Programme nucléaire iranien : ça joue dur

16 novembre 2011

Shahriar est une ville iranienne d’environ 200 000 habitants située à 45 km à l’ouest de Téhéran. En périphérie se trouve deux bases militaires appartenant aux Gardiens de la Révolution islamique. L’une d’elles sert d’entrepôt à des missiles balistiques Shahab-3, dont la portée maximale peut atteindre 2 000 kilomètres, soit une autonomie suffisante pour frapper Israël.

Vendredi dernier, cette base a été le théâtre d’une importante explosion alors qu’on procédait à un retrait de missiles de l’arsenal sous la supervision du major général Hassan Moghaddam. Celui-ci a été tué, de même que seize gardiens de la Révolution. L’explosion a été d’une telle violence qu’elle a été entendue jusqu’à la capitale iranienne.

Ingénieur de formation, le général Moghaddam a étudié les sciences balistiques en Chine et en Corée du Nord. C’était l’architecte en chef du programme iranien de missiles sol-sol. Parmi les dignitaires présents lors de ses funérailles d’État se trouvait le Chef suprême du pays, l’ayatollah Ali Khamenei, ce qui témoigne de l’importance du disparu.

L’an dernier, le 12 octobre 2010, une explosion similaire avait fait au moins dix-huit morts au dépôt de munitions de Khorramabad, situé à 375 km au sud-ouest de Téhéran, où des missiles Shahab-3 étaient également entreposés.

Au cours des deux dernières années, trois scientifiques impliqués dans le programme nucléaire iranien ont été assassinés dans les rue de la capitale. (Note : Un quatrième assassinat s’est ajouté à cette liste, le 11 janvier 2012, soit après la publication de ce billet). De plus, un des principaux responsables de ce programme, Fereydoun Abbasi-Davani, a échappé de peu à une tentative d’assassinat le 29 novembre 2010 alors qu’il était au volant de sa voiture, en plein Téhéran.

L’an dernier, le virus informatique Stuxnet a infecté trente mille ordinateurs iraniens, soit environ 60% de tous les ordinateurs touchés par ce virus à travers le monde. Ce ver informatique dérègle les systèmes utilisés pour le contrôle de procédés industriels. Il est responsable des dommages logiciels survenus à l’usine iranienne d’enrichissement d’uranium de Nataz, ce qui a entrainé la fermeture temporaire de cette usine en novembre 2010.

Références :
Duqu
Escarmouches informatiques
Explosion at Shahab Missile Depot
Fereydoon Abbasi
Iranian missile architect dies in blast. But was explosion a Mossad mission?
Iran missile development commander killed in explosion
Iran wrestles Duqu malware infestation
Shahab-3
Shahriar
Tehran: blast at military base kills 17

Depuis la parution de ce billet :
(2012-01-11) La guerre feutrée du Mossad en Iran
(2012-01-11) Un scientifique nucléaire tué dans un attentat à Téhéran
(2012-06-01) Obama derrière l’augmentation des cyberattaques contre l’Iran
(2012-06-20) Le virus Flame est une création des États-Unis et Israël

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La situation du français au Québec : l’étude Paillé

15 novembre 2011

Le premier septembre dernier, je publiais un billet très critique sur la manière avec laquelle l’Office s’acquitte de son mandat.

Entre autres, je reprochais à l’Office ses cachoteries en retardant la publication de toute étude susceptible de troubler la paix linguistique au Québec.

Huit jours plus tard, sous la direction de sa nouvelle présidente, l’Office dévoilait une série d’études démographiques sur la situation linguistique du français au Québec. On doit donc féliciter l’Office pour sa plus grande transparence.

Je m’étais promis de ne pas me contenter de lire les communiqués émis par cet organisme mais plutôt de déchiffrer ces études afin d’essayer de comprendre pourquoi ce que j’entends autour de moi est en contradiction avec les conclusions rassurantes de l’Office au sujet de la place du français sur l’île de Montréal.

Depuis quelques jours, je me suis donc attelé à la lecture des 128 pages de la première des cinq études disponibles sur le site Web de l’Office, soit celle Michel Paillé.

Voici donc ce que j’en ai retenu.

Mais avant d’aller plus loin, permettez-moi de faire une digression pour me vider le cœur. En parcourant les documents sur le site de l’Office, j’ai découvert que c’était cet organisme qui avait fait la campagne « Merci de me servir en français ».

Cette campagne anonyme — anonyme dans le sens que les affiches ne précisaient pas le nom du ministère ou de l’organisme gouvernemental qui les finançait — visait apparemment à nous convaincre d’être reconnaissants lorsqu’on nous sert en français.

Être servi dans ma langue n’importe où au Québec est mon droit et non un privilège. Comme c’est le droit de n’importe quel Anglophone d’être servi dans la sienne partout au pays, y compris au Québec. Donc je ne comprends pas comment l’Office peut s’imaginer que je devrais me sentir chanceux qu’on me serve dans ma langue. Cela donne un aperçu inquiétant de la mentalité des gens que le Parti libéral a placé à la tête de cet organisme.

Voilà, c’est fait. Abordons maintenant le vif du sujet.

Tout d’abord il faut préciser que cette étude est principalement une analyse des données obtenues lors des recensements effectués par Statistiques Canada en 1996, 2001 et 2006.

Dans le texte qui suit, le mot Francophone définira non pas la personne dont la langue maternelle ou la première langue apprise est le français mais plutôt quiconque parle principalement cette langue à la maison.

Pour moi, une personne qui habite le Québec, née de parents francophones, mais qui lit principalement des textes en anglais, qui voit des films en version anglaise, qui écoute de la musique anglaise et surtout, qui parle anglais à la maison, n’est plus un Francophone.

Les Francophones sont passés de 53,8% à 52,6% de la population de l’île de Montréal entre 1996 et 2006. Les Anglophones sont passés de 24,1% à 23,9% au cours de cette période et les Allophones, de 22,1% à 23,5% (page 24).

Dans la couronne de Montréal, il est à noter que les Francophones sont passés de 85,2% à 83,7% entre 1996 et 2006, ce qui contredit l’Office. Celui-ci expliquait le déclin démographique des Francophones sur l’île par une migration de ces derniers vers les banlieues de Montréal. S’il y avait réellement eu un exode des Francophones vers les banlieues, leur proportion aurait augmenté plutôt que diminué légèrement (page 25).

L’étude révèle également que le taux de fécondité des Francophones et des Anglophones sont presque identiques alors que celui des Allophones est plus élevé (page 66).

À leur arrivée au pays en 2009, 64,1% des immigrants connaissaient déjà le français et 55,7% (en 2008) connaissaient déjà l’anglais. Leur total fait plus de 100% car 40,6% étaient déjà bilingues français-anglais (page 84).

Toutefois cela ne nous dit pas si, une fois devenus citoyens canadiens, les néoQuébécois choisissent de s’assimiler au français ou à l’anglais. Des informations précieuses à ce sujet sont fournies par ce que l’étude appelle les « substitutions linguistiques », un euphémisme pour dire la même chose.

Pour l’ensemble du Québec, en 2006, 54 655 ex-Anglophones et 162 945 ex-Allophones — pour un total de 217 600 personnes — étaient devenus Francophones. À l’opposé, 62 760 ex-Francophones et 157 480 ex-Allophones — pour un total de 220 240 personnes (soit légèrement plus) — étaient devenus Anglophones (page 102).

En 2006, les substitutions linguistiques contribuaient pour 2,4% des effectifs francophones alors qu’elles étaient beaucoup plus importante pour la communauté anglophone du Québec puisque cela représentait 22% de ses effectifs (page 101).

Le 26 août 1977, le parlement québécois adoptait la Charte de la langue française, communément appelée Loi 101. Avant 1976, 75,5% des substitution linguistiques des immigrants habitant l’île de Montréal se faisaient au profit de l’anglais, le reste (soit 24,5%) au profit du français. Cette substitution au profit de l’anglais avait chuté à 40,6% dans les années qui suivirent l’adoption de la Loi 101, pour s’établir en 2006 à 28,2%, soit un peu plus que la proportion d’Anglophones sur l’île, soit 23,9% (page 109).

Si l’importance démographique des Anglophones de l’île ne s’est pas accrue entre 1996 et 2006, c’est que la communauté anglophone est saignée par un solde migratoire négatif de 57 320 personnes, annulant tous les effets bénéfiques de l’assimilation des néoQuébécois (page 71).

Donc, après la lecture minutieuse de cette étude, je ne suis pas plus avancé : à écouter ce qu’on entend sur la rue et dans les transports publics, il est très évident qu’il y a beaucoup plus que 23,9% des Montréalais qui parlent anglais. Il me reste donc à lire les quatre autres études disponibles sur le site de l’Office pour essayer de comprendre pourquoi.

C’est à suivre…

Référence : Étude Paillé

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’âge des révoltes

14 novembre 2011


Avant-propos : On trouvera ci-dessous l’opinion que j’ai émise dans le cadre d’une courte discussion relative au texte Analyse sur la zone euro – Les marchés sont-ils responsables de la chute des gouvernements?, paru dans l’édition de fin de semaine du quotidien Le Devoir.


Extrait du texte : «Si on veut soustraire les États au pouvoir des marchés, il faut arrêter de s’endetter. Ce pouvoir, on leur a donné en s’endettant massivement.»

Il faudrait savoir ce qu’on veut. On ne peut pas demander aux États d’investir des centaines de milliards afin de sauver le système financier, de sauver de la faillite des géants industriels comme GM, stimuler l’économie et, dès que cela est fait, reprocher aux États de s’endetter.

Une partie non-négligeable de la dette actuelle des gouvernements occidentaux — plus du tiers dans le cas de La France — provient des plans de relance économique réclamés à grands cris par les investisseurs qui craignaient un autre crash boursier comme celui de 1929.

Conclusion : Oui au filet de sécurité étatique pour les investisseurs : non au filet de sécurité étatique pour le peuple. Réduisons les impôts aux riches et coupons dans les mesures sociales.

Un tel discours a fait son temps. Nous sommes entrés dans l’âge des révoltes. Les économies occidentales sont en déclin (déficit commerciaux colossaux), les gouvernements sont forcés d’adopter des mesures d’austérité qui appauvrissent leur propre population, alors que les spéculateurs s’en donnent à cœur joie en sapant l’économie mondiale.

Parus depuis :
Émeutes de 2011 en Angleterre (2011)
Printemps arabe (2011)
Tirs de balles de plastique : attend-on de tuer quelqu’un ? (2012-05-08)
Gilets jaunes: sous les radars (2019-01-25)
The ‘risk to democracy’ in Chile isn’t from protesters. It’s from Piñera and the 1% (2019-10-24)
Les manifestations au Liban sont “un moment de vérité pour le Hezbollah” (2019-10-25)
Analyse — Le monde entier descend dans la rue (2019-10-25)
Protests rage around the world – but what comes next? (2019-10-25)
Les racines de la révolte au Liban et ses perspectives (2019-10-29)
Une exigence planétaire : reconquérir la démocratie (2019-11-08)
L’homme qui a vu venir notre crise de l’information (2020-11-02)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le recyclage à la chinoise

13 novembre 2011
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Les médias occidentaux nous parlent souvent, à juste titre, de la pollution chinoise mais rarement du recyclage qu’on y pratique.

Il ne s’agit pas du recyclage à l’occidentale avec ces bacs verts le long des trottoirs, une ou deux fois par semaine, mais du recyclage à la chinoise.

Lorsque des quartiers entiers sont détruits pour faire place à des immeubles modernes, comme c’est le cas à Shanghai, on trie tout ce qui peut être réutilisé. On accumulera ici les poutres ou les planches de bois, là les portes et les fenêtres, ailleurs les escaliers en tire-bouchon (qui relient les étages), etc.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif 14-45mm
1re photo : 1/400 sec. — F/9,0 — ISO 100 — 18 mm
2e photo  : 1/250 sec. — F/6,3 — ISO 100 — 19 mm
3e photo  : 1/500 sec. — F/7,1 — ISO 100 — 14 mm
4e photo  : 1/60 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 20 mm

Note : Cliquez ceci pour voir le diaporama duquel ces photos sont extraites.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Une tempête dans un verre de Coke

10 novembre 2011


 
Mandaté d’adapter au marché québécois une publicité produite aux États-Unis, le bureau montréalais de l’agence Publicis a eu l’idée de remplacer la trame musicale originelle par la chanson Le pyromane du groupe québécois Karkwa.

Dès la mise en onde de cette publicité, lundi dernier, les passions se sont déchainées. On accuse le groupe d’être complice de l’impérialisme américain (symbolisé par Coca-Cola), de cautionner tous les torts de la compagnie, bref d’avoir vendu son âme au diable.

Personnellement, j’aurais préféré apprendre que cette chanson était devenue l’hymne de toutes les publicités de Coke à travers le monde, comme l’a déjà été la chanson La mer, de Charles Trenet, à une autre époque.

Le remplacement au Québec de la trame originelle par la chanson de Karkwa signifie qu’au lieu de verser des droits d’auteurs à Dieu-sait-qui, cet argent ira dans les poches d’un groupe d’ici.

Lorsqu’on sait que la grande majorité des artistes crèvent de faim, que la vente des CD est en chute libre depuis des années, que les œuvres musicales sont abondamment piratées, on devrait avoir honte de vouloir retirer le pain de la bouche d’un groupe de musiciens talentueux pour lequel j’ai le plus grand respect.

Références :
Musique et publicité – Karkwa répond à ses détracteurs
Publicité de Coca-Cola : Karkwa s’explique

Détails techniques de la photo : Canon Powershot G6 — 1/50 sec. — F/2,2 — ISO 50 — 11,2 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Faits divers No 5

7 novembre 2011

En 1935, une Berlinoise, Regina Jonas, devenait la première femme rabbin d’Allemagne. Elle décéda au camp de concentration d’Auschwitz en 1944.

L’année de ce décès, Li Tim-Oi devenait la première femme ordonnée prêtre par une église chrétienne, soit par l’Église anglicane.

Jusqu’ici, aucune femme n’a été ordonnée prêtre catholique puisque, selon les théologiens du Vatican, cela serait contraire à la Volonté de Dieu.

Références :
Ordination of women
Première femme rabbin ordonnée en Allemagne depuis la Shoah


 
Cette année, Volkwagen (2,02 millions de voitures) est devenu le deuxième plus important constructeur automobile, derrière GM (2,19 millions) et devant Toyota (1,79 million).

Référence : Chimits X, Petit Volkswagen est devenu très grand, La Revue, 2011, 14; 92-5.


 
Chez les bébés chinois, le taux de mortalité avant l’âge d’un an est de 40 pour mille fillettes et de 25 pour mille garçons. Dans les orphelinats de ce pays, 90% des enfants sont des filles.

Référence : Mataillet D, Chine – géant fragile, La Revue, 2011, 14; 108-11.


 
Parlant hongrois, les Magyars constituent la principale minorité linguistique de la Slovaquie : ils y forment dix pour cent de la population.

Depuis l’adoption de l’euro par ce pays, en janvier 2009, les Magyars préfèrent faire leurs courses de l’autre côté de la frontière, en Hongrie, où le forint ne cesse de plonger.

Par une écrasante majorité (344 voix contre 8), le Parlement hongrois a décidé, le 26 mai 2010, d’accorder la citoyenneté hongroise à tous les Magyards de Slovaquie, ce qui a pour effet de faciliter leur magasinage transfrontalier.

Références :
Les Magyars partent faire leurs courses en Hongrie
Gouraud JL, Le tribalisme en Europe, La Revue, 2011, 14; 116-9.


 
Les plus grands buveurs de bière sont respectivement (en litres par année) :
• les Tchèques (156,9 litres)
• les Irlandais (131,3 litres)
• les Allemands (115,8 litres)
• les Australiens (109,9 litres)
• les Autrichiens (108,3 litres)
• les Britanniques (99 litres)

Référence : Mataillet D, Connaissez-vous le monde d’aujourd’hui ?, La Revue, 2011, 14; 139.


Liste de tous les faits divers (des plus récents aux plus anciens)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’herboristerie Jacob Hooij

5 novembre 2011
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Le plus ancien quartier résidentiel d’Amsterdam s’appelle le Vieux-côté. C’est là qu’est située l’herboristerie Jacob Hooij & Cie, établie en 1743. C’est un des magasins les plus pittoresques d’Amsterdam. Depuis 130 ans, il est tenu par la famille Oldeboom.

On y trouve le type de marchandise que les marins hollandais rapportaient d’Orient au XVIIIe siècle : plus de 600 types d’herbes et d’épices (pour la cuisine ou pour usage médical), 30 sortes de thé, des huiles essentielles et de l’encens.

Entrer dans cette boutique est un peu comme emprunter une machine à remonter le temps. On y trouve également des remèdes homéopathiques (près de la fenêtre) et divers produits pour le corps (crèmes et lotions biologiques).

Les Amstellodamois y achètent surtout une spécialité nationale, les dropjes, une confiserie à base de réglisse, réputée efficace contre le mal de gorge. À droite de l’image, on voit quelques uns des bols à poissons dans lesquels les dizaines de sortes de dropjes sont offerts, dans des saveurs allant du doux au sur et au salé.

Détails techniques : Canon Powershot G6 — 1/5 sec. — F/2,5 — ISO 50 — 7,2 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Tunnel du mont Royal : un cadeau pour les terroristes

4 novembre 2011

Retenez bien ceci : « Tout ce qui peut arriver, finit toujours par survenir ».

Le tunnel du mont Royal a été construit de 1912 à 1916. Il traverse le mont Royal sur une longueur de 4,8 km.

Depuis un siècle, seuls des trains électriques l’empruntent puisque ce tunnel est dépourvu de tout système de ventilation qui permettrait de dissiper les gaz de combustion. On n’y trouve qu’un seul puits vertical d’aération, fermé par des grilles.

Il n’y a aucune sortie de secours autres que ses deux extrémités, aucune source d’eau, aucune borne-fontaine, pompe ou valve. Toutefois, il est doté de douze extincteurs chimiques.

Actuellement, 48 trains électriques l’empruntent quotidiennement, transportant 30 000 passagers.

À partir du printemps prochain, de nouvelles locomotives bimodes — dotées de moteurs électriques et de moteurs à combustible — pouvant transporter 68,000 litres de diésel, seront mis en service et traverseront ce tunnel.

Aux heures de pointe, il suffira donc de placer une bombe sur un de ces trains pour provoquer la mort de plus d’un millier de Québécois, brulés vifs en quelques secondes.

Une bombe similaire tuerait des dizaines de personnes dans un train électrique : dans un train chargé d’essence, personne ne survivrait.

Le durcissement de la position canadienne à l’égard des Palestiniens et le refus de leur laisser le moindre espoir d’améliorer leur sort, augmente les risques d’attentats terroristes au pays.

Or la décision de l’Agence métropolitaine des transports (AMT) simplifie considérablement la tâche de ceux qui voudraient commettre un attentat au pays.

Comparons le cahier de charge des responsables des attentats du 11 septembre 2001. Pendant des mois, ils ont dû apprendre à piloter, puis acheter des billets d’avion, prendre par la force le contrôle des avions, les piloter jusqu’à New York et foncer sur les tours jumelles du World Trade Center.

À Montréal, il suffit d’acheter des billets, embarquer sur des trains dépourvus de mesure de sécurité, déposer — aussi près que possible des réservoirs d’essence — leurs sacs à dos chargés d’explosifs, s’assoir calmement en attendant de déclencher les détonateurs lors du passage dans le tunnel du mont Royal. Un jeu d’enfant !

Mercredi dernier, le président de l’AMT, M. Joël Gauthier — un ex-président de la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec (1987-1988) — a déclaré que la question des locomotives bimodes était un faux débat au niveau de la sécurité et qu’elles répondaient aux plus hautes normes de sécurité.

Je pense que si M. Gauthier engageait sa responsabilité et permettait aux familles des victimes éventuelles de le poursuivre personnellement pour négligence criminelle, il y penserait deux fois avant de dire des âneries.

Il serait mieux avisé d’annoncer que chaque passager sera soumis à la fouille et que tous les bagages et sacs à dos passeront à la radiographie. Il s’agit là de mesures coûteuses (en équipement et en personnel) qui retarderont l’embarquement sur les trains. Toutefois, ces inconvénients sont une nécessité absolue qui découle de la décision stupide d’acheter des trains chargés d’essence, destinés à traverser un tunnel sur plusieurs kilomètres.

On trouvera ci-dessous des photos qui montrent les mesures de sécurité auxquelles doivent s’astreindre les passagers à toutes les stations du métro de Shanghai.

Personne n’entre dans ce métro tout électrique sans s’y soumettre. Précisons que les passagers n’y subissent pas de fouille corporelle à moins, exceptionnellement, qu’ils aient un comportement suspect.



 
Références :
Wikipédia : Tunnel du mont Royal
Tunnel du mont Royal: l’Agence dit étudier des solutions
Tunnel du mont Royal: les locomotives au diesel inquiètent les pompiers
Tunnel du mont Royal: les normes contre les incendies ne s’appliquent pas
Le tunnel Mont-Royal est sécuritaire, tranche l’AMT

Parus depuis :
Présumé complot terroriste : les suspects comparaissent aujourd’hui (2013-04-23)
Trains de banlieue: 90 millions pour sécuriser le tunnel du mont Royal (2015-05-14)
Le train de la Caisse : comme se servir au buffet! (2016-05-13)

Détails techniques des photos :
1re photo : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45 mm — 1/30 sec. — F/4,5 — ISO 125 — 20 mm
2e photo  : Panasonic GH1, objectif Lumix 20 mm — F/1,7 — 1/40 sec. — F/1,7 — ISO 100 — 20 mm


Premier post-scriptum (le 4 novembre 2011) : Ce matin, l’Agence métropolitaine des transports a été avisée de la publication du billet ci-dessus. Voici l’accusé de réception de cet organisme expédié le jour-même.

Madame, Monsieur,

Votre courriel a bien été reçu au Service à la clientèle.

Dans un souci d’assurer un suivi des demandes de nos clients, tous les courriels reçus sont lus et enregistrés par nos agents. Toutefois, compte tenu du nombre élevé de demandes que nous recevons, une réponse vous sera transmise dans les meilleurs délais. Soyez par contre informé que si votre message fait suite à un événement nécessitant une intervention rapide de notre part, il sera traité en priorité.

Pour planifier un déplacement, connaître l’horaire ou toute autre information générale, nous vous invitons à visiter notre site internet à l’adresse www.amt.qc.ca.

Nous vous remercions d’avoir pris le temps de nous écrire, et vous prions de recevoir nos salutations distinguées.

Service à la clientèle
Agence métropolitaine de transport

 


Deuxième post-scriptum (le 25 janvier 2013) :

Suite de cette affaire

Quelques semaines après la publication du texte ci-dessus, deux premières locomotives ont été mises en exploitation à la fin du mois de novembre, en mode diesel, sur la ligne Mont-Saint-Hilaire.

Toutefois, quelques jours plus tard, plus précisément le 9 décembre 2011, un de ces deux trains a déraillé dans la Gare centrale de Montréal alors qu’il y circulait à moins de 10 km/h : une voiture a penché sur le côté et la locomotive neuve s’est inclinée contre le quai.

Ces trains appartiennent à l’AMT : toutefois, les rails appartiennent à la compagnie ferroviaire Canadien National. Dans l’attente des résultats de l’enquête au sujet du déraillement, le Canadien National a décidé d’interdire aux trains bimodes de circuler sur ses voies.

Depuis, sur la ligne Deux-Montagnes — propriété d’une autre compagnie ferroviaire, soit le Canadien Pacifique — les trains bimodes ont commencé à circuler. Puisque cette ligne est entièrement électrifiée, les locomotives bimodes y fonctionneraient en mode électrique seulement et conséquemment, leurs réservoirs de carburant diesel seraient vides.

Références :
AMT: les locomotives bimodes encore au garage
Déraillement d’un train – Le poids de la locomotive et l’état des rails en cause

Paru depuis :
Déraillement à la gare centrale: le service de train de banlieue perturbé (2019-10-24)


Troisième post-scriptum (le 1er février 2013) : N’ayant reçu qu’un accusé de réception automatique, j’ai de nouveau écrit à l’AMT le 10 janvier 2013 afin d’obtenir une réponse formelle. Voici cette réponse, reçue le 1er février 2013.

Monsieur,

La sécurité des passagers est une priorité pour l’AMT et ses partenaires, des efforts constants sont déployés afin d’assurer une application adéquate des plans de mesures d’urgence et de coordination des actions visant le maintien et l’amélioration des infrastructures liées au tunnel Mont-Royal en vue d’une hausse de l’achalandage sur ce réseau.

Selon les études poursuivies sur les infrastructures du tunnel Mont-Royal, il appert que la meilleure façon d’améliorer la sécurité dans les tunnels existants est de moderniser le matériel roulant et les mesures d’exploitation, ce à quoi l’AMT s’est déjà affairée par le programme d’acquisition de nouvelles locomotives bimodes et de voitures multiniveaux. À ce sujet, les voitures multiniveaux conçues pour le réseau de l’AMT rencontrent les prescriptions établies en matière de sécurité. Nous tenons aussi à insister sur le fait que nos nouvelles locomotives bimodes ont été conçues pour répondre à toutes les normes de sécurité.

Dans le but de renforcer la sécurité à l’intérieur du tunnel Mont-Royal, l’AMT déploie différentes mesures concrètes, dont la modernisation du matériel roulant, des procédures d’intervention d’urgence et la mise à niveau de la signalisation, de la ventilation, de la canalisation, de l’éclairage et du système de communication dans le tunnel. Soyez assuré que la protection des usagers du train de banlieue reste toujours notre priorité. Sachez aussi que le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM), le Service de police de Montréal (SPVM) et le Canadien National (CN) sont des partenaires impliqués et informés dans chacune des étapes du processus d’amélioration et de suivi global.

Toutes les mesures que nous dirigeons dans ce dossier visent d’ailleurs un seul et unique but : une infrastructure sécuritaire pour la protection de nos passagers.

Veuillez agréer, Monsieur, nos meilleures salutations.

Vladimira Tcherkezova
Service à la clientèle | Communication et marketing

 
 

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Énergie éolienne : l’avantage québécois

3 novembre 2011

L’énergie éolienne est l’énergie du vent. Habituellement, l’air est plutôt immobile la nuit. Mais dès que le soleil se lève, il réchauffe le sol, ce qui crée des mouvements d’air. L’énergie éolienne est donc généralement plus abondante le jour, précisément lorsque la demande d’énergie est plus importante.

Malgré cela, les propriétaires d’éoliennes en Allemagne sont de plus en plus souvent obligés de les mettre à l’arrêt en raison des carences du réseau électrique. Dans ce pays, la distribution de l’électricité n’est pas parfaitement intégrée. Or l’énergie éolienne est produite dans le nord et l’est du pays alors que l’activité économique est davantage située dans le sud.

Les jours de grand vent, lorsque la demande locale est faible, on doit arrêter les éoliennes pour ne pas surcharger le réseau. En 2009, on comptait 285 arrêts forcés : ce nombre a bondi à 1,085 arrêts en 2010. Cela correspond respectivement à 50% et à 69% de sous-utilisation de la capacité productrice des éoliennes du pays. C’est énorme. Et on s’attend à ce que cette situation s’aggrave au cours des prochaines années.

La solution est évidemment de construire de nouvelles lignes à haute tension afin d’acheminer l’électricité du nord vers le sud de l’Allemagne. Malheureusement, on se heurte à la résistance des citoyens vivant dans les zones que devraient traverser les pylônes.

Le Québec possède l’avantage d’un réseau électrique parfaitement intégré. Selon la demande, il nous suffit de fermer (ou d’ouvrir) les vannes de nos barrages pour que s’accumule (ou s’écoule) l’eau de nos gigantesques bassins hydro-électriques. En effet, ceux-ci qui agissent comme des réservoirs d’énergie potentielle.

Pour cette raison, on pourra construire ici autant d’éoliennes qu’on voudra sans jamais être obligés de les mettre en chômage, comme c’est le cas en Allemagne.

Références :
Les éoliennes allemandes de plus en plus souvent au chômage technique
Vent

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’école des clowns

2 novembre 2011
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Le Collège militaire royal du Canada est la seule université de compétence fédérale au pays. Il forme le personnel des Forces armées canadiennes.

Le quotidien Le Devoir annonce aujourd’hui que cette institution s’apprête à accorder le 17 novembre un doctorat honorifique à Don Cherry, un citoyen américain qui fait office de commentateur sportif à la chaine anglaise de Radio-Canada.

Plus tôt aujourd’hui, j’ai écrit au recteur de cette institution afin d’obtenir la confirmation de cette nouvelle étonnante. On trouvera ci-dessous le texte de mon courriel.

Pour terminer, j’ai avisé le cabinet du ministre de la Défense nationale de la publication du présent billet. Le ministre se réjouira sans doute de cette nouvelle qui contribue au prestige des Forces armées canadiennes et qui en dit long sur la qualité de la formation qu’elles reçoivent…

Référence :
Un doctorat honorifique pour Don Cherry


Je m’apprête à écrire sur mon blogue (https://www.jpmartel.quebec/) un texte intitulé « L’école des clowns » au sujet du doctorat honorifique que votre institution s’apprêterait à accorder à Don Cherry, le bouffon des nouvelles sportives de la CBC.

Malheureusement le moteur de recherche de votre site Web ne permet pas de confirmer ou d’infirmer la nouvelle parue dans Le Devoir.

Je vous écris donc afin d’obtenir cette confirmation de votre part.

Merci à l’avance.

Jean-Pierre Martel


Post-scriptum : Trois jours après la publication du présent billet, on apprenait la décision de Don Cherry de refuser le doctorat honorifique que souhaitait lui remettre le Collège militaire royal du Canada.

Référence :
Don Cherry refuse son doctorat honorifique à cause de la controverse

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Écrit par Jean-Pierre Martel