Vienne — Le sud de Landstrasse (sans le Belvédère)

17 mars 2012

 
Après le monument commémorant la libération de Vienne par l’armée soviétique en 1945, nous apercevons le Palais Schwarzenberg (de 0:11 à 0:17).

Construit de 1697 à 1711 selon les plans de Johan-Lukas von Hildebrandt (mais modifié peu après par Johann-Bernhard Fischer von Erlach), ce palais abrite de nos jours l’Ambassade de Suisse, un hôtel et un restaurant.

Depuis 1897, l’ancienne Église de l’hôpital impérial (de 0:29 à 0:36) est devenue celle de la communauté polonaise de Vienne. Oeuvre de Nicolò Pacassi, l’Église Notre-Dame de la Garde fut construite de 1755 à 1763. Une statue du pape Jean-Paul II, originaire de Pologne et béatifié en 2011, a fièrement été ajoutée devant le côté droit de la façade.

De 0:38 à 0:42, il s’agit d’un immeuble créé en 1891 par Otto Wagner. De 0:50 à 0:58, nous voyons l’église du Couvent des Salésiennes (1717-1730), œuvre de Donato Felice d’Allio.

Membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) depuis 2007, le Nigeria entretient une ambassade importante à Vienne (à 0:59) puisque c’est dans la capitale autrichienne qu’est situé le secrétariat de l’OPEP.

À 1:02, nous voyons l’Ambassade d’Italie. Elle occupe l’ancien Palais d’été du prince Metternich. Inspiré du Palais Farnèse à Rome, ce bâtiment fut érigé de 1846 à 1848 pour contenir les nombreuses oeuvres d’art que le prince collectionna durant sa carrière.

La vidéo se termine par une longue promenade dans le Jardin botanique de l’Université de Vienne.

À sa création, en 1754, il s’agissait du jardin de plantes médicinales de l’impératrice Marie-Thérèse. Agrandi au XIXe siècle, c’est aujourd’hui un lieu de recherche en botanique disposant de plus de neuf milles espèces végétales.

Il est à noter que certaines des photos (celles en noir et blanc) sont en réalité des photos prises à l’aide d’un appareil-photo infrarouge.


Voir aussi : Liste des diaporamas de Vienne

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Nourriture halal : controverses futiles

16 mars 2012
Cantine de mets halal à New York

La nourriture halal est celle qui est préparée conformément prescriptions de la religion musulmane. Les aliments halal sont le sujet de deux polémiques récentes.

Le mois dernier, une candidate à l’élection présidentielle française déclarait que la totalité de la viande distribuée dans la région parisienne était halal. De plus, elle annonçait son intention d’intenter des procédures judiciaires pour « tromperie sur la marchandise » puisque l’étiquetage de ces aliments n’en informerait pas les consommateurs. Cette déclaration a soulevé beaucoup d’inquiétude.

Essentiellement, tout cela s’est avéré sans fondement : cette candidate a simplement été induite en erreur par un reportage télévisé mal fait. Toutefois, cela nous amène à nous poser une première question : « La nourriture halal, représente-t-elle un danger ? »

Une autre préoccupation découle d’une controverse dont l’origine remonte à un appel d’offre du Ministère de la sécurité publique du Québec destiné à fournir en prison de la nourriture cachère ou halal aux détenus juifs ou musulmans.

Il y a deux jours, le porte-parole du PQ en matière d’agriculture — lui-même vétérinaire — qualifiait de cruel l’abattage rituel des animaux de boucherie et, conséquemment, contraire aux valeurs québécoises. D’où la seconde question : « L’abatage rituel est-il cruel ? »

L’innocuité de la viande halal

Dans l’islam, le terme « halal » signifie ce qui est permis ou autorisé pour le pratiquant. La viande halal doit répondre à des critères précis : l’animal égorgé doit être conscient, sa tête tournée vers La Mecque (ce qui est rarement respecté au Québec) et des paroles précises doivent être prononcées.

La nourriture halal a le même aspect, la même odeur, la même texture et le même goût que la nourriture qui ne l’est pas. En somme, la nourriture halal ne contient aucune substance chimique particulière qui permettrait de l’identifier.

Les Musulmans croient que Dieu exige qu’ils mangent halal, tout comme les Chrétiens croient que l’hostie consacrée contient le corps du Christ. Et de la même manière que l’hostie consacrée contient le même nombre de calories que l’hostie qui ne l’est pas, la nourriture halal a exactement le même goût et la même composition que la nourriture ordinaire. En somme, c’est pareil… sauf pour le croyant : si vous ne l’êtes pas, il n’y a pas de différence.

L’identification de la nourriture halal

Certaines personnes ne veulent pas manger de nourriture halal ou cachère. C’est leur droit.

Parce que la certification halal ou cachère représente des coûts additionnels pour les fabricants, les aliments halal ou cachère coûtent habituellement plus cher. Mais ce n’est pas nécessairement le cas. Donc il est possible que de la nourriture présumément « ordinaire », trouvée à l’épicerie, soit en réalité halal ou cachère sans que le fabriquant ait senti le besoin de le préciser.

Devrait-on identifier la nourriture cachère ou halal ? Oui. Toutefois dans la longue liste des choses qu’on cache aux consommateurs, l’identification précise des constituants allergènes, la présence d’organisme génétiquement modifié et le nom du pays d’origine sont nettement plus prioritaires.

Quant à la précision de la certification halal ou cachère, elle est d’une importance très secondaire, compte tenu de la différence dérisoire de ces aliments avec la nourriture « ordinaire ».

L’abattage rituel est-il cruel ?

Depuis longtemps, les animaux de boucherie ne sont plus abattus à la ferme. On les transporte donc sur de longues distances vers un abattoir, habituellement situé à des heures ou des jours de distance. Au cours du transport, les animaux sont entassés les uns contre les autres, stressés, sans manger ni boire. Si bien qu’une partie d’entre eux décèdent en cours de route.

Arrivés à l’abattoir, les bovins, les moutons et les porcs doivent s’avancer dans des enclos de plus en plus étroits où finalement, une seule bête pourra passer afin d’y être électrocutée.

Entretemps, les employés guident les animaux à l’aide de tiges qui administrent des petits chocs électriques afin que les animaux avancent dans la bonne direction et accélèrent le pas. Afin de diminuer le stress des moutons, certains abattoirs néo-zélandais se servent de chiens pour faire avancer les animaux (comme ils le font aux champs).

Les gros animaux de boucherie sont d’abord assommés à l’aide d’une décharge électrique (électronarcose) avant qu’être égorgés.

Apparemment, tout ceci est conforme aux valeurs québécoises.

Alors que la réglementation française oblige les abattoirs à étourdir les animaux avant de les tuer, les viandes halal et cachère bénéficient d’une dérogation afin que les animaux soient abattus selon les rites religieux. Ces derniers consistent notamment à égorger l’animal encore conscient (comme on ébouillante le homard sans l’assommer au préalable).

Voilà enfin ce qui heurterait les valeurs québécoises. Comparé au reste, quel scandale, n’est-ce pas ?

Références :
Abattage rituel : le retour du refoulé
Des politiciens nourrissent une controverse sur la viande halal
Halal
Les propos de Le Pen sur la viande halal démentis par les professionnels
L’offensive anti-viande halal de Marine Le Pen
Viande halal – L’abattage rituel heurte les valeurs québécoises, selon le PQ
Viande halal : les experts de l’industrie se font rassurants, les politiciens réclament l’étiquetage

Compléments de lecture :
Arabes vs Musulmans
Impopularité d’Al-Qaida chez les Musulmans
La lapidation ou la barbarie participative
Les boucs-émissaires

Détails techniques de la photo : Panasonic GH1, objectif M.Zuiko 12mm f/2,0 — 1/30 sec. — F/2,0 — ISO 30 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Jardin botanique de Vienne, en infrarouge

15 mars 2012
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Situé immédiatement à l’Est du Belvédère, le Jardin botanique de l’Université de Vienne est un parc à l’anglaise de huit acres.

À sa création, en 1754, il s’agissait du jardin de plantes médicinales de l’impératrice Marie-Thérèse. Agrandi au XIXe siècle, c’est aujourd’hui un lieu de recherche en botanique disposant de plus de neuf milles espèces végétales.

Ouvert au public (sauf ses serres), il est fréquenté par les Viennois eux-mêmes, mais plutôt délaissé par les touristes. C’est un oasis de verdure plaisant dans lequel les plantes sont toutes clairement identifiées.

Sa superficie est divisée en différents jardins caractérisés par la végétation qui y pousse.

Cliquez sur une des imagettes ci-dessous pour l’agrandir


Détails techniques : Canon Powershot G6 modifié
Photo du haut : 1/400 sec. — F/3,5 — ISO 50 — 7,2 mm
De la 1re à la 8e photo du bas : 1/400 sec. — F/3,5 — ISO 50 — 7,2 mm
9e photo   : 1/100 sec. — F/3,5 — ISO 50 — 11,2 mm
10e photo : 1/200 sec. — F/4,0 — ISO 50 — 10,2 mm
11e photo : 1/100 sec. — F/4,0 — ISO 50 — 9,1 mm
12e photo : 1/125 sec. — F/4,0 — ISO 50 — 20,7 mm

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à l’infrarouge noir et blanc, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Dieu contre les puissants de ce monde

13 mars 2012

Autrefois, ceux qui s’engageaient dans la prêtrise ou dans la vie religieuse consacraient une bonne partie de leur existence à soulager la misère des autres. Ici même au Québec, pendant des siècles, toutes les œuvres de charité ont été mises sur pied à l’initiative du clergé. Tous nos hôpitaux et nos écoles étaient la propriété de communautés religieuses.

Celles-ci pouvaient compter sur un immense bassin de bénévoles — c’est-à-dire tous ces Religieux ayant fait vœux de pauvreté — pour s’occuper des blessés, des analphabètes, des pauvres, des handicapés, et des laissés pour compte.

Mais une révolution sociale, survenue dans les années 1960, a incité de nombreuses personnes à quitter la vie religieuse. De plus, quand la médecine moderne s’est mise à dépendre moins du dévouement du personnel soignant que de techniques sophistiquées et de machines coûteuses, et quand le boom des naissances d’après-guerre a dépassé la capacité d’accueil des écoles existantes, l’investissement nécessaire a outrepassé les moyens financiers des communautés religieuses. Si bien que l’État a pris la relève.

Conséquemment, le rôle social des Églises chrétiennes est devenu microscopique comparativement à ce qu’il était.

Mais les choses commencent à changer, ici comme ailleurs.

Les manifestations les plus importantes qui ont jalonnées le « Printemps arabe » ont eu lieu des vendredis, plus précisément au sortir des mosquées, alors que les Musulmans y avaient été chauffés à bloc par des sermons incendiaires.

Dans de nombreuses villes occidentales, le mouvement des indignés a bénéficié de l’appui de religieux qui leur ont offert l’hospitalité en dépit de déchirements internes de leur congrégation.

Encore plus significatif est le cas de ces prêtres américains qui invoquent Dieu pour s’opposer aux saisies aveugles des banques contre leurs ouailles sans être aussitôt accusés d’être communistes, comme le veut la coutume de ce pays.

Depuis 2005, Ryan Bell est le curé de l’église Adventiste du Septième jour à Hollywood, en Californie. Il a entrepris de lutter en faveur d’une plus grande justice sociale en s’appuyant entre autres sur cette citation de l’Ancien testament (Jérémie 5:26-29) :
   • 26 – Parce qu’il s’est trouvé parmi mon peuple des méchants qui dressent des pièges comme on en dresse aux oiseaux, et qui tendent des filets pour surprendre les hommes.
   • 27 – Leurs maisons sont pleines des fruits de leurs tromperies, comme un trébuchet est plein des oiseaux qu’on y a pris : c’est ainsi qu’ils deviennent grands et qu’ils s’enrichissent.
   • 28 – Ils sont gras, ils sont vigoureux, et en même temps ils violent ma loi par les actions les plus criminelles. Ils n’entreprennent point la défense de la veuve; ils ne soutiennent point le droit du pupille, et ils ne font point justice aux pauvres.
   • 29 – Ne punirai-je point ces excès ? dit le Seigneur, et ne me vengerai-je point d’une nation si criminelle?

Afin de passer des paroles aux actes, ce pasteur protestant a dernièrement retiré les avoirs de son église à la Bank of America (plusieurs centaines de milliers de dollars) pour les placer ailleurs, afin de protester contre les saisies immobilières massives effectuées par cette banque.

Au cours des trois dernières années, plusieurs communautés religieuses américaines ont agi de la sorte. Au total, 16 millions$ ont été retiré des institutions financières jugées les plus rapaces : Bank of America, Wells Fargo and JPMorgan Chase.

Références :
A Hollywood, le révérend veut punir les banques au nom de saint Matthieu
La cathédrale Saint-Paul Inc.
Jérémie 5:26-29
Mortgage Crisis Inspires Churches to Send Lenten Season Message to Banks
Needed: Prophetic Voices for a Just Economy

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Vienne — Le nord de Landstrasse

12 mars 2012

 
Les plus anciennes traces d’activité humaine en Autriche (remontant à l’âge de bronze, il y a 3,200 ans) se trouvent dans l’arrondissement de Landstrasse.

De plus, c’est dans le petit village d’Erdberg, situé dans l’extrémité Sud-Est de l’arrondissement actuel de Landstrasse, que le roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion a été fait prisonnier au retour de la Troisième croisade, en 1192.

Annexé à Vienne en 1850, Landstrasse est un territoire de 7,42 km² — le double exact de la superficie de la Vieille ville — situé immédiatement à l’Est de celle-ci. Au moment de son annexion, ce territoire servait principalement à la culture maraichère.

De nos jours, il s’agit d’un quartier ouvrier et résidentiel, peuplé d’environ 86 000 habitants.

La présente vidéo concerne la partie de Landstrasse au nord de la rue Rennweg : celle-ci traverse en diagonale cet arrondissement.

Il s’agit d’une partie de Vienne que nous visiterons sommairement, essentiellement dans le but de nous rendre à deux attractions touristiques majeures de la capitale autrichienne, toutes deux consacrées à Hundertwasser, un des artistes les plus colorés et les plus originaux du XXe siècle.

Mais avant d’y arriver, nous apercevons (à 0:26) le marché St-Roch, situé en face de l’église St-Roch et St-Sébastien (de 0:28 à 0:46), construite de 1687 à 1721.

Puis nous passons rapidement devant la Maison Wittgenstein (à 0:56). Construite de 1926 à 1928, cet édifice austère (qui ne se visite pas) est considéré comme un chef-d’œuvre de l’architecture moderne, inspiré du style dépouillé d’Adolf Loos.

De 1:15 à 2:04, nous arrivons enfin à l’Hundertwasserhaus, ce qui signifie « Maison d’Hundertwasser » (qui y a effectivement habité quelques temps). Il est à noter qu’en anglais, le nom allemand Hundertwasser ne se traduit pas par Under Water (sous l’eau) mais plutôt Hundred Water (cent eaux).

Cet édifice, construit de 1983 à 1986, fait suite à une demande écrite du Chancelier de la république autrichienne adressée en novembre 1977 au maire de la ville de Vienne.


 
On compare souvent son concepteur, l’artiste autrichien et architecte autodidacte Friedensreich Hundertwasser avec le catalan Antoni Gaudí. Les deux ont créé des édifices colorés, aux formes organiques et tous deux décorent leurs bâtisses d’éclats de tuiles de céramique (c’est-à-dire de trencadis).

Hundertwasser se distingue par des préoccupations environnementales absentes chez Gaudí. Il est le premier à végétaliser le toit et les terrasses de ses immeubles. Les planchers y sont volontairement inégaux et chaque fenêtre est différente. La première ligne du contrat de location des appartements stipule le droit du locataire de colorer le pourtour de ses fenêtres à sa guise jusqu’à la distance d’un bras.

L’Hundertwasserhaus renferme 52 logements, quelques locaux commerciaux (dont une boutique de souvenirs qui sert de café-restaurant) ainsi que seize terrasses privées et trois terrasses communautaires.

Dans l’élaboration de ce projet, Hundertwasser a dû faire quelques concessions au Bureau d’urbanisme de la ville et ainsi renoncer aux toilettes à humus et au pâturage pour moutons de la terrasse…

De 2:10 à 2:17, nous sommes dans le Musée des faussaires, ouvert depuis 2005. Dans ce tout petit musée, les œuvres peuvent être achetées et par conséquent, ne sont pas toujours les mêmes.

Nous arrivons finalement (de 2:22 à 2:52) à la Maison des Arts de Vienne, ouvert 1991, et consacrée principalement aux œuvres d’Hundertwasser.


Voir aussi : Liste des diaporamas de Vienne

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’heure d’été

10 mars 2012

Depuis 2007, la norme nord-américaine pour l’heure avancée est du deuxième dimanche de mars au premier dimanche de novembre. En somme, la nuit prochaine, à 2h du matin, il sera soudainement 3h.

En Europe, le passage à l’heure d’été se fera le dimanche 25 mars prochain. Au total, plus de 1,5 milliard de personnes modifieront légèrement leur cycle veille-sommeil ce mois-ci.

L’heure d’été est une idée de l’inventeur et homme politique américain Benjamin Franklin — publiée dans Le Journal de Paris en 1784 — alors qu’il séjournait dans la capitale française. Cette idée avait pour but de bénéficier d’un meilleur ensoleillement et de réduire la consommation d’énergie.

De nos jours, les économies réalisées pendant ces huit mois, pour la France seulement, seraient de l’ordre de 250 000 tonnes d’équivalent pétrole.

Toutefois, une étude canadienne, publiée en 1996 dans The New England Journal of Medicine, révélait que le risque d’accident automobile augmentait de 0,7% le lundi qui suit l’adoption de l’heure d’été.

D’autres chercheurs ont analysé les données du Registre suédois des infarctus du myocarde pour la période de 1987 à 2006, afin de savoir si le changement d’heure avait une incidence sur les crises cardiaques. Leurs résultats, publiés en 2008 dans cette même revue médicale, révélaient que les infarctus augmentaient de 5 % durant les trois jours qui suivent l’adoption de l’heure d’été et diminuaient de 1,5 % dans les jours qui suivaient l’adoption de l’heure normale, à l’automne.

La même année, une étude australienne révélait, dans la revue Sleep and Biological Rhythms, que la fréquence des suicides chez les hommes augmentait au cours des semaines qui suivent l’instauration de l’heure d’été.

On peut donc se demander ce qui nous empêche de profiter de cette économie à l’année longue et conséquemment, d’éviter les inconvénients associés à ce rituel qui se répète de manière opposée deux fois l’an.

Références :
Changement d’heure 2012, 2013, 2014…
Daylight Savings Time and Traffic Accidents
Heure d’été
Is Daylight Saving Time Bad for Your Health?
Shifts to and from Daylight Saving Time and Incidence of Myocardial Infarction

Parus depuis :
Le Parlement européen s’interroge sur l’utilité du changement d’heure (2018-02-08)
Le Québec pourrait-il à son tour adopter la fin du changement d’heure? (2019-03-09)
La Colombie-Britannique ne veut plus changer l’heure (2019-10-30)
Le Sénat américain vote contre le changement d’heure (2022-03-17)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La naissance des italiques

7 mars 2012
Cliquez sur l’image pour l’examiner de plus près

À l’époque de l’Empire romain, tout était écrit ou gravé à l’aide de majuscules. C’est durant le règne de Charlemagne, vers l’an 780, qu’ont été inventées les minuscules. Mais il faudra attendre la Renaissance pour que naissent en Italie les italiques (d’où leur nom).

En 1501, le graveur et orfèvre Francesco Raibolini (connu sous le nom de Francesco Griffo) crée les premières italiques pour le compte de l’imprimeur vénitien Aldo Manuce (ou Aldus Manutius, en latin).

Ces caractères étaient non seulement très légèrement inclinées vers la droite mais étaient surtout plus étroits que les minuscules ordinaires (appelés caractères romains). Grâce à ces caractères plus compacts, l’imprimeur eut l’idée de créer des livres aux pages moins larges qui, malgré leurs dimensions réduites, pouvaient contenir tout l’œuvre sur moins de pages. Il inventa donc le livre de poche, moins cher et plus maniable, ce qui fit sa renommée et sa fortune.

Aujourd’hui, il nous apparait normal de choisir à l’ordinateur une police de caractères qui se décline en lettres ordinaires, en italiques et en caractères gras. Au début de la Renaissance, personne n’aurait eu l’idée de les mélanger dans une même phrase : les livres étaient imprimés soit en caractères romains ou soit en italiques. Tout au plus, pouvait-on choisir des caractères différents pour imprimer la préface, le résumé au début d’un chapitre, ou les remarques placées dans les marges du texte.

La photo ci-dessus est la première page (mesurant 11 x 17,2 cm) de l’avant-propos d’un livre imprimé à Paris en 1538 par l’imprimeur le plus influent de la Renaissance française, Simon de Colines. Les quatre pages de cet avant-propos sont en italiques alors que les pages qui suivent sont en caractères romains. Cet imprimeur avait imprimé du texte en italiques pour la première fois dix ans plus tôt, soit plus d’un quart de siècle après Aldo Manuce.

On remarquera que le bloc de texte n’est pas placé au milieu de la page : sa disposition suit une ligne imaginaire en diagonale qui part du coin supérieur gauche et le coin inférieur droit de la page. La première lettre du texte (un « N ») est une lettrine à fond criblé (sous-entendu : …de points blancs) et décorée d’arabesques végétales. Aucune majuscule n’est inclinée : il faudra attendre Claude Garamont pour que les majuscules italiques soient inclinées comme les minuscules qui les accompagnent. Pour terminer, notons les esperluettes (« & ») qui sont formées de la fusion d’un « E » majuscule et d’un « t » minuscule.

Chez Simon de Colines, la partie ascendante des « b », « d », « h », et « l » se termine par une courbe vers la droite. Cela contribue à créer l’illusion que l’ensemble des caractères sont plus inclinés qu’ils ne le sont en réalité.

La partie la plus ancienne de cette époque s’appelle la Haute Renaissance : les italiques n’y étaient inclinées que de 2 à 10 degrés. Au cours de la Renaissance tardive (ou Maniérisme) qui suivit, les italiques deviennent plus penchées, ce qui rend plus évidente la nécessité de leur attribuer des majuscules obliques (ce que le fondeur de caractères Claude Garamont fut le premier à faire).

Il est à noter que Simon de Colines fait partie d’un petit groupe d’imprimeurs huguenots installés à Paris, liés par des liens de parenté (voir Post-scriptum), et qui domineront l’édition au cours de la Renaissance française par la qualité de leur production.

Même dans les musées, il est rare que des livres de la Renaissance soient exposés. La raison est simple : les pages de ces livres s’oxydent et brunissent à la lumière.

Les Montréalais qui seraient intéressés à voir de tels documents sont chanceux; au premier étage de la Grande Bibliothèque se tient une exposition où sont présentés plus de 80 livres de cette époque, dont LE chef-d’œuvre de la Renaissance, Hypnerotomachia Poliphili, imprimé par Aldo Manuce en 1499.

On peut y voir des écrits de l’humaniste Henri Estienne Jr (fils de Robert Estienne), un livre d’heures de 1516 dont il n’existe plus que trois exemplaires à travers le Monde, et des livres des plus célèbres imprimeurs de l’époque dont un de Robert Estienne (dans lequel on peut voir les « Caractères grecs du Roy » qui ont rendu célèbre Claude Garamont).

L’exposition est gratuite. Elle se tient depuis le 14 février dernier jusqu’au 27 janvier de l’an prochain.

Références :
Bringhurst R. Holding ideas in the hand — The Physics & Metaphysics of Renaissance Letterforms. Serif, 1995, 2: 15-24.
Italique (typographie)


Post-scriptum :

La dynastie parisienne des Estienne commence par l’imprimeur Henri Estienne (1470-1520), dont la veuve épouse son associé, Simon de Colines (1480-1546). Celui-ci utilise des caractères qu’il a gravés ou qui l’ont été par son graveur Antoine Augereau. Ce dernier aura lui-même une brève carrière d’imprimeur.

Robert Estienne (1503-1559) est le second fils d’Henri Estienne et conséquemment, le beau-fils de Simon de Colines. Imprimeur du roi de France, il commande des caractères grecs puis romains à Claude Garamont, un typographe qui a fait son apprentissage auprès d’Antoine Augereau.

Les caractères Garamond (avec un « d ») ont été ainsi nommés en l’honneur de Claude Garamont (avec un « t »), fondeur de caractères pour Robert Estienne.

Ce dernier épouse Perrette Bade, fille de l’imprimeur bourguignon Josse Bade (1462-1535). Celui-ci est le géniteur de trois filles qui épouseront des imprimeurs parisiens : en plus de Robert Estienne, Michel de Vascosan (1500-1576) et Frédéric Morel (1523-1583).

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Vienne — Le Nord-Ouest de la Vieille ville

5 mars 2012

 
À la suite de l’incendie qui a endommagé la cathédrale Saint-Étienne à la fin de la 2e Guerre mondiale, on a restauré l’église. Mais les édifices qui lui faisaient face, totalement détruits par cet incendie, ont été remplacés par des édifices modernes. Ce sont eux qu’on voit au début de la vidéo.

L’un d’eux est le centre commercial Haas Haus (de 0:12 à 0:29). Créé par l’architecte autrichien Hans Hollein en 1990, il abrite des boutiques au rez-de-chaussée et des bureaux aux étages supérieurs. Le restaurant Do & Co, qui occupe partiellement les derniers étages de l’édifice, offre une vue exceptionnelle sur la cathédrale.

Au retour de la Troisième croisade, Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre, est fait prisonnier en 1192 au sud-est de Vienne. Sa rançon énorme (deux années de recettes pour le royaume anglais) servira, entre autres, à combler le fossé (« graben » en allemand) qui entourait la ville. Un segment rectiligne de cet ancien fossé porte aujourd’hui le nom de Graben : c’est une des rues les plus prestigieuses de Vienne (de 0:31 à 1:32).

En 1679, la dernière grande peste ravagea Vienne. L’empereur Léopold 1er promis alors d’ériger un monument de grâce à la fin de l’épidémie. Pour cette raison, ce monument, situé au milieu du Graben, est appelé « Colonne de la peste » (de 1:17 à 1:19).

Il existe tellement d’églises baroques extraordinaires à Vienne que ce qualificatif perd son sens dans cette ville. Une d’entre elles est l’église Saint-Pierre (de 1:58 à 3:05), construite de 1703 à 1753 par Johan-Lukas von Hildebrandt. En voici quelques attraits :

   • à 2:33, la chaire dorée est due au sculpteur Matthias Steinl.
   • œuvre du peintre Johann-Michael Rottmayr, très actif à Vienne, la fresque qui décore l’intérieur de la coupole représente l’Assomption de Marie (de 2:16 à 2:19).
   • du côté droit de la nef, faisant le pendant à la chaire, un relief plaqué or et argent (à 2:48), dû au sculpteur Lorenzo Mattielli, est dédié à Saint Jean Népomucène. Ce dernier était le confesseur de la reine de Bohème : il fut torturé et précipité du pont Charles, à Prague, pour avoir refusé de révéler au roi le secret de la confession.
   • en plus de la fresque de la coupole, Johann-Michael Rottmayr a peint également le retable qui orne la chapelle au centre de la photo à 2:51, dédié à Saint François de Sales.

S’il existe en Europe de nombreux bars à vin, Vienne est la seule ville que je connaisse à posséder un bar où on ne sert que du champagne (à 3:16).

La plus grande place publique de la Vieille ville doit son nom (« Am Hof », ce qui signifie « À la cour ») au fait qu’elle donnait accès au palais (aujourd’hui disparu) du premier duc d’Autriche. De nos jours, la Colonne de la Vierge (à 3:21) est au centre de cette place. Ce monument commémore la fin de la Guerre de Trente Ans, qui a dévasté l’Europe centrale de 1618 à 1648.

Sur cette place, on trouve également la Kirche Am Hof (à 3:22), dont la façade baroque — créée par Carlo-Antonio Carlone en 1662 — est ornée d’un grand balcon à balustrade. Sobre, l’intérieur est un mélange harmonieux d’éléments baroques et surtout néo-classiques.

À cinq minutes de marche vers l’ouest, on tombe sur la Place Freyung où des artisans offrent leur marchandise (de 4:00 à 4:17). Cette place borde l’église des Écossais (de 4:20 à 4:29). Cette dernière a été fondée par des moines bénédictins irlandais à une époque les Autrichiens appelaient l’Irlande « Nouvelle-Écosse ». Après plusieurs destructions, les architectes italiens Silvesto Carlone et Andrea-Felice d’Allo lui donnèrent, de 1643 à 1648, son aspect baroque actuel.

De 4:43 à 5:07, nous sommes sur la Place des Juifs, au cœur de l’ancien ghetto. Le Monument aux victimes juives du Nazisme (de 4:43 à 4:54) est l’œuvre de l’artiste britannique Rachel Whiteread. Celle-ci a choisi de symboliser — par les parois de sa sculpture, en forme de tranches de livres — le devoir de mémoire à l’égard des 65,000 Juifs autrichiens victimes de l’holocauste.

La statue d’Ephraim Lessing (4:59), réalisée par Siegfried Charoux, orne également cette place. Lessing est un critique littéraire et un auteur de théâtre dont l’œuvre littéraire prône la tolérance religieuse envers les Juifs. À 5:01, on voit la plaque « Le batême du Christ » qui surmonte un message médiéval antisémite.

La Fontaine d’Andromède (à 5:12) se trouve dans la cour extérieure de l’Ancien hôtel de ville. Créée par le sculpteur Raphael Donner en 1741, elle illustre le mythe d’Andromède, délivrée par Persée du monstre marin qui allait la dévorer. C’est du balcon en fer forgé qu’étaient lues les ordonnances du Conseil municipal.

À 5:14, on voit la façade de l’Ancien hôtel de ville puis celle de la Chancellerie de Bohème (de 5:17 à 5:20). Cette dernière a été édifiée de 1709 à 1714 par le meilleur architecte autrichien de l’époque, Johann-Bernhard Fischer von Erlach. Les sculptures qui ornent cette façade sont de l’italien Lorenzo Mattielli.

L’étroite église Notre-Dame-du-rivage (de 5:22 à 5:42) tire son nom d’un bras du Danube qui, autrefois, coulait à proximité. À l’origine, l’église était située contre le mur de la ville, près d’une de ses portes. Son clocher heptagonal — c’est-à-dire à sept côtés — fait allusion aux sept douleurs de la Vierge : il est surmonté d’une flèche de pierre ajourée, achevée en 1417. Son portail, surmonté d’un baldaquin sculpté, est décoré de sculptures et de mosaïques dorées.

Tout comme la Sainte Chapelle à Paris, l’autel et les viraux de l’abside sont de style gothique rayonnant. Cette partie de l’église actuelle a été achevée en 1367 sur le site d’une ancienne chapelle, et était probablement destinée à servir de caveau familial pour son propriétaire de l’époque. En 1391, l’édifice est vendu au baron Hans von Liechtenstein-Nikolsburg, qui décide alors d’en faire un lieu de culte public en ajoutant la nef actuelle, construite de 1394 à 1414. L’une et l’autre de ces deux parties, presque de tailles égales, ne sont pas tout-à-fait dans le même axe.

De chaque côté du maitre-autel néo-gothique, on trouve deux panneaux peints, œuvres anonymes de 1460, représentant le Couronnement de Marie (à droite) et l’Annonciation (à gauche). Le buffet d’orgue (à 5:42) date de 1515.

C’est dans cette église que sont conservés les restes de Saint Clément-Marie Hofbauer, le patron de la ville de Vienne. Tous les dimanches depuis 1995, on y célèbre une messe en français, pour le bénéfice de la communauté francophone de Vienne.

L’église Saint-Rupert (de 5:44 à 5:52) est le plus vieil édifice religieux de Vienne, bâti au XIIe siècle sur le site d’une chapelle fondée en 740.

De 6:06 à 6:12, nous passons en revue trois attraits touristiques du Hoher Markt (ce qui signifie Marché Haut) : la Fontaine de Joseph (reconstruite en 1732 par Joseph-Emmanuel Fischer von Erlach), le minuscule Musée Romain, et l’extraordinaire horloge Ankeruhr.

Chef-d’œuvre Art nouveau, l’horloge a été fabriquée d’après les plans du peintre Franz Matsch entre 1911 et 1917. Elle fait le pont entre deux édifices. À chaque heure, un personnage différent traverse ce pont : entre autres, l’empereur romain Marc Aurèle (décédé à Vienne), Charlemagne, le poète allemand Walther von der Vogelweide, le prince Eugène de Savoie-Carignan (héro national), l’impératrice Marie-Thérèse et son époux François 1er, le compositeur Joseph Haydn. C’est sur la musique de ce dernier (un extrait de la Création) que défilent, à midi, les douze personnages de l’horloge.

Réalisé en 1530, le portail de la chapelle Saint-Sauveur (à 6:15) est un des rares exemples de style Renaissance à Vienne. À 6:27, c’est le portail baroque d’un palais anonyme construit de 1720 à 1720.

Voilà.


Voir aussi : Liste des diaporamas de Vienne

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Écrit par Jean-Pierre Martel


M. Harper défend mollement la Démocratie canadienne

2 mars 2012

La controverse des appels frauduleux survenus au cours de la dernière campagne électorale ne remet pas en question les résultats du scrutin; le gouvernement conservateur est majoritaire et il le demeurera peu importe l’issue de cette controverse.

Ce qui est en cause, c’est la Démocratie.

Tenter de décourager des électeurs d’aller voter en rendant cette tâche plus compliquée, c’est torpiller la Démocratie. Harceler des électeurs en leur faisant croire qu’un autre parti politique est responsable de cet harcèlement, c’est tenter de fausser leur choix.

La Démocratie est le pouvoir du peuple de choisir ses dirigeants. Idéalement, les gens devraient choisir leurs dirigeants d’après ce que les candidats se proposent de faire s’ils sont élus (ou réélus) et d’après leur compétence à gouverner. Dans l’exercice de ce choix, l’électeur doit tenir compte des antécédents des candidats, c’est-à-dire ce qu’ils ont accompli jusqu’ici.

Déjà, les stratèges politiques tentent d’orienter le vote d’après la personnalité des candidats, d’après l’image rassurante qu’ils projettent, d’après des slogans accrocheurs et d’après des campagnes de dénigrement ou des demi-vérités. Tout cela est regrettable, mais c’est parfaitement légal.

La ligne à ne pas dépasser est la légalité. Or cette ligne a été franchie.

Appeler, en se faisant passer pour Élections Canada, afin d’aviser des centaines électeurs qu’en raison d’un engorgement, ils devaient plutôt voter à un bureau de vote éloigné (et où ils n’étaient pas inscrits), c’est de la fausse représentation : or, qu’elle soit verbale ou écrite, la fausse représentation est illégale.

À l’heure actuelle, tous les indices portent à croire que certains stratèges du Parti conservateur ont été trop loin. Mais il n’est pas impossible que des zélés d’autres partis soient aussi fautifs. Aussi condamnables que soient leurs initiatives, on peut se rassurer à l’idée que nous vivons dans une société de droit et que les coupables devraient être démasqués et punis.

Par contre, ce qui est très inquiétant, c’est la stratégie utilisée jusqu’ici par le Premier ministre canadien pour se défendre. Ce que nous voyons, c’est son aveuglement politique et une agressivité — habituelle chez beaucoup de politiciens — qui consiste à accuser les autres des torts qu’on lui reproche.

Aujourd’hui, Radio-Canada nous apprend que le Premier ministre accuse l’opposition d’avoir aussi utilisé du télémarketing au cours de la campagne électorale. Ceci est une tactique de diversion : ce dont il est question, ce n’est pas le télémarketing politique — qui est légal et qui se fait depuis que le téléphone existe — mais d’un acte criminel, soit la fausse représentation.

Alors qu’il est trop tôt pour connaître l’ampleur de ce scandale, cette mauvaise foi évidente augure mal. En raison de la gravité des faits, on est en droit d’exiger du chef du gouvernement canadien qu’il se comporte en chef d’État et non en politicailleur.

De la même manière qu’on suspend un policier soupçonné d’agissements illégaux jusqu’à ce qu’il soit innocenté, M. Harper doit suspendre immédiatement les liens commerciaux qui unissent son parti à toute entreprise de télémarketing dont des employés ont déclaré avoir procédé à des appels illégaux.

De plus, au lieu de chercher des puces à ses adversaires, M. Harper doit se montrer intraitable dans sa détermination à restaurer la confiance de la population dans le processus électoral. En particulier, en défenseur auto-proclamé de la loi et de l’ordre, il a une occasion unique d’être cohérent et de faire adopter par le Parlement une loi prévoyant des peines minimales très sévères pour toute personne qui entreprendrait de nous priver du droit de choisir nos dirigeants.

Référence :
Appels frauduleux : Harper accuse les libéraux, l’opposition contre-attaque

Sur le même sujet :
Le despotisme de Stiveniev Harperoff
Torpiller la démocratie canadienne

Parus depuis :
Appels trompeurs: «scandaleux», dit le DGE (2012-03-30)
Appels frauduleux – Les conservateurs balaient les critiques du jugement (2013-05-15)
Point Chaud – Élections Canada en a assez des «tricheurs» (2013-10-15)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Torpiller la démocratie canadienne

1 mars 2012


 
Depuis quelques temps, sur la colline parlementaire fédérale, on aime beaucoup la Monarchie britannique, mais aime-t-on toujours la Démocratie canadienne ?

La Chambre des Communes a été muselée à de nombreuses reprises depuis que les Conservateurs forment un gouvernement majoritaire (c’est-à-dire depuis qu’ils sont capables d’imposer le bâillon). À l’époque où ils étaient minoritaires au Parlement, les Conservateurs ont décrété quelques abrogations-surprise au Parlement dans le seul but de le mater.

Voilà qu’on apprend qu’un ou plusieurs petits futés, travaillant pour des intérêts obscurs, ont tenté de faire obstacle à l’expression démocratique des citoyens dans quelques circonscriptions canadiennes lors des dernières élections fédérales.

Des appels frauduleusement effectués au nom d’Élections Canada, avisaient les électeurs de ne pas se rendre au bureau de vote prévu, mais d’aller plutôt voter à un bureau de vote situé à quelques dizaines de km plus loin et où ils n’étaient pas inscrits.

Un individu appelé Pierre Poutine, domicilié à une adresse fictive de Joliette (sur la rue des Patriotes, qui n’existe pas) aurait réservé les services de RackNine Inc. Cette entreprise de télémarketing, associée au Parti conservateur, est installée à Edmonton. Le téléphone portable de l’individu a été activé deux jours avant les élections auprès de Virgin Mobile et n’a servi que pour placer deux appels, tous deux destinés à RackNine.

Il semble que RackNine a relayé le message frauduleux envoyé par « Poutine » auprès de centaines d’électeurs ontariens.

La réalisation de cette fraude a nécessité la complicité de très nombreuses personnes. Or les complices dans cette affaire ont joui d’une étonnante impunité, ce qui laisse croire à une fraude cautionnée par les plus hautes instances de l’État.

Jugez-en par vous mêmes :
• Depuis quand Virgin Mobile ouvre-t-il un compte sans effectuer d’enquête de crédit (ce qui nécessite qu’on lui fournisse son identité véritable) ?
• Comment RackNine a-t-il accepté le mandat de « Poutine » sans lui ouvrir un compte et, conséquemment, demander une enquête de crédit ?
• Par quels moyens « Poutine » a-t-il rémunéré RackNine pour ses services ? Par carte de crédit ? Si oui, à quel nom ? Par chèque ? Si oui, de quelle compte bancaire ?
• Si « Poutine » s’est servi du compte d’un client existant de RackNine, de quel compte s’agit-il et comment en a-t-il pu en connaître l’existence ?
• Comment RackNine a-t-il pu demander à ses employés de lire le message de « Poutine » sans en prendre connaissance et, conséquemment, sans réaliser qu’il s’apprêtait à être complice d’un acte criminel ?
• De la même manière, comment « Poutine » a-t-il pu transmettre à RackNine la liste des numéros de téléphone à appeler ? S’il a utilisé la liste du Parti conservateur, comment a-t-il pu obtenir la permission de s’en servir ?
• Le Parti conservateur a-t-il interrompu ses relations avec RackNine ou a-t-il continué de faire affaire avec cette entreprise comme si de rien n’était ?
• Pourquoi le Premier ministre se contente-t-il d’accuser l’opposition de se livrer à une campagne dénigrement contre son parti plutôt que d’envoyer le message clair à des partisans zélés que si ceux-ci ont porté atteinte à la Démocratie canadienne, ils seront exclus de son parti ?

Références :
If Canadians Don’t Reprimand Harper’s Conservatives For RoboGate
Marketing strategist Stewart Braddick plays role in Conservative party’s electoral success
Documents show ‘Pierre Poutine’ owned disposable cellphone in robocall scandal
Robo-call furor focuses attention on massive Tory database
Robo-calls: ‘Pierre Poutine’ fingered in Elections Canada robo-call probe
Un autre «in and out» au Québec?
Faux appels électoraux – Un employé conservateur aurait quitté son emploi
Voter was told take 90-minute journey to cast ballot during federal election

Parus depuis :
Appels frauduleux – Élections Canada a été contactée 31 000 fois (2012-03-03)
La chasse au bureau de vote (2012-03-03)
Appels trompeurs: «scandaleux», dit le DGE (2012-03-30)
Appels robotisés illégaux : Michael Sona trouvé coupable (2014-08-14)

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Écrit par Jean-Pierre Martel