouvernement du Québec a accordé des subventions qui totalisent 1,2 million$ à ces entreprises mais n’a pas jugé bon participer à leur capital-actions.

Les producteurs de la Mauricie, regroupés en coopérative, cherchent donc de nouveaux débouchés.

Souhaitons-leur bonne chance.

Références :
Derome R. Les pionniers de la soie d’Amérique. Quatre-Temps 2016; vol.40 no 3: 8-12.
Soie

Paru depuis :
Le timide retour de l’asclépiade (2021-11-09)

Détails techniques : 
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (1re photo), PanLeica 8-18 mm (2e photo) et M.Zuiko 25 mm F/1,2 (3e photo)
1re photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 38 mm
2e  photo : 1/1000 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 17 mm
3e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les armes de Daech en Irak et en Syrie

15 décembre 2017

Introduction

Après l’effondrement du califat, l’heure est aux bilans.

L’organisme britannique Conflict Armament Research dévoilait hier les résultats d’une enquête effectuée de juillet 2014 à novembre 2017 sur l’origine de l’équipement militaire dont disposait l’État islamique (ÉI) en Irak et en Syrie.

Il est à noter que dans le cas précis de la Syrie, les enquêtes se sont déroulées de juillet 2014 à septembre 2015 et ce, seulement sur le territoire contrôlé par les forces kurdes, les seules qui, essentiellement, ont fait reculer l’ÉI dans ce pays.

De plus, réitérons qu’il ne s’agit pas de tout le matériel mis en œuvre au cours de cette guerre, mais très précisément de celui de l’ÉI.

L’étude porte sur des dizaines de milliers d’items ayant appartenu aux miliciens de l’ÉI; 1 832 armes, 40 984 munitions, sans compter divers ingrédients nécessaires à la fabrication de bombes artisanales.

Dates de fabrication

À partir des numéros de série, on peut juger de la date de fabrication de l’équipement militaire utilisé par l’ÉI. De manière générale, cet équipement était ancien.

Environ 60% de cet équipement avait été fabriqué avant 1990. Près de 40%, entre 1990 et 2009. Seulement 2% des armes (et 15% des munitions), depuis 2010.

Les armes les plus sophistiquées sont évidemment les plus récentes. Elles sont celles dont l’ÉI a fait l’acquisition le plus rapidement.

Seulement deux mois s’écoulent entre la sortie d’usine de certains missiles sol-sol antitanks et leur utilisation par l’ÉI.

Fabriqués en Bulgarie, ces missiles ont été achetés par les États-Unis, fournis aux forces antigouvernementales de Syrie pour détruire les tanks de l’armée de Bachar el-Assad, mais qui ont été refilés plutôt aux mercenaires de l’ÉI en Irak.

D’autres missiles plus anciens — fabriqués en Roumanie et vendus aux États-Unis ou vendues par la Bulgarie à l’Arabie saoudite — ont mis davantage de temps avant de tomber entre les mains de l’ÉI.

En plus du butin de guerre gagné sur le champ de bataille, une partie des armes utilisées par l’ÉI provient donc du transfert de matériel militaire des milices islamistes vers l’ÉI.

On ne doit jamais perdre de vue que toute l’essence consommée par le matériel roulant des milices islamiques provenait des puits de pétrole de l’ÉI (directement ou par le biais du marché noir).

L’armement servait donc parfois de monnaie d’échange pour obtenir du pétrole.

Pays producteurs

Environ 90% des armes et 87% des munitions avaient été produits en Chine, en Russie et dans d’anciennes républiques soviétiques. À eux seuls, le matériel russe ou chinois représente un peu plus de la moitié de cet approvisionnement.

À titre d’anecdote, signalons que dans une cache trouvée près de Mossoul, des sachets de Captagon™ (la drogue stimulante utilisée par les miliciens de l’ÉI) avaient été préalablement attachés à chacune des mitraillettes chinoises qui y étaient entreposées.

Dans le cas de l’armement fabriqué par d’anciennes républiques soviétiques (30% des armes et 20% des munitions), ils proviennent de Roumanie, de Hongrie, de Bulgarie, de Serbie, de Pologne, et de République tchèque.

Seulement 3% des armes et 13% des munitions avaient été fabriqués par des pays membres de l’OTAN (autres que des pays d’Europe de l’Est). Ce fut principalement le butin de guerre dont l’ÉI hérita lors de la prise de Mossoul (la deuxième ville d’Irak). De ce 3%, les deux tiers sont américains.

Quant aux explosifs, leurs ingrédients et composants — nitrate d’ammonium, nitrate de potassium, détonateurs, mèches, etc.— avaient été achetés en Turquie (et secondairement de Jordanie) sur une longue période temps auprès d’un petit nombre de fournisseurs.

Conclusion

Lorsque la branche irakienne d’Al Qaïda, discréditée dans ce pays et presque complètement anéantie, part faire le djihad en Syrie, elle bénéficie des largesses de l’Arabie saoudite et du Quatar offertes à n’importe quelle milice désireuse d’abattre le régime de Bachar el-Assad.

Très tôt, cet ‘équipement de départ’ est supplanté par le butin obtenu lors des conquêtes territoriales qui mènent à la création du califat et au changement de nom pour État islamique.

Or le califat chevauche deux pays, l’Irak et la Syrie. Le premier est un ancien allié de Moscou tandis que le second l’est toujours.

L’armement des forces gouvernementales de chacun de ses pays est le reflet de ses allégeances géopolitiques. On y trouve donc beaucoup d’armes russes, chinoises et d’anciennes républiques soviétiques.

Lorsque ces forces gouvernementales reculent devant l’avancée de l’ÉI ou d’autres milices islamistes, elles laissent sur place du vieux matériel ‘communiste’.

En Syrie, le recul des forces gouvernementales vers la Syrie dite ‘utile’ (à l’ouest) fait en sorte que le califat s’est retrouvé menacé sur le terrain par les milices islamistes soutenues par les États-Unis et l’Arabie saoudite.

Dans un premier temps, en équipant ces milices, on leur fournissait de nouvelles munitions compatibles avec leurs vieilles armes. Puis bientôt de nouvelles armes compatibles avec leurs vieilles munitions.

Puis, pour aider ces mercenaires à vaincre les milices de l’ÉI et les forces gouvernementales, leurs commanditaires leur ont bientôt fait parvenir des armes plus puissantes.

Dans le cas des missiles antitanks, leur fourniture s’effectue à l’encontre des résolutions de l’ONU et alors que les services de renseignements américains sont parfaitement conscients du danger que ces armes tombent entre les mains de l’ÉI.

Voilà pourquoi les États-Unis et l’Arabie saoudite préfèreront expédier des missiles bulgares et roumains, moins compromettants.

Référence :
Weapons of the Islamic State

Paru depuis :
La valse des armes au Proche-Orient (2017-12-16)


Compléments de lecture :
L’ABC de la guerre syrienne (1re partie)
L’ABC de la guerre syrienne (2e partie)
L’ABC de la guerre syrienne (3e partie)

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| Guerre en Syrie | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La basilique Saint-Denis

13 décembre 2017
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Histoire

La basilique Saint-Denis n’est pas seulement nommée en l’honneur de saint Denis; elle est intimement liée à l’histoire de son patron et plus précisément, à la légende qui l’entoure.

Les faits sont simples : Denis est le premier évêque de Lutèce (c’est-à-dire de Paris), mort décapité vers l’an 250.

Contrairement à ce qu’on affirme souvent, le lieu de son martyr et de sa décapitation n’est pas Montmartre (en latin, monts Martyrum), mais plutôt le monticule de Montjoie, aujourd’hui aplani, situé entre Montmartre et Saint-Denis.

Écrite quatre siècles après sa mort, sa légende veut qu’aussitôt décapité, l’évêque Denis se lève, prenne sa tête, et marche cinq kilomètres vers le nord, pour s’écrouler finalement au lieu précis où il souhaitait être enterré.

Et c’est sur ce lieu qu’on éleva d’abord un monastère doté d’une modeste chapelle.

Reconstruite de 1137 à 1281, la basilique Saint-Denis n’est pas la première église de style gothique. Ce titre revient à la cathédrale Saint-Étienne de Sens.

Toutefois le prestige de la basilique a fait rayonner dans toute l’Europe ce style architectural (appelé originellement art francilien).

Saint-Denis, nécropole des rois de France

Même si on trouve à la basilique des monuments qui honorent divers rois mérovingiens, le seul à y avoir été réellement enterré fut le roi Dagobert (celui qui, selon la chanson, aurait mis sa culotte à l’envers).

La coutume des rois francs de choisir Saint-Denis comme lieu de sépulture débute avec les rois carolingiens. En effet, avant Charlemagne, cette dynastie est en quête de légitimité puisqu’elle est née du fils bâtard d’un prince franc.

La coutume devient à peu près définitive avec les rois capétiens. Se faire ensevelir près de la dépouille de saint Denis devient une manière d’invoquer sa protection éternelle.

Au fil des siècles et des dons royaux, la modeste église de l’abbaye Saint-Denis s’est transformée en une basilique faisant office de nécropole des rois de France.

Aujourd’hui, la basilique présente la plus remarquable collection d’art funéraire en Occident.

On y trouve des dalles, des gisants (sculptures à plat-dos sur des tombes), des transis (sculptures représentant la dépouille nue), les priants, des monuments de cœur (vases contenant le cœur d’un décédé, posés généralement au haut d’une colonne), des arcs de triomphe (combinant transis et priants), des monuments prenant l’aspect d’un autel, etc.

Il est à noter qu’il ne suffit pas que le sujet d’une sculpture ait les mains jointes pour être un priant; il doit le faire à genoux.

De nos jours, on pénètre dans la basilique par une porte située à la droite de la nef. Dans le diaporama, les photos sont ordonnées comme si on visitait la basilique en entrant par son portail de droite et en ressortant par le portail de gauche après en avoir fait le tour. On trouvera en annexe la liste des monuments funéraires qui font partie du diaporama.

Les dernières images sont celles de la crypte.

À la Révolution, les sépultures royales ont été profanées. De plus, en 1794, les vitraux originaux ont été détruits afin que leur plomb serve à faire des balles.

C’est Bonaparte qui ordonnera la restauration de l’église dont l’intérieur était soumis aux intempéries.

Au-delà des monuments funéraires

Le portail de droite (à 0:26) représente l’évêque Denis condamné (à droite) puis conduit au supplice (accompagné de Rustique et Éleuthère) après avoir reçu la communion des mains du Christ.

À 1:04, il s’agit des vitraux de l’abside (XIXe siècle).

À 1:38, les stalles du chœur proviennent de la chapelle du château de Gaillon, en Normandie. Elles datent du XVIe siècle et représentent des scènes de la vie de Jésus de Nazareth, de la Vierge et de martyrs.

Construit de 1834 à 1840, l’orgue de la basilique fut le premier fabriqué par Cavaillé-Coll, alors âgé de vingt-trois ans (à 1:48).

Conclusion

Facilement accessible par le métro, la basilique Saint-Denis mérite d’être davantage fréquentée.

Organisées deux fois par jour, les visites guidées sont sous la responsabilité d’experts particulièrement intéressants.

Si les images de ce diaporama vous plaisent, rappelez-vous que rien ne remplace l’émotion de se trouver dans un tel lieu, chargé d’histoire.


Détails techniques : Le diaporama contient 65 photos dont 50 prises à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5 équipé d’un objectif M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 et 15 photos prises à l’aide d’un Canon Powershot G6

Détails techniques des photos ci-dessus : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
à gauche : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 19 mm
à droite : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 21 mm

Toutes deux prises à la cathédrale Notre-Dame de Paris, la photo de gauche est un détail du portail de la Vierge alors que la deuxième a été prise dans le Trésor de cette église.


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

Liste des monuments funéraires du diaporama :

• Charles, duc d’Orléans (1394-1465), de Louis, duc d’Orléans (1372-1407), de Valentine Visconti (1366-1408) et de Philippe, comte de Vertus (1396-1420). La table de marbre est décorée de vingt-quatre statuettes d’apôtres et de saints (à 0:30).
• François Ier (1494-1547). Monument de cœur à 0:32.
• François Ier (1494-1547) et Claude de France (1499-1524). Arc de triomphe à 0:36. Couple royal transi à l’intérieur (à 0:38) et priant sur la plateforme, accompagnés de trois de leurs enfants.
• Clovis Ier (635-657, au premier plan) et Charles Martel (685-741, à l’arrière-plan). Gisants à 0:42.
• François II (1544-1560). Monument de cœur, à gauche dont le vase a disparu (à 0:44).
• de l’avant vers l’arrière, à 0:46 : Jeanne de Bourbon (1338-1377), Charles V (1364-1380), Bertrand Du Guesclin (1320-1380), Louis de Sancerre (1342-1402), Charles VI dit le Fou (1368-1422) et Isabeau de Bavière (1371-1435). À 0:48, ce sont les deux premiers sous un autre angle.
• Dagobert (603-639), à 0:52.
• Louis XVI (1754-1793) et Marie-Antoinette (1755-1793). Priants à 0:54.
• lionceaux réchauffant les pieds du gisant de Léon VI de Lusignan (1342-1393), roi d’Arménie, à 0:56.
• Robert II d’Artois (1250-1302), gisant à 1:06.
• Frédégonde (545-597) à 1:08. Dalle cloisonnée. À l’origine, le visage, les mains et les pieds de la reine de Soissons et de Neustrie étaient peints.
• Henri II (1519-1559) et Catherine de Médicis (1519-1589), gisants à 1:10.
• Henri II et Catherine de Médicis, de nouveau. Monument en forme de temple antique décoré aux angles de quatre vertus en bronze (à 1:12). Couple royal transi à l’intérieur (à 1:16) et priant sur la plateforme (à 1:18). Devenue régente du royaume, Catherine de Médicis a fait refaire son transi, le jugeant trop réaliste.
• Louis XII (1462-1515) et Anne de Bretagne (1499-1514). Temple à l’antique entouré des douze apôtres et, aux angles, des quatre vertus cardinales. Couple royal transi à l’intérieur et priant sur la plateforme.
• Henri III (1551-1589). Monument de cœur à 1:42.
• Henri IV (1553-1610). Monument dans la crypte, à 2:01.
• Louis XV (1710-1774). Monument dans la crypte, à 2:05.
• ossuaire à 2:08
• saint Denis, dont le sarcophage vide est au premier plan de la crypte archéologique (à 2:12).

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La remontée du PQ passe par le discours économique

11 décembre 2017

Introduction

Les résultats d’un sondage publiés le 28 octobre dernier révélaient que l’appui au Parti québécois avait diminué en 2017 de 29% en janvier, à 25% en mars, à 22% en juin puis à 19% en octobre dernier.

Ce qui place aujourd’hui le PQ en troisième position dans les intentions de vote, loin derrière la Coalition Avenir Québec (36%) et le Parti libéral du Québec (32%).

Ce qu’il faut en retenir

L’essentiel à retenir de ce sondage, c’est que l’électorat québécois est à droite.

En effet, lorsqu’on additionne les pourcentages respectifs des deux principales formations politiques du Québec, on obtient un total de 68%, en hausse de huit pour cent depuis le début de l’année.

Pour se gagner la faveur des citoyens, le PQ n’a pas à se transformer en parti politique de droite. L’électorat de droite est très bien défendu au Québec : il n’a pas besoin d’un troisième parti.

Toutefois, il est sage que le PQ tienne compte des préoccupations de la majorité des électeurs.

Concrètement, il doit mettre en avant les mesures économiques qu’il propose et promouvoir ses politiques sociales en utilisant une argumentation de nature économique.

À l’exemple des garderies

Toutes les études scientifiques ont démontré les bienfaits économiques du réseau québécois des garderies. Voilà l’exemple typique d’une mesure sociale réalisée par le PQ tout en étant parfaitement justifiée du point de vue économique.

Deux des principaux volets du programme du PQ concernent l’économie et la promotion du français.

La politique industrielle verte vs Plan Nord (PLQ) vs ? (CAQ)

Ce qu’il faut dire aux Québécois, c’est que la politique industrielle verte du PQ — visant, entre autres, à l’électrification des transports — serait un formidable outil de développement économique.

Son cout : moins que la version originelle du Plan Nord (soixante-milliards$). Donc si on a les moyens de l’un, on a les moyens de l’autre.

Évidemment, ce qui serait mis en évidence, c’est le projet de réseau panquébécois de monorail électrique, un projet avantageux pour la vallée du Saint-Laurent et les régions qui en dépendent.

Plus on critiquera (à tort) ce projet, plus on lui fera de la publicité gratuite.

Cela s’opposera au Plan Nord, ce gigantesque projet de gaspillage des fonds publics qui visait à mettre en valeur la toundra québécoise.

Et cela s’opposera au minable train à grande fréquence de VIA Rail, défendu par la CAQ. Quant à la séduisante politique maritime de la CAQ, elle est impossible à réaliser sans l’indépendance du Québec puisqu’elle concerne un domaine fédéral exclusif de compétence constitutionnelle.

La promotion du français

Le PQ doit accepter le peuple francoQuébécois tel qu’il est. Cela signifie qu’il doit défendre le droit au travail des francoQuébécois unilingues.

Selon Statistique Canada, il y avait 3,6 millions de Québécois bilingues en 2016. Donc une bonne partie des francoQuébécois ne le sont pas.

Depuis quatorze ans, le PLQ a transformé ceux-ci en citoyens de deuxième classe alors qu’ils sont chez eux, ici, partout au Québec. Or personne ne les défend.

Quels que soient les avantages indéniables de la connaissance de l’anglais, cette discrimination est totalement inacceptable. Au nom du progrès, le PLQ a légitimé le colonialisme angloCanadien comme aucun gouvernement ne l’avait fait avant lui.

Au-delà des principes, le principal avantage économique de l’unilinguisme (quel qu’il soit) est évident; cela coute moins cher. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’au Canada anglais, il y a tant d’opposants au bilinguisme.

La majorité des néoQuébécois choisissent de s’assimiler à l’anglais. Au contraire, ceux qui choisissent de devenir francoQuébécois peinent à trouver du travail. Le taux de chômage de ces derniers est environ deux fois plus élevé que ceux qui choisissent de s’assimiler à l’anglais. Pourquoi ?

Entre autres, parce qu’on oblige trop d’entre eux à devenir non pas bilingues mais plutôt polyglottes.

Au sujet du travailleur qualifié, la politique linguistique du PQ exige du candidat à l’immigration qu’il connaisse le français avant de mettre les pieds au Québec. Cette politique est tellement plus efficace.

De plus, imposer le français comme unique langue du travail au Québec est plus simple et moins couteux, en dépit des énormes difficultés de sa mise en œuvre. Une fois cela implanté, nos problèmes de main-d’œuvre sont un jeu d’enfant.

Il suffit d’organiser un salon de l’emploi à Paris, Kinshasa, Alger, Rabat, Bruxelles, Tunis, ou Genève, pour que nos entrepreneurs reviennent de l’Étranger avec toutes les candidatures dont ils ont besoin.

Il y a des centaines de millions de Francophones à travers le monde. C’est suffisant pour pourvoir tous les postes vacants du Québec. Mais pour cela, il faut une seule langue de travail au Québec.

Quant aux angloQuébécois, ils devront apprendre à travailler généralement en français dans les entreprises de moyenne ou de grande importance. Comme c’est inversement le cas des Francophones hors Québec qui ont appris à travailler généralement en anglais. Il s’agit-là du sort normal de toutes les minorités à travers le monde.

Au sujet de l’immigration, les politiques des différents partis peuvent de résumer ainsi : plus d’immigrants selon le PLQ, moins d’immigrants selon la CAQ, et des immigrants mieux adaptés au marché du travail (et vice versa) selon le PQ.

Effectivement si on fait passer de 40% à 100% le pourcentage d’immigrants qui choisissent de devenir francoQuébécois, cela est l’équivalent de doubler notre quota d’immigration. Sans couter un sou de plus.

Le faible taux de chômage qui prévaut actuellement au Québec fait en sorte que les politiques linguistiques du PQ concordent parfaitement avec les intérêts économiques du Québec. En somme, les astres s’alignent favorablement pour le PQ.

Le boulet de la Charte de la laïcité

À l’occasion d’une rencontre organisée par le PQ dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve le 3 décembre dernier, quelqu’un de l’assistance s’est demandé publiquement comment on pouvait être péquiste de nos jours, après le désastre (sic) du gouvernement Marois.

Cette intervention m’a beaucoup surpris. Et je me suis demandé comment on pouvait penser ainsi.

Le bilan économique positif du gouvernement Marois est indéniable.

En seulement 18 mois, il a fait épargner aux contribuables trois-milliards$ en mettant la clé dans la centrale nucléaire Gentilly-II.

Et il a rétabli la paix sociale au Québec alors que la répression des protestations étudiantes en était rendue à l’utilisation des armes à mortalité réduite par les forces policières.

Avec, comme résultats, des yeux crevés, des mâchoires fracturées, des dents cassées et des commotions cérébrales. Jusqu’où aurions-nous descendu si Jean Charest avait été réélu ?

Mais il y a eu la Charte de la laïcité et des centaines d’interventions publiques — depuis le retour au pouvoir du PLQ — au cours desquelles on a imputé tous les problèmes actuels du Québec, non pas à 14 ans de régime libéral, mais à 18 mois de régime péquiste. Sans réplique du PQ, comme s’il était d’accord.

Rebâtir sa crédibilité

Au pouvoir, le PQ est un excellent gestionnaire des dépenses publiques. Mais presque personne ne le sait.

Pour qu’on prenne au sérieux ses politiques économiques, le PQ doit rebâtir sa crédibilité. Pour ce faire, il devra perdre du temps d’antenne à corriger des années d’un silence interprété comme approbateur.

Au sujet de Mme Marois, il ne doit jamais rater l’occasion de rappeler deux choses : l’économie de trois-milliards$ aux contribuables et le retour de la paix sociale.

Au sujet des administrations Parizeau-Bouchard-Landry, quatre choses : le retour de l’équilibre budgétaire, une balance commerciale positive, une croissance économique au-dessus de la moyenne canadienne, et par-dessus tout, un revenu disponible par personne au 4e rang canadien (tombé au dernier rang sous les Libéraux).

Bref, contrairement à la CAQ, le PQ est un parti qui a fait ses preuves. Mais pour être en mesure d’utiliser un tel argument, il faut que cela soit évident aux yeux des électeurs. Ce qui n’est pas le cas actuellement.

Conclusion

Le résultat du prochain scrutin se jouera au cours des trois semaines qui précèderont le vote. D’ici là, la faible popularité du PQ n’a pas d’importance.

D’ici au scrutin, le PQ devrait passer en revue les principaux éléments de son programme politique et étayer chacun d’eux avec des arguments économiques simples mais indiscutables.

Ces arguments, il les martèlera devant tous les milieux d’affaires du Québec afin de saper la base électorale de la CAQ et du PLQ. L’important n’est pas d’en faire des indépendantistes mais de leur faire réaliser que les politiques économiques du PQ sont les plus efficaces et correspondent aux intérêts de leurs entreprises.

J’ai toujours dit que le PQ avait tort de laisser croire aux Québécois qu’ils pouvaient avoir tous les avantages de l’indépendance sans avoir besoin de la faire.

Eh bien, cela tombe bien au sujet de la charte. Controversée dans l’ensemble de la population, elle est très populaire parmi les membres du PQ.

Ce que le PQ doit dire publiquement, c’est qu’il est déterminé à la mettre en application mais que cela n’est possible qu’après l’indépendance du Québec puisque contraire au droit canadien.

Pour préparer la défense de ses politiques économiques et sociales, le PQ ne devra rater aucune occasion d’établir sa crédibilité auprès de l’opinion publique.

Quant à son slogan (Un plan solide. Zéro slogan), je suggère plutôt celui-ci : Pas de baisse d’impôt (mais plus pour votre argent).

Si les dirigeants péquistes préfèrent ce dernier, je leur suggère de l’adopter vite avant qu’un autre parti indépendantiste ne le fasse…

Références :
La CAQ en avance dans un sondage sur les intentions de vote
La Charte de la laïcité : un mauvais départ
La vision dépassée de François Legault
Le marketing improvisé du Plan nord
Le monorail électrique entre Montréal et Québec
Recensement 2016: le Canada plus bilingue, le Québec plus anglophone
Tirs de balles de plastique : attend-on de tuer quelqu’un ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel