Le cas déplorable du Dr Bolduc

10 juillet 2014

Alors qu’il était ministre de la Santé, le Dr Bolduc a signé une entente avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec en vertu de laquelle les médecins qui accepteraient de prendre en charge de nouveaux patients recevraient une prime.

Cette mesure visait à réduire le nombre de citoyens incapables de se trouver un médecin de famille.

En novembre 2011, le Dr Bolduc haussait cette prime à 100$ pour chaque patient en santé, et à 200$ pour le patient atteint d’au moins une maladie déjà diagnostiquée.

Moins d’un an plus tard, après l’élection québécoise de 2012, le Dr Bolduc est devenu simple député de l’opposition. Profitant de sa plus grande disponibilité, il a décidé de retourner partiellement à la pratique médicale. En acceptant de prendre en charge 1 500 patients de plus, il a touché une prime de 215 000$.

Toutefois, à la suite de l’élection déclenchée par le gouvernement Marois, le Dr Bolduc s’est retrouvé de nouveau au Conseil des ministres, plus précisément à titre de ministre de l’Éducation. Afin de s’y consacrer, le Dr Bolduc a décidé de larguer ses nouveaux patients sans toutefois rembourser les sommes qui lui avaient été accordées.

Légalement, cette entente prévoyait une prise en charge minimale de douze mois. Dans les faits, n’importe quel médecin qui se serait engagé à prendre en charge cent personnes apparaissant sur la liste officielle des patients sans médecin de famille, qui toucherait une prime importante, qui les abandonnerait un an plus tard, qui en prendrait cent autres moyennant une nouvelle prime, qui les larguerait un an après, et ainsi de suite, respecterait sans doute la lettre de cette entente mais violerait ses obligations déontologiques et serait passible de poursuites devant le Comité de discipline de sa corporation professionnelle.

C’est ce qui explique la générosité apparente du programme gouvernemental : il tenait compte de l’obligation déontologique de suivi à laquelle tout médecin est astreint.

Jusqu’à ce que cette affaire devienne publique, le Dr Bolduc s’est bien gardé de rembourser le moindre centime des sommes qu’il a touchées. C’est ce qui a incité Claude Castonguay — ex-ministre libéral de la Santé et père du régime québécois de l’Assurance-maladie — à l’accuser publiquement de rapacité et de réclamer sa démission.

Depuis des mois, le Premier ministre prépare l’opinion publique à des hausses de tarifs et à des coupes draconiennes dans les dépenses de l’État. Dans ce contexte, le cas du Dr Bolduc est très gênant.

D’autant plus que la réponse du ministre de l’Éducation, tout en admettant les faits, s’est limitée à demander à la Régie de statuer sur la légalité de son cas.

Ceci est une diversion. Personne ne l’accuse d’avoir enfreint la loi. En fait, l’interprétation légaliste derrière laquelle il se réfugie, n’intéresse personne.

Ce qu’il ne comprend pas, c’est qu’il est inacceptable qu’un ministre se comporte comme un rapace sans scrupule et qu’en agissant ainsi, il mine la crédibilité du Premier ministre.

Tout au cours de la dernière campagne électorale, ce dernier a soutenu que le Parti libéral avait changé. Sans blâmer son prédécesseur, le nouveau chef a soutenu que son parti s’était renouvelé, qu’il avait accueilli un grand nombre de nouveaux candidats, qu’il avait appris les leçons du passé et qu’il se présentait en homme de principe, prêt à se consacrer de manière intègre au développement économique du Québec, aux « vrais affaires », selon son expression.

Malheureusement, le cas du Dr Bolduc est un boulet. Le Premier ministre serait bien avisé de reconsidérer la nomination du Dr Bolduc à titre de ministre de l’Éducation.

Comme beaucoup de ses prédécesseurs, M. Bolduc ne connaît pas grand-chose à l’éducation. Mais c’est un homme intelligent, capable d’apprendre rapidement. Il pourrait exceller à ce titre comme, sans doute, beaucoup de députés libéraux à qui le Premier ministre n’a pas décerné de ministère. En somme, à l’Éducation, le Dr Bolduc n’est pas indispensable.

À mon avis, le Premier ministre devrait rétrograder le Dr Bolduc à titre de simple député. Il enverrait ainsi un message fort à ses ministres, les invitant à souscrire à une éthique qui dépasse le simple niveau de la légalité. De plus, cela permettrait au Dr Bolduc de se consacrer au suivi de ses patients, ce à quoi il s’est engagé.

On pourrait difficilement faire mieux.

Références :
Au cœur de l’affaire Bolduc : l’accès à un médecin de famille
Claude Castonguay: le ministre Bolduc doit démissionner
Primes: Yves Bolduc demande une vérification d’urgence de la RAMQ

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les feux d’artifice de l’Italie à Montréal, le 5 juillet 2014

6 juillet 2014

 

 
Hier soir, l’Italie ouvrait la compétition officielle à l’édition 2014 de l’Internationale des feux Loto-Québec. C’est la firme Pirotecnica Morsani — sous le thème ambitieux de Cosmogonie, de l’obscurité au Big Bang  — qui fut mandatée pour représenter ce pays.

Gagnante de l’or en 2011, cette firme nous a présenté hier un spectacle pyrotechnique classique, dépourvu d’extravagance, couronné par une finale qui a ravi la foule qui avait envahi La Ronde et le pont Jacques-Cartier.

Détails techniques de la vidéo : Appareil photo Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12mm F/2,0.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Faits divers No 21

5 juillet 2014
La Cigale et la Fourmi (gravure de Gustave Doré)

Le « d » de « Jean de Lafontaine », s’écrit-il avec une majuscule ou une minusule ?

Pour les noms plurisyllabiques, on utilise toujours la minuscule. On l’omet toutefois après un « de » ou un « du » afin d’éviter le bégaiement. On dira donc « Les fables de Lafontaine » et non « Les fables de de Lafontaine ».

De manière générale, on l’emploie seulement lorsque le nom de famille est précédé d’un prénom (Xavier de Villepin), d’un titre (L’archevêque de Monteil) ou d’une civilité (Madame de Montespan).

Toujours pour les noms plurisyllabiques, on l’omet dans les autres cas. On dira donc « La famille Villepin » et non « La famille de Villepin ».

Lorsque le nom est monosyllabique, on conserve la particule dans tous les cas mais on l’écrit différemment selon de contexte. Après un « de » ou un « du », on utilisera la majuscule. On écrira donc « Le discours de De Gaulle… » et « Le discours prononcé par de Gaulle… ».

Référence : Morillot J. Petit « d » pour un grand homme. La Revue 2014; 41: 129.


 
En dollars constants, la rémunération — salaire, bonus et participation au capital-actions — versée aux patrons de 350 plus grandes sociétés américaines atteint en moyenne la somme de 15,2 millions$ en 2013, soit moins qu’avant la Grande récession (18,5 millions$ en 2007) et qu’en l’an 2000 (20,2 millions$).

Mais c’est quand même une majoration de 837% depuis 1978. Depuis 35 ans, le ratio du salaire d’un travailleur moyen par comparaison avec celui d’un P.D.G. d’une grande entreprise, est passé de 1/30 à 1/295.

Référence : P.-d.g. et heureux de l’être


 
Pendant quatre siècles, le port de Macao — situé dans le sud de la Chine — fut une colonie portugaise. En 1999, au moment de sa rétrocession à la Chine, la principale activité économique de la ville était le secteur des jeux de hasard.

Deux ans plus tard, le gouvernement chinois refusait de renouveler la concession accordée au principal propriétaire de casinos de la ville. Cette nationalisation s’est avérée extrêmement profitable pour l’État. En effet, l’industrie du jeu est en croissance rapide depuis que les nouveaux riches chinois peuvent maintenant se rendre librement à Macao pour y miser une partie de leur fortune.

En 2005, les mises y égalaient celles de Las Vegas (5 milliards$). En 2007, elles avaient doublé, à 10,5 milliards$. Aujourd’hui, on estime qu’on y mise quatre fois plus d’argent que dans l’ancienne capitale mondiale du jeu.

Là où Las Vegas domine encore, c’est dans cette association réussie entre le jeu et les arts du spectacle.

Références :
Chine : un siècle de photos par National Geographic
Macao


 
Selon une étude réalisée conjointement par l’Université de Montréal, le Centre hospitalier Sainte-Justine et l’Université du Michigan auprès de 991 filles et 1006 garçons du Québec, l’exposition à la télévision dès l’âge de deux ans est lourde de conséquences pour les enfants, principalement en raison de son encouragement en faveur d’un mode de vie passif.

Chez les enfants d’âge préscolaire, chaque heure passée devant la télévision favorise la sédentarité et la consommation d’aliments mauvais pour la santé — notamment ceux annoncés — augmente conséquemment l’indice de masse corporelle et le risque de victimisation par les camarades de classe. De plus la fréquentation télévisuelle correspond à une diminution future de l’intérêt en classe et de la réussite en mathématique (sans effet négatif sur l’apprentissage de la lecture).

Référence : L’exposition précoce à la télévision a des effets négatifs et durables sur les jeunes enfants


 
On doit distinguer le cauchemar du mauvais rêve. Les agressions physiques sont les thèmes les plus souvent rapportés dans les cauchemars : les mauvais rêves sont surtout caractérisés par des conflits interpersonnels.

Après avoir analysé près de 10 000 rêves, Geneviève Robert et Antonio Zadra, chercheurs au département de psychologie de l’Université de Montréal, concluent que les cauchemars ont une portée affective plus grande que les mauvais rêves. Même si la menace de mort est un thème courant dans les cauchemars, la peur n’est pas toujours au rendez-vous, puisqu’elle est absente de la plupart des scénarios de mauvais rêves et du tiers des cauchemars.

Les hommes rêvent plus souvent aux désastres, aux calamités, aux invasions d’insectes ou de vermine que les femmes. Celles-ci ont tendance à mettre en scène des conflits interpersonnels plutôt que des agressions physiques.

Référence : Les agressions physiques sont des thèmes récurrents des cauchemars


 
La chirurgie a accompli d’immenses progrès au cours de la Première Guerre mondiale, en dépit de son caractère expéditif.

Si ce conflit a fait 18,6 millions de morts, il a aussi fait 21 millions de blessés. On estime que les soldats blessés le sont sept ou huit fois avant de quitter le front définitivement.

Références :
Cent ans de guerre
Pertes humaines de la Première Guerre mondiale


 
En 2009, Toronto devenait la première ville en Amérique du Nord à avoir instauré l’obligation de prévoir un toit vert pour tous les nouveaux bâtiments résidentiels, commerciaux et institutionnels de plus de 2000 mètres carrés.

Selon les exigences de la ville, la surface recouverte d’un toit vert devra être comprise entre 20 et 60%, en fonction de la taille du bâtiment.

Références :
Toitures végétalisées obligatoires à Toronto
Toronto: première ville nord-américaine à exiger des toits verts


 
Pourquoi un Biergarten s’appelle-t-il ainsi ? Au XVIe siècle, en Allemagne, on interdit la fabrication de la bière l’été : à l’étape préliminaire de l’ébullition de l’eau, les feux causent trop d’incendies.

Les brasseurs doivent donc fabriquer de la bière l’hiver et l’entreposer au frais jusqu’à l’été.

Afin de protéger les caves des rayons chauds dès le printemps, les brasseurs découvrent le marronnier. Ses larges feuilles forment un couvert végétal opaque et ses racines horizontales n’endommagent pas les caves. De plus, sa floraison s’amorce en même temps que la saison des pique-niques.

Il n’en fallait pas plus pour que des brasseurs aient l’idée d’installer des banquettes et des tables directement au-dessus des caves — et donc sous les marronniers — pour que le jardin de la bière (ou Biergarten) soit né.

Référence : Hassert N. Bière et marronniers, une histoire d’amour. Quatre-temps 2014; vol. 38 no 2: 12.


Liste de tous les faits divers (des plus récents aux plus anciens)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


En après-midi au Festival de jazz

2 juillet 2014
Amuseur de rue
Une acrobate sous la canicule
Devant la Place des Arts
La fanfare Bourbon Street à l’oeuvre
Quelques festivaliers, les pieds dans l’eau

Samedi dernier, en après-midi, je me suis rendu sur le site du Festival de jazz. J’en ai rapporté les photos ci-dessus.

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 40-150 mm R (la deuxième photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/500 sec. — F/8,0 — ISO 200 — 23 mm
2e  photo : 1/1600 sec. — F/4,6 — ISO 200 — 70 mm
3e  photo : 1/500 sec. — F/8,0 — ISO 200 — 12 mm
4e  photo : 1/640 sec. — F/7,1 — ISO 200 — 40 mm
5e  photo : 1/500 sec. — F/8,0 — ISO 200 — 18 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel