Mon Dieu ! Déjà 50,000 requêtes ?

30 novembre 2011

C’est il y a quelques instants, un peu avant minuit, que mon blogue a servi sa 50,000e requête.

Ces jours-ci, le blogue reçoit quotidiennement 150 à 200 requêtes. Mais il n’en fut pas toujours ainsi. On pourrait même qualifier ses débuts de modestes.

En effet, six mois après sa création, le blogue ne recevait qu’environ cinq requêtes par jour. De nos jours, c’est trente à quarante fois plus.

Après la publication de plus de 500 billets, certains d’entre vous ont pris l’habitude de venir jeter un coup d’œil sur ce que est disponible ici. Je vous remercie donc pour votre intérêt et j’espère à l’avenir continuer d’être à la hauteur de vos attentes. Merci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Une bonne idée d’Olympus

28 novembre 2011
Échelle de profondeur de champ du M.Zuiko 12mm

Est-il déjà arrivé que votre appareil photo refuse obstinément de faire la mise à l’endroit là où vous le voulez ? Une telle situation se rencontre souvent lorsqu’on désire photographier au travers d’une surface plus ou moins transparente (vitre sale, moustiquaire, etc.).

La compagnie Olympus a eu une bonne idée. Son nouvel objectif 12mm F/2.0 pour appareil micro quatre tiers est équipé d’une bague coulissante.

Lorsqu’on glisse cette bague vers le boitier de l’appareil, la mise au point de l’objectif se fait alors manuellement : on découvre alors une échelle de profondeur de champ et la mise au point se fait alors en tournant manuellement cette bague striée. Il suffit d’éloigner cette bague du boitier pour que la mise au point redevienne automatique.

Sur beaucoup d’appareils numériques, on obtient le même résultat en allant dans les menus de l’appareil. Mais justement, l’idée d’Olympus est de court-circuiter les menus, les sous-menus et les sous-sous-menus : un simple geste et voilà, c’est fait, on passe d’un mode à l’autre…

En mode automatique
En mode manuel

Détails techniques : Panasonic GH1, objectifs Zuiko OM 50 mm F/3,5 Macro (1re photo) et M.Zuiko 12 mm F/2,0 (2e et 3e photos)
1re photo : 1/10 sec. — F/3,5 — ISO 800 — 50 mm
2e photo  : 1/13 sec. — F/2,0 — ISO 400 — 12 mm
3e photo  : 1/13 sec. — F/2,0 — ISO 800 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Vienne — Généralités

26 novembre 2011

 
Contrairement aux diaporamas qui suivront dans cette série consacrée à Vienne, celui-ci ne vise pas à décrire un quartier ou un site touristique en particulier. On a plutôt ici un aperçu anecdotique de la ville et de la manière de vivre des Viennois.

On commence par une vidéo prise à travers les vitres d’un autobus en mouvement. On traverse un quartier populaire de Vienne. Rien d’impressionnant, ni de somptueux : seulement la Vienne ordinaire, très grise et très beige, décorée de moulures et de graffitis.

Puis voilà quelques images du métro de Vienne ou U-Bahn (dont le symbole graphique est un ‘U’ blanc sur fond cyan).

À 0:27 on remarquera, sur le sol des quais, les fines lignes blanches parallèles derrière lesquelles se placent les passagers qui attendent le train alors que ceux qui se déplacent le font généralement du côté des rails.

De 0:47 à 0:49, c’est une station de train (et non de métro), soit l’équivalent viennois du REER parisien.

À 0:56, on peut voir le prix très abordable de certains vins autrichiens, comparativement aux prix que nous sommes habitués de payer, ici au Québec.

À 0:58, voilà une spécialité locale : le strum (qu’on prononce chtroum). C’est un vin nouveau sucré, opalescent, issue uniquement de la vigne mais qui donne l’impression d’un punch dilué au jus d’ananas. C’est peu alcoolisé et c’est plutôt agréable.

À 1:01, on voit une poubelle sur la voie publique : on dépose les mégots dans le tube en forme de cigarette-filtre, ce qui évite le danger de mettre le feu accidentellement aux papiers jetés dans le compartiment principal.

Les Autrichiens sont très soucieux de l’environnement. Les bacs de recyclage sont partout dans la capitale. On recycle même certains restes de tables (dans les bacs pour déchets biodégradables, appelés Biotonne ).

La capitale étant entourée de vergers et de forêts, de nombreux Viennois pratiquent donc la chasse. Dans la vitrine de cette boutique d’armement, on voit à 1:09 une arme électrique comme celle dont s’est servi le personnage de Lisbeth Salander dans la série Millénium.

Il est courant de voir des Viennois faire de la marche rapide à l’aide de bâtons qui ressemblent à ceux utilisés par les skieurs.

Après un exercice, quoi de mieux qu’une bonne douche. Voilà donc un distributeur de shampooing et de savon liquide. On l’utilise par une pression exercée à l’avant et à l’arrière du distributeur.

La vidéo se termine par cet écran, fixé sur les murs d’un immeuble, qui présente les appartements qui y sont disponibles et le prix des loyers.


Voir aussi : Liste des diaporamas de Vienne

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Écrit par Jean-Pierre Martel


« HA ha !… » au TNM

25 novembre 2011

Jusqu’au 10 décembre prochain, le Théâtre du Nouveau-Monde présente la pièce « HA ha !… » de Réjean Ducharme.

J’ai vu cette œuvre pour la première fois mardi dernier, et j’hésitais à vous en parler parce qu’il ne s’agit pas d’une pièce grand public.

Toutefois si vous êtes amateur de théâtre, si vous aimez les performances d’acteurs ou si vous êtes de nature audacieuse et curieuse, cette pièce vous plaira pour plusieurs raisons.

D’abord l’écriture de Réjean Ducharme — que je ne connaissais que de nom — ne ressemble à rien d’autre. On n’a aucune difficulté à imaginer à quel point cette pièce a pu paraitre originale et neuve au moment de sa création en 1978 puisqu’elle fait cette même impression trente ans plus tard.

Clairement, l’auteur ne recherchait pas le réalisme psychologique. Les quatre personnages, typés à la limite de la caricature, sont complètement déjantés. Leur délire nous séduit très tôt, plus précisément dès qu’apparait l’humour cynique et très spécial de l’auteur. Parce qu’il s’agit d’une pièce drôle en dépit de son propos tragique et désespéré.

Tous les comédiens y sont excellents. Ceci étant dit, permettez-moi d’être injuste : j’avoue avoir été complètement ébloui par la performance de Sophie Cadieux. Par son langage corporel qui trahit son refus des contacts physiques et sa manière d’étirer son texte d’une voix braillarde, elle compose un personnage de sainte-nitouche innocente et sexy qui lui va comme un gant et qui contraste avec le personnage exalté d’Anne-Marie Cadieux.

En fin de compte, l’auteur et le metteur en scène signent ici une œuvre parfaitement cohérente qui — par son audace, son climat de révolte réjouissante et son anticonformisme rappelant la fin des années’60 — fait écho dans la sphère privée à la décadence et à faillite morale des institutions d’aujourd’hui.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Peut-on se fier au métro de Montréal ?

24 novembre 2011

Hier, à l’heure de pointe — plus pécisément à 16h37 — un premier message : « Un incident nous oblige à ralentir le service sur la ligne orange en direction Montmorency. »

Trois minutes plus tard, un deuxième message : « Une porte coincée nous oblige à relentir le service sur la ligne verte en direction Honoré-Beaugrand. »

J’imagine que des ralentissements surviennent dans tous les métros du monde et qu’en se forçant un peu, on peut donc trouver quelque part un endroit où la situation est pire qu’à Montréal.

Toutefois, sauf à Bruxelles en 2006 (où je ne suis resté qu’une semaine), j’ai eu l’occasion de passer trois semaines et d’emprunter quotidiennement le métro à Paris en 2003, encore à Paris en 2004, à Berlin en 2005, à Barcelone en 2007, à Prague en 2008, à Shanghai en 2010 et à Vienne en 2011.

Or je n’ai été soumis à aucune panne, ni aucun ralentissement de service, dans aucune de ces villes alors qu’il ne se passe pas une semaine sans que cela arrive à Montréal.

Au lieu de dépenser une fortune à refaire une beauté à la station Berri-UQAM, au lieu de payer des employés pour leur faire retirer les corbeilles et poubelles du métro — et éventuellement les remettre quand les Montréalais auront pris l’habitude de jeter leurs déchets n’importe où — les responsables devraient peut-être songer à améliorer la fiabilité et la ponctualité du métro de Montréal : il en a grandement besoin.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


De Montréal à Vienne

23 novembre 2011

 
Cette brève vidéo résume la première journée de mes vacances à Vienne, le 20 septembre 2011.

Puisque je voyage par KLM, nous faisons escale à Amsterdam.

Depuis ma première visite de l’aéroport de cette ville, en 2007, sa galerie marchande a été complètement refaite. C’est l’aéroport le plus plaisant que j’ai vu jusqu’ici.

En plus des boutiques, des restaurants et des aires de repos, on y trouve une bibliothèque, un petit musée et une présentation de la fabrication du gin (une boisson alcoolisée parfumée aux baies de genévrier).

Puis c’est le vol, toujours par KLM, vers Vienne dont l’aéroport est plutôt conventionnel.

Tout comme à Amsterdam, les fumeurs doivent y assouvir leur dépendance debout, à la vue de tous, dans une cage transparente étroite, percée de trous, sous pression négative afin de ne pas contaminer l’air de l’aéroport (à 2:34 dans la vidéo).

Dans le train qui m’amène à la ville, la signalisation unilingue allemande est si peu conviviale que je mettrai trois heures à effectuer le trajet vers le centre-ville alors que cela devrait prendre 30 minutes.

Puis je prends possession de ma chambre, située au 7e et avant-dernier étage de l’hôtel Prinz Eugen (qu’on prononce « oye gaine »). Celle-ci donne sur une cour intérieure. La chambre à coucher proprement dite est séparée du couloir par deux portes, ce qui la rend parfaitement insonorisée.

La vidéo se termine par un aperçu des petits déjeuners offerts à l’hôtel.


Voir aussi : Liste des diaporamas de Vienne

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La signalisation du métro de Shanghai

22 novembre 2011
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Dans le métro de Shanghai, toutes les surfaces (sauf le plafond) sont utilisées à des fins de signalisation (Note : Dans la photo ci-dessus, on voit les cloisons transparentes destinées à prévenir les suicides et les chutes accidentelles sur les rails).

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Au-dessus des parois transparentes qui séparent le quai des rails, on peut voir un schéma de la ligne de métro qu’on s’apprête à emprunter. En bleu, les stations vers lesquelles le train se dirigera et en gris, celles qu’il aura déjà traversées. Des « capsules » de couleur représentent les stations où s’effectuent les correspondances.

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Au-dessus de chaque porte qui donne accès au train, on voit au centre le nom de station dans laquelle nous sommes, en couleur le nom de la prochaine station, et en gris le nom de la station précédente.

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Dans les couloirs où circulent les passagers, l’information relative aux lignes de correspondance se trouve au niveau des yeux sur les colonnes, au-dessus des têtes sur des enseignes suspendues, et au sol pour le bénéfice de ceux qui marchent en consultant leur téléphone portable.

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Sur le mur des couloirs de circulation qui mènent vers les sorties, on affiche le plan de la station et le numéro des sorties…

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…alors qu’au-dessus des têtes, ce numéro est repris comme un leitmotiv sur des enseignes suspendues.

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La sortie proprement dite est également signalée sur les murs et au-dessus des têtes.

Idéalement, les lignes de métro devraient être numérotées alors que les sorties devraient se distinguer par des lettres, mais ce n’est pas le cas à Shanghai.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/40 sec. — F/3,7 — ISO 160 — 16 mm
2e photo  : 1/125 sec. — F/4,5 — ISO 160 — 16 mm
3e photo  : 1/50 sec. — F/5,6 — ISO 160 — 38 mm
4e photo  : 1/30 sec. — F/3,5 — ISO 500 — 14 mm
5e photo  : 1/30 sec. — F/4,8 — ISO 400 — 24 mm
6e photo  : 1/30 sec. — F/4,6 — ISO 160 — 22 mm
7e photo  : 1/30 sec. — F/4,8 — ISO 160 — 24 mm

Note : Cliquez ceci pour voir le diaporama duquel ces photos sont extraites.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La démocratie américaine à la sauce széchuan

21 novembre 2011

Imaginez la scène. Des moines tibétains ont érigé des campements sur le campus de l’université du Tibet, à Lhassa. Alertée par les autorités de l’université, la police chinoise investit les lieux. Pendant que les policiers démantèlent les abris de fortune, une partie des moines décident de s’assoir et de former un cordon silencieux et pacifique.

Afin de les déloger, les policiers les aspergent aussitôt d’un gaz irritant. Dans le cas des protestataires qui ont réussi à s’en protéger en baissant la tête et en retenant leur respiration, les policiers leur redresse la tête, leur ouvre la bouche et leur vaporise leur gaz irritant directement dans les yeux et dans la bouche.

On peut imaginer les vives protestations des États-Unis contre cette violation des droits de l’Homme et la condamnation internationale qui en suivrait…

…Malheureusement ce récit est inspiré de ce qui s’est passé récemment aux États-Unis.

Dans la mouvance d’Occupy Wall Street, des jeunes avaient décidé de créer un campement sur le campus Davis de l’Université de la Californie. Ce campus est situé à 130 km à l’est de San Francisco.

La direction de l’université a demandé l’aide des policiers. Ceux-ci ont rapidement détruit les installations de fortune érigées par les protestataires. Toutefois, une douzaine d’étudiants se sont assis par terre afin de former une courte chaine humaine.

Afin de les déloger, les policiers les ont copieusement aspergés de poivre de cayenne.

Des témoins déclarent que des policiers ont ouvert les yeux et la bouche de certains manifestants afin d’asperger le gaz irritant directement sur leurs muqueuses : l’un d’eux a été vu 45 minutes plus tard, crachant du sang. Plusieurs manifestants ont été conduits à l’hôpital.

La décision d’employer le poivre de cayenne a été prise par les policiers. Selon ces derniers, ils se sentaient pris au piège par les manifestants et ont craint pour leur propre sécurité.

Jugez-en par vous-même en regardant la vidéo ci-dessous :

Référence :
Délogement musclé en Californie

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le môme à l’iPad

18 novembre 2011

Lorsque la mère a pénétré dans le wagon du métro, j’étais assis à gauche de l’entrée.

Ce qui avait attiré mon attention, c’est cet iPad, tenu par deux mains de bébé, qui sortait de ce carrosse que je voyais par derrière, de biais.

L’enfant — que je ne pouvais pas voir — regardait une courte vidéo familiale (son père, je présume, en gros plan).

À la fin du visionnement, son index surgissait du carrosse pour pointer sur l’icône qui donnait accès aux imagettes de toutes les vidéos disponibles. Il en choisissait une autre et appuyait sur le bouton de mise en marche. J’étais sidéré.

J’allais sortir à la station suivante quand je me suis dit que je ne pouvais pas quitter les lieux sans savoir l’âge de l’enfant.

Je me suis retourné vers la mère au moment où les portes du wagon se refermaient.

Me rapprochant lentement d’elle, je lui ai demandé dans sa langue (après avoir réalisé qu’elle était anglophone) :
— Je suis impressionné. Quel âge a votre enfant ?
— Deux ans.
— Il aura deux ans bientôt ou…
— Non, il vient d’avoir deux ans ce mois-ci.

Après les remerciements, nous étions déjà à la station d’après.

Sur le quai, je regardais le train s’éloigner en prenant la résolution de vous en parler.

C’est fait.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’achat illégal de mises à niveau de logiciels par l’État québécois

17 novembre 2011


 
Le Centre de services partagés (CSP) est un magasin virtuel gouvernemental. Il a pour mission de fournir ou de rendre accessibles les biens et les services administratifs dont les organismes publics ont besoin dans l’exercice de leurs fonctions.

Plus tôt ce mois-ci, le Conseil des ministres du Québec adoptait un décret demeuré secret autorisant le CSP à acheter illégalement — c’est-à-dire sans appel d’offre — des mises à jour de logiciels connus (essentiellement, des mises à niveau de Windows, de la suite bureautique de Microsoft, des anti-virus et des pare-feu). Cela représente une somme estimée à 800 millions de dollars sur sept ans (Note : voir le commentaire ci-dessous).

Ne cherchez pas le texte de ce décret sur l’internet : il a été adopté en catimini et a circulé confidentiellement dans le cercle des fournisseurs informatiques du gouvernement. Toutefois, le quotidien Le Devoir en a eu vent, ce qui nous permet d’en parler.

L’an dernier, plus précisément le 3 juin 2010, la Cour supérieure du Québec condamnait la Régie des rentes du Québec pour avoir fait l’acquisition en 2008 de logiciels de Microsoft sans procéder à des appels d’offre.

Devant le tribunal, le fournisseur de la Régie, le fameux CSP, s’était défendu en invoquant qu’il ne s’agissait-là que de mises à niveau et non d’achats de versions complètes.

Cet argument n’avait pas impressionné le Tribunal : celui-ci avait estimé que la Régie aurait dû publier les critères recherchés et permettre aux fournisseurs de logiciels libres (comme Open Office) de soumettre des devis.

Par ce nouveau décret, le gouvernement invite le CSP à commettre des gestes déjà reconnus illégaux par les tribunaux du pays.

À mon avis, le gouvernement a tort. Mais j’avoue que les logiciels sont une marchandise très spéciale.

Lorsqu’une entreprise décide de changer de logiciel, le coût de la formation de la main-d’œuvre est considérablement plus élevé que le prix d’acquisition des mises à niveau de logiciels commerciaux comme Windows, Word ou Excel.

De plus, la perte temporaire d’efficacité du personnel — habitué à ses touches de raccourcis, ses macros et les dizaines de trucs appris au fil des années d’utilisation de logiciels archi-connus — doit également être prise en considération.

D’autre part, les logiciels d’une suite bureautique comme Open Office, ne sont pas très différents de la suite bureautique de Microsoft. Pour la très grande majorité du personnel — c’est-à-dire pour tous ceux qui utilisent moins de 10% des capacités d’un logiciel comme Word — le passage à un traitement de texte puissant et gratuit se fait sans trop de douleur.

Mais pour les responsables de la comptabilité ou de la tenue de livre qui sont également de véritables petits sorciers d’Excel, le passage à un chiffrier gratuit peut être vécu comme une catastrophe et effectivement s’accompagner d’une importante perte de productivité s’étendant sur plusieurs mois.

De plus, les logiciels d’appoint, faits sur mesure par des firmes informatiques spécialisées, payés à prix d’or et qui servent à automatiser des tâches complexes sous Windows — par exemple produire un rapport mensuel en appuyant sur une touche — ne sont généralement pas transposables à d’autres suites bureautiques puisque leur prise en charge automatique par programmation, est extrêmement rudimentaire.

Un pays comme l’Allemagne a décidé voilà quelques années de passer aux logiciels sous Unix, à la fois pour des raisons sécuritaires et budgétaires. En effet, les bogues et les failles de sécurité sous Windows sont innombrables et constituent une plaie depuis presque vingt ans. L’Allemagne a décidé que c’en était assez. Mais son exemple a été peu suivi.

En adoptant son décret, le Conseil des ministres réduit de beaucoup le pouvoir de marchandage de ses acheteurs auprès de Microsoft puisque cette compagnie connaît déjà les réticences du gouvernement à acheter la suite rivale gratuite.

Ce qu’on ignore, c’est si ce décret est valable seulement pour les achats effectués directement auprès des compagnies comme Microsoft ou s’il permet aussi les achats auprès des distributeurs nationaux ou régionaux de ces compagnies.

L’État ne peut pas obtenir de meilleurs prix qu’en négociant directement avec Microsoft. Toutefois, si le décret permet l’achat sans appel d’offre auprès d’intermédiaires, cela est complètement illogique. On pourrait alors penser que le Conseil des ministres veut simplement les transformer en contributeurs à la caisse électorale du Parti libéral, après les entrepreneurs en construction, les firmes d’ingénieurs-conseils, les propriétaires de garderies, les avocats candidats à la magistrature, etc. Bref, ce serait alors une autre occasion de s’en mettre plein les poches, à nos frais.

À mon avis, le gouvernement aurait été mieux avisé d’encourager ses différents ministères à recourir aux logiciels gratuits chaque fois que leur adoption ne cause pas trop de problème, de faire l’inventaire des besoins résiduels en logiciels brevetés et d’amender la loi pour permettre l’achat de logiciels commerciaux dont les noms se trouveraient sur une courte liste pré-établie.

Si, au Conseil des ministres, le ministre de la Justice était autre chose qu’un pantin, il aurait défendu le respect de la loi. Soit qu’il ne l’a pas fait ou qu’il n’a pas été écouté. Dans un cas comme dans l’autre, c’est dommage.

Références :
Informatique – Québec choisit les logiciels sous licence, sans appel d’offres
Le logiciel libre remporte une victoire en cour
Québec blâmé d’avoir fait affaire avec Microsoft sans appel d’offres

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Écrit par Jean-Pierre Martel