Le Treizième arrondissement de Paris

25 avril 2017

 
Introduction

En descendant la Seine vers Paris, le premier arrondissement que l’on rencontre à bâbord (à gauche), c’est le treizième.

Sur une superficie de 7,15 km² y vivent 183 260 habitants. Contrairement aux arrondissements centraux de Paris qui se dépeuplent pour faire place à des ministères, des musées ou des entreprises, la population du 13e arrondissement s’est accrue continuellement de 1861 à 2006.

On y trouve peu de sites touristiques.

Le diaporama présente 124 photos en trois parties;
• au nord des boulevards Auguste-Blanqui et Vincent-Auriol,
• le sud-ouest de l’arrondissement et
• le quartier de la Gare.

Au nord des boulevards Auguste-Blanqui et Vincent-Auriol

De 0:09 à 0:11, il s’agit de la Chapelle de la congrégation des Augustines du Saint Cœur de Marie, construite entre 1836 et 1840 par l’architecte Antoine-Casimir Chaland.

Cette chapelle fait maintenant partie d’une maison de retraite privée à but non lucratif.

De 0:32 à 1:08, nous visitons la Manufacture des Gobelins.

En 1447, Jehan Gobelin installe un atelier de teinture sur les bords de la Bièvre, un affluent de la Seine aujourd’hui recouvert. Bientôt reconnu comme le meilleur teinturier d’Europe — notamment en raison des rouges à l’écarlate – il attire la venue de tapissiers flamands.

Deux siècles plus tard, Colbert a l’idée de regrouper sous un même toit les plus grands artisans du luxe français (tisserands, menuisiers, doreurs, etc.), chargés notamment de meubler les demeures royales.

De nos jours, les visiteurs peuvent voir à l’œuvre certains artisans de l’entreprise.

De plus, on y présente des expositions temporaires dont celle consacrée au luxe impérial des campagnes napoléoniennes (0:43 à 0:55).

De 1:17 à 1:21, il s’agit de l’Église Saint-Marcel, inaugurée en 1966 et dédiée au neuvième évêque de Paris. C’est l’œuvre de l’architecte Daniel Michelin. Le vitrail de sa façade est du maitre verrier Henri Guérin.

À partir de 1:23, notre attention se porte sur l’hôpital de la Salpêtrière dont nous ne visiterons que l’église Saint-Louis, par respect pour les patients hospitalisés.

Le mot hôpital vient du nom latin hospitalis qui signifie lieu d’accueil (d’où découle également le mot hospitalité). L’hôpital dont Louis XIV ordonna la création en 1654 servait à accueillir — pour ne pas dire enfermer — les mendiants, les marginaux, les prostituées et les vagabonds qui perturbaient l’ordre public.

Pendant plus d’un siècle, ce fut à la fois une crèche, un asile, un hospice, une prison et une maison de redressement. Cela en fit un lieu complet de répression et de détention.

Et comme il fut construit sur le site d’une ancienne fabrique de poudre à canon, l’hôpital porta le nom de ‘Salpêtrière’ puisque le salpêtre sert à fabriquer des explosifs.

Au moment de la Révolution, c’était le plus grand hospice du monde; près de huit-mille personnes s’y entassaient dont un grand nombre de malades mentaux (jugés incurables à l’époque).

En 1795, le Dr Philippe Pinel y est nommé médecin-chef et commence à traiter certains détenus comme des malades et non des criminels. Il fait de La Salpêtrière un centre de recherche sur la folie.

Les pionniers de la psychiatrie et de la neurologie y ont œuvré; par exemple, en octobre 1885, un étudiant en médecine d’origine autrichienne, Sigmund Freud, y fut élève.

De nos jours, c’est un hôpital universitaire à vocation généraliste. C’est ainsi qu’en 1968, on y fit la première transplantation cardiaque d’Europe.

L’institution occupe à elle seule près de cinq pour cent du territoire de l’arrondissement.

Œuvre de l’architecte Libéral Bruant — à qui Louis XIV confia ensuite la construction des Invalides — l’église Saint-Louis fut achevée en 1677.

Il a la forme d’une croix grecque entre les bras de laquelle viennent se fixer quatre chapelles rayonnantes reliées à une chapelle centrale sous un dôme octogonal.

Au total neuf chapelles permettaient de séparer les fous, les débauchés, les contagieux et différentes catégories de malades. Son intérieur est presque nu.

Le sud-ouest de l’arrondissement

Cette partie du 13e arrondissement est le quartier administratif de la Maison-Blanche. Sa partie la plus élevée est surnommée Butte-aux-Cailles (de 1:44 à 2:32).

À l’origine, c’était une colline surplombant la Bièvre. Elle doit son nom à Pierre Caille qui en fit l’acquisition en 1543.

En raison de ses 62 mètres de dénivelé, cette colline venteuse était l’emplacement de choix à la fois de moulins à eau (le long de la Bièvre) et de moulins à vent.

Au XVIIe siècle, ce fut un des sites extraction du calcaire coquiller utilisé comme revêtement des maisons parisiennes.

Ce territoire fut annexé à la capitale en 1860.

En raison de l’exploitation minière passée — qui y a fragilisé le sol — cette colline n’est pas propice à la construction en hauteur. Ce qui fait que l’urbanisme s’y est développé indépendamment du reste de Paris.

De nos jours, elle a l’allure d’un village paisible et charmant.

À 1:46, il s’agit d’un aperçu de la Petite Alsace, un ensemble de quarante maisons de ville à colombage organisées autour d’une cour centrale rectangulaire de 500 m².

Cette mini-cité-jardin a été conçue par l’architecte Jean Walter en 1912 pour loger les familles ouvrières de la raffinerie de sucre Say et de l’usine automobile Panhard.

Toujours dans la Butte-aux-Cailles, on trouve l’église Sainte-Anne de la Butte-aux-Cailles (de 1:56 à 2:17).

Construite 1894 à 1912 selon les plans de l’architecte Prosper Bobin, elle repose sur 71 pilotis puisqu’elle est bâtie sur le remblai de couverture de la Bièvre.

Au cours de la Première Guerre mondiale, plus précisément le mercredi 20 octobre 1915, une usine de grenades située à deux-cents mètres explose, soufflant les vitraux de l’église.

Au modeste verre transparent utilisé à la suite de l’explosion suivront les superbes vitraux créés dans la seconde moitié des années 1930 par Mauméjean, également responsable de la mosaïque qui décore les autels.

À 2:24, il s’agit de la piscine de la Butte-aux-Cailles. Elle est alimentée par un puits artésien dont l’eau jaillit spontanément à 28°C.

De 2:34 à 2:41, nous voici au nord-est du quartier de la Maison-Blanche, dans le centre commercial Italie Deux, regroupant 120 boutiques.

Le quartier de la Gare

À l’ouest de l’avenue de Choisy et au sud du boulevard Vincent-Auriol, cette partie du 13e arrondissement s’appelle le quartier de la Gare.

Il doit son nom à une gare batelière aménagée le long de la Seine, immédiatement en amont de la Salpêtrière. Commandé par Louis XV, l’aménagement de cette gare fluviale s’avéra être un gouffre financier : on la laissa inachevée à la Révolution.

Sujet aux inondations, ce territoire marécageux fut longtemps laissé en pâturage. Il ne s’urbanisa qu’à la fin du XVIIIe siècle alors que plusieurs établissements industriels s’installent sur ces terrains qu’on pouvait acquérir pour une bouchée de pain.

De style néoroman, l’église Notre-Dame de la gare (de 2:46 à 3:02) fut construite de 1855 à 1864 par l’architecte Claude Naissant.

La voute étoilée du chœur est l’œuvre du peintre Félix Jobbé-Duval, assisté d’Alexandre Denuelle.

À la partie basse de l’abside, sous les arcs romans qui entourent l’autel (à 2:56, Les Noces de Cana), les toiles marouflées ont été peintes à la fin des années 1950 par Anders Osterlind.

Le grand orgue construit en 1864 par Aristide Cavaillé-Coll (à 3:00).

Le quartier de la Gare est le 50e des 80 quartiers administratifs de Paris. Il renferme un certain nombre de ‘quartiers’ au sens commun du terme. Trois d’entre eux sont le quartier des Olympiades, le quartier asiatique (ou quartier chinois) et le quartier de la Bibliothèque nationale de France.

À la fin des années 1950, certaines parties du quartier de la Gare sont parmi les endroits les plus insalubres de la capitale. On décide donc d’y faire table rase et de créer une nouvelle trame urbaine.

Conçu par l’architecte en chef Michel Holley, le quartier des Olympiades (à 3:11) est un ensemble de tours résidentielles construites de 1969 à 1977.

Inspiré des principes de Le Corbusier, il tire son nom de l’intention originelle de ses promoteurs de doter l’ensemble d’un complexe voué à la pratique d’une vingtaine de disciplines sportives. En réalité, ce complexe ne fut jamais construit.

De 3:14 à 3:32, nous voilà dans le quartier chinois. Il occupe principalement un triangle entre les avenues Choisy, d’Ivry, et le boulevard Masséna.

Contrairement aux apparences, il n’est pas habité majoritairement par des Asiatiques, mais leur sert de lieu de rendez-vous.

De 3:24 à 3:30, il s’agit de l’église Saint-Hippolyte, construite de 1909 à 1924 par l’architecte Jules-Godefroy Astruc.

De 3:34 à 4:08, nous quittons le quartier chinois pour la bibliothèque François-Mitterrand, inaugurée en 1996.

Quatre tours semblables à des livres ouverts sont placés aux quatre coins d’une vaste esplanade. À son centre, celle-ci est percée d’un jardin rectangulaire qui sert de puits de lumière aux étages sous-jacents.

En plus des salles de consultation, l’édifice abrite des expositions temporaires, une librairie, et deux globes de Coronelli — un globe terrestre et un globe céleste (à 3:52) — offerts par le cardinal d’Estrées à Louis XIV.

De 2,3 tonnes chacune, ils ont un diamètre de quatre mètres. Avec ses 1 880 étoiles, ses 72 constellations et ses planètes, le globe céleste représente le ciel le jour de la naissance du Roi-Soleil, le 5 septembre 1638.

À eux deux, ces globes résument l’état des connaissances scientifiques dans les domaines de la géographie et de l’astronomie au XVIIe siècle.

À l’extérieur, on trouve une salle de cinéma (à laquelle on peut accéder de l’intérieur de la bibliothèque) et des cantines mobiles.

La passerelle Simone-de-Beauvoir (à 3:36) permet d’atteindre l’autre rive de la Seine. Sur une longueur totale de 270 mètres, elle possède une portée libre de 180m, ce qui constitue une prouesse technique.

Construite en Alsace, on lui fit descendre le Rhin, emprunter la mer du Nord et la Manche, pour finalement remonter la Seine jusqu’à Paris où elle fut montée et installée en une nuit.

Au passage, on peut voir la piscine flottante Joséphine-Backer. Celle-ci dispose d’un toit amovible permettant de se baigner au grand air l’été.


Détails techniques : Le diaporama contient 124 photos prises à l’aide d’un appareil OM-D e-m5.


En ordre décroissant d’utilisation, les objectifs furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (95 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (19 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (6 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (3 photos) et l’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (1 photo).


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel