Voyage à Lisbonne : jours 21 et 22

Le 25 octobre 2016

Au 21e jour de ce voyage, c’est mon troisième dimanche à Lisbonne.

Mais plutôt que d’effectuer mon troisième sprint religieux (à visiter des églises), je mets la priorité sur les musées puisque mes vacances tirent à leur fin.

En raison d’une mauvaise planification de ma part, tous les sites touristiques où je vais (sauf un) seront fermés ce 21e jour. C’est donc le lendemain que j’y mettrai les pieds.

J’ai donc choisi de combiner la description de ce que j’ai vu ces deux jours parce que le premier n’a été qu’une récapitulation générale du deuxième.

Le seul musée que j’ai visité le 21e jour est le Museu Nacional de História Natural e da Ciência, situé dans l’Ouest du quartier d’Avenida.

Un des laboratoires du musée des Sciences

Avez-vous déjà eu le sentiment, en mettant les pieds quelque part, que vous auriez le gout d’être ailleurs ? C’est exactement l’impression que j’ai ressentie en entrant dans le musée des Sciences de Lisbonne.

En quelques mots, c’est un institut scientifique (et un jardin botanique adjacent) en ruine.

On y voit principalement des laboratoires et des instruments scientifiques qui ont déjà été à la fine pointe du progrès et qui sont devenus depuis des pièces de musée.

Mais on y illustre des principes de physiques. On y fait l’histoire de grandes découvertes scientifiques. On y expose l’histoire des dinosaures, etc. C’est ainsi que le professeur de Lisbonne qui veut parler de la pendule de Foucault à ses élèves trouvera les outils didactiques pour rendre son cours plus intéressant.

Mais ce lieu vieillot et décrépi ne peut être considéré comme un site touristique digne de ce nom.

Beaucoup plus fructueux fut le 22e jour.

Précédemment au cours de ce voyage, j’avais entrevu le Jardim da Estrela, situé devant la basilique du même nom, et je m’étais dit que j’aimerais bien y revenir pour faire de l’infrarouge.

Dans les Jardins de l’Étoile

En décidant ce lundi de retourner photographier la crèche de la Basilique de l’Étoile, j’en profite pour visiter ce parc.

Et puisqu’on annonce de la pluie alors qu’il fait encore un beau soleil en ce début de matinée, je saute dans un taxi afin de profiter de cette luminosité pour photographier ce charmant parc à l’anglaise.

Une fois cela fait, je retourne à la basilique. J’en profite pour monter sur son toit (cout : 4 euros) : le point de vue sur le quartier y est bien sans être extraordinaire.

Je prends un deuxième taxi, cette fois en direction du Museu Geológico. Situé dans les locaux de l’Academia das Ciências de Lisboa, il n’est ouvert que les lundis et les mercredis.

Aperçu du musée de Géologie

Ne vous laissez pas distraire par l’apparence vieillotte de ce musée; il s’agit d’un endroit très intéressant.

Essentiellement, il comprend quatre salles. Dans des présentoirs anciens, le musée montre des fossiles, des minéraux, des outils préhistoriques et des répliques de crânes des ancêtres évolutifs de l’homme.

Pour illustrer la provenance d’un artéfact (un minerai ou une mâchoire fossilisée d’un dinosaure, par exemple), on reliera, à l’aide d’une corde colorée, cet artéfact à une aiguille plantée dans une carte du Portugal. C’est simple, mais c’est efficace.

Salle rénovée du musée

Au fond, la quatrième salle, rénovée récemment grâce à une subvention de neuf minières portugaises, permet de voir tout le potentiel de ce musée.

Bref, il intéressera tous les amateurs de géologie.

Mais mon coup de cœur de la journée, c’est le musée de la pharmacie. J’en ai déjà vu plusieurs et celui-ci est, de loin, le plus beau. Il est d’ailleurs récipiendaire du prix du meilleur musée portugais, décerné par l’Association portugaise de muséologie.

Aperçu du musée de la Pharmacie

Sur deux étages, le musée présente les reconstitutions d’un laboratoire de fabrication médicinale et de quatre officines de pharmaciens de différents pays.

Instruments de pharmacie en Grèce antique

Affiches publicitaires de médicaments, enseignes d’apothicaires, instruments anciens de pharmacie, tout y est.

Le Livre de la Loi concernant la médecine, d’Ibn Sīnā (vers 1020)

On y trouve des objets d’une importance considérable, comme cette transcription manuscrite du XIIe siècle de l’ouvrage encyclopédique de médecine écrit par le médecin persan Ibn Sīnā (980-1037), surnommé Avicenne en Occident. La traduction latine de ce livre servira de base à l’enseignement de la médecine en Europe jusqu’au XVIIe siècle.

Mais ce musée intéressera bien plus que les amateurs de pharmacie puisque les objets anciens qui y sont présentés sont exceptionnellement beaux alors que d’autres susciteront la curiosité (comme cette ceinture de chasteté masculine).

Exemples de pièces de la série Paço Real

Et puisque je suis à quelques rues du quartier de Chiado, je me rends à la boutique Via Alegre compléter l’achat d’une assiette plate et d’une assiette à soupe de la série Paço Real, copiée sur un service de table en porcelaine créé en 1824 pour la famille royale portugaise.

Vendeur de marrons

En sortant de cette boutique, je rencontre ce vendeur de marrons (puisque c’est la saison). À Lisbonne, ils sont cuits sur des fours à charbon très polluants. De plus, ils sont vendus couverts de suie blanche cancérigène.

Sur le chemin du studio, je passe à l’épicerie. J’achète un format de 900ml de Sopa Camponesa (ce qui signifie Soupe campagnarde) pour 1,95 euro et deux poissons appelés Cachucho pesant au total 0,44kg pour 3,1 euros.

Pour ce qui est de la soupe, quel amateur de pittoresque peut résister à la curiosité de gouter à l’étranger une soupe dite campagnarde ? Effectivement, elle est plutôt bonne. Mais elle contient des fèves rouges, ce qui me fait hésiter en raison de leur potentiel gazogène.

Je prends l’avion dans la nuit de mardi à mercredi (nous sommes un lundi soir), et je sais à quel point les compagnies aériennes sont malcommodes, refusant qu’on ouvre les hublots pour faire aérer. Donc je vais en manger une petite portion.

Quant aux poissons, même si leurs branchies sont bien rouges, celles-ci sentent le vinaigre. Je décide donc de les jeter et de me faire du gruau.

Puis je vais au lit vers 19h30.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (3e, 4e et 5e photos), PanLeica 25 mm F/1,4 (6e et 7e photos) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 12 mm
2e  photo : 1/640 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 34 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 14 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 14 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 9 mm
6e  photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
7e  photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 640 — 25 mm
8e  photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 22 mm
9e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 26 mm


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7 commentaires à Voyage à Lisbonne : jours 21 et 22

  1. Pierre Pinsonnault dit :

    :o) M. Martel, nous savons que vous saviez comment piquer notre curiosité, sinon notre ébahissement, en oubliant une photo que vous aviez pourtant, jugeons-nous mais peut-être à tort, clairement annoncée.

    En effet on ne voit, après cette annonce, qu’une photo d’une paire d’assiettes et de tasses au lieu de « CETTE ceinture de chasteté masculine ». (mes majuscules).

    S’il vous plaît, d’autant plus que nous n’en avons jamais vues ni jamais entendu parler, ce qui n’est pas le cas pour les prétendues ceintures de chasteté féminines, nous vous demandons respectueusement de bien vouloir tenir votre promesse de nous montrer ladite et susmentionnée ceinture.

    Un lecteur assidu (o:

    • Jean-Pierre Martel dit :

      Cher lecteur assidu,

      Après avoir écrit ‘cette transcription manuscrite du XIIe siècle’ et en avoir publié la photo, il était normal d’anticiper que ‘cette ceinture de chasteté masculine’ soit également suivie d’une photo.

      Afin de m’excuser de l’imbroglio que j’ai involontairement créé — et qui n’est pas sans m’amuser — voici la photo de l’instrument de torture en question.

      Ceinture de chasteté masculine

      Cette ceinture d’aspect médiéval date pourtant de l’époque victorienne.

      Elle est en plaques de fer et empêche autant des activités sexuelles actives que passives.

  2. Pierre Pinsonnault dit :

    :o) Merci M. Martel. Et pour montrer notre reconnaissance nous allons maintenant cliquer sur la cinquième étoile proposée pour l’évaluation positive de votre texte. Et bon retour ! (o:

  3. ANDRE Alain dit :

    Bonsoir,
    Comment obtenez-vous une si grande profondeur de champ notamment dans votre neuvième photo (Vendeur de marrons. 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 26 mm)avec une ouverture à 2,8 ?
    Cordialement
    Alain André

    • Jean-Pierre Martel dit :

      Cette photo est publiée pleine largeur. Seuls le haut et le bas de l’image ont été rognés afin d’adopter le format 5:3, typique de la plupart des photos sur ce bogue.

      Puisqu’il s’agit d’une longueur focale de 26 mm, on peut évaluer les distances comme s’il s’agissait d’une scène vue de nos propres yeux.

      L’acheteur est à environ cinq mètres de distance. S’il était au foyer, la profondeur de champ serait seulement de 3,5 mètres (de 3,8 à 7,3 mètres). Or la plaque qui, au loin, indique le nom de la place (Largo do Chiado) est relativement nette alors qu’elle est située bien au-delà de cette distance.

      En somme, vous avez raison; il y a quelque chose d’anormal dans cette photo.

      Elle ne peut pas avoir été prise à une ouverture de diaphragme de F/2,8… à moins que le foyer ne soit pas là où on pense.

      La fumée du four au charbon fait illusion. Elle nous empêche de réaliser que l’acheteur et le vendeur sont tous deux hors foyer en dépit du fait que le sujet de cette photo est précisément la vente de marrons.

      En réalité, c’est l’homme au manteau rouge qui est au foyer. Or ce dernier est à environ huit mètres. La profondeur de champ est alors de 10,7 mètres (de 5,3 mètres jusqu’à 16 mètres).

      Ce qui explique que la photo soit nette de l’affiche publicitaire jusqu’à la plaque de rue.

      Bravo pour votre sens aigu de l’observation, M. André… et bonne année 2019.

      • ANDRE Alain dit :

        Bonsoir,
        Désolé pour ma réponse tardive. J’avais bien lu votre réponse mais pris par mes activités, le temps de vous écrire m’a manqué.
        Je ne comprends pas bien la façon dont vous parlez du “foyer”. Pour moi, en optique, il s’agit du point d’intersection des rayons lumineux avec la perpendiculaire passant par le centre de la lentille. Il détermine la distance focale correspondant à la distance entre ce point et le centre de la lentille. Ce que nous autre photographe appelons la focale.
        Je ne possède pas toute la terminologie d’un photographe. Peut-être entendez vous par foyer la mise au point sur le sujet au blouson rouge …
        Personnellement j’ai l’impression que la mise au point est faite sur le premier plan de la photo au niveau de l’acheteur, de la poubelle et du sac à terre …
        Quoi qu’il en soit, cette photo est très intéressante et sa netteté me convient tout à fait. Il eut été dommage qu’elle manque de profondeur de champ
        Merci de nous donner de telles photos
        Cordialement
        Alain Andrré

  4. ANDRE Alain dit :

    Merci pour voeux et bonne année également

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