Grand parleur, petit faiseur

28 février 2011

Le 23 février 2011, M. Charest prononçait le discours inaugural d’une nouvelle session parlementaire. Son gouvernement se donne cinq priorités :
   • l’éducation
   • l’emploi
   • le développement durable
   • la maîtrise de nos ressources
   • et la santé.

L’éducation

Les parents dépensent une fortune à chaque début d’année pour l’achat de matériel scolaire. Les bibliothèques scolaires du Québec manquent de livres. Ceci étant dit, le gouvernement annonce que chaque classe du Québec sera bientôt dotée d’un tableau blanc intelligent et que tous les professeurs seront munis d’un ordinateur portable. Mais y a-t-il encore un seul professeur au Québec qui n’ait pas déjà un ordinateur portable ?

Pourquoi parle-t-on tant des révolutions dans les pays arabes alors que c’est ici que surviennent les plus grands changements. Imaginez : passer de tableaux noirs à des tableaux blancs. Non pas blanc cassé, pas blanc écru, ni même coquille d’oeuf: non, non, blanc intelligent. Quelle merveilleuse révolution décorative. Comme quoi on n’arrête pas le progrès, même sous les libéraux.

Les élèves de 6e année du primaire consacreront la moitié de leur année à l’apprentissage intensif de l’anglais. Nulle part dans le discours inaugural est-il question de la défense du français. Après avoir légalisé les écoles passerelles et sabré dans les cours de francisation des immigrants, le gouvernement affiche sa priorité : la promotion de l’anglais. Je n’ai rien contre l’anglais mais est-il possible que le français soit plus menacé au Québec que l’anglais ?

L’emploi

Le chômage au Québec — à 7,6% en décembre 2010 — est le plus faible depuis plus d’une décennie. Toutefois, cette diminution n’a rien de remarquable puisqu’elle suit une tendance canadienne.

Taux de chômage au Canada, de 1988 à 2008

La maîtrise de nos ressources

Comme l’aveugle qui retrouve miraculeusement la vue, le gouvernement Charest annonce que la maîtrise de nos ressources naturelles sera sa priorité. Toute une volteface.

La santé

En 2003, les libéraux de Jean Charest s’étaient engagés à éliminer les listes d’attente en santé. Depuis, le gouvernement Charest se félicite du ralentissement de la vitesse d’accroissement des listes d’attente. En 2009, le ministre de la Santé annonçait qu’il ne se fixait plus aucune cible de réduction ni d’échéancier à atteindre en ce qui concerne les délais d’attente dans les urgences des hôpitaux.

Pour ce qui est de la pénurie des médecins, c’est la faute au Parti Québécois; selon M. Charest, si le PQ n’avait pas mis à la retraite des centaines de médecins au siècle précédent, nous ne manquerions pas de médecins aujourd’hui. Malheureusement la majorité des médecins mis à la retraite par le PQ sont aujourd’hui décédés ou lourdement handicapés par l’âge. Donc la pénurie actuelle dépend du gouvernement actuel.

Le développement durable

Il serait plus juste de parler d’appauvrissement durable.

Durant neuf des dix dernières années du gouvernement du Parti québécois, la croissance économique du Québec a dépassé la moyenne canadienne. À telle enseigne que le gouvernement fédéral avait décidé — à juste titre — de réduire légèrement la péréquation versée à notre province.

Aussitôt arrivé au pouvoir, le gouvernement Charest a coupé à tort et à travers dans les dépenses publiques afin de dégager — sans succès — le milliard de dollars promis comme réduction d’impôts aux riches contribuables, provoquant ainsi une contraction de l’économie. Résultat? La croissance économique du Québec est redevenue sous la moyenne dès la première année de son accession au pouvoir et n’a pas cessé de l’être depuis.

Historiquement, le Québec a toujours dégagé d’importants surplus dans ses échanges internationaux. Pour la première fois de son histoire, en 2004 — soit un an après l’arrivée au pouvoir de M. Charest — le Québec s’est retrouvé avec un déficit commercial de 600 millions. Puis, avec un déficit de 6 milliards en 2005, 17 milliards en 2008, et 12 milliards en 2009. En 2010, ce déficit fut de 16,4 milliards, soit 5% du PIB.

Un déficit commercial, c’est de l’argent qui quitte le Québec pour aller créer des emplois ailleurs.

C’est au cours du règne de M. Charest que la Caisse de dépôt et de placement a perdu 25% de la valeur de ses actifs, comparativement à 18,4% pour la moyenne des grandes caisses de retraite canadiennes. De plus, le porte-feuille des investissements de la Caisse n’a jamais comporté aussi peu d’actions d’entreprises québécoises (environ 15%). En somme, notre argent sert à créer des emplois ailleurs.

Conclusion

Au point de vue strictement économique, le gouvernement Charest est le pire qu’ait connu le Québec depuis très longtemps.

Références :
La Caisse de dépôt et de placement dévoile ses résultats – Le rendement jugé insuffisant
Le ministre Bolduc se rétracte
Vers un choc économique

Note : Photo de M. Charest par le journal Le Devoir.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Du Nutella pour demain s’il te plaît…

26 février 2011


 
Une fillette répond :
— Oui allo ?
— Bonjour. C’est papa. Est-ce que je peux parler à maman ?
— Non, elle est occupée avec mon oncle Simon.
— Avec mon oncle Simon ? C’est qui ça, mon oncle Simon ?
— Bien le monsieur qui vient tous les mercredis. Il est avec maman, en haut, dans sa chambre.
— Avec maman dans sa chambre ! Bon. Bien écoute, euh… Écoute ma petite Pitchounette, on va jouer… on va jouer un bon tour à maman. Monte en haut et cogne à la porte en criant très fort : « Papa arrive ! Papa arrive !». As-tu compris ?
— Oui ; « Papa arrive ! Papa arrive !».
— C’est ça… Bien vas-y !

 
Long… très long silence. Quelques bruits sourds.

 
— Papa ?
— Oui. As-tu fait ce que j’ai dit ?
— Oui.
— Et… euh… qu’est-ce qui est arrivé ?
— Bien j’ai ouvert la porte et j’ai crié très fort « Papa arrive ! Papa arrive !».

Silence.

— Oui oui je sais, mais après.
— Bien après maman est sortie du lit très vite en criant. Elle a glissé. Elle s’est cogné la tête sur la petite table et elle est comme morte; elle ne bouge plus.
— Mon Dieu ! Et mon oncle Simon ?
— Papa, vas-tu nous apporter du Nutella parce que demain…
— …Aïe ! Laisse-faire le Nutella. Mon oncle Simon, il a fait quoi mon oncle Simon ?
— Rien. Il s’est juste habillé très vite. Il a voulu sauter par la fenêtre. Mais comme on a enlevé l’eau de la piscine, il s’est fait très mal. Maintenant il pleure.
— La piscine ? Quelle piscine ? Écout’ donc, est-ce que je suis bien au 450-367-…

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Écriture à relais

25 février 2011

Hier soir, à l’Université de Montréal, avait lieu le troisième et dernier atelier d’écriture sous la direction de Mme Marie-Christine Hellot.

Un des exercices proposés consistait à diviser les quatorze participants à l’atelier en trois groupes de quatre ou cinq personnes.

En boucle, chaque membre du groupe écrivait les deux premières phrases d’un texte puis passait la feuille à son voisin de droite. Celui-ci devait lire le texte et compléter l’histoire de deux phrases de son cru. Et ainsi de suite. Le texte revenu au premier auteur, celui-ci en rédigeait la conclusion.

Puisque chaque participant à l’atelier débutait et terminait un texte, nous nous sommes retrouvés avec quatorze documents. Tout comme à la Ligue nationale d’improvisation, il y a bien eu un ou deux cas de rudesse, mais en général, les participants se sont adaptés au style de l’auteur de départ. Si bien qu’on aurait cru, dans presque tous les cas, que chaque texte avait été écrit par une seule et même personne.

On trouvera ci-dessous le texte dont je n’ai écrit que le début et la fin. J’ai pris soin de demander à mes collègues la permission de publier la totalité du document mais — je me sens un peu stupide — j’ai oublié de noter leurs noms. On me pardonnera cette négligence.

J’ai alterné les caractères et les italiques pour marquer le passage d’un auteur à l’autre.


 
Les premiers cas n’avaient pas attiré l’attention. C’était la canicule, ils étaient vieux ou vulnérables, donc personne ne s’est inquiété jusqu’au dixième cas.

Une étrange maladie semblait se propager, sans que personne ne puisse identifier sa provenance. D’abord, certains éprouvaient un mal de tête terrible. Puis, après deux jours de fièvre intense, les malades perdaient leurs cheveux et…

leurs dents. À peine quinze jours après l’apparition du premier cas, plus d’une centaine de personnes se ruaient quotidiennement chez leur dentiste ou leur coiffeur. Loin de se plaindre, ces professionnels trouvaient tout de même la chose inquiétante.

Au bout de quelques jours, les rues étaient couvertes d’un fin duvet et on ne pouvait prendre une marche sans sentir des craquements sous les chaussures. La ville finit par créer un service spécial de nettoyage.

Inquiètes, les autorités se demandaient comment enrayer l’épidémie. On ne pouvait se résigner l’idée que la ville puisse ultimement devenir la seule au monde où tous les citoyens, sans exception, seraient chauves et édentés.

Lui-même atteint, le maire voulu rassurer ses concitoyens. Mais sans dentition — donc privé de son éloquence habituelle — il suscita l’ironie de ceux qui n’étaient pas encore atteints et la désolation chez les autres. Et puis, quelques jours plus tard, tout s’arrêta, à la grande surprise des analystes et des experts : les premiers s’empressèrent de fournir l’explication logique et rationnelle attendue d’eux, tandis que les seconds tentèrent de donner leur nom au phénomène, dans l’espoir futile de passer à la postérité. Puis, au fil des années, cette histoire fut jugée d’abord anecdotique puis sombra finalement dans l’oubli comme une feuille morte emportée par le grand fleuve du temps.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Une nuit de noce mystérieuse…

24 février 2011
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De la mi-janvier au 7 septembre 1200, toutes les églises de France furent verrouillées sur ordre du pape Innocent III. Pendant huit mois, pas une seule messe ne fut célébrée, aucun mariage ne fut consacré et tous les clochers du royaume demeurèrent silencieux.

À l’époque comme aujourd’hui, les saisons marquaient le passage du temps. Pour plus de précision, les fêtes des saints servaient de points de repère. Toutefois, il n’y avait pas suffisamment de saints pour meubler tous les jours du calendrier. Alors on disait « Nous nous marierons trois jours avant la St-Jean-Baptiste ». Sans messe dominicale, plus personne n’était certain de savoir quel jour de la semaine on était. Bref, ces huit mois furent interminables.

Mais quelle mouche avait donc piqué le pape pour qu’il en vienne à prendre une telle décision ? Une affaire de coeur, évidemment.

À l’âge de quinze ans, le roi Philippe II de France (1165 – 1223) épouse Isabelle de Hainaut. Celle-ci lui donne un héritier en 1187 et décède trois ans plus tard en donnant naissance à des garçons jumeaux qui ne vécurent pas.

En 1193, le roi de France épouse en secondes noces la jeune sœur du roi du Danemark, Ingeburge (1174 – 1236). Le lendemain de leur nuit de noce, Philippe II veut renvoyer sa nouvelle épouse : il demande aux ambassadeurs du Danemark de repartir avec elle. Évidemment ceux-ci, soumis au roi du Danemark, ne peuvent exécuter un tel ordre.

On n’a jamais su ce qui s’était passé au cours de cette nuit d’août 1193. À ce jour, aucun historien n’a réussi à lever le mystère qui entoure cette nuit fatidique.

La reine fut enfermée aussitôt dans un couvent et le roi entama une procédure d’annulation de mariage. Cette requête fut accordée le 5 novembre 1193 par une assemblée d’évêques complaisants dirigée par l’archevêque de Reims (et oncle du roi de France).

Désormais libre de remarier, le roi cherche une troisième épouse. La situation d’Ingeburge étant connue dans toutes les cours d’Europe, Philippe a beaucoup de mal à convaincre les candidates de la pureté de ses intentions. D’autant plus que le pape Célestin III déclare l’annulation illégale le 13 mars 1195. Mais Philippe passe outre à la décision pontificale et se remarie le 1er juin 1196 avec une princesse flamande, Agnès de Méranie (1180 – 1201). Elle a seize ans, elle est belle et le roi est fou d’elle.

Le roi est soulagé d’apprendre le décès du pape Célestin III, le 8 janvier 1198. Mais la quiétude royale est rapidement troublée quand le nouveau pape, Innocent III, décide de faire respecter l’annulation de ce mariage décrétée par son prédécesseur. Pour le Vatican, ce mariage est d’autant plus inacceptable que techniquement, le roi de France est bigame. Le pape somme donc Philippe II de renvoyer sa troisième épouse et de donner à la deuxième la place qui lui revient. Le roi refuse catégoriquement.

Le 13 janvier 1200, coup de théâtre : le pape excommunie Philippe II et lance l’interdit sur le royaume de France, entrainant la suspension de toutes les activités du clergé (sacrementelles et liturgiques).

Le roi demeure inébranlable. Mais ses conseillers sont inquiets. Le peuple ne comprend pas la rébellion du roi contre l’autorité de l’Église. La situation risque de créer des émeutes. La noblesse commence à s’agiter : des jeux de coulisse se trament dans le dos du roi. Des rumeurs de complots se multiplient. Philippe II finit par se soumettre, fait revenir Ingeburge. Mais il l’enferme aussitôt à Dourdan et reste auprès d’Agnès de Méranie. Toutefois, cette dernière meurt en donnant au roi un deuxième héritier mâle, en juillet 1201.

Philippe reprend la procédure d’annulation du mariage en 1205, cette fois sur motif de non consommation. Constatant définitivement que ces projets débouchent sur une impasse gênante, le roi se résigne et met fin brutalement aux négociations de rupture en 1212 : la malheureuse Ingeburge reprend alors sa place, non pas d’épouse, mais de reine, toujours vierge après neuf ans de mariage.

Références :
Agnès de Méranie
Ingeburge de Danemark
Philippe II de France

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 16 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La culture des OGM en Europe

23 février 2011

Seulement deux organismes génétiquement modifiés (OGM) sont cultivés en Europe : le maïs MON810 (de Monsanto) et la patate Amflora (de BASF).

Huit pays de l’Union européenne autorisent ces plantations : l’Allemagne, l’Espagne (80% de la culture d’OGM), la Pologne, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie, la Slovaquie, et la Suède. Dans le cas de l’Allemagne, elle n’autorise que l’Amflora (développé par BASF, une compagnie allemande).

Dans le cas du maïs, il est interdit dans sept pays : l’Allemagne, l’Autriche, Bulgarie, la France, la Grèce, la Hongrie et le Luxembourg.

Ces deux types de culture couvraient 106 739 hectares en 2008 mais seulement 82 254 hectares en 2010, une diminution de 23% en deux ans.

Selon Inf’OGM, une partie de l’abandon de la culture du maïs transgénique s’explique par le refus des Européens d’en consommer. De plus, plusieurs agriculteurs ont réalisé que les promesses de Monsanto de rendements accrus ne s’étaient pas réalisées dans leur cas.

Les consommateurs québécois réticents à consommer ces produits ne peuvent exercer de discernement puisqu’au Canada, rien n’oblige l’étiquetage des produits alimentaires contenant des OGM. Pourtant, 83 % des Québécois estiment que la présence d’OGM dans les aliments devrait être obligatoirement indiquée sur l’emballage.

Les cinq principaux pays producteurs d’OGM sont les suivants :
   • les États-Unis (66,8 millions d’hectares)
   • le Brésil (25,4 millions d’hectares)
   • l’Argentine (22,9 millions d’hectares)
   • l’Inde (9,4 millions d’hectares) et
   • le Canada (8,8 millions d’hectares)

Environ 90% du soya cultivé en Amérique du Nord est transgénique.

Quant au canola transgénique, il en existe quatorze variétés sur le marché canadien : elles représentent environ 80% du canola cultivé au pays.

Au Québec, des variétés de maïs génétiquement modifiées poussent dans la moitié des champs de maïs. Selon Statistique Canada, il s’agit d’un bond de 6% pour 2006 et de 24% depuis 3 ans.

Le maïs transgénique n’est pas destiné à la consommation humaine, mais plutôt à l’alimentation du bétail et à la fabrication de carburant. Toutefois, il serait réduit en poudre et utilisé dans l’alimentation humaine que personne ne le saurait.

Références :
Les OGM reculent-ils vraiment en Europe ?
Étude – Les OGM sont encore plus nombreux et variés en 2010
Who benefits from GM crops? An industry built on myths

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La prière publique aux assemblées municipales

22 février 2011

En 2004, la Commission des droits de la personne recommandait que le Conseil municipal de la ville de Laval cesse de réciter une prière publiquement à l’ouverture des séances du Conseil. Le maire de cette ville, M. Gilles Vaillancourt, refusant de se conformer à cette décision, porta l’affaire devant les tribunaux. Toutefois, l’interdit fut confirmé par le Tribunal des droits de la personne en septembre 2006 et la récitation de cette prière — une pratique vieille de 41 ans — fut donc abandonnée.

À l’époque, on estimait qu’environ le tiers des municipalités du Québec procédaient eux aussi à la prière publique en début de séance.

En décembre 2009, la Commission des droits de la personne prononçait une recommandation semblable à l’encontre de l’hôtel de ville de Trois-Rivières. Ici encore, la Commission se fondait sur le principe de la séparation entre l’Église et l’État ; dans l’exercice de ses fonctions, un représentant de l’État ne peut imposer à une personne qui ne partage pas ces croyances d’assister à un rituel de nature religieuse, quel qu’il soit.

Lundi le 14 février dernier, le Tribunal des droits de la personne ordonnait à la Ville de Saguenay de cesser de réciter la prière aux séances du conseil municipal et de retirer tous les symboles religieux des salles où se tiennent les assemblées publiques. De plus, la ville et son maire se voyaient condamner à payer une amende et des frais totalisant la somme de 33 500 $.

Après plusieurs condamnations, la jurisprudence est claire : la prière publique en début de réunion de Conseils municipaux est illégale. Tous les citoyens, croyants ou non, catholiques ou autres, sont égaux devant les administrations municipales. Les municipalités qui s’adonnent à la prière publique s’exposent donc à des poursuites et à des pénalités. Or tout cela est un gaspillage des fonds publics.

Avec toutes les allégations de corruption municipale qui circulent de ces temps-ci, il est évident que nos élus municipaux ont besoin des secours de la Sagesse Divine. Personne ne leur reprochera donc d’invoquer Dieu en privé puisque leurs prières publiques, en plus d’être illégales, donnent de si piètres résultats…

À tous les élus qui déchirent leurs vêtements et qui se frappent la poitrine en signe de désespoir face à cette jurisprudence, rappelons la Bible : « Malheur à vous, docteurs de la loi et Pharisiens, qui dévorez les maisons des veuves sous prétexte que vous faites de longues prières, c’est pour cela que vous recevrez une condamnation plus rigoureuse. »

Références :
Hôtel de Ville — Le crucifix restera à la salle du conseil
Le tiers des conseils municipaux récite la prière
Plus de prière au conseil municipal de Saguenay
Under Rumsfeld, Pentagon published Bible verses on top-secret intel reports

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Quelques dettes nationales

21 février 2011

En valeur absolue, les États-Unis sont le pays le plus endetté au monde alors que la Chine est celui qui possède les plus importantes réserves monétaires. Voici une carte du monde où sont représentés les pays en fonction du montant de leur dette. Plus précisément, il s’agit des réserves de devises et d’or, diminuées de leur dette extérieure totale, publique et privée.

© 2010 — Peace01234 (pour Wikipedia)

Toutefois, cette carte ne tient pas compte de la puissance économique des pays. Lorsqu’on exprime cette dette en pourcentage du produit intérieur brut, on obtient le graphique qui suit.

Ce graphique permet de comprendre le caractère spéculatif de l’assaut récent des milieux financiers contre la monnaie européenne. Cette perte de confiance est alimentée par le préjugé selon lequel l’économie de ces pays (perçus comme des États-providence) serait plombée par un filet de sécurité sociale ruineux.

Pour terminer, il est à noter que 94% de la dette nipponne est détenue par des Japonais, ce qui place ce pays à l’abri des spéculateurs étrangers.

Références :
Dumas A, Endettés jusqu’au cou, La Revue, 2010; 8: 24.
Marbot O, Europe — La course à la dette, La Revue, 2010; 9: 21
Réserves de change

Sur le même sujet :
Dettes nationales par pays européen
Les incendiaires

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Perle de l’Orient

19 février 2011

À l’époque où Shanghai était le troisième centre financier du Monde, cette ville était surnommée « la Perle de l’Orient ». Depuis 1995, c’est le nom que porte aussi la tour de télédiffusion érigée sur la rive du quartier de Pudong. Sa silhouette ressemble à un bilboquet géant.

Au moment de son inauguration, c’était une des premières réalisations prestigieuses du quartier. Elle en est devenue l’icône la plus distinctive, comme on peut le constater de cette vue à partir de la rive opposée, celle du Bund (ci-dessous).

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Mesurant 468m, c’est une des plus hautes tours du monde. Elle comprend onze sphères dont trois, de tailles différentes, dressées verticalement, renfermant des plate-formes d’observation (à 90m, 263m et 350m de hauteur). À 276m, un restaurant rotatif dispose lui aussi d’une vue magnifique.

Son hall d’accès, ci-dessous, est monumental.

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Au sous-sol se trouve le Musée historique de Shanghai, admirablement bien fait, dont l’entrée est situé dans le coin inférieur droit sur la photo ci-dessus.

Du hall, on accède aux ascenseurs. Ceux-ci transportent les visiteurs à travers les piliers verticaux de la tour.

Vers la fin de la vidéo, on remarquera un carrefour giratoire entouré d’une passerelle circulaire et, au-delà, le magasin Apple de Pudong.

Des hauteurs, on y a une vue superbe, non seulement du quartier futuriste de Pudong, mais également de la rivière Huangpu.

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Au centre de la photo ci-dessous, se dressent la Tour Jinmao (dont la silhouette ressemble vaguement à une pagode) et derrière elle, la tour du Centre financier mondial (en forme de décapsuleur).

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La tour « la Perle de l’Orient » reçoit trois millions de visiteurs chaque année. Ma visite y a duré deux heures dont la moitié pour en redescendre. Le goulot d’étranglement, ce sont les ascenseurs; leur capacité est d’une vingtaine de personnes aux cinq minutes.

Détails techniques des photos : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/640 sec. — F/8,0 — ISO 100 — 14 mm
2e photo  : 1/320 sec. — F/5,6 — ISO 125 — 14 mm
3e photo  : 1/500 sec. — F/8,0 — ISO 100 — 14 mm
4e photo  : 1/500 sec. — F/8,0 — ISO 100 — 14 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Lys et le fumier

18 février 2011
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Le 21 septembre 2009, le vérificateur général de la ville de Montréal, M. Jacques Bergeron, remettait un rapport de 170 pages révélant que les importantes anomalies relativement à un contrat de 356 millions$ — le plus gros de l’histoire de la ville — pour des compteurs d’eau. Face au scandale que cela a provoqué, ce contrat a finalement été annulé.

Quelques mois plus tard, le vérificateur annonce son intention de scruter les contrats de téléphonie totalisant une somme de 100 millions$ accordés à TELUS. L’administration Tremblay lui laisse alors des délais ridiculement brefs pour effectuer cette vérification. Comme si on voulait qu’il n’ait le temps de ne rien trouver. Le vérificateur a dû se battre bec et ongles afin d’obtenir suffisamment de temps pour effectuer son enquête.

Plus tôt cette semaine, nouveau scandale : on apprenait que l’administration Tremblay a fait espionner son vérificateur général pendant dix mois.

Ce qui est étrange, c’est qu’on ne sait rien de la plainte anonyme qui justifierait cette surveillance. Plus précisément, a-t-on fait enquête strictement sur l’objet de la plainte ou en a-t-on profité pour chercher des puces au vérificateur ?

De plus, l’enquête n’a pas été confiée à un organisme indépendant : c’est la ville qui a surveillé son surveillant.

Qu’a-t-on trouvé ? Des niaiseries. Des milliers de dollars de gaspillage alors que l’administration Tremblay en gaspille des millions. Selon toute évidence, on s’est acharné sur lui pendant dix mois dans l’espoir qu’on trouverait finalement quelque chose de juteux. En vain.

Retour en arrière

Lorsque Gérald Tremblay a décidé de se présenter à la mairie de Montréal, je trouvais que cela était une bonne nouvelle. Gérald Tremblay avait été un remarquable ministre provincial de l’industrie et du commerce. Sa politique des grappes industrielles avait porté fruit et c’était un excellent communicateur. Bref, il avait tout pour lui.

Quand le scandale des compteurs d’eau a éclaté, M. Tremblay s’est présenté comme le lys poussant dans le fumier : des subalternes étaient coupables, il n’était au courant de rien, etc. Ses explications ne m’ont pas vraiment convaincu mais j’ai préféré lui laisser le bénéfice de doute.

Au cours de la campagne électorale municipale qui a suivi, j’ai été scandalisé par l’orgie des dépenses publicitaires. Aux trente minutes, à la station radiophonique syntonisée au travail, on présentait une réclame (toujours la même) qui vantait la droiture et l’honnêteté de M. Tremblay. Encore là, M. Tremblay se présentait comme l’incarnation du maire intègre, blanc comme le lys.

Je trouvais que M. Tremblay avait du front tout autour de la tête, non seulement après le scandale des compteurs d’eau, mais aussi après toutes les magouilles de ses collaborateurs révélées au cours de son premier mandat.

Surtout, d’où provenait donc tout cet argent ? On parle de 1,5 million$.

Retour au présent

Depuis des mois, l’administration Tremblay est à couteaux tirés avec le vérificateur, surtout depuis que le nouveau DG s’est fait prendre à révéler à TELUS le rapport confidentiel du vérificateur relatif au contrat obtenu par cette compagnie.

On nous dit que le vérificateur aurait une personnalité un peu spéciale. Je crois deviner qu’il aurait un tempérament ombrageux. Mais peu importe. Il n’est pas payé pour être gentil ; il est payé pour s’assurer que nos taxes sont bien dépensées.

Personnellement je ne le trouve pas suffisamment perspicace. Le scandale des compteurs d’eau, c’est une journaliste du Devoir qui l’a révélé. Le vérificateur n’a fait que confirmer la véracité des écrits de Mme Kathleen Lévesque. Pour le contrat de TELUS, ce sont les journalistes de La Presse qui anticipent des dépassements de coûts.

Déjà on a modifié la Loi électorale pour limiter les dépenses des candidats au niveau municipal. Maintenant on doit modifier les lois municipales pour mieux protéger l’indépendance des vérificateurs municipaux. Combien de lois devra-t-on encore modifier à l’avenir pour prévenir la répétition d’abus de l’entourage de Gérald Tremblay ?

Conclusion

La volonté du maire de Montréal de mettre fin à la série de scandales qui ont ébranlé son administration sera plus crédible lorsque M. Tremblay cessera de toujours se porter à la défense des fautifs et lorsqu’il commencera à prendre des mesures punitives contre eux plutôt que de s’attaquer à ceux qui révèlent les fautes de son administration.

Une réelle volonté de s’attaquer à la corruption municipale signifie surveiller l’attribution des contrats importants : ceux relatif aux infrastructures, à la construction de nouveaux édifices ou à leur rénovation. Bref, les contrats juteux qui permettent de se graisser la patte.

Le pouvoir de dépenser du vérificateur général est insignifiant. Il consiste à acheter de la papeterie pour son personnel et d’autres dépenses minimes.

En cautionnant l’espionnage du vérificateur général de la ville (dont il a transmis le dossier à la Sécurité du Québec, reconnait-t-il), le maire Tremblay fait la démonstration évidente que ce qui l’intéresse, ce n’est pas de s’attaquer à la corruption mais plutôt aux accusations de corruption. L’important pour son administration, ce n’est pas d’être honnête mais simplement de sembler l’être. Bref, de la pure hypocrisie.

Références :
Chef d’orchestre des compteurs d’eau à Montréal – BPR a envahi le monde municipal
Compteurs d’eau: Zampino nie être intervenu
Contrat à Telus: le vérificateur contredit le maire Tremblay
La Ville de Montréal fait l’unanimité contre elle
Le DG de Montréal se défend
Le scandale des compteurs d’eau
Modernisation du réseau téléphonique à Montréal
Police! Police!
Scandale des compteurs d’eau

Détails techniques de la photo : Canon Powershot G6 — 1/25 sec. — F/2,0 — ISO 400 — 7,2 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’illusioniste

17 février 2011

 

Ce court métrage du cinéaste Bruce Branit a été filmé en un jour mais a nécessité deux ans de post-production.

Résumé de l’histoire : un homme construit un environnement virtuel pour l’amour d’une femme.

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Écrit par Jean-Pierre Martel